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3,8

sur 2997 notes
J'ai lu La plus secrète mémoire des hommes" prix Goncourt 2021. Ce livre raconte l'histoire d'un Roi sanguinaire, prêt à commettre le Mal absolu pour obtenir le Pouvoir, mais qui découvre que même les voies du Mal absolu le ramènent à l'Humanité. Accusé de plagiat par la presse dès la parution du livre en 1938, Elimane disparaît. Notre auteur Mohamed Mbougar Sarr, sous les traits du héros du livre prénommé Diegane part à la recherche d'Elimane, personnage énigmatique. Voyage initiatique? Recherche sur le sens de la vie? le récit est un véritable labyrinthe, parfois confus où un nombre incalculable de sujets sont abordés. l'amour, l'amitié, la guerre, la famille...Certains passages sont de l'ordre du conte, un peu fantastique. La littérature y joue un point centrale mais aussi le sens des mots face à l'origine de l'auteur, sa culture. Elimane est Sénégalais, il fut qualifié de Rimbaud nègre. ( dans le texte). Diégane, pour arriver à ses fins rencontre les personnes qui ont connu Elimane, sa quête s'arrête là où ce dernier est né. Ce roman est dense, comme si l'auteur voulait parler de tout dans un même récit. Je reste tout de même dubitative quant à son intérêt.
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Belle découverte d'un écrivain brillant, d'une oeuvre singulière, un thriller littéraire corsé, impossible à lâcher !
Pas de gros risques à entreprendre cette lecture, prix Goncourt 2021, si ce n'est qu'il faut s'accrocher, se concentrer car la quête, l'enquête menée sur l'auteur TC Elimane auteur du « Labyrinthe de l'inhumain »en 1938, se déroule à partir de traces, va s'étendre sur plus d'un siècle et nous amènera à côtoyer nombre de personnes, avec pour point commun le fait de posséder une forte personnalité et M M Sarr nous les rend vivant dans leur milieu, leur chair, leurs désirs, leurs croyances, leurs liens aussi.
Ce roman est très construit, mais toute baisse d'attention du lecteur est sanctionnée, le labyrinthe devient souterrain, ça s'enchevêtre ! Et donc un retour en arrière devient indispensable et le risque est de se prendre les pieds dans le fil d'Ariane, pourtant présent. Bon ! Nous ne sommes tout de même pas dans une épreuve de Fort Boyard, quoique ..l'humour n'est pas absent !
Récompenses, liste non exhaustive, pour le lecteur persévérant :
- Enrichissement du vocabulaire, prévoir dictionnaire, Google ou équivalent !
- Un voyage dans le mystère de l'écriture
- de très belles pages sur la littérature africaine et sur le génie propre des cultures ancestrales ( versus modernité abêtissante) et aussi sur la littérature universelle
- Une meilleure compréhension du rejet de la colonisation «  résiduelle » par les jeunes générations d'écrivains africains
Je vous recommande de vous plonger dans cet ouvrage, décoiffant, décapant et .. radicalement désespéré, en tout cas c'est ce qu'il me semble et je souhaite me tromper, car la solitude est absolue pour qui se consacre à l'acte d'écrire en voulant engendrer une oeuvre qui débordera pour , encore un peu de temps, toutes les morts et finitudes des êtres, des choses, des lieux…


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Le résumé donne l'idée d'un livre plein d'aventure, peut être une évocation de voyage et la traque d'un livre. En réalité, il s'agit surtout de réflexions philosophiques et sociales sur la place de l'écrivain, entre-coupé de scénettes dont le cote sexuel n'était pas forcement nécessaire. Tout ceci aurait pu être intéressant. Mais le style de l'auteur est extrêmement prétentieux, mettant des références ici et la pour distiller son propre savoir. La longueur des phrases et leurs tournures alambiquées en font des paragraphes sinueux et ennuyeux. J'ai aime les deux précédents Prix Goncourt, mais j'aurai préféré me débarrasser de celui ci, si seulement je pouvais l'offrir a quelqu'un en mesure de lire ce pavé hautain.
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Je cherchais un auteur africain à lire et surtout à découvrir, étant donné que je n'en connais aucun. le hasard et ma médiathèque m'a mis celui-ci entre les mains.

Je n'avais donc aucun à-priori ni aucune idée de ce que j'allais lire. J'ai la fâcheuse habitude de ne pas lire les commentaires des autres lecteurs pour ne pas me faire influencer, et pareil pour la 4ème de couverture que j'ignore tout autant. Je ne savais pas non plus que je m'apprêtais à lire un livre récompensé par un prix Goncourt.

Peut-être que (ou plutôt certainement) si j'avais pris davantage de renseignements, je n'aurais jamais lu cette histoire. Mais les choses étant ce qu'elles sont je me suis lancée et je suis péniblement arrivée au bout de cet ouvrage. C'est une certaine fierté car d'après ce que j'ai lu depuis sur les communautés bibliophiles, beaucoup de lecteurs ont abandonné très vite, d'autres crient au chef-d'oeuvre sans savoir pourquoi, et la plupart n'y ont rien compris.

Clairement, j'ai failli abandonner très vite, mais une dame qui l'avait lu m'avait conseillé de persévérer, car la suite était mieux. Je me suis donc accrochée et j'ai effectivement trouvé de belles choses dans cette histoire, mais aussi de très longues périodes d'ennui et s'incompréhension. Je ne détaillerais pas les reproches qu'on peut faire à l'auteur, beaucoup l'ont fait avant moi, mais c'est comme s'ils avaient été plusieurs à écrire ce livre en même temps, et à la raconter aussi, ça a vite tourné à une cacophonie insupportable.

Bref, je pense qu'il me restera en mémoire longtemps (c'est drôle) je me souviens toujours mieux de mes lectures non-aimées que de celles que j'ai dévoré, mais ce n'est pas une lecture que je recommanderai.
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Diégane ,un jeune écrivain sénégalais tombe sur un livre oublié ,écrit par un compatriote ,qui fit scandale en 1938 .Accusé de plagiat ,le livre fut retiré de la vente , les éditeurs condamnés et l'auteur disparaîtra .Fasciné par le livre et désireux d'en savoir plus sur l'auteur ,il va enquêter pour retrouver sa trace .Un bon roman qu'il faut malgré tout lire assez vite pour ne pas s'y perdre .
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Ma première lecture de Mohamed Mbougar Sarr fut "De Purs Hommes", dont j'ai apprécié l'audace, l'écriture ample et précise, l'érotisme partout présent, le constat serré de notre société, tant européenne qu'africaine.
J'attendais que "La Plus Secrète Mémoire Des Hommes" parût en poche avec beaucoup d'impatience, lisant ici les critiques et prédisant de m'en régaler, bien que le thème en semblât plus aride et exigeant.
Du point de vue de l'exigence, j'ai été servi. Un usage de la langue jouissif, alternant la fluidité, la sécheresse, à des passages très longs, très coïtaux de littérature pure. Des termes de moi inconnus, que je n'ai pas pris le temps de chercher dans un dictionnaire, craignant de casser ma lecture. Une relecture s'imposera sûrement.
Mais à découvrir les critiques que j'ai lues ici, il m'apparaît qu'une dimension essentielle du livre, prudement ou prudemment tenue à l'écart, sa dimension érotique, semble n'avoir retenu l'attention de pas grand monde.
Il n'est pas impossible que je sois un obsédé. Allez, je le suis sûrement. Alors allons-y cash, du plus superficiel au plus sensible : ça passe son temps à baiser, et pas n'importe comment. le roman explore avec la même décontraction et habileté le complexe de castration et les parties fines. La taille du pénis et la baise en toute amitié. L'érotisme marchand et la polygamie. Et disons-le définitivement, tout cela m'a ému, voire émoustillé.
Sarr traite le lien entre littérature et désir, celui d'écrire bien sûr, dont il est question jusqu'à la dernière phrase. Mais le désir charnel n'est pas en reste et infuse tout le roman. le parallèle entre parler littérature et faire l'amour apparaît avec constance, comme si les deux avaient partie liée, mêlant intimité, émotion, extase.
Ainsi, Elimane est très grand (de partout semble-t-il), magnétique, hypnotisant. Tous ceux qui l'ont croisé au fil du récit ont couché avec lui, inévitablement. Ceux qui ne le firent pas en rêvèrent, à commencer par le narrateur, dont la quête, quoiqu'il en dise, s'intéresse tout de même beaucoup à la matérialité de son existence. Comme si le lien littéraire prenait chaque fois une dimension physique, excusez-moi, un coup de bite.
L'une des prouesses de "La Plus Secrète Mémoire Des Hommes" consiste sûrement à évoquer la polygamie de Koumakh en termes simples et directs, et d'obtenir néanmoins dans notre société passablement verrouillée le Goncourt en toute impunité.
J'ai dévoré l'enquête, j'ai savouré la richesse des récits, j'ai adoré me perdre dans ce labyrinthe, j'ai savouré la langue et ses variations, mais décidément, je rêve de savoir si l'érotisme de Mohamed Mbougar Sarr n'est que littérature.
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Il est dit dans ce livre qu'il n'est pas possible de décrire, résumé un grand livre...
Celui-ci est un grand livre.

Mélangeant les styles, allant du fin parlé au parlé cru.. l'auteur sait jouer avec les mots et c'est un délice autant dans l'intrigue que dans l'écrit.
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Je ne sais pas comment résumer ce roman. Un écrivain sénégalais, Diégane Latyr Faye, qui se fait remarquer dans le monde littéraire français découvre un roman qu'il a longuement cherché des années auparavant. Ce roman, écrit par un autre Sénégalais, R. C. Elimane, va bouleverser sa vie, sa vision du monde et de la littérature. Diégane part alors à la recherche d'Elimane.

Le premier quart du roman est ardu : verbeux, plutôt nombriliste, je me suis accrochée... Je m'étais donnée un but : lire 100 pages, passer à un autre roman et y revenir. Mais à la centième page, j'étais ferrée !
Pour autant, c'est difficile de savoir ce que je retire de ce roman. J'ai aimé la quête de Diégane et ce qu'elle nous fait découvrir d'Elimane. Mais je ne suis pas sûre d'avoir compris le message que l'auteur cherche à faire passer...
Quant au fait que ce soit un lauréat du prix Goncourt, je ne me prononce pas, je ne m'en sens pas les compétences !
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Goncourt en 2021. Mérité ? Je ne connais pas suffisamment toutes les sorties de cette année pour dire que ce livre-ci est le livre au-dessus de tous. J'aimerais bien ne pas l'espérer.
Parce que, oui, ce livre est bien écrit, par moments il y a de belles envolées. (Par moment ça frôle la bouse de vaches aussi), la construction est plutôt réussie également. Plusieurs livres qui s'entrecroisent, plusieurs narrateurs, une place belle faite à des femmes fortes, du mystère et des mythologies d'un monde ancien qui se meurt, la littérature dont il parle amoureusement et plutôt bien... via ses personnages... Des inventions ou réinventions de tout un contexte autour de ce livre étrange et de son auteur tout aussi étrange autour duquel cette Mémoire tourne.
Oui, tout ça est bien et franchement bien.
Toutefois, j'ai l'impression de talent pour donner exactement au lecteur ce qu'il faut, ce qui est dans l'air du temps, en prenant des éléments voire procédés déjà utilisés par d'autres et depuis même bien longtemps. (Un peu d'ailleurs comme le livre dans le livre.) Et ah oui, il n'y a pas d'humour. Jamais. Pas une once. Même pas de second degré, même pas du sarcasme, rien. C'est sérieux. Trop sérieux. Comme le personnage qui cherche.
Donc ça ne me fait ni planer, ni rêver, ni partir, ni rester, j'en suis resté presque indifférent. Observant une chose bien faite, bien formatée pour son époque. Qu'on peut effectivement "affubler" d'un Goncourt, mais qui pour moi n'a quasi aucune chance de traverser le temps.
Je dois reconnaître que c'est aussi tout à fait le thème du livre.
Et donc pour ce paradoxe, pour cet Ourobouros qui ne peut pas ne pas me tarauder, je mets 4 étoiles.
Ah oui, pour la solitude (de l'écrivain) aussi... Ca me touche. Inéluc...
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Je serais curieux de connaître les critères du jury au moment d'élire le prix Goncourt de l'année. On trouve en effet parmi les derniers lauréats :

- Des romans destinés au plus grand nombre de lecteurs, faciles d'accès, comme "Rouge Brésil" de Jean-Christophe Ruffin (2001), ou "L'anomalie" de Hervé le Tellier (2020) ;
- Des romans plus intimistes, moins populaires, comme "Leurs enfants après eux" de Nicolas Mathieu (2018), "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon" de Jean-Paul Dubois (2019), ou encore "Les bienveillantes" de Jonathan Little (2006) ;
- Des romans dont on se demande s'ils sont destinés à être lus au delà d'un petit cercle d'élus autour de l'auteur, comme "Boussole" de Mathias Énard (2015).
Sarr

Pour moi, "La plus secrète mémoire des hommes" appartient, hélas, à cette troisième catégorie...

Je me suis accroché pourtant, mais je n'ai pas pu aller au-delà du premier tiers du livre !

L'écriture n'est pas en cause : elle n'est pas facile à lire, mais elle est agréable et riche. On sent que l'auteur maîtrise son art. J'aurais pu retrouver le plaisir de lecture que j'avais connu avec "Terre ceinte", un précédent roman de Mohamed Mbougar Sarr.

Hélas, l'histoire que nous raconte ce roman tombe trop vite, et trop profondément, dans le nombrilisme. Il ne fait guère de doute que l'auteur s'est incarné dans son héro, Diégane, à moins que ce ne soit dans la peau de l'énigmatique T.C. Elimane, ce mystérieux écrivain, ou, peut-être, un peu dans les deux. Mais il m' a oublié en route, moi, le lecteur...

En résumé : cette lecture m'a profondément ennuyé. C'est à se demander si l'auteur a écrit ce livre pour être lu ou seulement pour se faire un plaisir d'écrivain...

Ce qui ne m'éclaire pas beaucoup sur les critères de choix des Goncourt.
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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