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3,96

sur 2372 notes
E.E.Schmitt nous transmet ici une vision du Christ, à hauteur d'homme, pour mieux nous emporter dans un univers qui dépasse notre contingence humaine.
La première partie du livre nous fait vivre un Jésus très surprenant, qui n'a pas conscience d'être le fils de Dieu, qui est fait de chair, qui a peur, qui a mal. Qui fait des miracles sans le vouloir et qui, parfois, préférerait ne pas en faire, car il considère que ces miracles font de lui un "magicien" et éloignent les hommes de ce qui est important dans son message, à savoir l'amour inconditionnel.
La seconde partie, tout aussi surprenante, est incarnée par un Pilate très loin du sommaire "Je m'en lave les mains". Pilate est tout d'abord porté par l'amour réciproque qui vit entre Claudia, sa femme, et lui-même. Nous avons sous nos yeux un Pilate de plus en plus désemparé au fil des évènements. Un Pilate fragile, qui semble davantage écrasé que gratifié par sa charge d'administrateur de Palestine, et qui éprouve le besoin de se confier par écrit à son frère resté à Rome. Il tente de sauver la vie de Jésus au début du récit. La fin suggère qu'il sera un des premier transmetteurs du message évangélique.
On retrouve bien sûr la qualité d'écriture ainsi que la grande aptitude de conteur de E.E.Schmitt. A la fin de ma lecture, j'ai eu le sentiment que ce texte avait été écrit par quelqu'un qui a une une vision personnelle assez audacieuse des textes évangéliques, ainsi qu'un foi profonde.
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" L' Evangile selon Pilate " m'a littéralement subjuguée. L'histoire des religions me passionne et le concept de ce livre m'avait attirée. Vivre les derniers jours de Jésus à travers les yeux de celui qui a été contraint de le crucifier. C'est tout à fait innovant et bien documenté.

Il est intéressant de rentrer dans les pensées tourmentées de Ponce Pilate et de sentir à quel point cet homme qu'il ne connaissait pas, Jésus, l'avait touché. Lui qui a tout fait pour le sauver de manière légale et dans la limite de ses pouvoirs offrant au peuple un choix qui, selon lui, était évident : relâcher Barabas, un ignoble criminel et meurtrier, ou Jésus de Nazareth, l'auteur d'aucun crime.

L'Histoire nous dit quel a été le choix...
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Ecrire un avis sur un livre (je préféère parler d'avis plutôt que de critique), n'est jamais facile mais pour des livres comme celui-ci, c'est pire.
Il y a toujours une bonne part de subjectif dans l'appréciation d'un livre et quand celui-ci touche plus ou moins à la religion c'est encore plus le cas.
Donc, le livre ... Deux parties pour deux personnages que la vie va placer l'un en face de l'autre, pour le pire ou le meilleur ?
Première partie, un Jesus plus humain que jamais, qui doute mais accepte son destin.
Deuxième partie, un pilate sous un autre jour. Il a voulu le sauver mais il n'a pas réussi et s'en lave les mains mais pas l'esprit. Puis face à l'inexplicable, il va chercher une réponse logique, concrète.
J'ai beaucoup aimé ce livre, le style, l'écriture...
J'au beaucoup aimé l'histoire qui nous livre une autre vision de l'Histoire que l'on connait par d'autres récits. Elle m'a interpelée et m'a donné envie de relire les évangiles (les autres).
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C'était ma première lecture de EES.
Et malgré mon athéisme profond, je ne suis pas déçue et j'y reviendrai... rapidement d'ailleurs.
Je dois avouer que j'ai eu beaucoup de mal avec la première partie, l'auto-biographie de Yechoua m'a un peu pesé, et j'ai crains de ne pas réussir à finir le livre. Je suis beaucoup trop cartésienne pour accepter des explications aussi irrationnelles. Je peux comprendre qu'on ait pas d'explication, mais je ne peux pas comprendre qu'à défaut d'explication ont place un dieu derrière un mystère. Dans ce cas je préfère croire aux Elfes et aux Korrigans. Bref cette première partie m'a énervée.
Par contre, l'enquête de Pilate m'a beaucoup amusé. j'ai beaucoup aimé ce passage en revue de toutes les explications possibles sur la résurrection. Et à bien y réfléchir, je pense que si Pilate avait disposé des moyens d'investigations de la police scientifique du 21ème siècle, alors le christianisme n'aurait jamais existé. Mais il a du faire avec les moyens du bord, jouer à Hercule Poirot... et je trouve qu'il se débrouille assez bien dans ce rôle. Mais il faut être lucide, c'est un Romain : il représente donc l'occupant, et j'ai plutôt le sentiment qu'il se fait balader par représentants du peuple occupé. Même si certains semblent vouloir "collaborer" rien ne dit qu'ils n'aient pas agit ainsi pour justement endormir ses soupçons.
Bref, ce récit de tous les possibles m'a fait découvrir d'autres possibilités que ma culture assez limitée sur le sujet ne m'avait pas permis d'appréhender. Toutefois cela ne change pas mes convictions profondes.
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Depuis le temps que je voulais le lire... je n'ai pas été déçue !
Ce petit bijou se déroule en deux phases : ma préférée est en fait la 1ère ! Donc, non pas Les évangiles selon Pilate, mais le prologue : Confession d'un condamné à mort le soir de son arrestation.
On y découvre un Yéchoua qui ne crois pas vraiment en lui-même, et pense presque que les miracles qu'il exécute sont le fruit d'un complot de ses propres disciples pour le rendre unique... J'ai adoré !
La deuxième partie n'est pas mal non plus : on y découvre tout le cheminement de pensée de Pilate à travers des lettres écrites pour son frère Titus. Au fil des jours, son enquête avance, mais pas forcément là où il l'aurait espéré puisque, bien sûr, il ne retrouve pas le corps dudit ressuscité ! (c'est un peu ça le but de la résurrection en même temps...)
Le ton est un poil sarcastique, tout en restant sérieux et très moderne. Mais sans jamais dénaturer le lieu et l'époque du déroulement du récit.
E.-E. Schmitt est décidément un auteur que j'apprécie ! Et qui ne me déçoit pas !... pour le moment !
A noter un petit sentiment de longueur sur les 30 dernières pages... D'où mon 4/5 "seulement" ! ^^
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L'exercice doit être fascinant pour un romancier d'écrire d'après le plus grand best-seller du monde : la bible.
J'avais été impressionné par le roman de Je suis Jésus de Giosuè Calaciura.
Jésus y est un homme taciturne, torturé par la culpabilité et ignorant de son destin extraordinaire.
Éric-Emmanuel Schmitt fait l'hypothèse que Yéchoua (Jésus) parie sur sa vie : il est le Messie, le fils de Dieu.
Deux approches parmi tant d'autres qui rassurent : l'histoire biblique n'est pas figée. Elle est nourrit de la fragilité et de la mémoire des hommes.
Si les quatre évangiles canoniques montrent bien des différences d'interprétation, pourquoi d'autres écrits considérés comme apocryphes n'auraient pas de validité ?
Est-ce la vérité historique qui est à retenir, ou la présence du Christ dans le coeur des hommes ?
L'évangile selon Pilate apporte un regard supplémentaire, riche de sa différence.
Pilate n'est pas juif. Pilate est l'autorité romaine. Par sa position, il questionne avec justesse le rapport à la religion, entre foi et dogme.
Sous forme d'un récit, un roman lumineux et vivant.
Il captive et interroge.
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Je suis allée à reculons vers cette lecture. N'étant pas moi-même croyante et ne connaissant des Evangiles que les grandes lignes, je craignais le discours exalté, le récit de propagande missionnaire. J'ai décidé de faire confiance à l'auteur qui ne m'a jamais déçue jusqu'à présent. Sa prose m'a emportée.
Je suis tombée sur de la justesse et de l'humilité. Eric-Emmanuel Schmitt ne cherche en rien à imposer SA vérité.
Dans son prologue, il a su représenter Jésus dans toute son humanité, le mettre à sa place d'homme, au destin sans pareil certes, mais d'homme, avant de devenir Divinité : l'homme qui doute, l'homme qui craint, l'homme qui croit sans être certain, l'homme qui a peur. Judas offre un point de vue que je trouve plus vraisemblable que celui couramment admis.
Dans sa deuxième partie, le traitement de Pilate, dans son scepticisme arrogant comme dans sa faiblesse de mari amoureux, est remarquable. le choix de présenter son cheminement comme une enquête est loin d'être banal.
Le lien entre les deux ? L'amour. Claudia. Femme aimante de Pilate et disciple de Celui qui prône l'amour de son prochain.
L'usage des noms propres en araméen fait prendre au lecteur de la distance par rapport aux clichés qui collent à la peau de ces personnages et permet à l'auteur de réaffirmer son texte comme roman. Yéchoua est-il le Messie ou simple personnage de fiction? le ton injonctif de la biographie n'est pas ici de mise, l'auteur laisse le choix, il n'assène pas, il donne à réfléchir.
Eric-Emmanuel Schmitt reste pour moi une valeur sure. Comme dans La part de l'autre, il n'hésite pas à s'attaquer à des figures notables et à les envisager sous un angle totalement nouveau. Il confère une part de légèreté à des sujets pesants et sérieux.
En bonus, dans son Journal d'un roman volé tout aussi passionnant que le récit en lui-même, l'auteur prend le temps d'expliquer sa démarche, son parcours intellectuel, sa vision des choses.
Un livre intelligent, empli d'humanité, rédigé d'une plume admirable et fluide.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Bon, comment en parler... Je suis une athée convaincue et je n'ai que peu de culture religieuse. J'ai découvert la vie de Jesus en lisant ce livre, c'est dire...Et j'ai lu ce livre avec beaucoup d'intérêt... A fond dans l'histoire, trouvant ce Yechoua touchant, plein d'humanité, sensible. J'ai aimé son lien avec Yehoûdâh et la manière de monter que Yehoûdâh n'a pas trahi Yechoua, ce qui coupe l'herbe sous le pied au litige ancestral entre juif et catholique.
J'ai douté avec lui... J'ai aimé ses doutes.
Et puis, la voix de Pilate, son enquête... Là, j'étais à fond aussi... Ben oui, il y a forcément une explication rationnelle! Comment ça, Pilate doute, comment ça, il n'y a pas d'explication... Alors moi, j'ai continué de me poser des questions...
- Si Yéchoua est si bon, si humain, s'il doutait, pourquoi ne s'est-il pas montré au grand jour, pourquoi n'accepte-t-il pas que les hommes puissent douter, pourquoi quitter la terre en laissant ce chaos... Et là, je suis rattrapée par mon athéisme...
Mais la lecture était très plaisante!
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EE Schmitt réalise avec ce roman un pari assez audacieux : s'attaque aux mythes fondateurs des religions chrétiennes en offrant une lecture complètement revisitée des faits archis connus ayant constitué l'histoire de Jésus et celle de Ponce Pilate.
Le roman est articulé en deux grandes parties : la première c'est le point de vue de Jésus lui même, la seconde celui de Ponce Pilate.
Il faut reconnaître que ces points de vue sont originaux car inexistants dans la réalité, "cette histoire là" ne nous étant essentiellement connue que sous la narration de tiers témoins de ces évènements. Cet artifice permet à l'auteur d'incorporer beaucoup de réflexions psychologiques supposées chez les deux protagonistes de l'histoire, qui s'expriment tous deux à la première personne.
A mon sens, qu'importe le degré de réalité de ces réflexions supposées, qu'importe aussi le caractère "commercial" que d'aucuns ont prêtés à ce roman.
Nous voici en face d'un livre très bien écrit, très agréable à lire, et qui provoque nécessairement chez le lecteur de saines interrogations sur le sens des choses, sur les croyances, sur les réalités supposées ou bien concrètes.
En résumé, une lecture vraiment utile.
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Lecture entamée avec une certaine appréhension, je dois le dire. Crainte diffuse d'une "sur-modernisation", crainte de rester sur un "repackaging commercial" des Évangiles.J'avais tort.Eric-Emmanuel Schmitt fait oeuvre de création, même si elle repose sur des textes (et quelques faits). On le perçoit dans le texte, et il l'écrit: "je me suis fait plaisir".Que ce soit dans la narration (l'invention) de l'enfance de Jésus, le renversement de la trahison de Judas, dans sa présentation d'un Ponce Pilate partagé entre ses fonctions (maintenir l'ordre) et ses convictions, largement lié à son amour pour sa femme, Claudia. Mais au delà de l'amusement, la postface, ou, autre exemple, le dialogue de Pilate avec son ami philosophe cynique ("au lieu de soumettre , comme notre maître Diogène, à la nature, il tente absurdement de nous transformer en esprit"; " c'est la première fois que j'entends un philosophe parler d'amour. Quelle grossière erreur! On ne peut rien fonder sur l'amour".), créent un dialogue, une "dispute" que j'ai appréciées.
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