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EAN : 9782070128372
320 pages
Gallimard (16/04/2010)
3.51/5   429 notes
Résumé :
Alix de Saint-André a pris trois fois la route de Compostelle. La première fois, elle est partie de Saint-Jean-Pied-de-Port, sur le chemin français, avec un sac plein d'idées préconçues, qui se sont envolées une à une, au fil des étapes. La deuxième fois, elle a parcouru le " chemin anglais " depuis La Corogne, lors d'une année sainte mouvementée.

L'ultime voyage fut le vrai voyage, celui que l'on doit faire en partant de chez soi. Des bords de Loir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (79) Voir plus Ajouter une critique
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sur 429 notes
Fumeuse compulsive, sportive du « dimanche soir », Alix de Saint-André se fait entraîner sur le Camino par sa cousine et presque malgré elle un beau jour de juillet 2003. Alors, en escaladant les Pyrénées, elle est d'emblée confrontée à ses limites physiques, à la douleur, mais surtout aux doutes quant au simple fait de tenir jusqu'à Roncevaux.

Deux choses lui permettront de ne pas abandonner : sa foi et la rencontre de pèlerins originaux et touchants. Effectivement, Alix prie beaucoup sur le chemin et elle n'a pas honte de le dire : « Dieu, qu'il existe ou pas, restait la question centrale de mon existence. La seule qui m'intéresse vraiment, et le personnage principal qui m'attendait sur la route, si j'acceptais trois minutes d'être honnête avec moi-même. »

Pour une ex-journaliste hédoniste qui est tout sauf une grenouille de bénitier, il fallait oser et l'écrivain l'a fait avec humour et délicatesse ce qui ôte tout prosélytisme à ses propos. Chapeau !

C'est avec beaucoup de tendresse et d'empathie qu'elle narre ses rencontres sur le chemin. Affublés d'un sobriquet ou simplement désignés par leur prénom, des dizaines de pèlerins ont ainsi droit à leur portrait aigre-doux, mais toujours empreint de respect.

Il faut dire qu'avec sa maîtrise quasi parfaite de l'espagnol et de l'anglais, Alix est capable de communiquer sans a priori avec les cultures les plus variées, ce qui lui offre un potentiel de tête-à-tête infini.

Son récit n'est donc pas une description disciplinée et structurée de chaque étape, mais plutôt une série d'impressions récoltées sans a priori : un régal de sincérité et d'authenticité qui sonne juste.

J'ignore ce que j'aurai retenu de ce livre dans une semaine, mais tout ce que je sais c'est que l'écriture de cette fille de Saumur m'aura fait passer un sacré bon moment en sa compagnie ! Muchas gracias Alix.
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J'ai tout récemment lu Immortelle randonnée de Jean-Christophe Rufin, et j'ai la chance d'avoir un ami attentif qui a entendu l'importance de ce texte pour moi. Il m'a offert le livre d'Alix de Saint-André et je suis repartie en lecture sur les chemins de Compostelle, à la suite de cette autrice et de ses trois pèlerinages jusqu'au tombeau de l'apôtre. « Je n'avais rien préparé. Aucun entraînement. Ni sportif ni géographique. Aucune inquiétude non plus : le chemin était fléché et il y avait plein de monde. Je n'aurais qu'à suivre les autres. À mon rythme. Ce n'était pas bien compliqué. Fatigant, peut-être ; dur, mais pas difficile. » (p. 143 &14) Dès les premières pages le ton est donné, désopilant et piquant, surtout envers l'autrice elle-même. Je compatis devant sa capacité sans cesse renouvelée à se perdre, car je partage la même tare, ce qui augure de grands moments de désespoir quand je prendrai à mon tour le chemin... « le chemin n'est pas un cloître, et si l'on se perd dans ses pensées, on se perd tout court. » (p. 164) Pour autant, l'autrice vante les vertus de l'égarement, car à se perdre, on peut parfois trouver bien plus que ce que l'on cherchait.

Pour mieux endurer la difficulté des étapes, Alix de Saint-André égrène mentalement des Ave Maria. Cette prière répétitive rythme son pas et libère son esprit. Elle marche avec Raquel, une compagne aussi volubile et expansive qu'agaçante. « Parler fait accélérer Raquel, alors que moi, ça m'essouffle ! » (p. 59) Pauvre Alix, elle qui voulait avancer en silence et dans la solitude pour prendre le temps de réfléchir, c'est raté ! Là encore, l'autrice se montre gentiment acerbe envers ses camarades de chemin, mais surtout envers elle-même. « Quand on a fumé au moins trois bureaux de tabac, arrêter flanque le vertige. » (p. 71) Et voilà que les drames du monde et de son entourage rattrapent Alix. La longue marche s'alourdit, se fait moins désinvolte. « Je garde juste l'impression d'une période d'orage, de colère et de chagrin, où je me perdis souvent, même en marchant tout droit sur la route. » (p. 104) Au terme de son premier pèlerinage, Alix de Saint-André le sait, elle devra reprendre le chemin pour s'alléger l'âme et vivre différemment l'expérience de Compostelle. « Nous sommes tous des pèlerins redoublants. L'essence du pèlerin est de redoubler. On a laissé quelque chose en chemin, on veut aller le chercher. Quoi ? Ce n'est pas très clair, mais c'est impérieux. » (p. 134)

Évidemment, impossible d'échapper aux paragraphes sur la crédentiale, les ampoules, les refuges ou les rencontres. « le chemin est comme la Légion étrangère, on a le droit d'y garder son passé pour soi. » (p. 33) Alix marche avec Pascal et l'âne Pompon, puis avec ses « sept maris » de pèlerinage. Sur le chemin, les interactions semblent plus fortes, plus vraies. J'espère en vivre de telles. le triple récit d'Alix de Saint-André alimente mon désir de chausser mes godillots et de prendre mon bâton de marche. Je lui reproche un léger ton bobo qui est complètement absent du texte de Jean-Christophe Rufin, très humble. Mais je chipote, ce livre m'a émue et j'en retiens une belle phrase, comme une promesse que je me fais. « Plus on marche, plus on se tait en soi-même. » (p. 214)
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Je suis une solitaire.
J'abhorre les mouvements de foule, je me méfie comme de la peste des consensus, je suis allergique aux téléphones portables et je fuis les personnes indiscrètes. D'ailleurs, la passion de la lecture, ou plutôt le besoin de lecture, suppose une certaine affinité avec la solitude, non ?

L'autre activité qui me permet d'assouvir cette nécessité de ne me retrouver qu'avec moi-même, c'est la course à pieds. Que je pratique dans les bois, sans musique ni montre, sans cardiomètre ni GPS. En totale amatrice. Je tiens à me montrer honnête : je ne suis pas une sportive dans l'âme (ni trop dans le corps non plus d'ailleurs) mais l'âge avançant, certaines raideurs matinales, et à l'inverse certaines flaccidités musculaires, ainsi qu'un essoufflement un peu trop précoce à mon goût lors de la montée des quelques marches qui mènent au bureau, m'ont incité à reprendre un peu d'activité.

Assez pour que, lors de l'une de ces fulgurances d'enthousiaste optimisme pendant lesquelles tout vous semble possible, je m'inscrive à une compétition... Rendez-vous pris, donc, pour le Marathon de Bordeaux... NOONN, il n'est pas question que je courre 42 kilomètres et des poussières (autant me demander d'arrêter de lire), mais d'en faire la moitié, en duo, mon cher et tendre prenant le relais à mi-parcours. Oui, car j'aime la solitude, mais je ne vis pas pour autant en recluse (bien que parfois, cela me tente assez, notamment lorsqu'il faut rentrer le dimanche avant 18 h pour suivre le tournoi des 6 nations, ou que je réalise que cela fait 10 ans que c'est à moi, parmi un foyer de quatre individus valides, que sont tacitement réservées certaines corvées rebutantes, comme de changer la caisse du chat ou récurer les chiottes au vinaigre blanc).

Ce qui signifie concrètement que, dans 2 semaines, je devrais courir 21 kilomètres, et hors de question de flancher en route, sinon mon binôme sera condamné à attendre pour finalement ne pas partir.. J'ai connu une intense période de découragement : des douleurs aux jambes (j'ai appris, après avoir consulté trois soi-disant spécialistes, l'existence des Dom's...) m'ont empêché de m'entraîner décemment, et me persuadaient, après avoir couru mes 10 bornes tri-hebdomadaires, que le double, ce ne serait pas absolument pas possible.

Maintenant, ça va mieux... J'ai toujours mal aux jambes, je ne m'entraîne pas davantage, mais j'ai lu "En avant, route !" d'Alix de Saint-André.



Alix de St André est écrivain et journaliste (elle a entre autres été chroniqueuse pour Elle et Canal +)... En 2003 elle prend pour la première fois la route des chemins de St Jacques de Compostelle, à partir de Saint-Jean-Pied-de-Port, au Pays Basque. Elle a alors quarante ans passés, fume trois paquets de cigarettes par jour, et ne fait pas de sport. Il n'empêche, elle va avaler, à pieds et sac au dos, quelques centaines de kilomètres. Elle qui s'imaginait vivre un grand moment de solitude (tiens, elle aussi ?) et de méditation, vit un pèlerinage de rencontres fort diverses... Tout au long du parcours, elle sympathise avec des bavard(e)s, des insouciants, des épicuriens, subit quelquefois des pontifiants ou des insupportables...

Et c'est très réjouissant. Les douleurs et les ampoules, la promiscuité des nuits en refuges, tout est décrit avec humour et auto-dérision. Car si Alix se montre parfois sans pitié pour les travers de ses compagnons de route, elle n'est pas plus tendre avec elle-même. Avec honnêteté, elle reconnait que sa première escapade sur les chemins lui a permis de tester les limites de sa solidarité, et de constater que la douleur la rendait perfide (mais du coup, d'autant plus drôle !).
De courts chapitres égrènent la succession des jours, qui s'écoulent comme dans un autre temps, plus long et plus dense, formant une une dynamique plaisante, rythmé par les anecdotes cocasses mais aussi par les beaux moments qui ponctuent le trajet. L'hospitalité des résidents du chemin est un baume sur la fatigue et la douleur des fins de journées.

C'est en 2007 seulement qu'Alix de Saint-André décide d'écrire sur son aventure. Mais sans notes, et en manque de témoignages consistants de la part de ses anciens compagnons de route, elle éprouve le besoin de repartir, autant pour trouver de la matière à son récit, que pour fuir l'angoisse de la page blanche...

Elle reprendra une troisième fois la route, dans le but de réaliser enfin son rêve de méditation et de solitude. Elle part, seule, du Maine et Loire où elle vit, avec l'intention de rejoindre le cap Finisterre, l'étape ultime, en Galice, à plus de 800 kilomètres... Ce dernier voyage sera celui du questionnement sur sa foi, et surtout sur elle-même, ses choix de vie, ses relations avec les autres.
La ton se fait plus sérieux, plus introspectif, et j'avoue que, parvenue à cette partie du récit, la lassitude a pointé le bout de son nez : une sorte de routine de la route s'installe, avec l'impression parfois de revivre en boucle les mêmes événements...

Mais peu importe : même si je l'ai trouvé un peu ennuyeuse vers la fin, cette lecture a été pour moi un véritable remontant !
Parce que je me dis que si Alix de Saint-André, grande fumeuse devant l'éternel, pas marcheuse pour un sou, a pu parcourir à pieds ces centaines de kilomètres, il est sans doute possible que je parvienne à boucler cette satanée moitié de marathon en un temps à peu près raisonnable !
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Voici un livre parfait pour l'été, qu'il fasse trop chaud pour marcher, ou que la pluie vous contraigne à de longues heures (délicieuses !) de lecture. Je connaissais Alix de Saint-André comme chroniqueuse pour Elle et dans une émission de télévision, il y a une éternité, puis comme auteur de L'ange et le réservoir du liquide à freins, polar sympa mais pas inoubliable. J'avoue que son dernier livre ne m'attirait pas plus que ça, comme l'idée d'accomplir un pèlerinage n'est pas ce qui me tente le plus en guise de vacances. Je ne pensais même pas que l'on puisse faire ce chemin sans motif religieux. Dans ce cas, j'imaginais un truc de journaliste, je marche deux matinées sur le chemin de Saint-Jacques, je discute avec quelques pèlerins, je m'arrête dans un refuge et hop, je ponds un témoignage.
Cela ne s'est pas du tout passé comme ça ! Alix de Saint-André a marché trois fois vers Compostelle, la première fois sans préparation aucune, du pied des Pyrénées au but ultime, plus de cinq cent kilomètres tout de même… Moi, ça me laisse rêveuse… Elle raconte cela avec tellement de simplicité, d'humour, que tout à coup ce périple semble faisable. Ce qui fait le charme du livre, ce sont les multiples rencontres faites sur le chemin, elle qui voulait en profiter pour méditer, penser en marchant, et se retrouve en train de cheminer avec Raquel, une bavarde impénitente qui s'arrête à tout moment et peine à finir les étapes. Raquel sera d'ailleurs la cause de son deuxième pèlerinage. La troisième fois, ce sont sept hommes de tous âges et horizons, qui seront pendant un temps ses compagnons de route. Car même le marcheur qui part seul se retrouve accompagné, comme celui qui part en groupe peut être seul la plupart du temps, selon son rythme de marche.
Les chaussures, les ampoules, le remplissage du sac à dos, la variété des refuges, le rituel de la lessive, les bons repas, les cigarettes, la météo, tout est intéressant et amusant sous la plume d'Alix, avec quelques moments plus douloureux, lorsque la « vraie » vie la rattrape au détour de coups de fils passés chaque soir. Et puis on sourit de nouveau et on éprouve de la tendresse pour l'âne Pompon, compagnon de quelques étapes ou pour Margarito, chat "raté". Une jolie façon de parcourir ce chemin mythique, où l'humain tient plus de place que le paysage, et au final, une découverte très agréable.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Je l'ai lu d'une traite tant j'ai aimé ce qu'Alix de Saint-André nous fait partager ! Un rythme effréné plus que les 4 pages à l'heure !


Ce n'est pas un chemin vide, ni triste, bien au contraire et c'est une vision moderne du pèlerinage !

Elle réussie à nous faire rire et nous entraîne aussi sur des chemins plus intérieurs et tristes.

De plus comme elle a fait le chemin plusieurs fois, ses pèlerinages successifs lui apportent à chaque fois de nouvelles rencontres, de nouveaux défis personnels et même de la sagesse !

Et puis j'ai aimé que ce soit le chemin et non le but qui finalement soit l'essentiel !

Un peu comme la quête du bonheur dont on dit qu'il est le chemin lui même et non un but.

"Arriver n'était pas le but : c'était une illusion. Je n'en avais tiré aucune leçon de sagesse :
de vifs souvenirs et des pans entiers d'oubli"

Page 116, réflexion d'Alix de Saint-André avant de reprendre le chemin avec Raquel un sacré petit bout de femme avec les défauts de ses qualités ;-) et de se mettre enfin à l'écriture concernant le chemin !

Toutes ces rencontres je les ai aimées avec comme Alix quelques sentiments plus tendres pour certains, des connivences se créent sur le chemin.

Raquel bien sur, mais aussi Pascal et son âne Pompom et les 7 maris d'Alix : Paco, Carlos, Rodrigo, Juan, David, Santo et Chris !

Le chemin est vraiment fait de ses pèlerins et ses pèlerins font le chemin !


Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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critiques presse (3)
Telerama
27 juillet 2011
En avant, route ! est un livre poétique et drôle qui ne fait aucun prosélytisme, mais invite à partager un bout de bitume, un bon conseil et le sens de l'amitié.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
06 juillet 2011
Le parfait vade-mecum du pèlerin, à mettre dans toutes les poches !
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
18 juin 2011
Ceux qui ne marchent pas pourront, avec ce récit singulier, se refaire le Voyage autour de ma chambre cher à Xavier de Maistre, les images en plus - mais l'émotion en moins.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (100) Voir plus Ajouter une citation
"C'est quoi cette connerie de Trinité ?" questionne Carlos
"- Dieu n'est pas un vieux barbu sur son nuage, Carlos, il est partout, en trois dimensions. Regarde autour de nous, l'horizon immense, la nature, c'est Dieu le Père.Toi, moi, les pèlerins, c'est Dieu le Fils, frère de tous les hommes, habitants dans tous les hommes. Et la voix de ta conscience, le Dieu intérieur, c'est le Saint-Esprit.
- On ne m'avait jamais dit çà"
A moi non plus. En enseignant Carlos, je redécouvrais la foi
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Gérard est bavard, mais il ne bavarde pas; il ne s'intéresse qu'à l'essentiel: il veut comprendre pourquoi les gens croient en Dieu, ça lui semble à la fois beau et idiot. Beau parce que ça fait faire de grandes et bonnes choses, qu'il a fait route avec des croyants apparemment aimables, plutôt intelligents et agréables à fréquenter. L'architecture religieuse qu'il visite depuis un mois l'ébahit, mais en même temps, comment tous ces pèlerins ne se rendent-ils pas compte que le pouvoir religieux a toujours manipulé, que l'Eglise est du côté des puissants, que la foi est grevée d'invraisemblances et de supercheries, que et que et que...(p.39-40)
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On peut se croiser, mais on n'habite plus dans le même monde que les automobilistes. Pendant qu'on tournicote sans fin sur nos sentiers, de village en village, ils foncent tout droit d'une ville à l'autre. Si j'avais voulu ne pas me perdre et gagner du temps, j'aurais pu aussi longer les routes nationales. Il y en a toujours une pas loin, les panneaux sont sans mystère, cela va plus vite et c'est plus court. Mais le raccourci se paye cher : on s'explose les articulations et les pieds à marcher sur la chaussée, on respire le parfum des pots d'échappement, et l'on passe à côté de l'essentiel. Des lieux et des gens. Le chemin n'est pas fait pour aller vite d'un point A à un point B, il est fait pour se perdre, et perdre du temps. Ou prendre son temps, sil l'on veut. Retrouver un monde à taille humaine et ses humains habitants. Ses animaux et ses végétaux. Chaque nouvelle erreur est une nouvelle rencontre, chaque pas sur un sentier en creuse davantage l'existence sur la croûte terreste, et l'on zigzague autour de la modernité à quatre kilomètres à l'heure. A la vitesse (si l'on peut dire !) du pas humain. Dans un autre espace-temps.
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- Rodrigo, qu'est-ce que tu fabriques ? On t'attend !
- Laisse-moi, je jubile ! Madame est française, explique-lui...
- Tu lui expliqueras toi-même ! Rendez-vous au prochain café !
Et il tourna les talons. Rodrigo se défit de son étrange attirail pour en extraire un grand mouchoir blanc avec lequel il s'essuya les mains, et m'expliqua qu'il était -jubilado- et que depuis, donc il jubilait... Le mot -retraité- n'était pas aussi gai en français, n'est-ce pas ? Il avait abandonné le travail dès qu'il en avait eu le droit car un de ses confrères, qui nourrissait de grands projets pour l'avenir, était mort avant de les entreprendre, pour rembourser des emprunts. Soixante ans, c'était encore assez jeune, mais déjà un âge où l'on pouvait mourir de mort naturelle... Rodrigo parlait français -un petit peu- et était parti le matin même de Roncevaux, en compagnie de son beau-frère Raphaël, que je venais de voir, et de son ami Paco, avec la ferme intention de profiter du chemin. De jubiler. Ces trois joyeux retraités étaient de Cordoue.
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"C'est quoi cette connerie de Trinité?
- Dieu n'est pas un vieux barbu sur son nuage, Carlos, il est partout, en trois dimensions. Regarde autour de nous, l'horizon immense, la nature, c'est Dieu le père. Toi, moi, les pèlerins c'est Dieu le fils, frère de tous les hommes, habitant de tous les hommes. Et la voix de ta conscience, le Dieu intérieur, c'est le saint Esprit.
- On ne m'avais jamais dit ça."
A moi non plus. En enseignant Carlos, je découvrais la foi.
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Vidéo de Alix de Saint André
Longtemps journaliste pour Le Figaro, Elle ou Canal +, Alix de Saint-André a quitté ce secteur pour se concentrer sur l'écriture et rencontre un succès constant. Aujourd'hui, elle raconte l'histoire du "Home Pasteur", une pension de famille dans le 7e arrondissement de Paris dans "57 rue de Babylone, Paris, 7e", chez Gallimard. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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