Voici un magnifique ouvrage, tiré d'une exposition exceptionnelle que j'ai eu la chance de voir en 2006 au Musée des Beaux-Arts de Rouen. Formidable car elle présentait une superbe galerie de portraits des musées de Florence, et l'évolution de ces représentations à travers les siècles de la fin du Moyen-Age au XVIIIème siècle. Le propos introductif est dense, passionnant, pour situer les évolutions et les innovations qui ont révolutionné l'histoire de la peinture de portrait : positionnement des visages et des corps, travail sur la représentation des dimensions et des profondeurs, avec l'invention de la perspective, évolution des techniques et matières utilisées (de la tempera à l'oeuf à la peinture à l'huile), symbolique des étoffes, des bijoux, des armes...
Chaque oeuvre est synthétiquement mais précisément commentée, les peintres et sculpteurs célèbres se succèdent : Donatello, Fra Angelico, Botticelli, Mantegna, Raphaël, Bronzino, Titien, Véronèse...J'ai adoré cette exposition, particulièrement instructive. L'ouvrage lui est très fidèle et la qualité des illustrations impeccable. A dénicher si vous le pouvez !
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Sur l'évolution de la peinture de portrait au XVème siècle :
Si les portraits les plus anciens sont représentés de profil, très tôt on s'attarde sur les particularités du vêtement et de la coiffure, le rendu précis des bijoux revêtant souvent une intention symbolique. En fixant le souvenir d'un visage vu au travers d'une "fenêtre" abstraite du temps, on l'arrache au contexte quotidien tout en transmettant l'image de son temps, mais on se rend vite compte que ce procédé exclut tout dialogue avec le modèle.
On en vient donc très vite à camper la figure de trois quarts, comme on en trouve maints exemples dans le portrait religieux flamand en "dialogue" avec le fidèle. Pour les médailles cependant, on conserve le traitement à l'antique, de profil, qui "ennoblit" le sujet par assimilation au modèle romain.