Ayant trouvé très bien la biographie de
Françoise Giroud par
Laure Adler, je me suis lancée dans celle d'Alix de Saint-André.
Eh bien, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'écrire une biographie n'est pas toujours une partie de plaisir. Quasiment tous les témoins directs étant décédés, il faut s'en remettre aux papiers. Ceux de l'administration, qui ne brillent pas forcément par leur rigueur et ceux qu'a laissé
Françoise, femme singulièrement secrète. Quand aux témoins vivants, ils ont souvent découvert beaucoup de choses...
Françoise n'étant vraiment pas du genre à se confier et à se plaindre (voir le titre...) Ce récit fera ainsi le miel des psycho-généalogistes...
Cependant, le plus intéressant réside dans l'enquête, la confrontation des sources, les recherches sur le terrain... Bref, ce qui relève du travail de recherche, de sa frustration, des pépites qu'il met au jour, du temps qu'il prend. Tout cela fut fait avec la fille de
Françoise Giroud, de certaines cousines et nièces, d'un professeur turc, du Foreign Office...
Ce travail permet aussi la comparaison avec les biographies précédentes. Si celle, haineuse, de
Christine Ockrent n'a jamais été prise au sérieux, en revanche celle de
Laure Adler manque de rigueur sur bien des points, les plus problématiques et polémiques.
Pour avoir une vision la plus juste possible, je crois qu'il faut lire les deux. Celle de Saint-André pour l'ombre, celle d'Adler pour la lumière.