Cette courte biographie retrace la vie de quelqu'un que je ne connaissais pas, la baronne d'Oberkirch, qui a vécu une vie brillante à Strasbourg et Versailles jusqu'à la Révolution, et a laissé des Mémoires qui connurent un certain succès sous le Second Empire, quand l'époque de
Marie-Antoinette revint à la mode.
En effet, ce qui rend le parcours de la baronne très intéressant, c'est qu'elle est à la croisée des chemins de personnages fascinants : elle a été l'amie d'enfance d'une princesse allemande qui devient tsarine en épousant Paul Ier, elle a fréquenté
Goethe pendant ses études Strasbourg, elle a suscité la passion d'un autre poète allemand, Lenz, qui a inspiré la nouvelle de Büchner. Germanophone, elle s'est acquis la sympathie de
Marie-Antoinette ; strasbourgeoise, elle a fréquenté le Cardinal de Rohan et l'aventurier Cagliostro, au coeur de l'Affaire du collier. Enfin, elle s'est montrée passionnée par le magnétisme et les autres formes d'ésotérisme très en vogue à l'époque.
Cette biographie s'accompagne d'une riche iconographie, mais on peut regretter que toutes ne soient pas très pertinentes : est-il vraiment nécessaire de reproduire sur une double page une gravure représentant la prise de la Bastille ?
De même, il y a dans l'écriture une volonté d'être simple et pédagogique, mais cela se manifeste par de nombreuses répétitions, surtout au début du livre : on ne cesse de répéter, parfois dans la même page, que la baronne et
Goethe ont échangé une correspondance ! Tout cela fait qu'en raison du format de la collection, la vie du personnage est finalement résumée à gros traits. Enfin, rappelons que la baronne a écrit des Mémoires : au lieu de multiplier les répétitions, n'eût-il pas été plus opportun d'en donner quelques citations ?