Quand les mots
De Musset résument la pensée de Sand...
"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux."
Indiana, c'une une plongée dans le romantisme sans concession.
Une femme mariée à un vieil homme s'ennuie, son coeur nourrit de romance, de passions absolues, s'étiole. Non pas que son époux soit une mechante personne, au fil des pages on découvre certes un homme bourru, biberonné aux veilles lois sexistes, mais quoi, l'époque est ainsi faite.
D'une maigre consolation,
Indiana a auprès d'elle son cousin. Homme austère, sobre, discret, comme insensibilisé. Pourtant toujours là pour protéger
Indiana, qu'il a vue grandir, embellir, qu'il a pour ainsi dire élevée, de sa dizaine d'années de plus, dans l'amour de Dieu.
Deux hommes, une femme.
Le compte n'est pas bon.
En voilà un troisième qui débarque.
Beau, de bonne famille, passionné, audacieux, avec cette aisance de langage et de mouvements propre aux séducteurs. Très vite, on comprend son engouement pour ce que je nommerai "la chasse". La proie est une femme bien sur, mais dont il peut très vite se lasser, selon les situations. Seule l'aventure excite son désir, non la reddition.
Dans ce roman, où les pages balancent entre romantisme surannée et morale religieuse, on discerne parfois, comme glissée là par inadvertance, la conscience politique et féministe de
George Sand.
Ce n'est pas celui que j'aurai préféré de ses écrits.
Mais il s'agit du premier. Ça mérite toujours plus d'indulgence.