Je remercie chaleureusement les éditions Grasset pour cet envoi, ainsi que pour m'avoir permis de passer un bon moment avec cette lecture.
Pour commencer, je trouve la couverture de cet ouvrage tout à fait adéquate avec l'histoire. En effet l'image du ciel, et de la mer, nous donne une sensation de liberté, d'immensité avec un teint gris, cela reflète totalement le portrait de la mère de
Peter Schneider.
Nous n'avons pas beaucoup d'information sur cette femme, mis à part que c'est une femme moderne, en avance sur son temps. Son mari Heinrich est musicien et il est souvent absent, elle se retrouve seule à élever ses 4 enfants en Allemagne pendant une période maudite : la seconde guerre mondiale. Cette femme va devoir se débrouiller pour nourrir ses enfants avec les tickets de rationnement, gagner des sous grâce à des services rendus, vivre au milieu des hurlements des sirènes, de bruits d'avions, des bombardements... Certains passages comme celui-ci sont poignants :
"Mais tous ces drames ne décrivent pas la plus grande détresse de ma mère. Presque sourde, souffrant d'une insensibilité provisoire, elle passe avec ses enfants devant les ruines et les cratères de bombes, devant les camions pleins de cadavres brûlés et en décomposition, devant les morts et les blessés graves. L'aiguillon qu'elle porte dans le coeur, qui ronge sa volonté de vivre et la tue presque, n'a rien à voir avec la guerre"
Dans ces échanges épistolaires, il y'a bien plusieurs prénoms d'hommes qui passent, mais un seul revient le plus souvent : Andréas. Un amant décrit comme tendre et pleins d'égards et en même temps un homme poussé par ses pulsions et qui ne s'excuse pas de son égoïsme. C'est lui qui décide, il la soumet à sa volonté, à du mal à communiquer, mais elle l'aime comme il est.
Peter Schneider va aussi apprendre des choses sur son père, comme le fait qu'il ait participé à un groupe musical dans les jeunesses Hitlériennes, ou le fait qu'il ait passé 2 jours dans le quartier général d'Hitler, il va apprendre également qu'il connaissait aussi la relation que sa femme entretenait avec son meilleur ami Andréas...
Malgré des chapitres que j'ai trouvé un peu longs au départ, j'ai beaucoup apprécié découvrir cet auteur que je ne connaissais pas, son écriture est belle et entraînante, elle nous pousse à en savoir toujours plus sur la vie de cette femme. Ce n'est pas une lecture qui se lit d'un traite, elle se déguste petit à petit et nous prouve toute l'importance des traces du passé, comme des photos, des lettres, des mots... afin d'entretenir les souvenirs et ainsi continuer à les partager avec les générations suivantes. Je vous conseille vivement de découvrir l'histoire d'une femme dont le désir d'écriture n'a pu s'accomplir qu'à travers ces correspondances.
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