Terre des hommes

Allez je l'avoue je n'ai pas lu "Petit prince". Je n'avais d'ailleurs lu aucun des livres de ce célèbre écrivain avant celui-ci.
Force est de constater que son écriture est prodigieuse. J'ai été transporté du début à la fin par ce recueil philosophique qui rend hommage à l'Humanité.
A travers l'aviation et plus précisément le convoi postal, Antoine de Saint Exupéry définit les notions de courage et bravoure en rendant hommage à ses pairs. Certains passages sont anthologiques et j'y reviendrai à coup sûr lorsque, un peu fatigué, je me mettrai un peu trop à me plaindre de mon sort.
Ce livre rend hommage à la vie, à l'aventure et donne envie de traverser les océans !!

Terre des hommes n'est pas un roman. St Exupéry rassemble ici des souvenirs, des réflexions, et disserte sur le désert, les hommes, ses expériences de pilote...
Il ressort de Terre des hommes énormément d'humanité et de poésie. Qu'il parle de ses camarades comme Guillaumet ou Mermoz ou d'un accident d'avion dans le désert qui faillit lui coûter la vie, Antoine de Saint Exupéry réussit toujours à m'enchanter.
Lorsqu'il se croit perdu, ce n'est pas son propre sort qui l'inquiète, mais celui de ses proches : "Chaque seconde de silence assassine un peu ceux que j'aime".
Chaque anecdote, chaque description, est empreinte de la façon si particulière d'écrire de cet auteur cher à mon coeur... et c'est ce qui fait tout le charme de ce livre.
Même si ce livre date de 1939, il est encore particulièrement d'actualité. le monde a changé, mais les mêmes interrogations sont présentes, et comme le souligne Saint-Exupéry dans le dernier chapitre "Les Hommes" : "C'est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné".
Tout au long des thèmes abordés, on s'émerveille souvent du bonheur procuré par des choses simples et si accessibles dans notre société : l'eau, la liberté...
Et pourtant, nous vivons tout cela naturellement, car c'est notre quotidien...
Alors, j'espère que vous aurez envie de lire Terre des hommes, juste pour ensuite redécouvrir la joie de plaisirs faits de rien du tout, comme la lecture d'un ouvrage qui vous fera voyager de la plus belle des façons.
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Antoine de Saint-Exupéry a eu la chance immense - il en était parfaitement conscient - de conquérir le ciel avant la deuxième révolution industrielle, à une époque où une grande partie de la Terre restait vierge et inexplorée, et donc très peu transformée par l'homme. Il a également eu la chance immense - et de cela aussi il était parfaitement conscient - de tromper la mort très longtemps (avant que celle-ci ne le rattrape finalement en 1944), même si cela a parfois relevé du miracle, comme lors de son crash en plein désert à 270 km/h dont il est sorti indemne, avant d'échapper par un nouveau miracle, quelques jours plus tard, à une mort atroce par la soif, ce qui nous vaut d'ailleurs l'un des chapitres les plus ahurissants de ce livre.
Par cette étonnante longévité pour un pilote de cette époque, il est un témoin comme il y en a peu (pas, en fait), mais il a ce "petit plus" que les autres témoins n'avaient pas : il était écrivain, et un écrivain virtuose. Plus que cela, c'était un poète. Plus que cela, c'était un philosophe. Plus que cela, c'était un visionnaire.
Résultat des courses, ce livre est un monument. Il vous emporte, vous subjugue, vous retourne comme une crêpe et vous renvoie à vos questions existentielles, du premier mot jusqu'au dernier. Il m'a laissé à peu près la même impression que son époustouflante "lettre à un otage", qui fut sa dernière oeuvre... à ceci près que "Terre des Hommes" étant plus long, on en profite plus longtemps.

Antoine de Saint-Exupéry convoque dans ce livre quelques souvenirs marquants ou anodins de sa vie d'aventures pour éclairer et illustrer ses réflexions sur ce qui peut donner du sens à nos vies d'hommes (*). C'est agréablement décousu, comme une conversation lente avec un vieil ami. Il raconte les évènements les plus tragiques avec une grande simplicité, et ses réflexions sont originales, parfois surprenantes et finalement pleines de bon sens. le point d'orgue du livre est le long chapitre "Au centre du désert", mais j'ai également beaucoup apprécié "Oasis", faussement léger et d'une lecture si agréable. J'ai reconnu avec étonnement quelques maximes (trop) souvent entendues, et dont le sens, une fois replacées dans leur contexte, est souvent plus riche, et même parfois différent de celui qu'on leur prête trop facilement. Une très belle lecture qui me conduira peut-être à tenter un jour Citadelle, à l'évidence beaucoup plus long, difficile et ambitieux.


(*) au sens d'être humain, naturellement.

Difficile à commenter ... L'histoire compte peu ici ... ici, on découvre les hommes, le sens de leur vie, toute l'humanité ... combien de personnes auront été inspirées par ces mots ... beaucoup mais pas assez sans doute.

Terre des hommes est un beau roman. C'est un livre qui nous fait redécouvrir notre monde. Même les territoires hostiles apparaissent beaux. le narrateur redéfinit le sens de la existence humaine. Assoiffé dans le désert, il est heureux de son existence, plus authentique que celle des bureaucrates. Il sait s'émerveiller. Il connaît des vraies amitiés. Ce qu'il dit sur ce lien est touchant. Terre des hommes est une belle leçon de vie. le narrateur du Petit Prince a une écriture poétique vraiment belle. Les réflexions sur la modernité restent valables aujourd'hui encore. Merci à l'auteur pour tout ça.

Voyage dans le ciel, vision des étoiles, voyage sur terre, voyage dans le désert, voyage au coeur de l'homme et de sa terre, Saint-Exupéry sait guider ses lecteurs avec une connaissance parfaite des mondes qu'il décrit. Les nombreuses références aux autres héros de l'Aérospatiale émaillent ce récit qui nous emporte au milieu des étoiles avec poésie.

St-Exupéry, un homme, un auteur, un aviateur que je respecte profondément, je pourrais même dire que je l'admire, savoir exprimer ses sentiments d'une manière si profonde, la beauté de Terre des Hommes m'a énormèment touché et ses récits de voyage nous plongent dans un univers inconnu et splendide. Père des livres de ma ville, St-Exupéry a toujours été une figure exemplaire de la littérature pour moi, et ce-depuis ma plus tendre enfance, je l'ai toujours admiré et sa plume ne me lassera jamais, relire encore et encore pour se retrouver transporté encore une fois, une dernière fois. Une vraie merveille. A bord de son avion tissé de soie, St-Exupéry voyage à travers les âges et les continents, pour nous fournir à nous, cette dose de voyage et de splendeur qui nous font défauts.

N°998– Décembre 2015

TERRE DES HOMMES – Antoine de Saint-Exupéry – Gallimard.

L'oeuvre de Saint-Exupéry est indissociable de sa vie. C'est particulièrement vrai pour ce livre paru en 1939 et qui fut couronné par «  le Prix du roman De l'Académie Française » et par le « National Book Award » sous le titre « Wind, Sand and Stars ». Pourtant ce n'est pas un roman comme« Courrier Sud » et « Vol de nuit » mais bien plutôt une sorte d'essai autobiographique écrit à la première personne, une suite de récits et de témoignages, de méditations aussi sur ses expériences de pilote. C'est son troisième ouvrage qui est une sorte de compilation d'articles écrits pour différents journaux mais rassemblés par lui sans doute à l'invitation d'André Gide qui avait préfacé et tant apprécié « Vol de nuit ». Il avait aimé en lui cet écrivain-pilote hors norme, le message qu'il portait, la façon à la fois poétique et humaine avec laquelle il l'exprimait.

Saint-Exupéry y raconte ses débuts dans ce qui est l'aéropostale naissante, c'est à dire pour lui un métier mais surtout une invitation à l'aventure et à la méditation face à l'immensité et la solitude du désert. Dès la première ligne, il donne le ton de cet ouvrage « La terre nous en apprend plus sur nous que tous les livres. Parce qu'elle nous résiste. L'homme se découvre quand il se mesure avec l'obstacle.» Il évoque ses camarades, Mermoz, Guillaumet et son incontournable épopée dans les Andes comme autant de modèles, parle de l'esprit d'entraide, de l'avion qui n'est qu'un outil « comme une charrue », observe la planète, mentionne la mort qui guette les pilotes, le vide qu'ils laissent quand la camarde leur prend la vie, évoque ses relations en plein désert avec les Maures, parfois tendues, parfois hypocritement calmes. Dès lors la mission prend le pas sur le métier, elle devient un but, la raison d'être d'une vie, loin des biens matériels [« Nous nous enfermons solitaires avec notre monnaie de cendre qui ne procure rien qui vaille la peine de vivre ».]

Assurant le transport du courrier entre Toulouse et Dakar à la compagnie Latécoère, il sert de médiateur entre les hommes, est comptable de leurs mots confiés au fragile support du papier, voyage sur le dos des nuages et les épaules du vent, et face aux dangers de la navigation, aux tribus insoumises, risque sa vie. Puis vinrent ses autres expériences et souvenirs, en Amérique du sud notamment, avec toujours cette célébration de l'avion, de l'effort accompli, du but à atteindre. A l'occasion d'un accident qu'il a dans le Sahara avec son navigateur André Prévot, il évoque ses craintes de la mort lente que procure la soif, le certitude de l'abandon en terre inconnue avec son cortège d'hallucinations, d'espoirs fous que tissent l'illusion des mirages quand le désert réclame son tribut et que l'eau est plus précieuse que l'or. Tout cela tisse et ressert l'amitié entre les camarades qui oeuvrent dans le même but.

A la lumière de ses expériences il nous invite à réfléchir sur notre présence ici-bas : La terre ne nous héberge que temporairement et il est vain de vouloir la détruire par la guerre. Dès lors il parle de la fragilité de la vie, du destin de l'homme, de ses grandeurs, de ses contradictions, de ses faiblesses, de ses embrasements pour une cause qu'il croit juste. En prenant l'exemple des religions qui agitent sous nos yeux des assurances de plénitude pour lesquels tout semble permis à quelques exaltés, ce livre prend des accents très actuels. En fin de récit, comme dans une sorte de conclusion, il jette sur le monde et sur ses habitants un regard à la fois désabusé, plein de compassions et d'espoirs malgré la guerre civile espagnole dont il a rendu compte en tant que journaliste et le conflit mondial qui se prépare et dont il pressent sans doute l'horreur. La communauté humaine qui, au nom de l'idéologie du profit ou d'un hypothétique bonheur promis, ne cesse de dresser ses membres les uns contre les autres, va à nouveau se déchirer alors qu'il y a plus à partager qu'à lutter et haïr et que notre vie est unique et éphémère. Dans cet ouvrage, il se fait philosophe, tente peut-être de rappeler l'homme à la raison, de privilégier ce qui fait sa grandeur, l'amour, la fraternité, l'obligation de vivre ensemble et donc solidaires, pour une vie meilleure qui reste cependant idéale. En remettant l'homme au centre du monde, il appelle à la paix, à l'amour et à la tolérance entre tous.

Hervé GAUTIER – Décembre 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..

J'ai lu ce livre lorsque j'avais 20 ans. C'était donc il y a 98 ans, si j'en crois mon profil. Je me souviens donc peu des détails. Depuis je ne l'ai plus jamais eu entre les mains. Mais je dois dire que la lumière que j'ai ressentie à la lecture de ce livre éblouissant m'a accompagné toute ma vie, oui, comme une personne bienfaisante qui m'aurait toujours tenu la main, en me donnant toujours du courage quand vraiment il en fallait.