Ce récit familial en deux volumes retrace la vie du père de la dessinatrice d'origine grecque mais né en Egypte. Dans le tome I l'on découvrait son enfance et l'histoire des « Egyptiotes », cette riche communauté des Grecs d'Egypte. le tome II raconte comment après la prise du pouvoir par Nasser le jeune Kosta désormais adolescent fuit en Grèce, sa patrie qu'il ne connaissait pas, et comment sa famille s'y sent déclassée. Quand les colonels y prennent le pouvoir, Kosta décide de repartir. Il ira en France, en Angleterre, en Lybie puis en Australie …
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Le tome 2 est à la fois plus grave et plus léger : plus léger parce qu'il raconte les expériences du jeune homme, ses amours, ses « trips » son parcours si semblable à celui d'une jeunesse hippie mais ces souvenirs sont teintés de mélancolie puisqu'ils sont contés à partir cette fois de son lit d'hôpital comme nous l'apprend l'épilogue.
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On ressent alors l'urgence de l'autrice a recueillir ce témoignage. Elle s'y met en scène comme au début du premier volume. Il y a peu de bulles et de dialogues. C'est Kosta qu'on entend dans les récitatifs et l'on perçoit sa personnalité attachante, son intelligence, son sens de l'autodérision aussi. Pourtant, le but du récit n'apparaît pas clairement ni sa cible :
Emilie Saitas écrit-elle pour elle, pour les siens ou pour un lecteur ? Si tel est le cas, le diptyque souffre de tomber trop souvent dans l'anecdotique. On ne découvre pas suffisamment la grande Histoire, on se perd dans une multitude de personnages qui ne sont pas assez approfondis et il n'y a pas vraiment de fil directeur.
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Reste, bien sûr, ce qui confère l'essentiel de ses qualités à cet ouvrage : le dessin. Tout commence avec les couvertures des deux tomes qui se répondent. Elles sont belles, poétiques et réactivent la métaphore de l'arbre généalogique tout en éclairant le titre d'un jour nouveau. Ensuite il y a la palette pastel et l'utilisation des crayons de couleurs qui tranche parfois avec la dureté du vécu ainsi que l'alternance entre ces pages colorées et des pages en noir et blanc pour les « points » historiques ou la plongée dans les vieux albums de famille. Enfin, le découpage varie : gaufrier régulier, affranchissement des cases, perspectives axonométriques parfois et superbes pleines pages. On en prend plein les yeux ! Elle a vraiment une patte et l'on espère que son talent se déploiera prochainement au service d'un vrai scénario.