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sur 378 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Toute sa vie Olga aura été la femme amoureuse d'un seul homme. Mais celui-ci par esprit d'aventure, de besoin de grands espaces, dans une sorte de fuite en avant, a été constamment hors de portée de cet amour. Olga la fidèle a toutefois mené sa vie. Devenue institutrice, elle a à coeur d'aider les enfants pauvres. Quand elle ne peut plus exercer son métier, elle travaille dans une famille dont le garçon deviendra son ami et son confident.

Bernard Schlink trace le beau portrait d'une femme meurtrie, volontaire et libre penseuse dans l'Allemagne de la fin du XIXe siècle — réunie sous l'impulsion de Bismarck et que sa recherche de grandeur a mené aux deux grands conflits mondiaux du XXe siècle — aux années 1970, époque où Olga disparaît à son tour non sans avoir jugé son aventure humaine.

« Parfois j'ai eu pitié de moi, qui ai grandi sans amour et qui, même avec toi, n'ai pu vivre son amour que tant bien que mal. Maintenant je pense aux soldats morts par milliers et à leurs vies qu'ils n'ont pas vécues, aux amours qu'ils n'ont pas vécues, et cela m'ôte tout apitoiement sur moi-même. Reste la tristesse. »
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L'auteur, Bernhard Schlinck, est tombé, par hasard, sur le journal du vrai Herbert Schröder-Stranz, explorateur méconnu, et impressionné par la fascination de cet homme pour le néant et le désert, son imagination s'est emparée de l'histoire de cet homme. Il a alors construit son récit autour d'Herbert et s'est demandé quelle femme pouvait aimer un homme tel que lui. Olga est donc née sous la plume de Bernard Schlinck. Nous traversons avec intérêt l'histoire de l'Allemagne de la fin du 19ème siècle jusqu'aux années 1970 en compagnie de cette femme qui, à mes yeux, représente l'histoire de toutes ces femmes courageuses qui n'ont jamais baissé les bras devant ce terrible 20ème siècle.

Olga est donc née fin du 19ème siècle, dans un milieu pauvre, à Breslau. Dès sa plus tendre enfance, Olga ne cesse de surprendre par son désir de rester debout et de regarder autour d'elle. C'est une enfant silencieuse, observatrice. Ces attitudes qualifieront cette femme tout au long de sa vie.

Ses deux parents sont emportés par le typhus, elle est élevée par une grand-mère antipathique. Prisonnière de son temps, de la pauvreté et du statut imposé à la femme à cette époque, elle n'a de cesse de vouloir faire des études. La culture, la lecture sont ses échappatoires. Elle fera toujours preuve d'une immense volonté afin de parvenir à son métier d'institutrice.

Viktoria et Herbert, ses deux amis, sont des enfants de bonne famille. Les années passant, Herbert et Olga vont tomber amoureux au grand désespoir de la famille Schröder. Adultes, ils vont vivre leur amour en dépit de l'opposition de la famille d'Herbert.

Ce dernier, contaminé par le désir expansionniste de l'Allemagne, assoiffé d'aventures, s'engage dans l'armée pour mieux assouvir son besoin d'espace. Cette ivresse de conquête le mène à sa perte. Il disparait dans les glaces du Spitzberg en 1913 au cours d'une expédition mal organisée.

Olga lui restera fidèle, c'est cet amour qui nourrira le coeur d'Olga tout au long de sa vie.


J'ai eu du mal avec l'écriture froide, distante, de Bernhard Schlink. J'ai pensé arrêter ma lecture à la fin de la première partie tant aucune émotion ne se dégageait du récit. Les mots s'enchaînaient les uns derrière les autres, un peu comme un manuel, et je restais indifférente à ce qui se déroulait sous mes yeux. Ce livre est divisé en trois parties. A partir de la seconde partie, son écriture s'est un peu plus humanisée. le narrateur change. On suit l'histoire d'Olga raconté par le fils d'une famille pour laquelle Olga a travaillé après sa retraite anticipée. L'auteur s'est-il inspiré d'une grand-mère aimante, toujours est-il qu'il y met beaucoup plus d'émotions et que son récit y gagne en sensibilité. Quant à la troisième partie, je vous laisse le soin de la découvrir, c'est émouvant.

Je note quatre étoiles. Je n'aime pas nuire à un roman, je préfère m'abstenir de commenter d'autant que la lecture d'un tel auteur que j'apprécie, est subjective et dépend du « liseur ». Nos amies Palamede et Nameless ont eu une approche différente de la mienne, je vous laisse le soin de vous faire votre propre opinion.

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J'aime bien ce personnage, Olga, discrètement insoumise, j'aime aussi la façon dont les zones d'ombre de l'Histoire allemande sont évoquées à travers ce portrait de femme, les guerres mondiales, la colonisation avec le massacre des Héréros, considéré comme le premier génocide du XXème siècle et dont j'ignorais tout.
Pour ce qui est de l'histoire d'amour, je suis un peu partagée. Ce n'est pas qu'elle manque d'intérêt, les ressorts romanesques des amours compliqués par les différences de classe et l'opposition de la famille sont exploités avec justesse. Mais la description des sentiments est peut-être un peu trop raisonnable, trop calme, c'est un chouïa trop froid à mon goût. L'héroïne est bien consciente qu'avec cette relation «sa vie serait attente et que l'attente n'aurait pas de but, pas de fin», mince! ça m'agace qu'elle ne s'en agace pas plus fort: amour ou dépit, ce qu'elle ressent aurait gagné à se voir pourvu de plus d'intensité.
En même temps ça ne m'a pas déplu, cet amour qui n'aveugle pas, Olga aime Herbert, mais elle les voit bien, ses limites, ses défauts.
Elle aime son enthousiasme, ses yeux qui brillent, mais pas ses rêves coloniaux, ni sa façon d'aller massacrer les Héréros en se racontant qu'ils appartiennent à «un type d'humanité qui se trouve encore au plus bas degré de civilisation et qui est dépourvu de nos meilleures et plus hautes qualités comme le sérieux dans le travail, la gratitude, la compassion, tout ce qui est idéal». Hé! Quoi de plus compassionnel qu'un génocide?
Ses grands projets, son attirance pour les lointains, pour l'immensité sans fin, elle en vient aussi à les trouver absurdes, à voir son Herbert sous l'emprise d'un désir auto-destructeur: se perdre dans le néant. Elle trouve que son homme, tout comme son pays, se perdent dans des fantasmes de grandeur qui ne produisent que du malheur.
«Elle estimait que c'était avec Bismarck que le funeste malheur avait commencé. Depuis qu'il avait assis l'Allemagne sur un cheval trop grand pour qu'elle pût le chevaucher, les Allemands avaient tout voulu trop grand.»

Je regrette un peu que la narration ne soit pas plus tendue, surtout dans les lettres, c'est un peu mou, mais c'est quand même plutôt un bon roman.
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Tout a été dit déjà à propos de ce livre bouleversant , émouvant , nostalgique qui retrace le parcours d'-Olga sa magnifique épopée féministe quoique fort discrète , au sein de l'Empire allemand , fin du XIX ° siècle —- réunie sous l'impulsion du chancelier Bismarck , que sa recherche continuelle de grandeur mènera aux deux conflits mondiaux du XX° siècle —— aux années 1970, époque de la disparition dOlga à quatre- vingt dix ans , après avoir commis un acte irréparable sur la statue du même Bismarck, homme d'état prussien puis allemand qu'Olga tenait pour haut responsable d'échecs politiques .

L'histoire commence donc fin du XIX° siècle , Olga, jeune orpheline, élevée par une Grand - mère mal aimante , se lie d'amitié avec Herbert , issu d'un milieu social différent , ses parents et sa soeur la rejèteront toujours …

Devenus amants , elle se révélera impuissante face aux chimères, ambitions , démesurées, de puissance d'Herbert, à l'image , d'ailleurs de la nation allemande d'une guerre à l'autre.

Il décide de partir à l'aventure à la découverte improbable de terres inconnues .
Elles le conduiront en Afrique puis en Arctique .

Olga? éternelle amoureuse , jusque dans ses lettres passionnées mais sages , l'attendra sa vie durant ….

Elle vouera sa vie aux autres, à ses élèves ——-elle a réussi à devenir enseignante ——, à son amant parti sur des terres hostiles , à un garçon confié à une amie , qui s'avérera être son fils …

Ce livre magnifique est l'histoire d'une femme courageuse , pétrie d'une immense volonté , elle n'a jamais baissé les bras , observatrice , silencieuse, discrètement insoumise .

Même devenue sourde c'est son combat incessant que l'auteur décrit en hommage aux femmes oubliées , obligées de se confiner dans des sous - rôles en tant que femme .
Elle s'affirmera en douceur face aux autres , en tant qu'individu dans une société vouée au patriarcat , cherchera son identité , discrète, certes , mais incroyablement forte dans la tourmente des deux guerres mondiales …

Devant braver tout au long de sa vie , d'avantage que les hommes, de très nombreux obstacles …

La plume est délicate et sensible, subtile , aboutie , fine , pétrie d'humanité .
Olga aura aimé avec passion un seul homme dans sa vie, un amour inassouvi ,….
Les lettres d'Olga touchent au coeur , surtout les dernières !

Un riche portrait de femme lucide, insoumise , courageuse , meurtrie , libre penseuse , volontaire , incroyablement forte et touchante ! .

Une vaste réflexion face à la démesure et la puissance des chimères d'une Nation qui peuvent pousser au pire !
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Olga naît à la fin du dix-neuvième siècle, dans une petite ville de l'Est de l'Empire allemand. Rapidement orpheline, elle est élevée par sa grand-mère incapable de lui donner le moindre amour. C'est donc seule qu'elle va avancer dans la vie, à une époque où la place des femmes est encore bien malmenée, surtout lorsqu'on doit trouver du travail et vivre seule. Elle veut étudier pour transmettre le savoir.
Herbert, son camarade de jeu appartient à un milieu bien différent, fils de riches industriels, il se verrait bien parcourir le monde pour devenir explorateur. Quelques années plus tard alors que l'amitié enfantine à fait place à l'amour, le jeune homme part en expédition dans les glaces du Spitzberg dont il ne reviendra jamais.

À la fin de sa vie, Olga raconte son histoire à un jeune homme qui lui est proche comme un fils. Mais ce n'est que bien plus tard que celui-ci, lui-même âgé, va découvrir la vérité sur cette femme d'apparence si modeste.
Plus qu'un roman d'amour, « Olga » est aussi l'histoire d'une nation, l'Allemagne confrontée à ses rêves de grandeur.

Le personnage d'Olga est à la fois discret et incroyablement fort. C'est une femme amoureuse qui a traversé l'histoire en rencontrant de nombreuses embûches et qui malgré tout ne s'est pas laissé abattre.

Un magnifique portrait de femme.


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Olga attend. Icône d'amour et de fidélité.

Bernhard Schlink a le talent des magnifiques portraits de femme. On ne peut oublier son «Liseur» (1995), jeune homme fasciné par le destin d'une ancienne nazie.
En découvrant la vie d'Olga, c'est encore l'histoire de l'Allemagne du 20e siècle qui s'impose dans une société entraînée vers le pire par ses rêves de grandeur, entre deux guerres mondiales et un empire colonial tenu de main de fer. Un pays où les hommes font des choix funestes pour assouvir leur désir de gloire, quand les femmes s'effacent et souffrent en silence.

Olga, l'institutrice, traverse des petits bonheurs mais beaucoup de zones de turbulences où la perte et le deuil ne l'oublient pas. de son trop court amour sensuel pour Herbert, à celui protecteur pour le jeune Eik, les années ont été faites de désillusions jusqu'au seuil de la vieillesse. Avec le temps, sa surdité n'est-elle pas une métaphore du refus d'un monde qui ne la concerne plus?

Femme modeste mais volontaire, indépendante par nécessité, cultivée par ténacité, résolue dans ses choix, moderne pour son époque, Olga fascine par sa personnalité. le narrateur nous construit son histoire en trois temps, dans sa jeunesse laborieuse et amoureuse, dans sa maturité de solitude adoucie par l'amitié, et dans les magnifiques lettres d'amour envoyées à un fantôme parti vers les espaces glacés de l'Arctique.

Un texte qui nous parle d'amour, de transmission et d'éducation, et d'une forme discrète de féminisme et d'humanisme.
Inutile de préciser que j'ai beaucoup aimé ! ;-)
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Très intéressant. En fait, je ne m'attendais pas à cette histoire là. En lisant le 4ème de couverture, je m'attendais plutôt à une histoire classique, une histoire d'amour entre un homme et une femme de classe différente.

Oui, il y a de cela mais mieux encore. Olga, jeune orpheline sera élevée par sa grand-mère qui ne l'aime guère. Elle l'emmène avec elle en Poméranie. Olga va découvrir la campagne et la pauvreté. Elle se liera d'amitié avec Herbert et Viktoria, les enfants d'un riche industriel. Viktoria partira en pension et Olga et Herbert se retrouveront seuls. Ils partageront leur temps libre, leur jeux et leur passion.

Mais Olga ne se résignera pas aux injonctions de sa grand-mère et du curé qui lui serine que les études ne servent rien. Elle décide de les continuer et pour cela elle se rendra à Posen à l'école normale d'institutrice. Une enseignante la prendra sous sa coupe et lui donnera des livres. Grâce à cela, elle a pu préparer le concours et devenir à son tour, institutrice.

Viktoria, voyant l'attachement de son frère pour Olga fera tout pour qu'elle soit nommée institutrice en Prusse-Orientale, dans un village au nord de Tilsit. Olga en prendra son parti. Cela n'empêchera pas Herbert de la rejoindre dès son retour de ses pérégrinations à travers le monde.

Il ne peut rester en place. Ce sera sans cesse des allées-retours et malgré l'injonction de ses parents à se marier et à reprendre la succession de son père, celui-ci ne renoncera pas à ses voyages, ni à Olga.

Olga est donc souvent seule, mais s'en accommode. Elle va se lier avec un petit garçon, Eik qu'elle va présenter à Herbert, qui ne lui prêtera guère attention au grand dépit d'Olga, même si elle n'en montre rien.

Herbert rêve de l'Arctique et monte une expédition, épaulé par Olga, pour trouver les fonds. A partir de ce départ, Olga sera seule. Elle lui écrira souvent, mais n'aura jamais aucune réponse à ses missives. Elle va traverser les deux guerres, survivre, et après la deuxième guerre mondiale, deviendra couturière chez une famille qui la prendra sous son aile.

Elle se liera d'amitié avec le fils de la famille. Elle lui confiera certains éléments de sa vie. Ils resteront toujours en contact jusqu'au décès d'Olga et ce n'est que bien plus tard, lorsqu'il sera à la retraite, que Ferdinand partira à la recherche du passé d'Olga et de sa vie, notamment à la recherche de la correspondance qu'Olga a adressé pendant des années à Herbert, Poste restante à Tromso, en Norvège. C'est par ce biais qu'il découvrira vraiment qui était Olga.

Une histoire dense et foisonnante, passionnante, où l'on traversera les deux guerres mondiales, l'Histoire de l'Allemagne, mais aussi le choix de cette femme déterminée à vivre sa vie sans se la laisser dicter.

Un très beau portrait de femme libre qui aura eu la chance de connaître un très court grand amour qui dura toute une vie.
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Olga et Herbert se connaissent depuis l'enfance et s'aiment mais dans cette Allemagne de fin de XIXème siècle, la famille bourgeoise d'Herbert voit d'un mauvais oeil cette relation avec une fille d'un milieu modeste, qui, de surcroît affirme sa force de caractère en suivant des études pour devenir institutrice. Et Herbert, malgré ses sentiments, se rêve aventurier, un destin qu'il va connaître d'abord avec son service militaire, en Afrique du Sud-Ouest, à l'époque colonie allemande, puis en voyageant dans la péninsule russe du Kamtchatka, et enfin organisant une expédition pour l'exploration de l'Arctique en passant par le Nord-Est. Une expédition qui va être considérée comme perdue après plusieurs tentatives infructueuses de recherches. La vie d'Olga va continuer, malgré la plaie béante de cette disparition.

En s'inspirant de la vie d'un explorateur ayant réellement existé - Herbert Schröder-Stranz, Bernard Schlink évoque l'histoire de l'Allemagne au tout début du XXème siècle quand elle se livre dans sa colonie (l'actuelle Namibie) -, au massacre du peuple Herero qui s'était soulevé pour se libérer du joug allemand, un massacre qui sera considéré comme le premier génocide du XXème siècle. C'est également l'aventure de l'exploration du Pôle Nord, qu'il tente, mais une préparation bâclée et un départ tardif conduiront à sa disparition et celle de son équipe. Mais au delà de l'histoire avec un grand H, Olga évoque également l'histoire d'amour que la jeune fille va idéaliser pour se construire, l'acceptation de la mort d'Herbert étant trop douloureuse. Et c'est au travers du regard d'une famille pour laquelle elle travaille comme couturière, que l'on suit la vie de cette femme, qui reste d'une fidélité indéfectible à son amour disparu, un amour que l'on peut découvrir au travers de ses lettres.
Olga, avec sa construction originale, est un très beau portrait de femme, c'est également une très belle histoire d'amour sublimé et l'évocation d'évènements historiques méconnus de l'Allemagne du début du siècle dernier.
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Fin du XIXe siècle, Olga orpheline est élevée par sa grand-mère qui ne l'a jamais portée dans son coeur, comme si elle était une déception ou le rappel de quelque chose de fâcheux. Elle est solitaire, elle n'est pas intégrée, n'a aucun ami jusqu'au jour où elle trouve quelqu'un qui est aussi différent. Herbert, son père est l'homme le plus riche du village. L'amitié va se transformer en amour, mais Herbert rêve de vastes horizons, aventurier passionnément attiré par les grands espaces lointains. Il n'aura de cesse de voyager, jusqu'à disparaître.

J'ai bien aimé la construction originale de ce récit en trois parties. Dans la première, le narrateur raconte la vie d'Olga jusqu'à sa retraite. Elle obtient alors un poste de couturière dans une famille de pasteur et se lie d'amitié avec le plus jeune des enfants, Ferdinand. Dans la deuxième partie, celui-ci devient le narrateur jusqu'à ce qu'il retrouve des lettres qu'Olga a adressées régulièrement à Herbert. Ces lettres vont constituer la troisième partie et nous éclairer sur la vie de cette femme volontaire, indépendante, intelligente, tolérante et aimante qui espère pendant des années le retour de l'être aimé.

Un récit tout en sensibilité pour raconter une triste histoire d'amour, mais ce roman est aussi un morceau d'Histoire contemporaine de l'Allemagne. J'ai apprécié la mélodie de la vie d'Olga entre accomplissement et déception. Des chapitres brefs, une écriture simple, un personnage fort, tous les ingrédients pour un bon roman.

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Le premier tiers d'Olga, dernière traduction en date de Bernhard Schlink, est comme une vie en accéléré. Celle d'une femme qui a vécu dans l'ombre de l'histoire allemande : les ambitions coloniales, deux guerres mondiales, jusqu'au terrorisme des années 70. Une existence anonyme, dans la simplicité, rien d'une héroïne a priori. Sauf que Schlink, après avoir presque tout dit, semble t-il, change de focale dans les deux autres parties du livre et raconte Olga à travers quelqu'un qui l'a connu à l'automne de sa vie et s'est tellement intéressée à elle qu'il s'évertue à rechercher des lettres envoyées à l'homme de sa vie, égaré dans un voyage en terre inconnue. Ainsi, le portrait s'affine au fil des pages, devient plus intime et nous fait aimer cette femme de convictions, lucide quant à l'évolution dramatique de son pays et amoureuse éternelle d'un homme qui s'est perdu dans la fuite et n'a pas su voir que le bonheur était proche de lui et non dans des aventures aux allures de suicide. le style de Schlink peut paraître froid, notamment dans toute la première partie du livre. Il est surtout clair et limpide, au service d'une architecture narrative d'une grande intelligence qui récompense le lecteur dans ses dernières pages avec l'émotion qui affleure et un joli pied de nez final, qui l'est aussi vis-à-vis de l'histoire de l'Allemagne.
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