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3,34

sur 166 notes
Lydie Salvayre utilise ici le mot nuit dans son côté sombre, et rien n'y échappe: ni bêtise, ni racisme primaire, ni violence verbale ou physique qui n'ont qu'un seul objectif : éradiquer toute espèce qui n'entre pas dans le cadre.
C'est bien écrit, c'est bien argumenté et pourtant ça en devient soûlant tant c'est proche de la caricature...( du moins, j'ose le croire!)
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Une histoire sans rebondissement mais avec une très belle écriture, cette auteure nous fait comprendre toute la bêtise, les frustrations, la colère et la haine qui animent ceux qui ont peur des étrangers mais aussi de tous ceux qui ne pensent pas comme eux et font preuve d'ouverture d'esprit, de respect et d'empathie.
C.Meaudre
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Écouter l'interview de Lydie Salvayre sur Françe inter dans l'émission l'heure bleue de Laure Adler le 11 octobre 2017
Et sur France culture la Grande table du 30 octobre 2017
Une très belle écriture et un admirable choix des mots
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Lydie Salvayre est psychiatre. Cela ne m'étonne pas. Son analyse des caractères, très factuelle, sans jugement est édifiante. Ce livre alterne le monologue de Anas, issu de l'immigration espagnole, qui espère trouver refuge dans un village à la campagne pour soigner son cancer et se remettre de son divorce et les discussions de bistrot qui tournent autour de la chasse, des vraies valeurs franchouillardes et de l'ostracisme. Nous sentons la tension monter, c'est affreux mais tellement habituel et vrai. Ce livre m'a tenue jusqu'au dénouement final surprenant où culmine l'affrontement entre le père grande gueule toute puissante, tenancier du bar et son fils un peu effeminé, sensible qui soutient Anas. Remarquable!
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« Tout l'art du dialogue politique consiste à parler tout seul à tour de rôle. » (Jacques Lacan)

Le roman de Lydie Salvayre fait sienne cette formule du psychanalyste français, tout en élargissant l'angle d'action de cette forme de dialogue de sourds aux dimensions d'une communauté villageoise où la peur de l'autre, du dissemblable, finira par prendre des proportions paranoïaques. Allégorie du climat de méfiance qui s'est installé en France pendant la campagne présidentielle, ce récit est, comme l'explique l'auteur interrogée par Sylvie Tanette[1], une expression littéraire de l'image du non-dialogue absolu dont souffre aujourd'hui le pays tout entier.
Lien : https://lettrescapitales.com..
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Lecture difficile. le sujet m'intéressait et j'attendais beaucoup de ce livre, d une analyse intéressante. Mais on tombe dans un listing, une succession des pires comportements racistes. Lydie Salvayre donne un tableau sombre, déprimant... de l'état d'esprit des villageois français emprunt de racisme, Front National... c'est totalement réaliste mais on se sent enfermé dans cet état d'esprit, dans ce "Café des sports". Je n 'ai eu qu'une envie: sortir de ce café nauséabond, sortir de ce livre. Malaise, colère.. on veut claquer cette porte, ce livre!
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J'ai découvert Lydie Salvayre récemment dans l'émission "Des Livres et Vous", et j'ai immédiatement été séduit par la femme. J'ai donc cherché à découvrir son oeuvre, en commençant par son Goncourt, "Pas pleurer", que je n'ai pu finir, "porque el estilo... porque la historia..." La lecture doit être, pour moi, un plaisir, et non pas un cours de langue étrangère ou d'Histoire !

Ayant décidé de lui donner une seconde chance, j'ai opté pour "Tout homme est une nuit". Mêmes caractéristiques : deux mondes s'affrontent, chacun avec son propre langage.

A ma gauche, les gentilles Bisounours, des immigrés qui cherchent par tous les moyens à s'intégrer, s'exprimant en un français châtié, rempli (à l'excès) de subjonctifs, imparfait qui plus est, de mots académiques nécessitant parfois l'usage du Larousse, et d'inversions de sujet/verbe du style "vous dirais-je", "pensais-je", et autres "...ais-je", qui alourdissent péniblement le discours, un brin mièvre.

A ma droite, ou plutôt à mon extrême droite, "devrais-je dire", les beaufs racistes et poivrots, chasseurs et homophobes, utilisant jusqu'à l'excès des mots grossiers, bref on ne peut plus caricaturaux. Aucune place, ou si peu, pour un centriste raisonnable de se faire entendre. Et la pression monte au "Café des Sports"...

Après avoir été tenté plusieurs fois d'abandonner ce duel trop contrasté, je suis enfin parvenu au dénouement dont je vous laisse la surprise...
"Tenterais-je" un troisième essai ? Peut-être "La puissance des mouches"...
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Je ne raconte pas le livre, il est déjà présenté.
On peut effectivement être dérouté par la caricature des propos des trois habitués du café des sports, des premières interrogations face à l'étranger basané qui arrive seul aux alentours d'Aix en Provence, puis, au fil des jours, à l'exaspération de ne rien savoir, s'ajoute la colère et la haine qui gonfle, qui gonfle. Je pense qu'il faut cette exagération, qui prêterait aussi à sourire, pour nous rappeler que malheureusement, le racisme ordinaire existe, que la colère et la lâcheté des faibles peut conduire à des actes irréversibles.
"Chaque jour la colère montait.
La dire ne suffisait plus à l'apaiser. On avait même l'impression que la dire l'augmentait."
On reconnaît bien là, l'effet de groupe.

J'ai apprécié le contraste entre les propos de bas étage et le journal tenu par par le jeune professeur, la victime. Il utilise l'imparfait du subjonctif pour garder la belle langue qui lui est rempart contre l'incompréhension puis la peur.

Il y a aussi le troisième personnage, Jacques le "parisien" ,représentatif du groupe médian : le témoin qui n'intervient pas, quelle qu'en soit la raison.
"Quant à Jacques, il se taisait, appuyé au comptoir, le nez dans son verre, le front soucieux, coupable".

Un livre qui secoue.

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Une fois de plus, Lydie Salvayre propose ici un récit à plusieurs voix. Deux en l'occurrence : D'une part celle d'un homme malade qui cherche à trouver une forme de repos dans un petit village ; d'autre part celle des habitués du Café des Sports, bistrot fréquentés principalement par des habitués.

Ce récit m'a fait froid dans le dos par son réalisme. La méfiance des villageois franchouillard à l'égard des "Autres", l'ignorance qui se transforme, au fil des discussions et des verres d'alcool, en méfiance puis en véritable haine... le constat que fait l'auteure de la nature humaine semble très sombre, à l'instar du titre... et malheureusement trop vraisemblable de nos jours.
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Ce qui m'a plu : la structure du roman, les styles qui s'opposent, la montée en puissance de l'intrigue, le dénouement.
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