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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Déroutant, atypique, fourre-tout... et à la fois subtil, mélodieux et profond...
Difficile - c'est rare - de me faire un avis tranché sur Willnot de James Sallis - traduit par Hubert Tézenas - une fois ma lecture achevée.

Amateur d'intrigue polardeuse ou noire, passez votre chemin. le vieux shérif et la séduisante agent fédérale n'ont pas vocation à identifier les raisons qui ont conduit plusieurs cadavres à se retrouver enterrés au fond d'une fosse aux abords de Willnot.

Ils ne sont, au même titre que d'autres, que des personnages traversant cette histoire un brin métaphorique, option digression philosophique. Car à Willnot et pour ses habitants, la vie passe, s'écoule, se remémore, s'arrête parfois. Elle se partage aussi et s'interroge beaucoup.

Peut-être un peu trop pour moi puisque le livre m'a parfois perdu mais à chaque fois repris. Heureusement, il reste une belle langue à l'identité forte et où l'humour débarque régulièrement de manière imprévue mais élégante. Et c'est déjà beaucoup !
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Ce livre n'est ni un thriller ni un polar classique. Au début, j'ai trouvé cela déroutant. Je n'avais jamais lu cet auteur auparavant et je pensais, à la lecture de la 4ème de couverture, que j'allais pénétrer dans une enquête policière assez traditionnelle. Ce n'est absolument pas ça.
C'est l'histoire d'un médecin de petite ville, de ses divagations, de ses réflexions sur l'existence, pas toujours cohérentes, pas toujours très claires.
Si vous acceptez de vous laissez emporter et abandonnez la notion d'histoire avec un début, un milieu et une fin, vous découvrirez un roman existentiel: la vie, la perte, le bonheur et la confusion.
Etrange, déstabilisant mais surtout singulier.
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Le dernier roman de James Sallis, féru de jazz et de littérature, auteur du cultissime « Drive », notamment remarqué pour son adaptation très réussie au cinéma et de la série « noire » dont Lew Griffin est l'improbable héros, est un livre déconcertant. Il commence comme un bon vieux polar par la macabre découverte d'un charnier dans une ancienne carrière proche de la ville qui donne son nom au roman, le retour d'Irak de Bobby Lowndes un enfant du coin devenu sniper chez les Marines et l'arrivée d'une agent du FBI attachante et un peu étrange. le héros Lamar, médecin depuis plusieurs décennies à Willnot, partage son quotidien avec Richard professeur de littérature au lycée de la ville et son chat Dickens à l'humeur fluctuante. Il est appelé sur les lieux du crime par le shérif vieillissant qui souhaite avoir son avis sur les cadavres découverts à côté de la ville et reçoit la visite clandestine de Bobby, qu'il a perdu de vue mais connaît bien pour l'avoir soigné lorsqu'il était adolescent.

Dans son style toujours aussi fluide et détaché, James Sallis met en place les éléments de l'intrigue, puis le roman digresse en douceur en se focalisant sur le quotidien harassant de Lamar qui oscille entre le traitement des affections légères à son cabinet de docteur de ville et les interventions plus graves à l'hôpital. le lecteur plonge progressivement dans les pensées parfois nostalgiques, souvent troublantes de Lamar sujet à de terribles cauchemars récurrents. Ce dernier est traversé par une citation de Kierkegaard, regarde le monde avec un oeil à la fois bienveillant, détaché et ironique, replonge régulièrement dans l'univers des romans de science-fiction qu'écrivait son paternel à la pelle, se perd dans les intrigues des livres de son enfance, ne s'émeut pas des visites inquiétantes que lui rend Bobby, et devise tranquillement avec l'agent du FBI qui a pris racine dans la petite ville hors du temps qu'est Willnot.

On comprend assez vite que James Sallis se fiche totalement de l'intrigue et se paie notre tête, qu'il ne cherchera même pas à esquisser un semblant de résolution de l'énigme qui était pourtant posée avec délicatesse en début d'ouvrage. Il semble préférer écrire sur la littérature et les fameux romans du père du héros qui font évidemment écho aux romans de science-fiction qu'écrivait Sallis lui-même au début de sa carrière. Reste Lamar qui contemple le monde avec le regard d'un gosse de dix ans partagé entre émerveillement et désenchantement et doit faire face à des démons intérieurs bien plus effrayants que la parodie de roman noir que James Sallis fait semblant d'écrire...
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Willnot, c'est un peu l'antithèse du trou perdu peuplé de citoyens obtus et méchants que la littérature américaine a coutume de nous dépeindre…

Cette bourgade où la bizarrerie est norme ne compte ni église ni panneaux publicitaires ; les chaînes de supermarchés et les magasins discount y sont de même interdits… Comme resté figée sur la tentative d'une concrétisation de l'utopie hippie des années 70, sa population vit hors des clous, insensibles aux sirènes des modes et des consensus.

Ce n'est pas pour autant que la vie y est un long fleuve tranquille…

Au moment où débute le récit, une enquête est en cours suite à l'exhumation de cadavres trouvés enterrés dans une ancienne carrière. En parallèle, Bobby Lowndes réapparaît en ville après plusieurs années d'absence, ayant servi sous les drapeaux -notamment en Irak-, et se fait tirer dessus par un mystérieux sniper.

C'est Lamar, le médecin de Willnot, également chirurgien voire vétérinaire en cas d'urgence, qui nous relate ces événements. Mais ils ne sont évoqués que comme les épisodes parmi d'autres d'un quotidien qui voit défiler les maux éphémères et les pathologies graves, les détresses, les espoirs et les troubles psychologiques (curieusement en très nette progression) d'une humanité sur laquelle le narrateur pose un regard lucide mais tendre et optimiste, persuadé de la capacité de l'homme à faire des efforts surhumains pour dépasser ses instincts violents…

Hors de son cabinet ou de la salle d'opération du petit hôpital de Willnot, Lamar mène une vie de couple sereine et équilibrée avec son compagnon Richard, professeur de collège passionné par son métier.

Si j'ai choisi cette lecture pour la thématique du jour Mois Américain, c'est parce que Willnot se trouve au rayon polars des librairies. Mais malgré une entame laissant entrevoir la possibilité d'une enquête, on comprend rapidement que ce n'est pas dans cette direction que nous mène James Sallis, et il est sans doute préférable d'être averti qu'aucune des énigmes posées par l'auteur ne sera résolue... Constitué d'une succession d'événements dont le seul point commun est finalement que Lamar en est l'acteur ou le spectateur, Willnot est, plus qu'un roman policier, la chronique d'une petite communauté que la profonde empathie et l'humble curiosité du narrateur vis-à-vis de la diversité du monde nous rend irrémédiablement sympathique.

Le trait est vif, tendre, et souvent drôle, notamment grâce aux dialogues enlevés, souvent facétieux, et malgré les tragédies qui ne manquent pas, ici comme ailleurs, de s'inviter dans le cours des existences, on referme ce livre pris d'un soudain accès de bonne humeur, et avec la furieuse envie de prendre le premier vol en partance pour Willnot !

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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