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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Qu'a de particulier cette Olga , femme tout à fait ordinaire, pour que l'on en fasse un récit ? Outre le fait qu'elle fut la compagne d'Herbert Schröder-Stranz (officier allemand et explorateur des régions polaires ) ?? Rien. Rien et tout. Une femme qui a su se bâtir toute seule à une époque où on devait se marier pour être quelqu'un. Une femme qui a dessiné son destin elle-même. Une femme qui a étudié, devenue institutrice, elle a formé - à sa manière- des générations d'enfants allemands. Une femme qui fut également à sa manière une mère. Une femme qui a accepté sa solitude. Une femme qui a su deviner sa nation, survivre à 2 guerres, déplorer la folie de grandeur de Bismarck, de l'Allemagne et une femme fidèle à un amour. "Quelle chance , quand la vie que mène quelqu'un et la folie qu'il commet s'accordent comme mélodie et contrepoint! Et lorsque non seulement les deux s'accordent, mais que c'est la personne elle-même qui les met en accord!" (p.266)
Voilà Olga. Amour, résistance, accomplissement et déception.
Et la plume de Bernhard Schlink, tout en délicatesse et sensibilité nous berce du récit de la vie de Olga sans jamais nous ennuyer. C'est simplement le destin d'une femme et c'est beau .
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Une plume déliée, délicate pour raconter la vie d'Olga Rinke, son opiniâtreté à devenir institutrice,
son indéfectible amour pour Herbert Schröder, l'aristocrate épris de grands espaces, Olga, confrontée aux rêves de conquête, de gloire, de son pays , aux évènements tragiques de son histoire, Olga , lucide, clairvoyante, qui combat, coûte que coûte de nombreux préjugés, qui rejette les idéologies meurtrières. Olga la pugnace, Olga qui n'oublie pas...
Une traversée du XX ème siècle et une évocation du passé colonial peu glorieux allemand dans le sud -ouest de l'Afrique (Deutsch-Südwestafrika – La Namibie actuelle) où les Héréros furent largement massacrés . Déjà un génocide…
une belle lecture.




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- Olga est née pauvre dans la partie est de l'empire allemand.
Jeune, elle perd ses deux parents emportés par le typhus.
Elle est élevée par sa grand-mère qui l'emmène en Poméranie. Celle-ci est très peu affectueuse.
Olga adore s'instruire et deviendra institutrice.
Elle fait la connaissance de Herbert Schröder. Ils s'aiment, veulent se marier mais les parents de Herbert ne veulent pas d'une jeune fille pauvre. Herbert n'accepte pas le choix de ses parents mais ne marie pas Olga pour autant.
Il s'engage dans l'armée et participe aux campagnes de colonisation en Afrique du Sud.
Contrairement à Olga, il ne lit pas et se contente de se laisser embrigader par les discours du chancelier Bismarck qui donne à l'Allemagne des idées de grandeur qui ne sont pas à la mesure du pays.
Olga a un enfant, dans la discrétion, Eik, qu'elle fait élever dans une ferme tout en s'en occupant.
On fait un bond dans le temps et celui-ci deviendra nazi.
- Deuxième partie, Olga est retraitée et fait de la couture pour une famille. Elle devient la confidente et l'amie du jeune garçon de la famille, le narrateur, pour qui elle aura une grande importance.
- Troisième partie, Les lettres qu'Olga envoyait au Spitzberg à l'intention d'Herbert reviennent et on découvre encore une autre version de la pensée et de la vie d'Olga.
Bernard Schlink a retrouvé le journal de cet explorateur méconnu et de là lui est venue l'idée du récit depuis la fin du 19ème siècle jusqu'à la mort d'Olga après 1956.
Une facette de l'Allemagne bien intéressante et un destin de femme courageuse.
Je pourrais dire que j'aurais préféré une histoire humaine un peu plus libérée, moins sous le joug d'une discipline.
J'ai admiré la construction du récit, le passage court mais essentiel sur la philosophie de Nietzsche, les pensées métaphysiques, la passion d'Olga pour les cimetières où tous les êtres humains redeviennent égaux.
Beaucoup de passages du livre ont nourri ma réflexion , c'est pour moi une lecture enrichissante et peu commune.
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Née à la fin du XIXè siècle dans une ville de Silésie, Olga n'est encore qu'une petite fille quand ses parents meurent du typhus. Elle est alors recueillie par sa grand-mère qui l'emmène dans son village de Poméranie. Cette enfant éveillée et curieuse, animée d'une intarissable soif d'apprendre n'est pas au goût de son aïeule et son refus obstiné de se faire appeler Helga -Olga étant jugé trop slave- marque le début d'une vie commune faite de mésentente et de conflits larvés. Mais Olga ne se laisse pas démoraliser par ce foyer sans amour et c'est à l'école qu'elle s'épanouit malgré les obstacles que dressent sur la route du savoir, l'instituteur et le pasteur. Olga est déterminée à étudier et à devenir institutrice. L'amour, elle le découvre dans les yeux puis dans les bras de son meilleur ami, Herbert. Elle n'est qu'une fille du village parmi les autres, une pauvresse orpheline, lui est l'héritier de la plus riche famille du village, des propriétaires terriens à la tête d'un empire sucrier. Ces deux-là s'aiment envers et contre tout. Olga qui rêve d'enseigner et Herbert qui ne pense qu'à parcourir le monde, à le conquérir au nom de la grande Allemagne. Cet amour jugé impossible par tous survivra aux temps, aux guerres et même à la mort. Toute sa vie, Olga sera la femme d'un seul homme…

C'est l'histoire d'une femme, d'un amour, d'un pays.
Olga, que l'on découvre se tenant à peine debout sur ses deux jambes et que l'on quitte nonagénaire morte héroïquement, est l'une de ses femmes de papier qui marque profondément un lecteur.
Olga tient à la fois du chêne et du roseau, elle ne plie pas, elle ne rompt pas. C'est une femme libre, une féministe avant l'heure, passionnée par son métier d'institutrice à une époque où les femmes ne sont pas vouées à faire des études et exercer une profession. C'est une femme amoureuse aussi. D'un homme qui n'est pas pour elle, d'un égoïste, d'un courant d'air. Mais Olga est fidèle et jusqu'au bout de sa vie, elle continuera à lui écrire, poste restante à Malmø, dans ce Grand Nord où il a disparu corps et biens. Lui contant son quotidien solitaire, son attachement indéfectible et les grandes secousses de l'histoire. Car Olga est née en Allemagne. Un petit pays qui rêve de grands espaces. de Bismarck à Hitler, ses dirigeants ont toujours vu trop grand, trop serrés dans les frontières d'une Allemagne qu'ils voulaient ‘'über alles''. Olga a connu les deux guerres et n'en a jamais démordu, c'est la folie expansionniste instillée par Bismarck qui a conduit son pays à sa perte. Libre penseuse, Olga a résisté aux appels patriotiques et aux sirènes du nazisme, ne ressentant qu'une immense peine pour tous ces jeunes soldats sacrifiés.
Olga est une femme simple dont la vie recèle pourtant bien des secrets. C'est avec Ferdinand, jeune homme d'abord, puis vieillissant lui aussi, que nous pénétrons dans l'intimité de cette femme hors du commun. Elle a été pour lui une amie, une confidente, une conseillère, une mère, une grand-mère, et il a été fidèle à ce lien toute sa vie, curieux de son histoire et de ses secrets.
Olga est un magnifique roman, une belle leçon de vie, le parcours émouvant d'une femme forte et inspirante. Un coup de coeur.
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Après le plaisir d'avoir lu le recueil de nouvelles « Couleurs de l'adieu », j'ai voulu découvrir un roman du même auteur et dans ma bibliothèque, je mets la main sur ce livre. Allez hop ! Et surprise, il y est inscrit « pique-nique babelio 2022 ». Merci à Christelle :-)

Fin 19ème siècle, en Allemagne. Olga. Olga, orpheline de père et mère, est recueillie par sa grand-mère qui ne cesse de la malmener. Très vite, la petite fille a le goût de la lecture, de l'écriture et n'a qu'un rêve : faire des études afin de devenir institutrice, alors qu'elle est prédestinée à n'être qu'une ouvrière. Dotée d'un caractère volontaire, bravant les interdits, repoussant les obstacles, Olga est une femme forte, ambitieuse, persévérante, mais jamais elle n'oublie où est sa place dans la société en cette fin du 19è siècle. Et ce, malgré l'amour d'enfance avec Herbert, fils d'un riche industriel. Cet amour réciproque grandit avec eux... Y a-t-il quelque espoir ? D'autant plus qu'Herbert ne rêve que de partir.

Un magnifique roman avec un personnage féminin qui se bat pour avoir le droit à la culture dans une société rigide, aux convenances sociales qui se veulent inaltérables mais aussi le portrait d'une femme amoureuse passionnément.
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Un très beau roman dont le personnage principal, Olga, est difficile à quitter, à oublier.
Début du siècle en Allemagne, Olga est confiée à une grand-mère peu affectueuse ; sa présence semble encombrante alors même que la fillette est douce, gentille et sans problème.
A l'école, elle rencontre Herbert et Viktoria sa soeur - les enfants des notables du coin. Une jolie amitié se noue entre eux et, à l'adolescence, des sentiments plus profonds s'installent entre Olga et Herbert.
Malgré un amour sincère, leurs aspirations divergent : Olga souhaite intégrer l'école normale et devenir enseignante, Herbert est attiré par des contrées lointaines qu'il souhaite conquérir pour honorer la grandeur de son pays.
La 4ème de couverture étant très succincte, je ne savais pas vraiment quel était le sujet du roman - je me suis juste fiée à la renommée de l'auteur dont j'avais, comme beaucoup, adoré le liseur.
L'histoire ne suit pas du tout un cours attendu et, tournant les pages, je me demandais où Schlinck souhaitait amener son lecteur. Toujours avec plaisir, et parfois avec surprise, j'ai suivi Olga, ses menues joies et ses grands espoirs, ses attentes et ses grandes déceptions. Quelle femme, quel beau personnage, intelligent et sensible, profond et bienveillant, aux intuitions fulgurantes.
Olga est un roman d'amour mais pas seulement : il évoque aussi la guerre et l'ambition des hommes ; l'ineptie d'un patriotisme romantique souvent destructeur.
La narration, en trois parties distinctes, éclaire le destin d'Olga de diverses façons et cette construction produit à la fois de l'inattendu et renforce l'empathie générée par la conduite d'Olga, la façon dont elle a mené sa vie : libre et bienveillante.
Beau style, belle et triste histoire : à lire.
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Fin du XIXème siècle, en Allemagne. de basse condition et orpheline, Olga devient la compagne de jeu de Herbert et Viktoria, enfants d'un riche industriel. Les années passant, Olga et Herbert développent des sentiments amoureux et resteront fidèles l'un à l'autre alors même que les conventions sociales ne leur permettent pas de se marier.
Herbert se révèle attiré par les voyages et la conquête des grands espaces. C'est ainsi que, quelques mois avant la première guerre mondiale, il entreprend une expédition en Arctique dont il ne revient pas.
A travers le portrait d'une femme forte et passionnée, de son amour indéfectible pour un homme porté par les rêves de grandeur de son pays, l'auteur nous délivre son approche des politiques coloniales et expansionnistes de l'Allemagne.
Olga est une femme terriblement attachante, à la vie bien remplie, dont le lecteur découvre les tenants et les aboutissants dans la dernière partie du roman grâce à une construction très habile qui se fait fi de la chronologie.
Un pan d'histoire, de belles tranches de vie : un excellent roman

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J'ai aimé d'emblée l'incipit qui met en scène une toute petite fille, et ensuite l'enfance difficile d'Olga à la fin du XIXème siècle dans une petite ville de l'actuelle Pologne, et qui m'a rappelé, je ne sais trop pourquoi, le petit Saint, roman de Georges Simenon. Impression confirmée après lecture : sans être une sainte, Olga fait toujours montre d'une droiture et d'une continuité sans faille dans ce qu'elle recherche. Ce qui pourrait agacer, mais comme l'auteur fait preuve de sobriété dans l'écriture, sensible mais sans pathos, cela passe bien. Il montre aussi comment ce caractère un peu monolithique est le résultat d'une éducation, d'un manque d'affection, et de circonstances sociales et historiques.

Le roman est construit en trois parties, la première va de l'enfance à la retraite d'Olga, la seconde raconte des épisodes de sa vie et de sa vieillesse par la voix d'un jeune homme dans la famille duquel elle faisait de la couture. La troisième partie est constituée d'un ensemble de lettres retrouvées, je vous laisserai apprendre de quelle manière. Au coeur du roman, l'histoire d'amour entre Olga et Herbert, un jeune homme de famille fortunée, qui devient officier et ne rêve que de conquêtes et de découvertes. Il finira par prendre en plein hiver la route du passage Nord-Est vers le Pôle Nord, voie qu'il espère être le premier à parcourir. L'auteur s'est inspiré d'un personnage ayant réellement existé, et lui a inventé une compagne en la personne d'Olga.
Je pensais que le thème du roman était le secret, ou le mensonge, d'autant plus que ce thème avait déjà inspiré Bernhard Schlink. Maintenant, je dirais plutôt qu'il s'agissait pour l'auteur de mettre en avant la fidélité à soi-même et à ses idées. Pour cela, Olga est, dès son enfance, particulièrement remarquable, et le restera jusqu'à sa mort.
Un beau roman, pour un beau personnage, incomparable, qui ne peut laisser indifférent, me semble-t-il.
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Olga est une toute jeune orpheline quand elle est recueillie par sa grand-mère qui ne ressent aucune affection pour elle. d'un milieu très modeste, elle souhaite en grandissant poursuivre ses études car elle veut devenir institutrice. Lui son amoureux du nom de Herbert, est d'une famille aisée, fils d'industriel. Dès que ses études sont terminées, lui n'a qu'un seul désir partir. c'est ainsi qu'il s'embarque en Afrique du Sud-Est qui est à cette époque sous protectorat allemand. Dès lors il va toujours avoir l'envie d'aller plus loin, d'avoir, comme elle peut lui reprocher plus tard, toujours envie de plus grand. Ils vont vivre l'amour entre ses expéditions. Jusqu'au jour où il lui annonce organiser une expéditions dans le grand nord.

Ce roman est construit d'une manière très particulière. En effet, nous découvrons dans une première partie les deux jeunes gens. Leurs ambitions et aspirations, leur amour. Tout va extrêmement vite dans l'écriture. Trop à mon sens. Ainsi nous arrivons au bout de quelques pages après l'enfance, à la vieillesse d'Olga ! Et puis dans la seconde partie, cette femme âgée, en retraite de l'enseignement, va travailler comme couturière chez des particuliers. Et elle va se lier d'amitié avec le tout jeune Ferdinand. Et enfin dans la troisième partie nous allons revenir, grâce à Ferdinand, sur les traces d'Olga, par l'intermédiaire de lettres découvertes.

Olga est un portrait de femme sensible dans une société dans laquelle il est très difficile de se faire une place comme pauvre, comme femme. Pourtant elle va se battre à sa façon, elle va vivre sa vie malgré toutes les barrières qui lui barrent la route, l'accès à un bonheur plus complet, abouti. Dans cette Allemagne qui a soif de grandeur, comme le cher Herbert, nous voyons l'arrivée du nazisme, le premier génocide où ces derniers ont fait leur premières armes en Afrique du Sud-Est, cela n'est pas sans me rappeler le magnifique livre d'Elise Fontenaille N-Diaye : Blue book aux éditions Calmann-Lévy

Un roman d'amour, de grand amour, histoire d'une femme qui vit l'amour simplement, fidèlement et sincèrement, dans un contexte historique qui est au balbutiement de l'horreur pour ce pays qui souhaite, lui, bien au contraire, toujours plus de grandeur.
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J'ai tellement apprécié d'autres romans de Bernhard Schlink, que j'ai tout raflé en librairie, et je viens de lire Olga.
La construction du roman et son écriture, sont toujours pour moi, d'une qualité, d'une richesse, qui rendent la lecture, une dégustation.
Bernhard Schlink nous emmène (encore) au travers de l'histoire de son Allemagne. Je veux ainsi lui rendre hommage, car dans chacun de ses romans, il invite à nous intéresser à l'histoire allemande, tout en finesse, tout en douceur, sans règlement de compte, sans mauvaise conscience, vraie ou fausse culpabilité. B.S. a depuis longtemps dépassé tout cela. Il raconte des belles histoires qui parfois naissent ou évoluent dans une histoire plus ou moins belle.
Olga... l'histoire d'une femme allemande mais aussi celle du petit garçon Ferdinand (le narrateur).
Olga, ce roman nous la fait vivre, avec tant de réalisme et d'émotions... Olga, c'est la problématique de la transmission, de la mémoire, de l'oubli... des thèmatiques que nous avons déjà lues dans d'autres romans de cet auteur. Mais, il ne s'agit pas d'une redite ou d'une répétition. Je pense au contraire qu'il s'agit d'une oeuvre qui se monte pierre par pierre.
Et avec Olga, B. Schlink raconte avec finesse, tendresse l'histoire de son Allemagne. Pour moi, c'est un régal.
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