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Usagi Yojimbo tome 33 sur 33
EAN : 9781506708522
200 pages
Dark Horse (09/07/2019)
5/5   1 notes
Résumé :
Usagi and his friend Inspector Ishida join forces once again as they embark on a mission to track down and uncover the importance of a foreign book that's been at the root of many problems across the land.

The daring duo, desperate to solve the mystery and restore peace, are forced to undertake unusual measures as well as enlist the help of a few surprising sources to get the information they require. Will Usagi and Ishida come out victorious or will ... >Voir plus
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Que lire après Usagi Yojimbo, tome 33 : The HiddenVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suit à Usagi Yojimbo Volume 32 qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, mais ce serait dommage de s'en priver. Il contient les épisodes 166 à 172 (également référencés 1 à 7 de The Hidden), initialement parus en 2018, écrits, dessinés et encrés par Stan Sakai. Il s'agit d'un comics en noir & blanc. Il bénéficie d'une préface d'une page écrite par Mark Schultz, le créateur de Xenozoic, qui relève l'élégance de la narration visuelle dans un genre difficile à mettre en bande dessinée, à avoir le polar. Les couvertures originales sont regroupées à la fin, ainsi que 7 portraits chacun pour un personnage différent.

Un tokage (gros lézard) sort des frondaisons pour s'avancer sur la route, il bat bien vite en retraite devant l'arrivée en trombe de 2 cavaliers. Ils sont couverts de poussière et portent les marques de la fatigue sur leur visage. Ils se présentent devant les gardes de la porte de la palissade qui entoure la ville et demandent à pouvoir entrer. Les gardes prennent leur papier et vérifient qu'ils sont en ordre. À peine l'un d'eux a-t-il déclaré que tout est en ordre, que les deux cavaliers bondissent à l'intérieur de la ville. Les 2 gardes referment le portail en se disant qu'ils prendront tout leur temps pour examiner les papiers des prochains voyageurs, sans se faire bousculer ainsi. Un groupe de 4 cavaliers arrivent à toute vitesse. Les gardes demandent leurs documents d'identification : le chef produit le symbole du shogun et ils pénètrent sans plus de cérémonie dans l'enceinte de la ville.

La course-poursuite nocturne continue de plus belle dans les rues désertes de la ville et les 2 cavaliers sont abattus. Mais un voleur parvient à dérober une boîte ficelée sur le cadavre de l'un d'eux, et à déguerpir avant que les poursuivants ne l'attrapent. Les 4 cavaliers mandatés par le shogun décident de rester en ville pour récupérer la mystérieuse boîte et son contenu. le lendemain, Usagi Yojimbo déambule dans la rue principale qui est très animée. Il doit passer par un point de contrôle qui consiste à passer sur une dalle marquée d'une croix. Une fois de l'autre côté, il est interpellé par l'inspecteur Ishida qui est venu à sa rencontre. Il explique à Usagi que le point de contrôle sert à détecter les tenants de la foi chrétienne, et que la croix est le symbole de leur Dieu qui est venu sur Terre et a été crucifié. Usagi fait observer que la crucifixion est la peine réservée aux criminels. L'inspecteur Ishida indique que leur dieu n'est pas un criminel, et il continue en expliquant qu'ils recherchent la vie éternelle, alors qu'au Japon on cherche plutôt à échapper au cycle de la réincarnation. Il ajoute qu'ils se dirigent vers le cadavre d'un samouraï. Ils sont interrompus dans leur examen du cadavre par l'inspecteur Nii qui vient les avertir de la découverte d'un deuxième cadavre de samouraï dans une ruelle proche. Durant l'examen du deuxième cadavre, l'inspecteur en chef Ito leur demande d'en finir rapidement avec leur enquête et que le rônin déguerpisse de la ville dès qu'ils auront terminé.

Le lecteur qui connaît déjà la série sait qu'il se lance dans une histoire de choix, réalisée par un auteur complet de grande qualité. Il retrouve effectivement ces personnages aux mains à quatre doigts, aux têtes vaguement animales, évoluant dans un Japon féodal en apparaissance simpliste, en réalité très soigné. Il suit l'enquête avec intérêt, observant l'habileté du conteur pour trouver le bon équilibre entre les dialogues informatifs et l'intérêt visuel de la bande dessinée. Il ressent bien le caractère à la fois gentil et dur d'Usagi Yojimbo, et celui plus sage de l'inspecteur Ishida qui dispose de plus d'expérience et qui n'est pas un combattant de profession. Il voit les éléments culturels présents dans les images ainsi que dans l'intrigue. Il sourit en notant la présence du mouchard (personnage récurrent) avec son apparence théâtrale. Il apprécie l'élégance avec laquelle l'auteur raconte un vrai polar historique, à la fois par la reconstitution, à la fois par l'implication d'individus issus de plusieurs couches différentes de la société, à la fois par ce qu'il révèle de ladite société.

S'il découvre la série, le lecteur en apprécie les qualités les unes après les autres. Les 16 premières pages forment une longue séquence d'action, la fin d'un course-poursuite mortelle. Dès la première page, il est confronté au petit décalage de cet univers par rapport au monde réel, avec le gros lézard. Il retrouve ce décalage par la suite avec les étranges têtes des personnages. Il ressent vite que leur apparence tout public ne les rend pas fades ou mignons. Alors qu'ils semblent un peu frustes, les visages sont très expressifs, permettant de ressentir l'état d'esprit de chaque personnage. Alors que chaque personnage peut donner l'impression d'avoir été tracé à la va-vite, sans beaucoup d'affinage, le langage corporel de chacun est juste, qu'il soit dans un registre naturaliste (cas le plus fréquent) ou qu'il surjoue lors d'un état émotionnel intense comme la peur, la surprise ou la douleur. En fait, le lecteur se rend vite compte que Stan Sakai parvient à utiliser les exagérations de visage ou de gestuelle de manière qu'elle soit à la fois une expression d'intensité, et également comique, intégrant ainsi une dimension grotesque dans une narration tout public.

En suivant le déroulement de cette course-poursuite à cheval, le lecteur se rend compte qu'il retient son souffle, happé par le galop des chevaux, les changements de directions, les actions inattendues. L'artiste met en oeuvre un impressionnant talent de metteur en scène pour pouvoir ainsi introduire une tension narrative dans une course alors que c'est le lecteur qui maîtrise la vitesse de déroulement par son rythme de progression de case en case, et qu'il n'y a ni blessures sanglantes, ni angle de vue dramatisé à outrance. Alors que sa première impression est celle de dessins simples et faciles à lire, le lecteur découvre qu'ils fourmillent de détails, en particulier historiques. Il peut ainsi observer les toits des maisons, leurs murs, les cloisons coulissantes, le mobilier, l'urbanisme, ainsi que les tenues vestimentaires et constater leur grande cohérence, leur vraisemblance et même leur authenticité s'il est familier de cette époque dans cette région du monde. Sous une apparence simple et accessible, l'artiste fait oeuvre d'une reconstitution historique soignée.

À la fin du quatrième chapitre, Stan Sakai consacre une page à l'inspecteur Ishida en train de tracer des idéogrammes sur la paroi d'une lanterne, au pinceau. En 6 cases, le lecteur regarde Ishida préparer son encre sur la pierre à encre, imbiber les poils de son pinceau juste ce qu'il faut, lever délicatement son pinceau pour ne pas perdre d'encre, retenir sa manche pour qu'elle ne frotte pas sur le papier, tracer avec délicatesse, ainsi que les kanjis qu'il a tracés, sans un mot, sans un phylactère. Cette page capture avec une rare élégance ce moment de concentration et savoir-faire, dans toute sa délicatesse. 3 pages plus loin, Sakai réalise une séquence de 2 pages montrant la progression silencieuse d'un ninja d'un toit à l'autre, puis passant par-dessus une clôture avec grâce, une narration tout aussi fluide et naturelle dans un registre tout différent. le lecteur est aussi fasciné par les scènes de rue que par les moments inattendus comme ceux-ci, ou encore le passage en revue des antiquités de prix chez un marchand de renom, une bagarre de rue, un jeune enfant se jetant sur un hôte endormi dans son lit, les dizaines de portiques de bois du temple Inari, etc.

Cette histoire réserve de nombreuses surprises visuelles, apportant une diversité et une richesse conséquente. Cette particularité atteste de la maîtrise de l'auteur : en effet l'enquête policière est difficile à réussir en bande dessinée. Ce genre repose sur les différentes étapes d'une enquête, sous forme de dialogues et de réflexions, d'essais et d'erreurs. La construction de l'intrigue ne donne jamais l'impression de passer d'une scène de dialogue à une autre, d'enfiler mécaniquement les dialogues d'exposition nécessaires pour caser toutes les informations. du début à la fin, le lecteur éprouve l'impression de suivre Usagi et Ishida dans leur vie, avec les différents à côté qui n'ont pas d'incidence directe sur l'enquête mais qui font d'eux des individus à part entière, et pas des personnages superficiels, sans identité, interchangeables avec n'importe quels autres, sans que cela ne change quoi que ce soit au récit. Au contraire, le déroulement de l'enquête est fonction de leur personnalité, de leur histoire, des lieux, de l'époque, de la culture, un vrai polar.

Dans ce tome, Stan Sakai propose une histoire complète parfaitement exécutée. le lecteur retrouve avec plaisir Usagi Yojimbo, ses qualités de bretteur, mais aussi d'observateur, assistant un policier expérimenté sans être blasé ou cynique dans une enquête se déroulant dans un Japon féodal, beaucoup plus fidèle à la réalité que ne le laisse supposer l'apparence des personnages. La reconstitution historique est toujours aussi discrète qu'exacte, les personnages incarnés, l'environnement bien représenté, et les meurtres révélateurs d'enjeux politiques, spirituels et personnels.
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#Netflix #InstantShôjo #LaGrossesseDeMHiyama #HesExpecting
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