AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,44

sur 2632 notes
5
70 avis
4
59 avis
3
13 avis
2
0 avis
1
0 avis
La série, contrairement à d'autres, ne fait que se bonifier avec le temps. le petit blondinet grandit et affronte donc des thèmes de plus en plus profonds, notamment la religion avec Noël, le ramadan, la circoncision. Les tensions familiales, les compromissions avec les puissants permettent de découvrir plus en profondeur ce personnage complexe du père dans ses renoncements et dans ses paradoxes.

On est de plus en plus dans la sphère privée et moins dans les problèmes politiques nationaux, mais cela ne perd pas de son sens critique, car le niveau du privé est un niveau privilégié pour étudier un pays et ses moeurs. Pour le côté politique, le final surprenant nous promet un tome 4 bien innovant. Je suis bien content de ne pas avoir cédé à la tentation de voir où la biographie de l'auteur allait nous mener car cela m'a permis d'apprécier le choc final plus complètement.

Le dessin reste constant avec les ambiances colorées (ajout du rouge vif pour la retranscription des films ou les photographies... et aussi pour certaines scènes animées). le trait un peu hésitant ne me gène pas, contrairement à certains, il reflète bien pour moi la maladresse de l'enfance et correspond donc à l'atmosphère installée.

En bref, une série qui mérite son succès qui ne se dément pas au fil des tomes.
Commenter  J’apprécie          354
L'AGE DES RAISONS...

Les années 1995-1987... Il s'appelle Riad, il a 7 ans et, comme il l'ajoute en introduction, il est «remarquable» ! Vous vous souvenez certainement de cet adorable enfant à bouclettes, blond comme les blés, premier rejeton de ce qu'il est coutume d'appeler un mariage mixte : papa est originaire de Syrie, maman de Bretagne et ils se sont rencontrés par hasard dans le Resto U de leur université parisienne. L'enfance de Riad se déroule alors entre la Libye, la Syrie - où le père rêve de faire une belle carrière au service de sa patrie - et la Bretagne où se déroulent nombre de vacances ainsi que l'accouchement du petit dernier, Yahyah qui, lui aussi a bien grandi dans ce troisième opus.

On retrouve à nouveau toute la petite famille, toujours installée près de Homs, dans le village de Ter Maaleh. Riad est le premier de sa classe ; il a appris à se préserver des insultes de ses camarades et à éviter les coups. Il a trouvé son équilibre entre ses cousins devenus de précieux compagnons de jeu (bien qu'ils le traitent encore parfois de sale juif) ou les visites à la famille, toujours épique. Rien ne va plus en revanche entre ses parents qui ont du mal à combler un fossé culturel de plus en plus évident. On le pressentait un peu dès le premier album. On s'en doutait de plus en plus avec le second. Dans celui-ci, le torchon commence à brûler entre ce père gentiment mégalomane (qui rêve toujours de devenir un grand homme pour son pays) et une mère purement déracinée, qui ne parvient décidément pas à trouver ses marques dans ce pays à mille années lumières du notre, technologiquement - la scène d'appel téléphonique vers la France via un terminal très rudimentaire est purement d'anthologie -, matériellement - les habitations sont toujours aussi mal achevées, c'est une véritable expédition pour accéder à de vrais magasins et aux produits de première nécessité, l'état sanitaire est désastreux, etc, et puis, socialement et culturellement, c'est dur, très dur. C'est d'ailleurs ce qui mine le plus les rapports entre les deux époux, ces incompris, ces différences quasiment irréconciliables, ce fossé religieux qui s'agrandit (on sent le père de Ryad être peu à peu réinvesti par les aspects les plus visibles de l'islam, lui qui se proclamait facilement athée dans les volumes précédents). Quant à la maman, elle oscille entre colère terribles et déprime profonde...

Quant au jeune Ryad, s'il n'a pas encore parfaitement conscience du drame qui se noue, il est bel et bien entré dans ce fameux "âge de raison", ce début de commencement de fin d'innocence enfantine, où l'on s'aperçoit que le monde des adultes n'est pas ce long fleuve tranquille sur lequel vos parents vous permettent de naviguer sans vous préoccuper de rien. Il les voit bien, désormais, ces adultes hypocrites qui n'ont que les mots morale et honnêteté, mais qui font l'inverse dès que l'occasion s'en présente. Il les voit bien, ces riches Saoudiens, qui n'ont que la religion à la bouche, mais qui envoient leur employé acheter de l'alcool en douce… En attendant, la vie continue. Et tandis qu'un petit troisième est en route, Fadi, qui verra le jour, à l'instar de ses deux frères, en France, l'ultime retour en Syrie se double de deux nouvelles irréversibles... que nous ne divulguerons pas ici !

Ouvrage sans doute un peu plus sombre - ou, si l'on veut, moins léger - que les précédents mais un peu plus dense de contenu, de réflexions sous-jacentes, d'intentions. On aurait pu craindre - c'eut été compréhensible somme toute - une légère baisse de régime, après deux premiers titres très envolés, mais ce serait oublier que Riad Sattouf maîtrise non seulement son sujet à la perfection - et pas seulement parce qu'il s'agit de sa propre enfance - mais aussi toutes les ficelles d'un récit bien plus complexe qu'il pourrait sembler (avec, pour aller vite, trois niveaux de narration), des codes couleurs à la fois très symboliques et parfaitement explicites, selon les lieux, les personnes, les émotions et un dessin épuré, stylisé qui rappelle un peu celui de Guy Delisle, évidemment très éloigné d'un dessin strictement réaliste, mais qui a cette force évocatoire de ce qui met l'accent sur l'essentiel plutôt que de risquer se perdre dans des détails pas toujours absolument nécessaires.

Une belle réussite, donc, qui rend l'attente pour cette suite prévue pour 2018 décidément bien longue et éprouvante ! Il restera aux amateur de ce créateur de BD génial d'aller se régaler, dans un autre genre, du coté des Cahier d'Esther !
Commenter  J’apprécie          330
Suite des aventures du petit Riad. Il a grandi et essaye toujours de faire de son mieux dans son école. Il va expliquer le concept de Noel à ses petits camarades.
C'est vraiment le tome où le petit garçon ( et les lecteurs ) commencent à mesurer que les parents de Riad ne s'entendent plus vraiment et n'ont plus les mêmes projets de vie. Alors que le père de Riad se satisfait de sa vie, son épouse quant à elle, bien plus présente que dans les deux tomes précédents aspire surtout à retourner en France.
Sa nouvelle grossesse lui permettra d'y retourner avec ses enfants et aussi de scolariser Riad qui va pouvoir mesurer les différences entre son ancienne école syrienne et l'école primaire du petit coin de Bretagne ou habitent ses grands-parents.
Toujours aussi sympathique.

Commenter  J’apprécie          320
Les faits se situent entre 1985 et 1987.
On retrouve Riad avec toute sa famille en Syrie.
Toujours la même situation, père diplômé en France, payé très peu à l'université en Syrie, mère en colère contre le père et le petit Riad qui s'adapte facilement à son environnement et l'observe avec un certain détachement.
Ses réflexions sont toujours aussi amusantes et pleines de sous-entendus.
A travers son père qui monologue beaucoup, l'auteur nous fait passer la vision politique de celui-ci sur son pays.
Fin de l'album : une bonne nouvelle mais ce n'est pas tout à fait celle que la maman attendait.
Verrons-nous un tome 4 ?

Commenter  J’apprécie          320
Toujours un vrai bonheur de suivre les aventures familiales de Riad Sattouf !

La série ne s'essouffle pas et le quotidien de ce petit garçonnet blond dans la Syrie des années 80 est un régal.

La mère de famille, décidément bien courageuse et endurante, montre néanmoins des signes inquiétantes de « trop, c'est trop ! », la crise conjugale montre le bout du nez, avec un père partagé entre sa culture, sa famille, son modernisme réactionnaire et son désir de réussite. Tétanisé par les colères de l'épouse, il louvoie et file doux sans prendre de décisions.

Riad observe, interprète, s'adapte comme il peut, nous raconte avec son interprétation d'enfant les bons et les pires moments des conflits amicaux ou familiaux.

La page syrienne va se tourner pour des lendemains enchantés (ou pas) vers un pays du Golfe réputé pour sa tolérance ;-) …
A lire la dernière planche, la suite devrait être savoureuse…
Commenter  J’apprécie          310
J'adore toujours autant cette série ! Riad Sattouf a véritablement un don pour raconter son enfance avec beaucoup de touches d'humour malgré la dureté de la vie en Syrie. Il a conservé pas mal de souvenirs de l'époque et sa bouille de blondinet innocent même s'il commence à faire son petit dur parfois. On voit sa mère être de plus en plus réticente à cette vie misérable et commence à râler auprès de son mari. Un petit passage en Bretagne dans la famille de la mère permet de bien saisir le contraste entre les deux pays. La fin de la bande dessinée annonce encore un changement ! J'adore vraiment cet auteur autant pour son humour que pour ses souvenirs, tous plus étonnants les uns que les autres.
Commenter  J’apprécie          300
La gloire de mon père, le château de ma mère, Riad Sattouf a tous les talents. Après quelques pépites paru chez d'autres éditeurs (jetez-vous sur toute ses bédés vous ne serez pas déçu) il continue sa veine autobiographique et marche sur les pas de Marcel Pagnol au Moyen-Orient.

Cette série « L'arabe du futur 1,2,3… » n'est pas que l'histoire d'un petit garçon mignon, surdoué et très, très lèche-cul avec les adultes, c'est aussi la vie d'un couple, l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment mais ne se comprennent plus.

C'est le regard lucide d'un enfant sur ses parents, sur les contradictions, sur les petits arrangements que les grandes personnes doivent faire pour vivre en bonne intelligence. le petit Riad, c'est le Petit Nicolas qui aime autant le Kouign-amann que les Lahm bi ajin, pourvu que la vie ne lui demande pas de choisir.

« L'Arabe du futur » est un regard original sur la géopolitique du Moyen-Orient dans les années 80, il offre ainsi des clés pour comprendre le monde d'aujourd'hui. C'est aussi un très gros succès de librairie mérité à lire et à faire lire à toute la famille.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          300
Riad a maintenant sept ans, il est blond-châtain et ses cheveux frisent légèrement. Il vit avec ses parents et son petit frère Yahya à Ter Maaleh, un village syrien. Clémentine, sa maman rêve de rentrer en France parce que la vie est difficile en Syrie. Même si le père de Riad donne quelques cours à Damas, ils n'ont pas beaucoup d'argent. Mais Abdel aspire à devenir riche et il pense qu'il y parviendra en Syrie.
Riad Sattouf raconte sa vie entre la France — sa maman est revenue pour accoucher de son troisième enfant — et la Syrie, ainsi que ses années d'école. le père de Riad a un comportement de plus en plus problématique.
Commenter  J’apprécie          290
Ce tome 3 continue sur l'enfance (ou la fin ?) de notre petit bonhomme blondinet toujours partagé entre la Syrie et la Bretagne. Il y est surtout question de jeux avec les copains et les cousins, du Père Noel, de cinéma, Emouvant, tendre, parfois cruel et drôle.

Commenter  J’apprécie          280
Où l'on découvre la suite des aventures de Riad (années 1985 – 1987), l'enfant blond franco-syrien, et dans ce troisième tome refait surface la souffrance des élèves, et plus particulièrement celle des très bons élèves, car le système scolaire décrit manque cruellement de garde-fous.
Ca fait froid dans le dos.
Et dire que chez nous, on en est à déblatérer sur la place du constructivisme dans la construction des savoirs !
Bon, bref.

Les relations du couple parental se durcissent, mais tiennent bon, malgré les orages. La religion prend de plus en plus de place dans la vie du père, jusque-là très libéral. Il faut dire qu'à vivre auprès de sa famille, la pression, la culture du pays se font forcément plus prégnantes.

Heureusement, les choses ne tournent pas comme dans Jamais sans ma fille de Betty Mahmoody ; c'est déjà ça.

Tout est encore savoureux dans ce nouvel opus, et l'intelligence de son auteur (l'enfant blond dans le livre) lui permet de parler des choses délicates (comme l'interprétation toute personnelle du Coran de certains pays arabes ) avec la justesse et la délicatesse nécessaires pour dire les faits sans médisance.

Mais juste dire, comme avec un regard vierge d'enfant. Celui de Riad, qui parfois, a une délicieuse petite pointe d'humour.

Vraiment, j'ai encore une fois adoré cette BD, car elle sait croquer les humains dans le détail, de manière cocasse mais jamais moqueuse, qu'ils soient syriens ou bretons. Il a décidément un talent fou pour nous conter la misère, la corruption, les excès en tout genre, sans jamais verser dans le pathos ou le sordide.

Un succès assuré et forcément mérité.
Vivement le 4 !




Lien : http://justelire.fr/larabe-d..
Commenter  J’apprécie          270





Lecteurs (5306) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Arabe du futur, tome 3 - Riad Sattouf

Quel film fascine Riad ?

Terminator
Conan le Barbare
Star wars

10 questions
28 lecteurs ont répondu
Thème : L'Arabe du futur, tome 3 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1985-1987) de Riad SattoufCréer un quiz sur ce livre

{* *}