J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre parce que l'auteur se livre à une introspection en tant qu'Allemand, et en tant qu'Allemand de l'Ouest. Il soulève des questions pertinentes et vertigineuses sur l'identité quand son pays est divisé en deux états distincts et ennemis.
E puis il raconte des anecdotes autour du mur de Berlin, des anecdotes totalement absurdes (comme ce fameux sauteur de mur, qui a sauté une douzaine de fois le mur de Berlin, d'Ouest en Est (alors que c'est plutôt l'inverse qui se produisait), juste parce que... il y avait un mur et ça lui donnait une irrépressible envie de sauter par-dessus) qui m'ont fait prendre conscience que, si ça n'avait pas été aussi dramatique et tragique (surtout du côté Est), on pourrait rire de l'absurdité totale d'un pays divisé en deux et d'un mur qui sépare une ville, en encercle la moitié alors qu'en réalité il enfermait et verrouillait totalement l'autre moitié.
Le livre est parfois difficile d'accès, ce n'est pas une histoire qui se lit comme un roman, il faut suivre les méandres de la pensée d'un intellectuel qui fait la navette entre l'Ouest et l'Est, mais quand on trouve la clé pour comprendre et déchiffrer sa réflexion, c'est un vrai régal, c'est hyper intéressant, instructif et éclairant.
Bref, j'ai adoré !
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Un Berlinois de l'Ouest raconte les échanges qu'il fait avec des Berlinois de l'Est, les inévitables comparaisons qu'ils sont amenés à faire et les questionnements : que vaut cette démocratie tant vantée à l'Ouest ? Il fait le portrait amusant de ces sauteurs de mur qui passèrent tantôt à l'Ouest, tantôt à l'Est. Constate l'omniprésence du Mur, réelle ou imaginaire.
Un peu décousu.
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Le pays étranger d'où je viens s'appelle la République fédérale d'Allemagne, et ma perception, comme celle de Pommerer, est prédéterminée par un demi-pays qui depuis trente ans tire son identité de la démarquation qui le sépare de son autre moitié. Qu'arriverait-il, enfait, si les deux gouvernements allemands prenaient un an de congé, si les commentateurs de la radio et de la télévision se taisaient pendant un an, si les policiers de la frontière allaient pendant un an se reposer au bord de l'Adriatique ou de la mer Noire, et si les gouvernements commençaient à négocier une entente Est-Ouest ? Après de brèves embrassades, ils découvriraient qu'ils ressemblent beaucoup plus ) leurs gouvernements respectifs que ceux-ci n'ont jamais osé l'espérer. On constaterait qu'ils ont depuis longtemps fait leur le hasard biographique par lequel ils ont grandi dans des zones d'occupation différente et d'où sont nés deux sytèmes sociaux opposés. Quand on en viendrait à demander dans quelle moitié il vaut mieux vivre, alors la querelle que se livrent les deux Etats, à travers leurs médias se poursuivrait dans les salles de séjour.