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3,68

sur 526 notes
merveilleux récit émouvant
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Je devais lire L'Astragale depuis une éternité et j'avais toujours repoussé. La sortie récente du film tiré du livre m'a rappelé qu'il était temps de le faire.
Je n'ai pas réussi à accrocher, je me suis assez vite ennuyée car le style ne m'a pas tenue, et je trouvais que ce qui était raconté trainait en longueur. Pourtant, la vie d'Albertine Sarrazin, son "personnage" m'intéressent toujours : sa biographie est époustouflante, son existence tellement chaotique : désadoptée par ses parents adoptifs, elle sombre dans la petite délinquance et la prostitution, fait de la prison, tombe amoureuse de Julien, un voyou, et meurt à 29 ans à cause d'une erreur au bloc opératoire.
Les trois romans qu'elle a écrit parle de la prison. Elle a aussi laissé quelques poèmes.
Je m'attendais peut-être à éprouver le même coup de foudre qu'avec Violette Leduc, mais on n'est pas du tout dans la même catégorie littéraire. Des quelques pages et des poèmes que j'ai lus, je n'ai pas trouvé qu'on était dans la littérature... Il manque un souffle, une écriture...

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Une plongée dans la cavale d'Anne, qui tente, malgré sa patte brisée, d'échapper à la police.


Ce n'est pas lecture la plus simple, certains passages peuvent prendre du temps à comprendre, mais cela vaut toujours le coup de perséverer. A chaque fois qu'un passage parait obscure, il s'avère qu'elle écrit un sujet qui est rarement traité en littérature. Et son style est très personnel.
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Ce fut un livre-étoile-filante il y a quelques décennies, parce que pour la première fois peut-être on y parlait de prison et d'un univers qui tourne autour de la prison et y ramène.
En plus de cela, c'est dense et c'est bien écrit. Avec toutes ces qualités, ce livre reste unique.
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L'Astragale est un miracle de la littérature prolétaire. Albertine Sarrazin n'est pas roturière mais bordurière: elle vit au bord, aux abords et dans la marge d'un cahier.
Alcool, drogue, prostitution, évasion. Albertine vit plus rapidement que nous, avec sa malédiction appelée destinée. Elle est reine comme Oedipe est roi, sauf que ce dernier se crève les yeux à la fin de la tragédie et Albertine se casse cet os du pied appelé astragale.
Elle n'est pas née sous les meilleurs auspices, recueillie par d'autres parents rapidement (comme le roi de Thèbes), livrée à elle-même en Maison de correction (où tout le monde s'appelle Anne, nom qu'elle gardera), co-responsable d'un braquage la menant en prison dans la Somme. Elle s'évade car aucun mur ne peut arrêter un destin et l'Astragale commence.

Une bonne partie de sa vie s'est déroulée en prison pour celle qui est morte à 30 ans.
Que reste-il d'elle? D'abord ce roman, autobiographie d'un coeur à vif, presque cousu pour Julien où la prostitution rôde, prête à bondir dans les bras de Jean, cet autre homme, anti-Julien par excellence qu'elle ne peut aimer. Il ne s'y passe rien car Albertine ne fait qu'attendre. Il y a bien Ninie, Nounouche, Annie et d'autres. Ce ne sont que des seconds rôles, des comédiens sur lesquels Albertine s'appuiera pour mieux croiser le regard de celui qu'elle aime.

Elle attend Julien comme Racine explique le lien entre l'amour et l'attente dans ces vers de _Bérénice_: _Elle passe ses jours, Paulin, sans rien prétendre Que quelque heure à me voir et le reste à m'attendre_


Cet amour est impossible. Albertine était exceptionnelle.

Pour la "chave", contre la "tôle".
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L'astragale, ce mot multiple, plante à la vertu médicale où le temps s'étire puis ce mécanisme osseux du pied humain, indispensable pour le mouvement de la marche, un corps de moulure architecturale, Albertine Sarrazin au fer rouge grave son roman de ce terme à la sonorité lointaine et ambiguë pour un chant sincère et sauvage. L'astragale empreinte fugace lourde d'une blessure de liberté, est une respiration de vie sans contrainte, une ode d'amour maladroite, une fuite vers l'oasis de la vie.
Albertine Sarrazin est une écorchée vif, sa vie est une aventure tortueuse entre prison, prostitution et l'assistance publique, seront une source profonde pour ses écrits. Révoltée face à un destin tragique, ses livres auront un succès inattendu, boudé par les lecteurs bourgeois de Sagan et autres auteurs plus conventionnels socialement. Une vie éphémère, Albertine Sarrazin mourut à l'âge de 29 ans suite à une opération, au moment le plus apaisant de son existence, la gloire de son écriture, une liberté avec son marin julien.
L'astragale, à l'écriture nerveuse, à la première personne, au style argotique à la portée de tous, parsème l'action, les doutes, les humeurs, des anecdotes du passé de l'héroïne comme un miroir à la biographie d'Albertine Sarrazin. Cette chute de 10 mètres lors de son évasion, brisant l'astragale de son pied, qui donna le titre de son roman. Cette fracture lui apportera l'amour de sa vie, la rencontre avec julien Sarrazin. Cette fuite vers une vie de liberté se transforme en prison de cache en cache puis en émancipation.
Adolescente, notre jeune héroïne traverse sa vie avec sa naïveté tranquille, une passion sans limite de plaisir, avec un pragmatisme incroyable. Son corps devient une source de rémunération, survivre en volant de l'argent, se donnant aux hommes par envie mais toujours aimant de son sauveur de son protecteur, son âme est amoureuse, son corps aime être aimé.
Cette tribulation narre la souffrance douce de liberté, d'émancipation face à un passé sombre, la sexualité diverse, d'aimer la femme comme l'homme avec la même insouciance. Ce roman étire l'amour dans le temps ; la chair coule lentement vers la jouissance tranquille entre femmes, puis avec l'homme comme une gourmandise multiple sans contrainte avec un naturelle de jeunesse.
Ce roman écrit dans les années 60 plus exactement en 1964 et d'un seul jet en prison, relate la vie de cette époque, la prostitution, la prison pour une jeune adolescente, première fois énoncé dans un livre, l'époque des interdits de séjour.
Ce roman est original dans sa fraicheur d'âme, une hymne à la vie, à la liberté.
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Beaucoup de belles formules, un français tordu comme ne le sont pas les barreaux de prison, une esthétique. C'est sûr. Toutefois je n'ai pas été emballé complètement par ce livre, tant j'en attendais... D'Albertine Sarrazin, ma claque et ma recommandation totale reste pour Journal de prison : 1959. Chef-d'oeuvre plus inventif, plus fou, plus drôle et plus émouvant.
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Le film est aussi tres beau...
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Albertine n'avait aucune chance, car le policier lancé à sa recherche faisait un point d'honneur de la retrouver. Pour lui c'était une mission qu'il devait mener à bien. Sa mission, son honneur professionnel. Il n'aurait pas su fermer les yeux pour laisser une chance à Albertine. Coûte que coûte, son honneur était en jeu.
Albertine a choisi la liberté et la mort plutôt que l'esclavage de la prison, où finalement tout le monde surveille un peu tout le monde. le choix d'Albertine c'est de rester vivante durant cette vie, plutôt que déjà morte au fond d'une prison oubliée. On ne devrait jamais en arriver là... jamais.
Dans sa liberté (provisoire, un peu comme celle de la chèvre de Monsieur Seguin) elle a rencontré l'amour, comme par hasard. Elle a vécu, au lieu de se traîner comme une zombie durant des jours et des jours, morte-vivante dans une prison (on peut mettre en parallèle ce destin avec celui de Camille Claudel : pour elle s'enfuir fut franchement impossible).
Elle a osé vivre, de plus elle a osé écrire, alors qu'elle n'était pas attendue en littérature.
Pour moi, elle a réussi sa vie : laisser une trace de son parcours, de ce qui lui est arrivé. Quitte à en mourir... mais ce genre de lectures, si on est prêt à bien les écouter, nous enseigne tellement sur ce qu'est réellement ce monde. Elle est comme un juste qui serait venu à la lumière puisqu'elle a témoigné sur son sort d'apparemment hors-la-loi. La vie lui aurait-elle réellement laissé une autre chance?
C'est en étudiant ce genre de témoignages que se prépare un chemin, une solution réelle pour d'autres.
On dirait que ceux qui ouvrent une brèche pour la compréhension le payent parfois. Certainement le savent-ils? Et à partir de là, la question qui se poserait est la suivante : à qui profite réellement le crime? Au lieu de considérer Albertine comme une voleuse, je l'ai finalement plutôt considérée victime, car son vol fut payé si cher que ce n'est pas pardonnable. Son vol fut comme un élément déclencheur justifiant un destin à vrai dire injustifiable. Que faut-il donc comprendre alors, finalement?
Et c'est finalement souvent la même histoire, si l'on considère que dans le roman "Les misérables", celui qui vole un pain fait un nombre considérable d'années de bagne... il est écrit qu'il aurait pu en faire beaucoup moins, mais il n'accepte pas une liberté donnée de telle sorte que sa dignité n'est pas respectée... alors la punition dure. Que faut-il penser de ce genre de choix?
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Un beau roman d'amour
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