Pour appartenir à un parti, il est indispensable d’avoir une certaine dose de naïveté. Les gens raisonnables qui tentent de soutenir le point de vue de leur parti jusque dans ses ultimes conséquences donnent toujours l’impression de ne plus avoir les idées claires ou d’être devenus malhonnêtes.
(p. 62)
À quel point tu as été seul ta vie durant : voilà ce que tu ne peux jamais pleinement saisir, et tu ne le pourras jamais, – à moins qu’il ne te soit possible, une fois passé dans l’au-delà, de plonger ton regard dans l’âme d’une personne qui t’a donné tout son amour. Tu verrais alors comment, même dans cette âme fidèle entre toutes, la pensée que tu puisses revenir se modifie insensiblement mais de façon inexorable, d’année en année, de jour en jour, et passe d’un ardent désir de miracle à un terrible frisson de peur.
(p. 49)
La falsification du souvenir est la vengeance impuissante que tire notre mémoire du caractère irrévocable de tout ce qui est arrivé.
(p. 44)
La connaissance de soi-même n’est presque jamais le premier pas vers une amélioration mais souvent le dernier avant la contemplation narcissique.
(p. 115)
Si tu te perds dans une caverne, ne creuse pas trop fort ; sinon il se pourrait bien que la voûte s’effondre sur toi à l’instant même où tu vois briller la lumière de la sortie.
(p. 106)
Parler de l’amour pour l’homme est en politique une formule creuse, en religion un malentendu, en morale une folie.
(p. 93)
Y a-t-il une oreille assez fine pour entendre le soupir des roses qui se fanent ?
(p. 57)
Ce n’est pas l’excès de confiance mais le manque d’imagination qui fait que l’homme a tant de mal à croire à l’infidélité d’une personne aimée.
(p. 33)
Y a-t-il une oreille assez fine pour entendre le soupir des roses qui se fanent ?
Le chemin qui va du sentiment religieux au dogme est infiniment plus long que celui qui conduit du dogme à la folie religieuse.
(p. 84)