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4,01

sur 4198 notes
Le liseur est un des plus beaux romans que j'ai pu lire.

Ce roman est exceptionnel non pas en raison de la virtuosité esthétique faciale de l'écriture mais parce qu'il s'agit d'une oeuvre qui réussit à bouleverser le lecteur en profondeur, par son regard d'une justesse incroyable sur la condition humaine.
Le charme est d'autant plus fort que le lecteur est totalement pris par surprise avec une première moitié du roman, sans grand relief, consacrée à la liaison entre un adolescent de quinze ans, Michael et une femme de trente cinq ans, Hanna. Certes, ce couple est singulier et intrigue le lecteur ; Michael est fatalement amoureux d' Hanna. Michael prend d'autant plus conscience de cet amour qu'Hanna disparait brutalement le laissant désespéré.

L'histoire prend une toute autre dimension lorsque Michael, jeune adulte, revoit, Hanna dans un tribunal, dans le box des accusées en sa qualité d'ex-SS gardienne de camp.
Hanna est condamnée à une lourde peine d'emprisonnement et Michael, initie alors un rite pour elle, qu'il n'a jamais cessé d'aimer. Il lit des livres en enregistrant ses lectures, enregistrements qu'il envoie régulièrement à Hanna. Ce sont les seuls contacts entre les deux ex-amants. Michael devient le liseur.

Au total une magnifique histoire d'amour en dépit de l'épilogue dramatique, cette histoire a des accents de tragédie grecque .

Surtout, les questions de la vérité, de la justice vrillent l'oeuvre et entrainent le lecteur dans la complexité de la condition humaine.
Il existe la vérité du juge pénal, binaire et glacée comme un scalpel, la vérité de la victime du camp, douloureuse et confuse au cas présent, la vérité d'Hanna, emmenée par un concours de circonstances malheureux du côté des bourreaux et qui n'a jamais eu le gout du sang. Une sorte de rubik's cube de vérité infernal.

Et puis la vérité de l'Amour, universelle au-delà de cette oeuvre, la plus belle, celle qui permet de transcender le silence, le non dit, par pudeur, par maladresse, de percevoir la vérité de l'être aimé(e), de ne pas s'en tenir aux raccourcis faciles, aux faits accusateurs apparents

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Quel roman intense et fort. J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur ainsi que le choix de narration. C'est en effet Michaël Berg qui est la voix de ce livre. Il raconte un des moments les plus marquants de sa vie, sa rencontre avec Hannah Schmitz, en analysant ses sentiments, ses attitudes, avec beaucoup de recul et de retenue, au regard de l'impact que cette rencontre aura eu sur sa vie.
Même si la première partie était intéressante, c'est surtout la deuxième partie qui m'a le plus marquée, celle qui interroge, questionne, sur la culpabilité, la responsabilité et qui révèle également un des secrets d'Hannah, qu'elle vit comme une honte. Cette partie nous permet de mieux comprendre sa personnalité, qui nous paraît si mystérieuse et complexe.
Une lecture très intéressante et prenante, dont on sent que chaque mot employé par le narrateur à son importance, appuyant ainsi encore plus l'un des thèmes principaux du livre.
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Je ne pensais pas que je lirais un livre aussi vite.
Les chapitres sont courts et le récit est prenant.
Cela faisait longtemps qu'il était dans ma pal, je pensais l'avoir déjà lu et bien non.

J'ai donc était surprise par le déroulement de l'histoire et par la fin.
Je ne sais pas si cette femme a été plus bourreau que victime… Ses colères, son départ, cet amour caché… Elle est à la fois mystérieuse et diabolique… à vous de le découvrir et de faire votre propre opinion !

Bonne lecture !
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Des chapitres courts, une écriture maigre, presque sèche : voici ce que je découvre en ouvrant ce livre, en me disant qu'il n'allait pas être facile de l'apprécier après l'excellente adaptation cinématographique qui en a été tirée.
Et pourtant si, et justement du fait de l'évolution qui va suivre de cette écriture d'abord clinique dans la première partie, qui relate au plus près des faits la rencontre et la relation atypique entre le jeune narrateur et Hanna, une relation forte mais sans amour, comme ces mots sans flamme.
Puis l'écriture m'a semblé prendre de l'ampleur dans la deuxième partie, une ampleur en regard de celle des événements découverts pendant le procès et des ressentis qu'ils engendrent. Et là le roman révèle une profondeur qui entraîne le lecteur dans une réflexion assez troublante sur le mal, le devoir, l'honneur, la culpabilité. D'autant plus troublante que tout au long du récit, Hanna ne nous aura pas fait grâce d'une émotion.
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"Le liseur" est un texte sobre mais magnifique où la lecture et l'écriture vont réunir puis séparer deux êtres.

Mickael a 15 ans lorsqu'il rencontre Hanna de 20 ans son aînée dont il devient l'amant. A chacune de leur rencontre et à sa demande, il lui fait la lecture.

Des années plus tard, il la retrouve par hasard sur le banc des accusés lors d'un procès auquel il assiste. Il comprend alors le lourd secret que porte Hanna et la raison de son départ et de son suicide judiciaire.

Il croise encore son chemin une dernière fois et entreprend alors d'écrire sur cet amour qui aura marqué sa vie.

Le texte de Bernard Schlinck est accessible, ce qui (sans spoiler) entre en résonance avec son récit, comme s'il avait voulu que l'écriture ne soit pas un obstacle à sa découverte.

A partir de l'éveil d'un adolescent, l'auteur déroule la vie d'un homme qui n'oubliera jamais ce premier amour dont il ne pourra se libérer complètement, même en lui tournant le dos..

"Le liseur" est une histoire douloureuse qui laisse son empreinte une fois la dernière page refermée.
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Sentiments mêlés et questionnements foisonnent dans "Le Liseur" (... et dans ma tête), mais au terme de cette lecture, l'un d'eux domine et me turlupine l'esprit: la HONTE qui habite Hannah. Rien que d'y penser, j'en éprouve presque des douleurs physiques tant il la bouffe de l'intérieur.

Dans le film, on "ressent" cette émotion, on l'interprète en observant avec attention les expressions du visage, la gestuelle. Dans le roman, on "nomme" sans équivoque la HONTE, celle "qui pouvait provoquer des conduites de fuite, de résistance, de dissimulation, voire des comportements agressifs" (chapitre 10) lesquels seront observables pour le lecteur dès les premiers chapitres dans la relation amoureuse d'Hannah avec l'adolescent Michael et quelques années plus tard dans le cadre d'un procès où elle est jugée en cour criminelle. Pas de fuite ou de mésinterprétation pour le lecteur qui n'a le choix que de laisser monter le vertige que provoque le texte en nous révélant l'ampleur de cette tare, héritage d'un passé auquel nous ne sommes pas conviés pour tenter de disculper, de comprendre. Une tare dont les motifs, vus de l'extérieur et avec objectivité, apparaissent souvent bien anodins voire incompréhensibles pour l'entourage mais qui se révèlent implacables quand fondus à l'émotion brute d'où elle origine. La persistance d'une telle tare la vie durant déstabilise et révèle toute la douleur accumulée, jamais soulagée; le choix d'Hannah à la fin du roman en témoigne.

Il y aurait eu tant à dire encore de ce roman. Pour tous les curieux de l'âme humaine, vous plongerez avec bonheur dans cette lecture "coup de poing", bien que toute en subtilité à la fois, d'où émane en à peine 200 pages une profonde charge émotive.
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J'ai vu le film: bouleversant J'ai lu le livre: encore plus bouleversant. Une magnifique histoire d'Amour couplée à une analyse subtile, qui permet, á mon avis, à Bernhard Schlink de nous initier au concept très allemand de la remise en question de la faute collective. C'est un livre qui m'a marqué intelectuellement, emotionnelement et qui, de surcroît, se lit facilement. Il serait dommage de passer á côté de ce grand petit livre.
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Un adolescent de quinze ans, Michaël, rencontre une femme de trente-cinq ans, Hanna. Ils deviennent amants. Ils se voient quotidiennement et une habitude s'installe entre eux : il lui fait la lecture à haute voix.
Elle dis paraît du jour au lendemain.
Etudiant en droit, Michaël assiste au procès de cinq femmes criminelles, gardiennes de camp de la mort nazi. Parmi elles, Hanna, condamnée à la détention à la perpétuité.
Michaël est bouleversé et ne se remettra pas de ce premier amour.
Un livre un peu dérangeant, mais aussi puissamment émouvant.
Le lecteur, un peu comme Michaël, ne sort pas indemne de cette lecture.

Un beau, un très beau roman.
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Ceci n'est pas une belle histoire.
Ceux-ci ne sont pas des personnages attachants.
Mais ces émotions, ces sensations, ces sentiments sont ceux que chacun, chaque jour, nous vivons.
Cette difficile image que nous renvoie le miroir qui fait de nous des humains, ni plus ni moins, l'auteur nous la décrit magistralement.
Pas de culpabilité, pas de tristesse mais un sentiment de reconnaissance, d'appartenance. Voilà ce que "Le Liseur" nous offre.
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Du haut de ses 230 pages, gros caractères, ce livre ne paie pas de mine. Aussi n'ai-je pas vu venir la première question existentielle : un « Peut-on aimer un(e) criminel(le) en connaissant ses méfaits ? » direct à l'estomac alors que j'étais sans défense. J'ai à peine eu le temps de me relever qu'un « ‘Je n'ai fait qu'obéir aux ordres' est-elle une excuse valable ? » m'est arrivé dans la mâchoire. Les coups se sont alors enchaîné sans faiblir : « Tous les actes sont-ils pardonnables ? », « A-t-on le droit de sauver une personne malgré elle ? », …

Ces interrogations m'ont poursuivies bien après la dernière page du roman. J'oserais même dire bien plus après que pendant ma lecture, qui, sur le moment, ne m'a pas enthousiasmé. J'ai trouvé le narrateur assez froid, purement factuel : ses premiers émois, ses angoisses et ses interrogations pendant le procès, m'ont tous laissé de marbre. À aucun moment je n'ai pu éprouver la moindre empathie avec lui. J'ai pu lire dans les autres critiques que certains avaient apprécié ce côté « pudique » dans l'écriture, mais en ce qui me concerne, ça a été un frein important.

J'ai également eu du mal à comprendre certaines angoisses du héros, notamment s'en vouloir pour avoir aimé quelqu'un malgré son passé… sans le connaître. le regretter, avoir l'impression d'avoir été trahi, d'accord, mais se sentir coupable ? Certaines interrogations semblent également sous-entendre que les gens doivent être tout blancs ou tout noirs, et qu'il doit être possible de classer tous les actes d'une même personne dans une seule de ces catégories. J'ai plutôt l'impression que chacun est capable du meilleur comme du pire, sans fondamentalement changer entre les deux.

Malgré mes réserves pendant la lecture, je dois reconnaître que ce livre m'a quand même fait pas mal réfléchir après, et rien que pour ça, ça valait bien la peine de tenter le coup.
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