Terre des hommes

Que dire de neuf sur cet ouvrage déjà si connu si ce n'est en chanter une fois encore, avec d'autres mots, la grandeur des idées qui y sont exprimées ?

Personnellement je pense qu'Antoine de Saint-Exupéry a eu la chance de percevoir la nature profonde de la liberté et son importance du fait d'un contexte favorable, l'Homme étant encore à l'époque au centre des réflexions dans une société en pleine mutation technologique mais également économique et politique.

J'ai adoré l'ode à la liberté chanté dans cet ouvrage lorsque l'auteur explicite sa perception du monde aux commandes d'un aéronef et m'interroge quant à savoir si les perceptions évoquées seraient encore à valoir aujourd'hui sur des appareils "déshumanisés" au niveau des rapports homme-machine.

Il en va de même pour ce qui à trait du regard qu'il porte sur l'Homme et l'esclavage, sur l'Homme face à la misère. Son regard étant empreint de la richesse d'une perception transcendant la matière pour ne prendre en compte que la beauté de la nature profonde de l'homme dans ses rapports au monde et non à la société. Car que reste-t-il aujourd'hui de l'humanité au coeur de sociétés qui biaisent les mots, déforment l'essence des sentiments, jouent avec ce qui reste de beau dans le coeur des hommes, pour gagner en pouvoir et en puissance. Quitte à détruire la part de divin qui existe en chacun ?

J'adore cet ouvrage qui, à mon avis, doit être lu et relu. Doit être médité pour nous aider à parvenir à l'Eveil, à considérer la beauté de l'"humanité", à mesurer l'importance de l'"autre" et à prendre conscience du fait que l'expression de la liberté passe par le respect de l'autre. Autant de points qui tendent à disparaître.

Oeuvre autobiographique dans laquelle Antoine de Saint-Ex raconte son travail avec l'aéropostale, et plus particulièrement son accident avec son navigateur André Prévot dans le Sahara Libyen en 1935. Les deux hommes restent plusieurs jours perdus dans le désert sans pouvoir manger, ni boire. Antoine de Saint-Exupéry nous décrit avec brio les sensations ressenties alors qu'il est en train de mourir de soif. Un beau récit qui mérite d'être connu.

Comment écrire en quelques mots, bien sentis si possible, une critique de ces admirables pages ? Sans doute en commençant par affirmer que ces lignes échoueront à dire l'essentiel tant on se sent petit devant un tel auteur. Mais cela serait un peu court tout de même. Alors, tant pis, je me lance.
Saint Exupéry se livre ici à un exercice intimiste. de ses souvenirs, il tire matière à disséquer l'Homme. Il scrute du scalpel de sa plume, nos passions, nos pesanteurs, nos pauvretés intemporelles…Au fil des pages, avec une incroyable puissance d'évocation, il est beaucoup de vérités qui sont énoncées sur notre fragile humanité.
On ne ressort pas totalement de ce livre comme on y était entré. La voix de l'auteur résonne longtemps encore après que l'on ait fermé cet ouvrage. Les mots y claquent. Ils sont souvent superbes. Ils sont parfois violents comme pour mieux nous faire comprendre l'urgence de cette réflexion.
L'auteur finit sur ces mots « Seul l'Esprit, s'il souffle sur la glaise, peut créer l'Homme». Et c'est là tout le propos de Saint Exupéry : nous ne devons pas nous satisfaire de notre médiocrité.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, d'abord parce que l'auteur y manie un verbe délicieux, mais surtout parce qu'il nous plonge dans un bain d'espérance en l'Homme. Et par les temps qui courent, cela fait un bien fou de pouvoir croire en notre humanité.

Dans cet ouvrage, publié en 1939, Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) raconte son expérience d'aviateur dans la compagnie Latécoère qui l'engageât en 1926 pour le transport de courriers (de Toulouse au Sénégal puis, après 1929, en Amérique du Sud) .
Pour ce récit, l'auteur reçut le grand prix du roman de l'Académie française.
Il y rend hommage à ses camarades, en particulier à Henri Guillomet (1902-1940), lui aussi mort dans un accident d'avion. Il relate un atterrissage accidentel dans le désert en Lybie qui faillit lui coûter la vie et celle de son coéquipier et mécanicien, André Prévot (1907-1947). Cet accident a pu inspirer à Saint-Exupéry le cadre de son célèbre et superbe conte "Le Petit Prince". A cette époque la pratique de l'aviation était très dangereuse, et les circonstances de la mort de l'auteur ne sont donc pas étonnantes.
Saint-Exupéry explique aussi comment le vol modifie la perception du monde par le pilote, notamment : le point de vue, les distances, le temps, et le rapport à d'autres civilisations.

Un livre intéressant mais c'est surtout la lecture de "Le Petit Prince" que je vous recommande, si vous êtes adulte (les plus jeunes ne me semblant pas en capacité d'y percevoir le second degré).

« Tout au long de ce livre j'ai cité quelques-uns de ceux qui ont obéi, semble t-il, à une vocation souveraine, qui ont choisi le désert ou la ligne, comme d'autres eussent choisi le monastère ; mais j'ai trahi mon but si j'ai paru vous engager à admirer d'abord des hommes. Ce qui est admirable d'abord c'est le terrain qui les a fondés.»
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Saint-Exupéry raconte Guillaumet et Mermoz, son amour pour ce moteur qui le suspend dans cette immensité " incognita " où l'on ouvre des routes. Par son expérience, il restitue à l'homme sa juste place sur cette planète qui le façonne à son image. On découvre alors sous sa plume autant d'hommes que de paysages de Punta Arenas à Casablanca en passant par les Corbières ou Barcelone.
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A travers leur territoire, Saint-Ex évoque ces hommes aux prises avec le joug impérialiste, la guerre civile, ou le second conflit mondial qui couve. Il raconte aussi l'esclavage à travers l'histoire aux accents des Mille et unes nuits de Bark qui « jouait à l'homme libre, comme un enfant joue à l'explorateur ».
La tentation de l'universel conte n'est jamais très loin, alors ne soyez pas surpris si vous rencontrez un Renard dans le désert... Et au milieu de cette altérité bafouée, à l'instar de Zweig dans le Monde d'hier, le rêve de fraternité :
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« Dans un monde devenu désert, nous avions soif de retrouver des camarades : le goût du pain rompu entre camarades nous a fait accepter les valeurs de guerre. Mais nous n'avons pas besoin de la guerre pour trouver la chaleur des épaules voisines dans une course vers le même but […]. La haine n'ajoute rien à l'exaltation de la course.»
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Et puis il y a cette quête plus personnelle de l'écrivain arpenteur de planète, qui sur « une nappe tendue sous les étoiles ne peut recevoir que des poussières d'astres », celle de la quête d'identité associée à la pérégrination et à la rencontre d'autrui.
« Une faim profonde, le besoin d'être un homme parmi les hommes, liés aux hommes », ce qu'il trouve dans le désert du Sahara ou de Libye et qu'il raconte avec l'émotion de celui qui sait sa condition d'homme toute aussi précieuse que fragile.

Avec ce livre, je redécouvre Antoine de Saint-Exupéry dont les récits et romans m'avaient ennuyée lorsque j'étais adolescente.
L'avion, ainsi que l'auteur l'écrit lui-même dans ce livre, est un moyen et non une fin. "Moyen" pour mieux appréhender le monde dans son immensité et sa variété, pour mieux y situer l'homme et découvrir ses limites et sa fragilité, pour mieux cerner l'essentiel de toute vie. le désert, que l'auteur fut souvent appelé à survoler, est à cet égard le terrain d'élection par excellence.
Très beau récit

Voici un ouvrage autobiographique passionnant.

À travers huit grands chapitres, Antoine de Saint-Exupéry se raconte: son métier de pilote dans l'aéropostale auquel il vient d'accéder, la camaraderie avec ses collègues, les aventures de certains d'entre eux, la condition d'être humain, la beauté de notre planète, qu'il voit depuis le ciel d'un oeil nouveau, son accident dans le désert aussi, qui a failli lui être fatal...

C'est d'une plume exploratrice que l'auteur nous confie ses souvenirs et ses impressions d'un monde et de ses habitants; depuis son avion il observe, il ressent, il vit, on le sent ému par son récit et cette sensation ne tarde pas à gagner le lecteur. Et au détour de quelques phrases, une résonance se fait en nous, celle du souvenir d'un certain Petit Prince - celles et ceux qui ont lu le conte (publié quatre ans plus tard) ne manqueront pas d'être interpellés par les passages poétiques prémices à une histoire enchanteresse.

Cette succession de récits authentiques nous transporte avec facilité et on ressort de cette lecture en se disant qu'on a passé un joli moment en compagnie de l'aviateur et du rêveur qui sommeille en lui.
Lien : https://letoucherdespages.bl..

Roman bouleversant. St Exupéry était un drôle de type. Mélange harmonieux et singulier de pensées philosophiques, descriptions ésotériques et éléments biographiques.
Le passage sur sa traversée du désert à cause d'une panne est marquant.
Sa passion pour le vol de nuit, pour le ciel, pour le silence, pour les éléments était parfaitement partagée.

Un roman exceptionnel d'un homme exceptionnel.

Chère lectrice, Cher lecteur,
Être un artiste, c'est permettre aux autres, entre autres, d'avoir sous les yeux un univers plus beau à regarder, à explorer. Les écrivains comme les peintres, les poètes, etc. le façonnent en y jetant leur grain de sel… En lisant Terre des hommes, j'ai ressenti une profonde admiration pour l'écrivain, le pilote, l'homme… Chaque phrase s'enchaîne pour sculpter un univers frisant la perfection. Ce bouquin permet d'élargir l'horizon du lecteur, lui ouvre les portes de la beauté intérieure et extérieure de la vie.

Liés à nos frères par un but commun et qui se situe en dehors de nous, alors seulement nous respirons et l'expérience nous montre qu'aimer ce n'est point nous regarder l'un l'autre mais regarder ensemble dans la même direction. (p. 169)

Dans ce recueil autobiographique, Antoine de Saint-Exupéry parle de sa vie de pilote au sein de l'aéropostale. Ce dernier partage ses pensées sur divers thèmes comme l'amitié, la fraternité, le rejet du monde en tant qu'aliénation, l'harmonie entre l'homme et la terre, la persévérance, le courage, l'amour pour le travail, les différentes cultures, etc. durant 8 chapitres. Aussi, il décrit un passage émouvant de sa vie lorsqu'il a failli mourir de soif dans le désert en compagnie de son ami Prévot.
Ce livre mérite d'être lu par tous… J'ai noté beaucoup de passages… Je ne les énumérerai pas tous ici. S'il y a un livre à avoir entre ses mains, peu importe quand dans notre existence, c'est bien Terre des hommes. Je voulais le lire depuis de nombreuses années. Pourquoi? Je savais qu'il avait marqué Gabrielle Roy dont je vous ai parlé à quelques reprises sur ce blogue. C'est même elle qui avait suggéré Terre des hommes comme nom pour l'Expo 67 de Montréal. Elle aborde également ce bouquin dans Fragiles lumières de la terre.
Terre des hommes, c'est aussi un livre sur le sens de la vie en ces temps où il importe de tenter de comprendre l'autre…

Pourquoi nous haïr? Nous sommes solidaires, emportés par la même planète, équipage d'un même navire. Et s'il est bon que des civilisations s'opposent pour favoriser des synthèses nouvelles, il est monstrueux qu'elles s'entre-dévorent. Puisqu'il suffit, pour nous délivrer, de nous aider à prendre conscience d'un but qui nous relie les uns aux autres, autant le chercher là où il nous unit tous. […]
Quand nous prendrons conscience de notre rôle, même le plus effacé, alors seulement nous serons heureux. Alors seulement nous pourrons vivre en paix et mourir en paix, car ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort. (p. 175-176)

Donc, pour retrouver une certaine vérité à travers les mots de ce grand auteur, je vous invite à vous lancer dans le vide, à emprunter son avion pour faire un voyage et pour aimer cette terre des hommes tout comme lui…
C'est ce que je vous souhaite tant mon émotion est grande par rapport à ce livre et il m'est difficile d'en parler…
https://madamelit.me/2017/08/11/madame-lit-terre-des-hommes/
Lien : https://madamelit.me/2017/08..

L'appellation Terre des Hommes - d'après le nom d'une ONG que je connais bien - m'était familière. Mais je n'avais pas encore eu l'occasion de lire le livre éponyme, écrit par Saint-Exupéry. J'en connaissais grosso modo le sujet, et je craignais peut-être un étalage excessif d'héroïsme. J'avais notamment en tête l'incroyable aventure de l'aviateur H. Guillaumet dans les Andes, et son fameux commentaire (que certains peuvent juger grandiloquent): « Ce que j'ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l'aurait fait ».

En réalité, "Terre des hommes" m'est apparu comme une très jolie collection de récits basés sur les souvenirs personnels de l'auteur, en tant que pilote. Quand Saint-Exupéry volait (donc à partir de 1926), notre planète n'était pas "quadrillée" comme elle l'est maintenant; les vastes territoires survolés par les petits avions de l'Aéropostale restaient partiellement incontrôlés ou mal connus, au Sahara ou dans les Andes par exemple. Les pilotes devaient parfois jouer leur vie à pile ou face, et assumer stoïquement les aléas de leur vol. de l'héroïsme, il y en a dans ce livre, et c'est bien compréhensible. Mais on chercherait en vain de l'emphase, témoignant d'un orgueil qui pourrait indisposer le lecteur. L'auteur évoque sans insister ses problèmes techniques rencontrés pendant ses vols et ne cache pas les risques inhérents à son métier: les intempéries, par exemple ces courants descendants qui peuvent conduire au crash en montagne; et les atterrissages en catastrophe, avec le risque d'être pris en otage (ou... massacré) par des nomades insoumis. Saint-Exupéry raconte sobrement une aventure dans le désert de Libye où il a bien failli laisser sa peau, un peu comme Guillaumet. Surtout, l'auteur nous donne en cadeau sa connaissance de notre planète - fruit de son ouverture au monde - mais aussi sa poésie et sa discrète fantaisie. Et il a aussi de l'humour (je pense notamment au délicieux passage du livre où le jeune voyageur intrépide retrouve à la maison la vieille servante sédentaire).

En quelques années, il a accumulé infiniment plus d'expériences extraordinaires que la plupart des individus pendant toute leur vie. Au hasard de son inspiration, il nous raconte dans son livre ses face-à-face avec la nature sauvage et pas toujours hostile, ses confrontations avec des hommes de toute culture (et parfois très dangereux), les situations singulières qui lui ont permis de ressentir intensément son appartenance à la terre des hommes. Les protagonistes principaux de son texte sont d'abord les pilotes et les personnes remarquables rencontrées dans toute contrée, mais aussi le ciel étoilé, le désert si vaste, la mer immense, les montagnes gigantesques... L'auteur nous fait bien toucher du doigt la diversité de notre planète et en même temps toute la richesse de l'humanité.

Me voici maintenant convaincu que "Terre des hommes" est un grand livre, porteur d'un beau et sobre message, plus encore que de "bons sentiments". On sent que ce livre porte déjà en germe toutes les beautés du "Petit Prince".