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EAN : 9782882535023
144 pages
Luce Wilquin (23/03/2015)
4.31/5   8 notes
Résumé :
A part peut-être la soif impossible qui s’écrase sur Billy Adamson au cœur de la Death Valley.
A part bien sûr la torche que brandit Dries Nuttens, le plus petit flic d’Anvers, à l’entrée de la N171.
A part ce lent désir qui monte dans le corps d’Octavie, rue des Sœurs de la Providence.
A part l’aube stridente que Gossuin le parcheminier voit se lever sur Paris le 6 février 886.
A part la vitesse de l’œuf de Nessus, l’ambition du Gran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Voilà un recueil de nouvelles belges pétillantes ! J'ai adoré, et je remercie moussk12 pour sa critique qui m'a donné envie de le lire ; également, je rends hommage à Daniel, qui nous a quittés récemment, parce que je sais qu'il aurait aimé, lui qui défendait la littérature belge à tout prix et qui aimait les nouvelles. Je vous recommande d'ailleurs sa liste.

Ces nouvelles nous sont contées dans un style réjouissant : l'auteur manie la langue avec brio et c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai lu ces phrases bien tournées, ce vocabulaire et ces figures de style choisis avec soin et originalité.
Les histoires ? de toutes sortes ! de la science-fiction à la simple et pure réalité, en passant par la nouvelle historique (aaah, Paris à travers les âges, « par la peau des siècles » ! ), Salmon nous emmène là où il veut, et je l'ai suivi avec enthousiasme. Il m'a fait rire en s'immisçant dans l'esprit dérangé d'un homme anti-lait, il m'a gagnée à sa cause en parlant si bien du silence, et tant d'autres choses encore où j'ai souri, frémi, acquiescé, dodeliné de la tête en pensant « Mais oui, c'est ça ! »…

C'est qu'il connait l'être humain, François Salmon, et il s'en joue avec ironie et tendresse.
Vraiment, ces nouvelles sont à savourer comme un plat qui explose en bouche et qui se termine par un goût inattendu.
Je vous recommande ce recueil belge, sans hésitation.
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Je continue mon petit bonhomme de chemin en littérature belge parce que, décidément, que de belles découvertes et de belles plumes !
Ici, c'est un recueil de nouvelles de François Salmon, originaire De Chimay et vivant à Tournai.

Vous voulez briller en société, retrouver l'ardeur et le désir dans votre couple ?


Ou, sur fond de crimes de la mafia colombienne à Gand, découvrir la théorie sur le destin de l'homme en fonction de la manière dont le bébé sort du ventre de sa mère ?


La notion du temps est subjective. Mais vous voudriez modifier sa durée, l'écoulement des secondes, changer l'espace-temps, que pensez-vous qu'il adviendrait ?


Une araignée tisse sa toile au coin de la rue des Soeurs de la Providence. Octavie attend. Pourtant, elle travaille, mais que fait-elle ?


Que légueriez-vous à votre mort si vous n'aviez qu'une valise ? Pourquoi pas des enregistrements ! Oui, mais de quoi ? Chut…
Magnifique.


Accrochez-vous ! Nous sommes à Paris de nos jours et nous allons faire un bond en arrière jusque l'an 885. En une page, ce défilement à l'envers est à couper le souffle.


Que ne ferait pas un enfant pour se plier aux exigences de ses parents, obtenir leur amour et se faire accepter comme un être normal. Adulte, il pourra faire ses choix.


Et enfin, je sais. Maintenant, je sais. Oui, la vérité sur « l'inexorable montée du niveau des mers ».


12 nouvelles dont certaines ont été primées. Je ne les ai pas toutes adorées mais quelques unes sont absolument délicieuses, pleine d'humour ou de poésie. L'écriture est recherchée, c'est de la belle littérature. Un écrivain à découvrir.


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« Rien n'arrête les oiseaux », avait déjà titré François SALMON, pour un recueil de nouvelles lu précédemment. J'avais aimé. Cette fois, le titre du deuxième tome que je découvre prétend qu'au fond, « Rien n'est rouge ! »

Comment le croire ? Comment le suivre dans cette vision d'un Monde qui n'afficherait aucun amour, aucune passion ? Qu'elle soit simplement sexuelle ou plus fondamentalement nimbée de chaleur humaine, toute relation est-elle vouée à l'envie de rompre les liens et de briser les amarres ? L'auteur peut-il tenir cette posture d'accusateur d'une société ne développant aucune sensibilité, aucune envie de se battre avec courage contre le sang inutilement versé, contre la violence des mauvais souvenirs, contre un mode de vie sociale qui ne serait forgée que sur des structures d'interdictions, de colères ou de triomphes illégitimes ? Bien évidemment, non !

Et donc, que faire de ce recueil de nouvelles, signé F. SALMON ? L'ouvrir, tourner les pages et s'installer dans le confort de son écriture.
On touche alors, du bout des doigts, les spectres qui plombent la vie et l'ancre qui a lesté un passé le rendant détestable et n'offrant pour seule envie que de s'en séparer. Et là, même si à cette profondeur, rien n'est rouge, tout devient passion et passionnant ! La vie se libère. Les unes après les autres, les nouvelles de l'auteur s'illuminent. On est conquis, presque déçu que l'avancée dans ce livre soit aussi rapide, que la fin soit là.

« Rien n'est rouge », un recueil de perles, un distributeur de bons moments à prendre sur le capital lecture qui nous est donné !

"Rien n'est rouge" est un petit bijou dans le domaine des recueils de nouvelles. Et François SALMON en est l'orfèvre. A titre d'exemple, sa maîtrise des figures de style et la richesse de l'abondance de son vocabulaire éclatent dans son récit ‘ les spectres de Westende'. Observez-y la progressive naissance de l'accès aux voyelles et la liberté d'expression qui en découle !

Une vraie envie de partager ce plaisir découvert pour la seconde fois.
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François Salmon est originaire de Chimay mais il vit et travaille à Tournai, ma petite ville où il enseigne le français et l'art dramatique, il a déjà publié deux pièces de théâtre. Et voilà que Luce Wilquin, à qui il avait soumis ses nouvelles, a décidé de les publier en ce mois d'avril.

Quelle bonne surprise que ces textes, tous différents les uns des autres, dans leur sujet, leur genre et leur taille, tout est variable. Comme le dit lui-même l'auteur, venu présenter son livre chez Chantelivre en ce jour de fête de la librairie indépendante, « j'avais envie de changer de disque à chaque texte ».

Ce qui ressort de l'ensemble, c'est le plaisir de raconter des histoires et de s'amuser à divers jeux littéraires. Et si l'histoire est « pliée » dans les contraintes d'un genre, il n'en ressort pas moins que ce bonheur de créer des histoires coule à chaque fois de source. Ceci dit, la prof de français que je suis aussi a particulièrement goûté certaines variations ou références littéraires ! Par exemple, Les spectres de Westende joue sur le principe du lipogramme : l'héroïne vient à Westende pour vendre l'immeuble hérité de ses parents ; l'enchaînement des actes de vente et de dépossession du bien la libèrent petit à petit du lien étouffant avec ses parents. Ainsi, au début les mots imprimés ne contiennent que des E, les autres voyelles n'apparaissent que progressivement, accompagnant le sentiment de liberté retrouvée d'Hélène Lefèbvre, jusqu'au Y retrouvant droit de cité dans le tout dernier paragraphe.

François Salmon a joué avec les genres, de la nouvelle à chute à la nouvelle policière en passant par le récit historique, le western, la lettre d'amour, la science-fiction ou encore le conte de Noël. Ah ! ce conte de Noël intitulé Comment Bernard Verdonck, à presque cinquante ans, changea soudain de position : non, ce n'est pas un texte salace, je vous assure, et son héros voit vraiment sa vie changée grâce à un cadeau de Noël… spécial.

On le comprend, François Salmon nous offre des textes un peu barrés, un peu comme ses personnages qui sont toujours un peu à côté de leurs pompes, en attente, en quête d'une vie plus colorée, plus passionnée, plus rouge en quelque sorte. Il y a d'ailleurs sans doute un point commun à quelques nouvelles, c'est la question du temps qui passe, que l'on ne maîtrise pas toujours mais que l'on peut, à force de travail, étirer ou rétrécir comme on le souhaite… (pour Fixer Suzon) Et il me faut avouer que j'ai aimé ce côté barré, alors que je suis un peu difficile en la matière généralement. Il faut dire aussi que l'écriture est particulièrement attrayante, vive, percutante, pleine de trouvailles imagées.

Bref ce recueil est intelligent et jubilatoire, je vous le recommande !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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François Salmon nous propose ici un recueil de nouvelles très originales, faisant passer le lecteur d'un texte à l'atmosphère suffocante, clairement fantastique, aux récits croisés de quatre parcours de vie ordinaire puis à la lecture d'une lettre d'amour à une inconnue. Tant les genres que les sujets sont différents et son imagination nous emporte dans des univers auxquels on ne s'attend pas.

Jouant avec les codes, passant du western au thriller, de la biographie à la nouvelle à chute..., il s'amuse avec les contraintes littéraires, se lance des défis de fond et de forme et réussit de vrais petits bijoux. Mes préférés sont « Profondeurs de la soif », un western improbable, « Comment Bernard Verdonck... changea soudain de position » un conte de Noël aigre doux et « Par la peau des siècles » un joli clin d'oeil à l'Histoire, mais tous ses textes m'ont plu. Innovants, variés, d'une qualité linguistique irréprochable, ils témoignent de la richesse de son univers créatif et de la liberté de ton qui est la sienne.
Ses personnages, hommes et femmes un peu fantasques, jeunes ou vieux de toutes conditions sociales, se croisent, nous racontant de petits riens insignifiants, un quotidien un peu terne où « rien n'est rouge ». Emotion, humour, surréalisme imprègnent ces nouvelles à l'écriture vive et incisive, nous procurant un réel plaisir de lecture. Une belle manière de clôturer ce mois belge.
Je vous invite à le découvrir et à vous abandonner au charme de son univers narratif, vous ne le regretterez pas.

François Salmon enseigne le français et l'art dramatique à Tournai.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« (…) Philippe, dix ans plus jeune, qui affichait son insolente réussite sociale en arborant à chaque réveillon un nouveau modèle de montre de luxe et de mannequin scandinave. Pour l’occasion, il s’agissait d’une Breitling Transocean et d’une beauté glaciale qui répondait au nom d’Helga. Qui y aurait répondu, du moins, si elle avait daigné remuer ses lèvres parfaites autrement que pour arborer la moue peu équivoque de la fille qui s’emmerde et qui se demande quand on va povoir s’arracher à ce repas de ploucs. Il était patent qu’Helga, depuis qu’elle avait compris qu’elle était jolie, avait tout misé sur la froideur et la sophistication pour gagner la couverture des magazines. Et son fabuleux corps de sirène sembllait s’être échoué au bord de ce réveillon comme un sushi moléculaire sur un plateau de salaisons campagnardes. » (p. 33)
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Le vieil âge, ce salaud, avec la sinistre ironie qui le caractérise, m'a lentement rendu sourd. Depuis peu, je n'entends plus rien. Pas un souffle. Et Dieu sait comme j'en crève car, contrairement à ce que l'on pourrait penser, la surdité, en m'épargnant les bruits, m'a aussi volé les silences.
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