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EAN : 9782070427536
353 pages
Gallimard (18/02/2003)
2.91/5   44 notes
Résumé :
Un comité veut panthéoniser Berger, ce génie, ce héros, écrivain à l'oeuvre « hirsute et flamboyante », combattant républicain pendant la guerre d'Espagne, résistant...

Bref, une célébrité symbole dont l'entrée dans le temple de la République rallierait la droite comme la gauche, redorerait les valeurs « citoyennes »... et serait un excellent coup de pub pour le président.

Seulement, où est le corps de Berger ? Au Guatémala selon son ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
J'ai été un lecteur actif.
Comme tout le monde, un jour, j'ai choisi un livre en me rendant chez mon libraire, explorant ses rayonnages, papillonnant de titre en titre. J'ai aussi pris mon téléphone pour passer une commande bien précise. J'ai également ouvert mon ordinateur pour visiter Mo--x ou Ra---en à la recherche de la bonne affaire ou de l'oiseau rare...
Mais tout cela c'est de l'histoire ancienne. j'ai accumulé tant et tant d'ouvrages qu'il était urgent que cessent tous ces achats, que je songe à faire maigrir le stock.
Depuis je suis devenu un lecteur passif.
J'attends que le hasard me guide vers un livre que je possède déjà. C'est ainsi que j'ai lu ce livre. Ne pensez pas que c'est un acte prémédité.
Hier encore (coucou Charles A.) ce livre n'avait aucune existence dans mon esprit, dissimulé parmi les étagères il attendait bien sagement un réveil incertain. Il aurait pu faire encore le pied de grue une bonne décennie si le 21 mai dernier le hasard ne s'était manifesté.
Chose exceptionnelle, ce jour-là, j'allume ma télévision à 20 heures. Apparaît François Mitterrand, le regard fixe, la mâchoire carrée, il porte des roses comme le prêtre porte la croix lors d'une procession. Il marche seul au milieu de la rue, en arrière-plan on distingue la foule et le service de sécurité qui bouscule des photographes qui sont dans le champ de vision. Ces cons ! On n'a pas fait toutes ces répétitions pour qu'ils viennent gâcher l'image.
Comme d'habitude je suis plus attiré par le spectacle que par les explications du journaliste. Mais un mot surgit au milieu de ce salmigondis de paroles : Panthéon !
Drrr ! Driiing ! Driiing !
J'y suis ! nous sommes le 21 mai 1981 et François Mitterrand vient honorer trois hommes : Jean Jaurès, Jean Moulin et Victor Schoelcher : Tonton est au Panthéon.
Le jour se lève ♫ ♪ la nuit pâlit ♫♫♪♫
Je viens de trouver le titre de ma prochaine lecture : Papa est au Panthéon d'Alix de Saint-André. Il a beau patienter depuis des lustres, je n'ai pas oublié la couverture ornée du dôme , agrémentée de deux personnages de Sempé.
Je l'avais acheté sur un vide grenier ou une vente de charité genre Secours populaire ou Amnesty International parce qu'il était comme neuf. Il avait aussi fait l'objet d'une critique lors de l'émission radiophonique "Le Masque et La Plume".
Arnaud Viviant l'avait lapidé avec un mépris qui ressemblait plus à un règlement de comptes qu'a une critique honnête.
A contrario, Frédéric Beigbeder l'avait défendu avec enthousiasme. Ce dernier avait raison, car il faut être insensible à l'humour pour ne pas aimer ce roman. C'est plein d'ironie, de sous-entendus, de croche-pieds exécutés avec panache. J'ai souvent ri. Alix de Saint-André, l'air de rien tacle les bassesses humaines avec enthousiasme.
Avant d'ouvrir ce livre je conseillerai à ceux qui ignorent tout de la vie d'André Malraux de se documenter un minimum afin d'apprécier pleinement ce récit. En effet si le Panthéon est l'un des deux principaux sujets, le ministre de la culture du général De Gaulle en est le second. Sous un nom tout à fait transparent (Berger) il sera celui qui doit rentrer au Panthéon. Mais de nombreux obstacles ralentissent l'exécution du projet pour le plus grand plaisir du lecteur qui savoure toutes les péripéties.
Le comité de lecture de la maison Gallimard ne s'était pas trompé en faisant publier ce roman, n'en déplaise à Monsieur Arnaud Viviant qui trouvait sans doute la romancière pas assez Inrockuptible.

Beigbeder. 1 - Viviant. 0
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L'administration s'est mise en tête de faire entrer Berger au Panthéon (il y a encore de la place !), écrivain célèbre, héros de la guerre d'Espagne et gaulliste de surcroît – ce qui en cette fin de XXe siècle ne gâte rien. Il y a cependant un os, c'est le cas de le dire  : on ne sait pas où sont ses restes. D'où le complot décrit ici pour les retrouver et procéder à la cérémonie. Voilà un livre au rythme enlevé souvent drôle, parfois loufoque. La caricature des milieux officiels fait mouche. C'est aussi un « roman à clés », le lecteur pourra s'amuser à reconnaître les uns et les autres, y compris le candidat à la « panthéonisation ». L'auteure se laisse parfois aller à sa verve naturelle, et le livre part un peu dans tous les sens, mais reste toujours agréable, amusant et même parfois sensible.
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Quoi de plus politique qu'une pantheonisation ? il faut trouver le bon client, populaire mais exceptionnel, pas trop connoté mais assez engagé... L'écrivain Berger est le candidat idéal! Mais sa fille, elle, se fait tirer l'oreille. Et pire, il faut retrouver le corps du célèbre écrivain... c'est le début d'une invraisemblable course contre la montre.
Une comédie bourrée de pirouettes stylistiques et de références littéraires ou historiques. Alix de Saint André égratigne gentiment le cercle germanopratin et les politiques. Et nous livre mille secrets sur le Panthéon.
J'ai lu ce livre lors de sa sortie et il ne m'avait pas enthousiasmée. Je l'ai ressorti et relu, et 20 ans plus tard, c'est un coup de coeur !! Comme quoi, les goûts évoluent ou bien, on ne lit pas toujours un roman au bon moment... et j'ai bien fait de le garder, hé hé hé !

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j'ai démarré ma lecture avec entrain, puis vers une centaine de pages avant la fin, un manque d'envie; j'ai trouvé que ça devenait un peu longuet. les péripéties romaines ne m'ont pas trop convaincue, bon, c'est vrai que je n'ai pas les "codes" pour reconnaître les personnes comme le disent certaines critiques de babelio. j'en ai vérifié une, ok pour Berger, mais ensuite...
j'ai bien aimé le personnage du conservateur, celui de l'oncle Arnulphe aussi. j'ai fait la connaissance du Panthéon qui n'est qu'un nom ou presque pour moi. la description de la période d'occupation m'a semblé "correctement" restituée...mais je n'ai pas vu le personnage principal partir à la recherche de "papa" comme le dit la quatrième de couverture. on le lui "amène" sur un plateau ou presque.
et là c'est un peu prise de tête :) d'une certaine façon... enfin... l'impression que l'auteur fait des pages pour faire des pages. (oh que c'est pas beau de dire ça! ^-^-)
dernière précision : je n'aime pas trop les discours, et je n'ai pas lu celui de Miguel en entier, même en roman, ça ne passe pas trop :) je le lirai dans quelques jours!
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Un roman drôle, enlevé, au théme original. Tout le monde souhaite faire entrer Berger au Panthéon, c'est la candidat idéal pour redorer les valeurs citoyennes. Tout le monde ? enfin, presque, car sa fille n'est pas d'accord.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- Fillette de Camaret où est ton pucelage ? beuglait l'oncle Arnuphe dans un déluge de postillons, les joues hirsutes d'une barbe grise et mitée, tanguant ferme, mais arrimé au piano. "Il s'en est allé dans l'eau avec les petits bateaux, il nage, il nage, il na-a-geu."
Ses viriles vocalises étaient scandées d'une main terminée par une bouteille. Cette vision fit exploser la nature bourgeoise de ma mère sous son vernis révolutionnaire ; elle coupa la radio :
- Mais tu es ivre !
- T'en veux ? C'est de la prune de Sologne, bonne gnôle ! fit-il en lui tendant la bouteille. Prise de guerre, pas jeune...
- Complètement saoul !
- Pas tant que je peux tenir au bar avec deux doigts, c'est le signe...
- C'est un piano, ça, au lit, ouste, il fait jour !
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Pour avoir l'oreille du président, il fallait au comité la bouche d'un conseiller, or une de ces bouches avait été fébrilement explorée une quinzaine d'années plus tôt par la langue du jeune énarque, non qu'il fût, comme c'était la grande mode, homosexuel : cette bouche était celle d'une femme.
Caroline B. avait fait Sciences po, mais pas l'Ena, ce qui lui avait permis de continuer à parler français avec naturel, tout en comprenant le dialecte technocratique que jargonnaient ceux qui en sortaient. Cet idiome venait du français, dont il conservait les adverbes en -ment (fondamentalement, essentiellement, principalement), jugés chics, les noms en -té (société, collectivité, faisabilité), abstractions n'engageant personne, et ceux en -isme (urbanisme, socialisme, collectivisme), permettant de faire des tas ; il les organisait autour des verbes du premier groupe (décider, changer), faciles à conjuguer, sous la forme de propositions relatives (qui, que, dont, mais pas les frères duquel, auquel, trop casse-gueule), accrochées les unes aux autres en tel nombre qu'à la fin d'une phrase, l'auditeur le plus attentif en avait complètement oublié le sujet. Cette façon de parler donnait l'impression d'une grande hauteur de vue conceptuelle et pouvait s'adapter à n'importe quel thème, puisque aucune réalité n'y figurait jamais que sous une forme dénoyautée, cuite et déjà emballée ; elle permettait aux hommes politiques d'enchaîner les discours en donnant l'impression qu'ils maîtrisaient la question, quelle qu'elle fût.
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Le dernier "volet de questions", comme ils le présentèrent, porta sur la jeunesse- banlieue-immigration-délinquance-drogue, toutes choses dont ils soulignèrent combien il serait affreux de les assimiler, quelle horreur, nous, non, jamais, mais les gens, vous savez, les gens, ah, là là ! ils ont vite fait de...
Le président était bien d'accord, c'était un gros souci, et les vieilles dames, pardon, les personnes du troisième âge n'osaient plus prendre l'autobus la nuit après leurs parties de scrabble de peur de se faire violer ; les journalistes roulaient des yeux, muette position d'interrogation, et le président, air responsable, leur annonça la nouvelle : pour rendre les jeunes citoyens plus citoyens dans la citoyenneté générale, il allait panthéoniser Berger, ce Héros qui...
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Une panthéonisation, c'est le meilleur rapport qualité-prix de la République. On prend les enfants des écoles, la Garde républicaine, on fait éditer un timbre : tout ça en jette et ne coûte rien ; la publicité marche toute seule, les journaux font des articles, les radios relaient, et on fait payer les éclairages par la télé en se débrouillant pour que ce ne soit pas une chaîne publique ! Pensez si c'est tentant... Mais le choix n'est pas si évident ; la triplette Grégoire, Monge et Condorcet, par exemple, l'hiver 1989, a fait un vrai bide. Pour que ça marche, il faut que le client soit bon ; je ne dis pas ça pour votre papa, ne le prenez pas mal !
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- Il ne ressemble pas à un jésuite, glissa le conservateur à Nina.
- Il vous dirait qu'un jésuite ne ressemble jamais à un autre jésuite, répondit-elle, c'est à cela qu'on les reconnaît.
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Vidéo de Alix de Saint André
Longtemps journaliste pour Le Figaro, Elle ou Canal +, Alix de Saint-André a quitté ce secteur pour se concentrer sur l'écriture et rencontre un succès constant. Aujourd'hui, elle raconte l'histoire du "Home Pasteur", une pension de famille dans le 7e arrondissement de Paris dans "57 rue de Babylone, Paris, 7e", chez Gallimard. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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