C'est une absence d'inspiration puis une quête personnelle qui vont mener l'autrice à s'intéresser aux Brigades rouges italiennes puis à se focaliser sur Action Directe en France. le lien : ce père biologique italien dont elle apprend l'existence tardivement.
Tirant les fils de son enfance, elle avance pas à pas pour se confronter à l'effroyable, l'inceste dont elle a été victime de son père adoptif et mener en parallèle une enquête (plutôt une quête) afin de rencontrer les membres survivants d'Action Directe.
Si la position vis-à-vis des membres d'Action Directe peut paraître courageuse pour certains (la violence terroriste en réponse à la violence de l'ultra libéralisme), cette fascination m'a un peu dérangée, surtout à la fin.
Monica Sabolo dresse pourtant un portrait tout en finesse de
Nathalie Menigon,
Joëlle AUBRON et Jean-Marc ROUILLAN, gardant en mémoire leurs crimes, revenant sans cesse sur l'assassinat de George Besse le patron de Renault en 1986 mais cela ne suffit pas à dissiper mon malaise.
Pourtant j'aime l'écriture brumeuse et lente de
Monica Sabolo qui m'a replongée dans l'ambiance de
Summer, un de ces précédents romans dont je garde un très bon souvenir de lecture.
Une lecture intéressante car elle replonge le lecteur dans les heures noires du terrorisme d'Action Directe, les motivations de ses membres, leurs actions, revendications, trahisons...
J'ai trouvé un peu douteux et incompréhensible le lien avec son histoire personnelle (j'ai vaguement eu le sentiment qu'elle cherchait un traumatisme identique au sien dans l'histoire de
Nathalie Menigon). Où alors la recherche du pardon ?
« Je te pardonne mais je ne te pardonne pas » dira-t-elle adulte lorsqu'elle se rend sur la tombe de ce père incestueux.
En résumé, une lecture en demi-teinte qui ne laisse pas indifférent à l'atmosphère étrange et irréelle, superbement écrit.