SOMMAIRE
RUBRIQUES : par Dominique Lorentz
Aperçu / Dans l'oeuf / De l'intérieur / Détonnant / Flashback / Il a dit / Contrechamp / Ils font avancer le monde
DOSSIER : Les deux Israël
32 - Au pied des murs - Synthèse
34 - Mon cousin, colon - "Nous étions là les premiers, il y a quatre mille ans."
46 - Le médecin qui sourit - Gynécologue palestinien, il a perdu trois filles, mais croit toujours à la paix.
58 - Opération Toto - Quand Israël a voulu inonder l'Egypte de drogue...
ARTICLES
68 - Douces folies de Sibérie - reportage photo
92 - L'étrange pavillon du Dr Henry - En Gironde, une "unité pour malades difficiles".
106 - Des nouvelles d'Alain (4) - L'ami photographe clôt, en France, son périple.
118 - Les Allemands perdus du Paraguay - Une colonie fondée en 1886 par Elisabeth Nietzsche et son mari.
130 - La juge et les dioxines - Une magistrate en tenaille entre politiques et plaignants.
142 - Enquête sur les békés de Martinique - Ils sont 2500 sur 400 000 Martiniquais et vivent dans une forteresse.
154 - Entretien avec Stéphane Hessel - "Il faut être heureux parce que le bonheur est contagieux."
168 - L'étoile d'Arnold - Récit graphique.
202 - "Lever l'ancre"
En cette fin de journée tranquille, chacune des deux parties semble ignorer l'autre. Akiva et Batya fixent la route droit devant eux et haussent les épaules quand je leur signale un joli minaret. Les contacts entre Arabes et Juifs se limitent à ces "rencontres" furtives sur les routes. Ou aux accrochages. Akiva me l'avait dit : l'Arabe croisé sur un parking ou sur le bord de la chaussée est avant tout une "menace potentielle".
L'indifférence des colons pour tout ce qui touche au quotidien des Palestiniens fait penser aux mots du poète Eliaz Cohen sur leurs précurseurs, les pionniers des années 1970 : "Ils n'ont pas vu les Palestiniens. Ils voulaient aller le plus vite possible, attraper le plus de terre possible. Ils voyaient un village palestinien. Mais en fait ils ne voyaient que la colline juste derrière. Les Palestiniens ? Ils se disaient qu'ils resteraient, petits, dans leur coin, ou bien qu'ils s'en iraient d'eux-mêmes. Ils sont tout simplement aveugles, ils ne voient pas. A cause des cloches du messianisme qu'ils ont entendues... Ils n'ont pensé qu'à la mission qu'ils devaient accomplir".
Mon cousin, colon - par Benoît Vitkine
Quand on est militaire, on n'est plus un enfant. Normalement, les enfants ne peuvent pas voir de cadavres ; normalement, quand quelqu'un meurt au village, on le cache à la vue des enfants. Dans l'armée, j'ai vu des morts.
J'étais pourtant bien un enfant.
J'ai vu des morts et j'ai même vu des morts qui étaient plus morts que la mort, des morts exagérés : des morts sans tête, sans jambes, des morts sans ventre. Des morts plus durs que la mort simple, plus morts.
L'étoile d'Arnold - par Jean-Philippe Stassen
Le 7 avril 1994 débutait le génocide des Tutsi au Rwanda. Trente ans plus tard, Augustin Trapenard Patrick de Saint-Exupéry pour la réédition de la BD "La Fantaisie des Dieux - Rwanda 1994", publié aux éditions Les Arènes.
Journaliste et cofondateur de la Revue XXI, il a été témoin du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Son livre "L'Inavouable, la France au Rwanda" paru en 2004 explore la responsabilité de la France dans ces événements tragiques. Vingt ans après, il retourne sur les lieux, accompagné d'Hippolyte, auteur de BD reportages, pour recueillir les témoignages des survivants dans la région de Kibuye, surnommée "La fantaisie des Dieux" pour ses paysages majestueux. Leur reportage met en lumière le rôle de la France, tant sur le plan politique que militaire, dans le génocide rwandais. Ce récit poignant rappelle l'importance de la mémoire et de la compréhension des événements tragiques pour éviter qu'ils ne se reproduisent.
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