Persepolis

Difficile de dire sur une oeuvre aussi célèbre que Persepolis quelque chose d'innovant, aussi je n'essaierai pas. Au passage, je pense que le lire ainsi en intégrale est une chose intéressante, pour appréhender tous les volets qu'elle aborde. Cela n'empêche pas que je trouve certaines parties plus intéressantes que d'autre: l'adolescence en Autriche, par exemple, malgré des passages touchants, n'a pas la même force que le reste.
Une fois ceci précisé: oui, c'est épatant, passionnant, et le point de vue d'une enfant sur la guerre civile, la montée de l'extrémisme, mais aussi les difficultés de rentrer chez soi après une période d'exil à l'étranger... Il y a beaucoup de choses dans Persepolis et le trait très particulier, ce graphisme tout en noir et blanc, soutient très bien l'histoire.
Je ne sais pas si tout le monde appréciera Persepolis, mais tout le monde devrait lui laisser sa chance!

Je ne vous présente plus Persépolis de Marjane Satrapi, tellement l'oeuvre s'est répandue, a gagné des prix, tant pour la bande dessinée que pour le dessin-animé (que personnellement je n'ai pas vu).
Marjane Satrapi raconte dans cette autobiographie sa vie en Iran et c'est à travers ses yeux, ceux d'une enfant ayant vécu les révolutions, les guerres et les répressions, que nous découvrons l'histoire dramatique de l'Iran.
On voit tout de suite que la petite ville fait partie d'un milieu favorisé et cultivé, que ses parents la poussent à apprendre, à se faire ses opinions et surtout à être libre malgré le joug de la dictature islamique. Ce n'est pas pour autant moins intéressant, d'avoir le point de vue de quelqu'un qui a vraiment vécu cela pendant des années. Nous avons l'impression que Marjane Satrapi se livre sans concession : ses errements, ses défauts, ses jugements trop hâtifs, ses erreurs de parcours tout autant que sa rébellion, sa force de son caractère, sa liberté si difficile à acquérir dans son pays ou l'amour de sa famille.
Il y a néanmoins des passages un peu plus long. Notamment ses années passées à Vienne, son abandon à la drogue et sa dépression. Finalement guerre ou pas guerre, déracinement ou pas, les adolescents ont les mêmes soucis...
Le dessin n'est pas franchement le point fort de Persepolis. Noir et blanc, les traits grossiers... Pas vraiment ce que je préfère mais force est de constater que ça n'empêche en rien pour faire passer les messages voulu.

Voici l'histoire de la petite Marjanne, qui naît sous le régime du Shah, grandi sous celui de l'ayatollah Khomeiny et poursuit sa vie de femme en France, à Strasbourg aux Beaux-Arts plus précisément.
Un dessin sobre, en noir et blanc sur une période noire de l'histoire iranienne, l'arrivée des théologiens au pouvoir. Les femmes sont souvent englouties dans leur tchador, se confondant avec le paysage. Les libertés n'existent plus, forçant bon nombres d'Iraniens à fuir, en Europe ou en Turquie, s'ils ne veulent pas croupir en prison.
Satrapi nous présente sa famille, tous au caractère bien trempé. Comme beaucoup je suppose, j'ai un faible pour la grand-mère, pour ses leçons de courage et de fierté.
Une narration simple pour un dessin efficace au service de l'histoire.
Le film et la BD se complètent admirablement.

Le dessin est expressif et plutôt charismatique. le contraste noir/blanc donne tout le sérieux et la gravité au récit naïf de cette petite fille tentant de grandir au milieu des idéologies.
La complexité de la situation politique est rendue de façon pertinente par les difficultés de l'héroïne devant la vie sociale et le sens des règles de comportement.
J'ai aimé cette bande dessinée même si je n'apprécie d'habitude ni l'absence de couleur ni les dessins qui manquent de fantaisie et de douceur. Instructif.

Je pense que je vais attribuer la note de 2.5 à cette lecture car j'ai eu beaucoup de mal au début de celle-ci, j'avais pourtant vu une partie de l'animé que j'avais beaucoup aimé.

J'ai réussi a vraiment entré dans cette intégrale sur les 2 dernières parties 3 et 4.

On suit ici l'auteur qui nous narre son enfance en Iran, on la suit également lorsqu'elle part vivre en Autriche son adolescence puis son retour en Iran qui m'a le plus plu car elle se rend vraiment compte des différences entre l'Autriche et l'Iran quand elle rentre chez ses parents. Et cela commence dès les douanes ou l'intégralité de ses bagages est fouillé.

J'ai aimé les relations de Marjane avec ses parents, ses voisins, sa grand-mère et son côté rebelle qu'elle montre à plus d'une occasion ce qui pourrait souvent posé problème.

Le trait de l'auteur est plaisant à lire cependant cela aurait été plus agréable à mon goût si cette intégrale avait un peu de couleur.

J'ai eu de la difficulté à m'habituer au trait noir et blanc maladroit, à l'écriture parfois difficile à décoder (graphie). Par contre, tout compte fait, cela fait également partie de cette histoire. Les ellipses rendent également l'histoire plus difficile à suivre par moment, mais puisqu'elle est intéressante, cela n'empêche pas le lecteur de persister. Conflits politiques, événements historiques, histoire d'une fillette qui devient adulte dans un contexte de guerre et de répression, évolution des personnages et de l'histoire d'un pays: voilà un contenu riche, dense, complexe et long à digérer. Heureusement, l'autodérision, la présentation naïve des événements et les moments plus tendres rendent le tout assez convaincant et touchant.

J'avais adoré le film, j'ai dévoré le livre !

Marjane Satrapi retrace ici ses souvenirs d'enfant, d'adolescente, de jeune adulte mais aussi la peur, les angoisses et les horreurs qu'elle a pu voir, entendre, endurer. Elle y dénonce un régime tout autant que les jeux internationaux qui l'ont permis. Elle y dénonce la fureur des uns et l'hypocrisie des autres ; l'ambiguïté et les contradictions des opinions et des attitudes. Ses dessins sont très expressifs.

Mais ce récit est aussi plein de force et d'espoir. C'est une sorte d'hymne à la vie qui continue malgré tout. Avec beaucoup d'humour et de tempérament, Marjane Satrapi témoigne de la révolution iranienne et de l'histoire de son pays. C'est un chef-d'oeuvre.

Une enfance au coeur de la guerre civile iranienne et du conflit Iran-Irak. Marjane Satrapi n'a que deux ans de plus de ma fille aînée … et un caractère – nous dirons « trempé » - comme elle. J'ai donc éprouvé tout de suite une tendresse particulière pour elle. J'avais vu le film d'animation tiré de son autobiographie dès sa sortie en 2007, et j'avais été émue. Là, je retrouve l'intégrale des quatre albums dans ma bibliothèque en plein « désherbage » et je ne l'ai plus lâché.

C'est une histoire de sang et de larmes, d'humour décapant aussi, vue de l'intérieur par une petite puis jeune fille très attachée à sa famille. le fil rouge qui lui permet de tenir à travers ces temps si troublés est l'amour filial entre ce couple d'intellectuels libéraux, apparentés à la famille du monarque iranien renversé par le coup d'Etat de Reza Chah. le père et la mère, tellement compréhensifs, évolués, aimants, et la grand-mère au franc parler, qui glisse des fleurs de jasmin dans son soutien-gorge ….

Marjane lit beaucoup. En vrac : Marx, Bakounine … Elle est très lucide sur son physique, ne se prive pas de donner son opinion, ne cherche pas à nous subvertir, mais nous fait percevoir distinctement les espérances puis les déceptions des iraniens cultivés, férus de culture française, les angoisses de la guerre et des bombardements, l'avalanche des martyrs et le retour des estropiés – il y eut un million de morts -, l'absurdité des mesures de répression «morale» des gardiens de la Révolution, la condition des femmes.

Cela confine au ridicule, mais cela existe encore, chez un peuple de haute civilisation, de grande culture. Comment aujourd'hui peuvent-ils encore supporter tout cela ?

Le graphisme épuré des cases m'enchante. du mouvement, une poésie presque onirique assortie d'une grande économie de moyens, qui évoque pour moi tout naturellement les gravures de Félix Vallotton. En perspective, on retrouve aussi cette « manière » chez Riad Sattouf dans son livre « L'Arabe du futur », avec comme initiateur, bien entendu Art Spiegelman et son terrible « Maus ».

C'était hier, c'est tous les jours, mais nous avons vécu ces périodes troublées, de si loin … La région souffre encore pour longtemps de ces soubresauts terribles, aggravés par les sanctions économiques.

Un livre-manifeste à relire en ces temps où les fondamentalistes – et il y en a dans toutes les religions - menacent la liberté du monde.

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..

PersépolisMarjane Satrapi

En général quand je choisi une BD, mon premier critère de choix ce sont les dessins, j'aime beaucoup rêver devant des dessins qui ressemblent plus à des photos, mais là c'est le sujet qui a guidé mon choix.

L'enfance et l'adolescence d'une fille pendant la révolution islamique et la guerre Iran/Irak. Malgré le sérieux du sujet Marjane Satrapi arrive à nous faire sourire et même rire en nous décrivant ses réactions de petite fille. Elle tourne en dérision les décisions imbéciles et stupides des barbus.

Elle nous conte les difficultés d' une jeune iranienne pour s'intégrer dans la société occidentale loin de ses parents et de ses amis lors de son séjour en Autriche. Puis son retour et de nouveau la difficile réadaptation dans un pays en paix mais bouleversé par huit ans de guerre et toujours aux prises avec les islamistes et leurs idées à la c... .

Les dessins de Marjane Satrapi sont simples et sobres mais bien adapter à l'histoire. Une histoire à la fois triste et pleine d'espérance parce que malgré la bêtise et l'intolérance de certains il y a, même dans les pays et les situations les plus sombres, des gens tolérants et ouverts aux autres.

Marjane nous conte son enfance heureuse dans une famille d'intellectuels à Téhéran, puis la Révolution, puis la répression des talibans, la confiscation des droits des femmes,les persécutions, son départ au milieu de tout cela, l'exil, la perte des liens familiaux et des repères, le tunnel de l'adolescence et de la jeunesse déracinées, puis la création par l'écriture et le dessin, la renaissance, le succès. Une belle oeuvre.