La femme au miroir

Conquise par l'écriture poétique et philosophique d' Eric-Emmanuel Schmitt, j'attendais ce nouveau roman avec fébrilité. Tout en finesse et simplicité, les mots de cet auteur ont un impact foudroyant sur l'âme de ses lecteurs. Ils transcendent le quotidien, ils magnifient la banalité et font de nos vies sans intérêts de grands moments de béatitude.
La femme au miroir, quête initiatique et spirituelle, nous entraine dans la vie de trois femmes différentes mais oh combien similaires. Se sentant différentes de leurs contemporaines, elles recherchent frénétiquement le sens profond de leur existence et luttent contre les codes respectifs de leurs époques. Acculées par des obligations instituées par la société, elles rejettent le rôle de femmes qui leur est imposé. Pourquoi devraient-elles n'être simplement que des épouses, des mères ou des trophées pour la gente masculine. Est-ce que leur venue sur Terre se résume à cette superficialité ? Ne pourraient-elles pas être destinées à tout autre chose ? Anne se sent entière auprès de la nature. Elle communie avec elle et s'épanouit au contact des animaux. Hanna, jeune aristocrate excentrique vit le mariage parfait mais ne se sent pas femme auprès de Franz. Sa vie à Vienne est une prison dorée et l'étouffe chaque jour un peu plus. Au plus profond de sa détresse, elle entend parler d'un certain Sigmund Freud et de la psychanalyse. Quant à Anny, star d' Hollywood, vit depuis son enfance au travers de ses personnages. Elle abuse des drogues, de l'alcool et multiplie les amants de passage pour oublier secrètement la femme qui est en elle. Jusqu'au jour où un jeune infirmier entre dans sa vie.
Ces trois femmes vivent à des époques différentes mais leur destin est lié. Car dans le miroir, elles voient toutes la même chose : l'incompréhension. Faces à leur reflet, elles ne se voient pas réellement, ne distinguent qu'une enveloppe corporelle malléable et étrangère à leur âme. Qu'elles s'appellent Anne, Hanna ou Anny, elles poursuivent un but commun : leur ego.
Au fil des pages, leurs vies vont se croiser, se décroiser dans un univers intemporel et dans chaque histoire nous retrouvons toujours le reflet de cette femme soumisse aux exigences de la société.

Bref, ce nouveau chef d'oeuvre d'Eric-Emmanuel Schmitt est un vraiment bouleversant. il est empreint de douceur et de spiritualité où la femme est encore une fois au centre de la vie.
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Eric-Emmanuel Schmitt nous conte la vie de trois femmes qui sont enfermées dans un rôle qui ne leur convient pas. L'auteur, avec ces trois portraits de femme à divers époques nous questionne sur la condition féminine que la société dicte. de tout temps, que ce soit de la Renaissance, du XXème ou du XXIème siècle, elle l'enferme dans un rôle bien déterminée d'épouse et de mère comblée. Finalement, peu importe où et quand elles ont vécu, leur condition féminine les corsète. Seulement tout comme l'homme, la femme n'aspire t'elle pas à se réaliser à part entière et non à subir sa vie ?

Le thème, certes fort intéressant, ne m'a pas transporté. L'écriture d'Eric-Emmanuel Schmitt ne m'a pas séduite. Je l'ai trouvé trop travaillée avec un style lourd et un ton emphatique. Tout ceci m'a mise à distance de ces femmes. Je ne me suis plongée ni dans la vie d'Anne, ni dans celle d'Hanna et encore moins dans celle d'Anny. J'aurais aimé être elles et traverser leurs époques mais malheureusement je suis restée la femme que je suis. Dommage ! Ce que j'aime dans le fait de lire c'est de vivre autre chose que ma vie.

Eric-Emmanuel Schmitt, avec ce roman, propose une réflexion sur la condition féminine et c'est tout à son honneur. C'est même touchant. Alors merci à lui !

A l'occasion d'un challenge j'ai relu plutôt lu ce roman
J'aime beaucoup Eric Emmanuel Schmitt.
J'ai apprécié cette histoire.
En fait c'est l histoire de troois femmes a une époque différente qui finissent par se retrouver.
Tout le long de la narration on se demande ce qu il va les réunir.
La découpe en chapitres est facile elle permet de suivre chaque femme chronogiquement.

Je ne lis pas souvent de romans d'Eric-Emmanuel Schmitt et je le regrette car c'est chaque fois un enchantement; j'aime beaucoup son style un peu fantaisiste, un peu sérieux aussi.
Ce roman, je l'ai dévoré: l'histoire croisée de ces trois femmes, Anne à l'époque de la Renaissance; Hanna dans la Vienne impériale à l'époque de Freud; et Anny, qui vit à Hollywood à notre époque.
Toutes trois unies par leur volonté de sortir du carcan imposé par la société, désireuse de maîtriser leur destin.
Un très beau roman.

Trois femmes, trois époques et finalement la même difficulté à être soi même, car chacune de ces époques défini un cadre pour la vie de ces femmes qui le refuse. Mal être, difficulté à s'imposer, à résister à ne pas subir à ne pas devenir celle que le monde veut que l'on soit. Ces femmes ont un parcours singulier qui va les réunir...

Anne, Hanna et Anny pourraient être (est), au fond, la même femme à des époques différentes.
De la fin du Moyen-Age ou au tout début De La Renaissance, en passant par les premières décennies des années 1900 qui ont vu naître la psychanalyse avec Freud, jusqu'à notre début de XXI° siècle complètement déjanté, la même femme, suite, certainement, à des réincarnations successives aurait donc pu être ces trois femmes à la fois.
Car même pour les prénoms, l'auteur a opté pour ds déclinaisons d'un même prénom dont l'étymologie signifie Grâce en hébreu.
Ces trois femmes sont à la recherche de leur destin et ne veulent pas suivre un chemin tracé par d'autres pour elles.
Ce sont des combattantes mais elles ne guerroient pas, elles luttent pour suivre et aller jusqu'au bout du pourquoi de leur présence dans leurs époques respectives.
Comme à chaque fois, j'ai été envoutée par ce nouvel écrit d'Eric-Emmanuel Schmitt, auteur auquel je voue une admiration sans borne. J'aime la spiritualité qui se dégage de tous ses livres, sans exception.
J'aime comment il se promène, libre et détendu dans toute les époques.
Il m'impressionne aussi, il se dégage de cet écrivain quelque chose de très particulier, la sagesse irradie !

Trois femmes, trois époques, trois vies, mais un destin lié.
Anne vit au temps De La Renaissance à Bruges, Hanna elle, vit à Vienne dans les années 1900 et Anny vit actuellement à Hollywood.
Ce ne sont pas de simples femmes, elles ont du caractères, des convictions et des envies qu'elles assument.
Rapidement on s'attache à ces femmes qui vont sans le savoir compter l'une pour l'autre.

Eric-Emmanuel Schmitt a un don, c'est un véritable conteur, on a qu'une envie c'est de dévorer les chapitres et de savoir la fin.

Le chapitre un est consacré à Anne, le deux à Anne et le troisième à Anny, cette construction permet un véritable voyage dans le temps et une attente pour le lecteur.

L'idée principale du récit est intéressante et originale, mais l'histoire elle-même est beaucoup trop lente et elle renferme énormément de clichés et de stéréotypes. L'intrigue est digne d'intérêt (surtout la première moitié du livre), mais la fin ne m'a pas particulièrement plu et les personnages sont peu attachants.

Après avoir aimé La part de l'Autre, j'avais très envie de découvrir un nouveau livre de E.E.SCHMITT, mon choix s'est presque naturellement porté sur La femme au miroir.

La femme au miroir nous propose de suivre le destin de non pas une mais de trois femmes. Trois histoires, trois femmes, trois destins. Ce rythme ternaire pourrait presque résumer le livre, mais ce serait bien trop réducteur, car c'est beaucoup plus que cela, tellement plus.

Les époques sont très différentes, je ne m'en souviens pas avec exactiude ( ma lecture commence à dater un peu ), toujours est-il qu'il y a la Renaissance, le début du XX et notre époque actuelle. Comme vous vous en doutez, la place de la femme et les coutumes diffèrent d'un siècle à l'autre, pour autant on retrouve des similitudes assez frappantes à la lecture. Un rapprochement peut déjà être fait rien qu'avec les prénoms des trois femmes ( Anne, Hanna, Anny ), des prénoms qui se ressemblent pour des femmes qui ont parfois des façons de penser et de faire identiques. Les personnages se fondent et se confondent, l'auteur joue avec nous comme il joue avec le destin de ces dames. L'histoire et la vie de l'une sera le point de départ des autres sans pour autant que ces dernières le sachent.

A travers les multiples époques sont évoquées les perceptions que l'on peut avoir de l'homme, du mariage, des aventures mais aussi de l'amour. On peut se demander ce que souhaitent réellement ces femmes ? L'amour ou la liberté ? Être plus proche de la nature et gagner en indépendance ? Elles sont toutes commes mues par une force supérieure qui les transcende, une entité qui instaure des pensées nouvelles en elle. A chaque fois le doute apparaît, des situations troublantes se dessinent sans qu'on puisse les définir, sans qu'on réussisse à dire le pourquoi du comment nous en sommes arrivés là. Souvenir d'une vie qui ne semble pas être la notre, sentiment que telle ou telle chose doit être faite de cette manière et pas autrement, des mouvements orchestrés, dictés par on ne sait quoi.

Chaque histoire est intéressante, elle nous offre un point de vue sur situation à un moment donné, dans une époque donnée avec un ensemble de règles et de codes qui n'a de cesse de changer. En plus de faire un zoom sur des instants, l'histoire nous permet de suivre l'évolution des mentalités en même temps que celle des personnages, un beau parallèle qui offre des contrastes parfois saisissants. La plume de l'auteur nous permet une rapide immersion dans chacune des vies, découvrant ainsi le fabuleux destin de trois femmes. Un style fluide qui invite le lecteur à découvrir, à s'attacher aux personnages mais aussi à faire des rapprochements et comparaisons entre Anne, Hanna et Anny. D'une époque à l'autre, d'un corps à l'autre, tout n'est qu'une question de continuité dans le temps, comme une pensée qui traverse les siècles.

On peut voir une réflexion sur la femme et sur son évolution, sur la place qu'elle occupe et ce qu'elle convoite, mais on peut également y lire une certaine forme d'incompréhension face à ce que l'on ne connait pas. On cherche à mettre un nom sur ce que l'on ne connait pas, est-ce Dieu? Quelque chose d'autre ? L'Homme est dans une quête perpétuelle, celle de trouver un sens à son existence ainsi que les raisons de cette existence. Et si notre âme demeurait tandis que notre corps se réduisait à l'état de poussière ?
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J'ai beaucoup aimé cette lecture, pas autant que La Part de l'autre, mais tout de même ! J'ai aimé les personnages, les époques, les liens entre ces trois destins tragiques et à la fois bouleversants. Et plus que tout, j'ai encore une fois totalement accroché au style d'EES, qui arrive à sublimer les sentiments et les caractères de ses héroïnes avec trois styles bien distincts.

Concernant les personnages, nous suivons trois femmes à trois époques différentes, qui subissent chacune leur destin en étant chacune liée. le personnage auquel j'ai le moins accroché est celui d'Anne, qui vit à Bruges au moment De La Renaissance. J'ai trouvé son périple trop mystique, il m'a moins intéressé que celui des deux autres personnages. Tout est lié à la religion, et les passages traitant de sa méditation avec la Nature m'ont parfois un peu saoulé (surtout en lisant dans le train à 7h30 du matin…).

Le personnage d'Anny m'a parfois un peu agacé, mais il est tellement ancré dans l'époque actuelle qu'il est plus facile de s'y identifier. Mais mon personnage préféré, et ce dès les premières pages du roman, fut sans aucun doute le personnage d'Hanna, étouffée par un mariage bourgeois et par les conventions s'y rapportant au début du XXème siècle. Son mal être,ses difficultés, et son rapport à la psychanalyse m'ont embarqué dans son époque et son histoire.

L'histoire d'Hanna est totalement sublimée par le style épistolaire utilisé par EES dans son roman. Pour parler d'Anna, il utilise davantage la narration proche du conte, avec des phrases courtes, simples, mais qui mettent bien en valeur l'histoire de son héroïne. Enfin, pour Anny, il utilise un style beaucoup plus rapide, synthétique, à l'image de notre époque.

Le seul petit souci que j'ai rencontré, c'est que l'histoire m'a paru un peu longue à démarrer. On ne prend réellement la mesure de l'histoire qu'à la bonne seconde moitié du roman. Cela ne signifie évidemment pas que la première partie est ennuyeuse, mais les premiers chapitres sont un peu laborieux à poser le contexte.

Jusqu'aux dernières pages, l'histoire m'a embarqué, et j'ai adoré dont les destins s'imbriquent les uns dans les autres. Encore une fois, Eric-Emmanuel Schmitt m'a impressionné, et je ne regrette absolument pas la lecture de ce livre enchanteur, qui nous laisse à réfléchir sur notre destin, nos a priori, notre rapport au monde et à la nature.

17/20
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