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sur 2372 notes
un des meilleurs livres de E.E.Schmitt; reprenant une fois encore la technique de l'écriture des histoires parallèles qui se confrontent et parfois se confortent
ici Jésus et Pilate
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Auparavant, j'avais lu quelques extraits et citations de ce livre : ils m'avaient à la fois beaucoup amusé, mais aussi attiré par la richesse de la qualité de l'écriture.

Alors qu'en est-il de ce cinquième évangile ? comme le mentionne l'auteur à la fin de son livre. Je ne parlerai de cet ouvrage qu'en matière de roman bien sûr, je ne suis pas théologien et je ne pense pas que ce soit la volonté première de l'auteur de concurrencer la Bible.

Le récit est divisé en deux parties. La première sonde l'esprit de Jésus (enfin le nom donné dans le roman est différent) et la seconde suit l'esprit de Ponce Pilate.
La première partie mélange les styles. On s'y amuse, elle est aussi bouleversante, pleine de bon sens, de bonne volonté et d'amour.
La seconde est plutôt un déluge de souffrance avant de laisse place à une enquête, à une recherche de vérité (extérieure, intérieure et spirituelle), de l'Homme, de la foi, et encore d'amour.
La construction même des deux parties est différente et par cela intéressante. La première est narrée et forme un récit métaphysique. C'est une libération du coeur et de l'esprit où se mêlent la théologie et la philosophie. Tandis que la seconde est une correspondance de Ponce Pilate vers son frère. On y ressent toute sa philosophie et ses connaissances, puis ses doutes.

Tout comme ce prophète, ce messie qui ne veut pas l'être, et même Ponce Pilate de manière plus timide, nous partons à la quête de l'Amour : celui qui emplît l'âme et permet de se sentir bien.
L'auteur fait un tour de force en nous faisant passer de nombreux sentiments dans un récit bien mesuré, ni trop court, ni trop long. C'est un récit que j'ai apprécié, mais pas au point de me faire changer ma foi… ^^
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Bon déjà il faut le dire, la religion j'ai laissé tomber il y a bien longtemps. Mais j'ai toujours été attirée par l'histoire de Jésus et tout le mystère qui l'entoure. A t-il réellement existé ? A t-il vraiment fait toutes ces choses ? Pour moi il est possible qu'une telle personne aie pu exister il y a des siècles, et je pense sincèrement que c'était un grand homme qui a dû accomplir de grandes choses. Mais ça s'arrête là, je ne crois pas à tout ces miracles et ne parlons pas de la transformation de l'eau en vin.
L'Évangile selon Pilate est un livre qui m'a intriguée, je connais globalement l'histoire de Jésus telle qu'elle est décrite dans le Nouveau Testament, mais je ne m'étais pas arrêtée à Ponce Pilate. Pour moi il n'était que secondaire. J'ai beaucoup aimé voir le monde de l'époque à travers ses yeux.

Dans ce roman nous avons trois parties.
Première partie : le monde selon Jésus. On suit un Jésus un peu abasourdi de constater que des gens l'écoutent, suivent ses conseils, trouvent même du réconfort dans ses paroles. C'est un Jésus très humain que j'ai découvert et j'avoue avoir vraiment apprécié. Ce qui m'a étonnée c'est de voir Judas être le disciple le plus aimé de notre protagoniste. Moi qui croyait que c'était Jean... Je me suis renseignée et effectivement plusieurs écritures tendent à dire que Judas aurait bien été le préféré de Jésus. Étonnant.

Seconde partie : l'histoire de Pilate. Enfin plutôt l'enquête de Pilate sur la disparition du corps du Christ. J'ai beaucoup aimé également cette partie épistolaire ;on suit les « aventures » de Pilate au travers de lettre qu'il envoie à son frère, construite comme une enquête policière (ou presque !). Pilate est une personnage que j'ai aimé, on sent bien qu'il est déboussolé par tout ce qui est en train d'arriver autour du « magicien », comme il nomme Jésus. Il est un peu spectateur de tout ce qui se passe, tout en essayant de garder les commandes. Autre personnage qui m'a marqué, c'est Claudia, la femme de Pilate. J'ai découvert une femme forte qui essaie de guider et d'épauler son mari dans ses recherches.

Dernière partie : la point de vue de l'auteur sur son livre. Bon je vais vous avouer que j'ai seulement survolé cette dernière partie et je n'en suis pas fière. Mais ce qui m'intéressait réellement c'était l'histoire, et non la façon d'écrire ce livre.

Globalement ce roman est plutôt bon, même très bon je devrais dire. Je ne me suis ennuyée à aucun moment. Peut être parce que je suis déjà séduite par le sujet du livre. J'ai passé un excellent moment plongée dans cette reconstitution de la vie de Yéchoua (comme le nomme l'auteur).
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J'aime bien Éric-Emmanuel Schmitt, l'homme… finalement, l'écrivain je connais peu… mais j'ai plein d'envie de lecture de ses livres… L'évangile selon Pilate en faisait partie. Une forte curiosité, même si je ne suis pas fondamentalement hyper croyante, bien que d'une famille croyante et pratiquante… j'ai beaucoup de doutes et de questions… donc forcément, ce roman m'intéressait…
Je ne suis pas déçue de cette lecture…
Avec les noms araméens, on commence l'histoire au Jardin des Oliviers, le soir de l'arrestation de Yechoua (Jésus). Il attend… et on replonge avec lui dans son enfance, son cheminement, ses questionnements… et franchement, tout en étant proche, on est tout de même assez loin de l'histoire « traditionnelle » de Jésus. C'est un garçon puis un jeune homme très curieux, différent, qui se pose énormément de questions, qui ne suit pas le chemin qu'on veut lui tracer. Mais il n'est absolument pas question pour lui d'être le fils de Dieu… on le désigne ainsi, comme le fameux messie, attendu de tous…et petit à petit, le chemin se fait… mais pour lui c'est plutôt une recherche intérieure, et finalement une sorte de défi…
On suit son cheminement, son attente… et personnellement bien heureuse, Éric-Emmanuel Schmitt ne nous inflige pas le récit de la crucifixion…
Ensuite, dans la 2e partie, on change d'angle… on se retrouve avec le « fameux » Pilate qui écrit chaque soir à son cher frère Titus, resté à Rome… il lui raconte les évènements, ses doutes, ses difficultés, son amour pour son épouse bien aimée, Claudia, son enquête après la disparition du corps de Yechoua etc.
J'avoue que c'est la partie qui m'a le plus plu… j'ai aimé la personnalité de cet homme, pragmatique, cherchant la vérité, sa vérité, ses doutes, son enquête acharnée pour trouver des explications rationnelles à cette « résurrection », son amour immodéré pour sa femme, qui a rencontré Yechoua, a été entendue de lui, « guérie » par lui et qui s'est convertie au christianisme… etc.
Bref j'ai bien aimé… beaucoup de questions bien sûr et à chacun ses réponses, sa vérité… En plus, Éric-Emmanuel Schmitt est comme moi, très dubitatif concernant Myriam (Marie), la mère de Yechoua, son rôle, les histoires qu'on a raconté très tard sur elle (immaculée conception…). Et puis j'apprécie aussi le nouvel angle avec lequel il nous parle de Yehoûdâh (Judas)…
Dans ma version poche, le roman est suivi du petit ajout « Journal d'un roman volé ». En effet, le manuscrit du roman, l'évangile selon Pilate, en relecture, a été dérobé à Eric-Emmanuel Schmitt… après déjà de nombreuses années d'écriture… il doit tout réécrire… c'est pour lui l'occasion de nous dire, de partager avec nous lecteur, ses impressions, ses propres doutes, ses croyances, ou non croyances d'ailleurs… Comment il a écrit le roman, ses choix, son propre cheminement… intéressant… personnel !

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Un livre sensible et profondément intelligent. le style est très agréable, l'écriture est fluide. J'ai aimé la manière dont Éric-Emmanuel Schmitt nous raconte la quête de Jésus. le Christ plein de doutes au départ qui gagne en certitude. Pour Pilate, c'est l'inverse. le récit est plausible, on y croit. Éric-Emmanuel Schmitt est très habile dans sa manière d'imbriquer les évènements du Nouveau Testament et la fiction.
Lien : http://gustavelechat.wordpre..
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"Yechoua"-traduire par Jésus- n'était "pas fait pour le cours ordinaire de la vie", avoue-t-il en prologue de L'Evangile selon Pilate. Empreint d'une foi toute naïve, à la fois soumis et entêté,son destin de "fils de Dieu", d'"élu" et de "Messie"l'a laissé pantois (c'est ainsi que j'ai compris la version quelque peu humoristique d'Eric-Emmanuel Schmidt!!). Pilate, lui, préfet romain de Judée, qui s'est lavé les mains, histoire de se déculpabiliser lors de l'arrestation de ce "magicien de Nazareth" faiseur de miracles, tel un Colombo chercheur d'indices, s'interroge, émet des théories scientifiques, doute, cherche des preuves et des témoignages,perplexe sur "ce fonctionnaire de Dieu" crucifié injustement, mort de mort et ressuscité, dans une correspondance avec son frère "son cher Titus".
Y-aurait-il eu supercherie? Un sosie peut-être? Un complice?Les miracles sont-ils surnaturels? "Sait-on tout du monde?" "Qu'est-ce que la vérité?" Y a-t-il un "mystère Yéchoua" ou "une affaire Yechoua"?
Ebranlé par la foi naissante de son épouse Claudia, qu'il aime tendrement, Pilate en vient à comparer Yéchoua à "un philosophe de première valeur disciple de Diogène" qui "désarçonne les hommes dans leurs certitudes."
Pourtant "l'amour n'appartient pas à la juridiction philosophique"? Et voilà Pilate devenu obsessionnel!
L'Evangile selon Pilate d'Eric Emmanuel Schmidt (normalien, agrégé de philosophie,auteur de pièces de théatre, récompensé par plusieurs Molière et le grand Prix de l'Académie française; scénariste;romancier) a été couronné du grand Prix des lectrices de Elle. Mi essai-philosophique, mi roman policier, il aborde de façon originale la foi en un Christ fils de Dieu, homme simple et bon et pourtant immortel donc divin, et les doutes s'y rattachant (relatés par Pilate érudit).
Le Christ serait-il un paradoxe à lui tout seul?
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Il y a des livres qu'on lit avant de passer à un autre et il y a ceux que l'on veut garder dans sa bibliothèque, les faire lire à ses enfants, ses parents, ses amis. Des livres puissants qui vous donnent à réfléchir longtemps après les avoir refermés. L'Évangile selon Pilate d'Éric-Émmanuel Schmitt fait partie de cette dernière catégorie.
La première partie débute dans le Jardin des oliviers. J'ai été déstabilisée par le narrateur, son nom n'est pas prononcé dans les premières lignes mais on comprend immédiatement de qui il s'agit. Déstabilisée, car n'est-il pas sacrilège de se mettre à sa place et de le faire parler comme s'il s'agissait de ses propres paroles ? J'avais eu la même réaction en lisant Soif d'Amélie Nothomb. Mais rapidement, le récit de Yéchoua devient crédible. Yéchoua et non Jésus, le nom araméen et non celui utilisé dans la traduction de la Bible. Un même prénom, sous une autre forme. Et c'est pour cela qu'après les premiers instants de doute, le choix du narrateur ne m'a pas dérangé. Je n'avais aucune image préconçue à associer à ce prénom. La première partie donc est l'histoire de Yéchoua, enfant puis adulte, un homme qui se pose des questions, qui doute, qui ne sait pas s'il doit accepter ce qu'il lui arrive, tel que les autres le perçoivent. On le suit ainsi jusqu'à la croix et à ses dernières paroles « Mon Père, pourquoi m'as-tu abandonné ».
Dans la deuxième partie, le narrateur change, Pilate écrit à son frère Titus et lui narre ce qu'il se passe à Jérusalem. Rapidement, il en vient à la disparition du corps de Yéchoua. de ce qui est au départ un simple problème, devient une énigme puis un mystère. Pilate enquête, veut comprendre, raisonne pour trouver une réponse satisfaisante. Il cherche, et plus il explore diverses pistes plus les choses se compliquent. D'emblée et après quelques pages j'ai préféré cette partie à la première. L'enquête de Pilate qui cherche une explication sensée est m'a tenue en haleine à la manière d'un roman policier.
Le roman est suivi du Journal d'un roman volé, après avoir lu les dernières lignes,je n'ai eu qu'une envie : relire la première partie et l'apprécier à sa juste valeur.
C'est un roman que je recommande à ceux qui croient, à ceux qui ne croient pas, à ceux qui se posent des questions.

Lien : https://lesballand.wordpress..
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Je suis athée. Je ne crois pas en Dieu. Eric-Emmanuel Schmitt, lui, a reçu la foi dans le Sahara, dit-il.
"Douter et croire sont la même chose, Pilate. Seule l'indifférence est athée".
Tout est dit. Pilate malgré son enquête à la Sherlock Holmes ou Colombo, n'a pas de réponses, il doit croire, et il doute, seule la foi peut le délivrer de ses incertitudes.
Aurait-il la foi ?
Si je n'ai pas reçu la foi en lisant ce magnifique roman du sieur Schmitt, je me suis régalé par son écriture (je suis fan), par son audace d'écrire en tant que Jésus, par le sens philosophique du récit.
"- Je ne serai donc jamais chrétien, Claudia. Car je n'ai rien vu, j'ai tout raté, je suis arrivé trop tard. Si je voulais croire, je devrais d'abord croire le témoignage des autres .
- Alors peut-être est-ce toi le premier chrétien ? "
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Schmitt est un auteur remarquable par sa capacité à écrire magnifiquement sur les religions. le cycle de l'invisible est de ce point de vue une référence. Pourtant je n'ai pas retrouvé ces qualités dans l'évangile selon Pilate. Et je ne saurais expliquer pourquoi...
Ce récit offre plusieurs points de vue sur la foi. La première partie est « culottée », Schmitt réécrivant les Évangiles. le résultat m'a laissé de marbre. La seconde partie est une vision d'auteur (pourquoi pas ?) et est plus intéressante.
Schmitt s'est fait un nom autour de ce livre, mais la simplicité et la finesse de Monsieur Ibrahim ou de Oscar sont d'un autre calibre.
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La plus grande partie de ce livre est "l'évangile de Pilate" proprement dit. Représentant de Rome en Judée, c'est à contrecoeur qu'il a condamné à mort Jésus. Quand il apprend la disparition mystérieuse du corps du Nazaréen, il le fait rechercher partout et mène son enquête avec zèle. Réaliste, sans illusions vis-à-vis des hommes, hostile à l'esprit des Juifs, il fait d'abord son "boulot" sans états d'âme. Mais ce n'est pas un mauvais bougre et il prête de plus en plus attention à son épouse Claudia. Celle-ci est en train de devenir une adepte de Jésus qui, selon une rumeur, serait apparu à de nombreuses personnes. Abandonnant ses fonctions, le procurateur finit par aller à la rencontre du Ressuscité, en Galilée, où il retrouvera Claudia (qui avait quitté Jérusalem avant lui).

Dans ce synopsis, E.-E. Schmitt invente un personnage hautement improbable, évidemment non conforme au Ponce-Pilate historique. Pour l'auteur, c'est l'occasion de raconter la Passion et la Résurrection sous un angle tout à fait inhabituel. Le lecteur accepte ou n'accepte pas cette convention, qui permet une présentation originale de l'énigme Jésus. Pour ma part, quoique conscient des énormes libertés qu'a prises l'écrivain avec la vraisemblance historique, j'ai accepté de "marcher" dans son jeu. Le récit, sous forme de lettres, est agréable à lire. E.-E. Schmitt démontre une fois de plus qu'il est doué et habile, indiscutablement.

Dans le livre, cet "évangile" est précédé par un prologue assez bref, mais qui m'a marqué beaucoup plus que le "témoignage" de Pilate. Dans cette partie le narrateur n'est autre que... Jésus, qui vient d'être arrêté et va être condamné. Il se remémore sa courte vie, son parcours spirituel, sa rencontre avec son Père. A travers ce retour sur lui-même du (futur) Christ, E.-E. Schmitt revisite à sa façon les Evangiles canoniques. Il nous fait pénétrer dans le corps et l'esprit de l'homme Jésus, avec une profondeur et une sincérité étonnantes. Pour un lecteur connaisseur du Nouveau Testament, ces pages introductives, à elles seules, "valent le voyage".
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