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Pierre Saint-Jean (Traducteur)
EAN : 9782226058409
264 pages
Albin Michel (30/11/-1)
4/5   6 notes
Résumé :

« Lors de recherches sur les combats aériens du front de l'Est, j'ai découvert dans l'histoire officielle de l'armée de l'Air soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale que des jeunes femmes avaient participé aux batailles aériennes les plus terribles et obtenu, pour leur courage, les plus hautes distinctions de leur pays. Une histoire exceptionnelle qui n'avait jamais été révélée par les hist... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ainsi que l'indique le sous-titre de l'ouvrage, celui-ci traite de la stupéfiante action de ces jeunes femmes engagées dans l'aviation soviétique au cours de la guerre qui fit rage de 1941 à 1945 entre l'Allemagne et l'URSS.
Phénomène unique qui vit la constitution de trois régiments constitués de femmes, formés après les désastres de l'année 1941 alors que l'URSS semblait au bord de l'effondrement.

Ce corps de combat fut construit sous le pilotage de Marina Raskova. Cette femme accomplit l'exploit en 1938 en réalisant un vol sans escale de 5 900 km entre Moscou et Komsomolsk sur l'Amour (du nom du fleuve, pas de performance sentimentale...). en Sibérie orientale. Elle acheva en fait son périple ...à pied en survivant dix jours dans des conditions extrêmes.
Décorée et amie de Staline (accessoirement devenue aussi membre de la police politique NKVD), ce dernier lui demanda de former des unités d'aviatrices.

A l'heure où le public se passionne pour des tragédies de fiction, où la fin de Daenerys Targaryen émeut le chaland il est paradoxal que ces vraies femmes d'exception ne suscitent pas l'intérêt.

Le lecteur curieux pourra également se plonger dans l'excellent livre de Liouba Vinogradova « Les combattantes » qui privilégie plutôt l'aspect psychologique que le phasage des événements strictement militaires.

Enfin, pour une introduction plus divertissante on peut mentionner la belle série en BD, « Le grand duc » de Yann, romanesque mais historiquement parfaitement construite.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
« L'Ukraine, creuset de l'Union soviétique, était entre les mains de l'ennemi. Celui-ci s'était ainsi approprié d'énormes quantités de nourriture. De ce fait, si les équipages bénéficiaient d'un traitement de faveur, il leur arrivait cependant de devoir tenir toute la journée avec un seul repas, composé de soupe et de pain noir. Durant la journée, les jeunes femmes grignotaient les rations de secours, quelques carrés de chocolat noir. Elles ne se faisaient aucune illusion; leur pays luttait pour assurer sa survie, et à Leningrad, leurs compatriotes mouraient de faim par milliers. Cette idée les aidait à supporter la faim qui les tiraillait. Toutefois, lorsque la température descendit trente ou quarante degrés en dessous de zéro, la faim leur imposa un suprême effort de volonté pour accomplir les missions difficiles dont elles étaient chargées.

L'estomac dans les talons et la tête lourde, il n'est pas facile de se concentrer ou d' avoir une bonne coordination des mouvements. »

(p.56)
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"L'endoctrinement exercé par les commissaires politiques faisait également partie des obligations quotidiennes. Les forces armées soviétiques accordaient une importance particulière au rôle joué par ces officiers. Presque 80 % des officiers des forces aériennes étaient membres du Parti communiste ou, dans le cas des jeunes femmes, du Komsomol ou des Jeunesses communistes. Si l'on peut considérer que cet endoctrinement prêchait des convertis, ces commissaires avaient un autre rôle : celui de préserver le moral du personnel combattant.

Le commissaire politique du régiment féminin de chasse était le commandant Vera Ivanovna Tikomerova. « Bien entendu, dit-elle, mon rôle consistait à informer les jeunes filles de la politique du Parti en matière de guerre et, d'une manière plus générale, de la place de ces jeunes filles dans la société soviétique. C'était le mode de vie de notre pays et nous luttions pour le préserver. Mais le conflit s'intensifiant et la tension atteignant un niveau presque intolérable, je me suis peu à peu transformée en confidente, ou en mère. Sans moi, je crois que bon nombre de filles n'auraient pas tenu le coup. »

« C'est la seule déclaration admettant implicitement que presque toutes les jeunes filles étaient souvent à deux doigts de la dépression. »

(p. 35)
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« Pour chaque manœuvre qu'il exécutait, admit-il ensuite, Lily réagissait exactement comme il le fallait. Elle le suivait de si près qu'il dut lui faire signe de prendre ses distances. Mais Lily le suivait toujours et l’obligea à couper court et à concéder une totale défaite. Le lieutenant Dobkin eut beaucoup de mal à l'admettre. Sa réaction fut typique de ce machisme contre lequel les jeunes femmes eurent à combattre, même une fois au front. D'un point de vue psychologique, c'était pour Lily une grande victoire. Non pas parce qu'elle avait battu un homme, mais parce qu'elle avait mis à sa merci un adversaire expérimenté.

L'exercice terminé, elle regagna le terrain. Aucun avion ne volait dans les parages et aucun avion ne s'apprêtait à décoller de la piste principale. Pour la première fois, les partenaires de Lily allaient assister à la superbe manœuvre qui serait sa marque après chaque victoire aérienne. Elle descendit en piqué en direction des hangars, remonta en effectuant un magnifique tonneau, puis obliqua vers la droite et procéda à un atterrissage digne du manuel."

(p. 33 et 34)
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« De nombreux officiers de haut rang des forces aériennes soviétiques étaient farouchement opposés à l'idée d'envoyer des femmes se battre sur le front. En dépit de la situation désespérée dans laquelle se trouvait le pays, ils estimaient que le risque était trop grand. En temps de guerre, les hommes devaient pouvoir compter sur leurs camarades. Ce que valaient les femmes dans un combat aérien, personne n'en savait rien.

Plusieurs hommes avaient le sentiment que procéder à ce genre d'expérimentation dans une guerre, où le pays luttait pour assurer sa survie, était une hérésie. Les jeunes femmes des régiments aériens étaient donc perpétuellement confrontées à cette discrimination sexiste. »

(p.52 et 53)
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"Dans cet entrepôt, Lily Litvak paraissait particulièrement cocasse. Elle était blonde aux yeux gris, coquette, et sa taille la distinguait des autres filles. Ne mesurant qu'un mètre- cinquante, elle était cependant fort bien proportionnée, et lorsqu'elle s'enveloppa d'une vareuse, celle-ci toucha presque le sol. Les bottes aux pieds, elle ressemblait à un clown du Cirque de Moscou. »

(P.23)
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