AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 12 notes
5
2 avis
4
1 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ecrivain juif roumain, dont la carrière littéraire s'est déroulée entre les deux guerres du siècle dernier, ami de Cioran et Mircea Eliade, Mihail Sebastian reste peu connu en France, même si plusieurs de ses livres ont été traduits. La ville aux acacias, bien que paru en 1935, a été écrit entre 1929 et 1931, en partie à Paris, et semble avoir été son premier roman, édité après d'autres publications qui ont connu le succès.

Nous sommes dans les années 20 du siècle dernier, dans une petite ville roumaine. Adriana, le personnage principal du roman a 15 ans à son début. Elle quitte l'enfance, devient une jeune fille, avec tous les sensations, émotions, émois, inhérent à cette période de la vie. Nous la suivons pendant quelques années, et la voyons se transformer et s'affirmer en même temps que nous suivons les destinées des personnages qui lui sont proches, parents, amis, et flirts. L'auteur décrit aussi les moeurs et usages de la bourgeoisie roumaine d'une petite ville, dans laquelle tout le monde se connaît, et où peu de choses peuvent rester secrètes, malgré l'importance des apparences, et le soucis de la respectabilité.

C'est un étonnant portrait d'une jeune fille, qui semble contrainte par les conventions de l'époque, qui paraît très dépendante de son milieu, et qui pourtant arrive à trouver une forme de liberté et d'affirmation de soi, à vivre une grande passion, où au final elle reste celle qui décide. le livre a beaucoup de charme, de grâce, il baigne dans une forme de mélancolie, comme si tout ce qui était raconté appartenait déjà au passé, ou tout simplement parce qu'il est impossible d'arrêter le temps et que les personnages en prennent conscience. Où que des douleurs secrètes les hantent, sur lesquelles ils ne peuvent mettre de mots.

Un très beau livre, à l'écriture splendide, à l'émotion subtile, qui laisse à chaque personnage un peu de ses mystères, même si nous partageons avec eux quelques moments, des moments essentiels, même s'ils n'apparaissent pas d'emblée comme tels à ceux qui les vivent.
Commenter  J’apprécie          269
Depuis que j'ai croisé la figure de Mihail Sebastian dans le sublime roman de Lionel Duroy, Eugenia, j'ai envie de lire quelque chose de lui. Mort jeune, renversé par un camion en 1945 dans les rues de Bucarest après avoir survécu en tant que juif aux heures sombres des années 30 puis de la guerre, Mihail Sebastian est surtout connu pour des écrits qui ont mis en lumière (entre autres) les sympathies de nombre d'intellectuels roumains de l'époque pour la garde de fer, des individus pour lesquels il avait jusque-là de la sympathie. Notamment son Journal qu'il faudra que je me décide à lire un jour. Il laisse assez peu d'ouvrages derrière lui et j'ai sauté sur l'occasion de découvrir La ville aux acacias, présenté comme son premier roman écrit à 23 ans et qui n'avait encore jamais été traduit en français. Nous sommes très loin des préoccupations politiques et sociales, mais proches de celles d'un jeune homme confronté au plus grand mystère qui soit, celui des relations amoureuses.

La ville aux acacias explore l'adolescence et le passage à l'âge adulte d'un petit groupe de jeunes gens de la bourgeoisie provinciale roumaine dans les années 1920, et plus particulièrement d'Adriana Dunea, petit bourgeon d'une quinzaine d'années dont nous allons suivre le parcours jusqu'à l'éclosion de la femme. C'est l'âge des premiers émerveillements, des regards échangés en rougissant avec un cousin plus âgé, des après-midis oisifs à rêvasser entre amis. L'âge où chaque événement peut prendre une tournure dramatique. Les couples se forment, on se serre l'un contre l'autre à l'arrière d'une voiture, on s'embrasse derrière un arbre, tandis qu'autour la bonne société attend que chacun se conforme à ce qu'elle attend de lui. Les pages bruissent d'un frémissement sensuel empêché, les corps se découvrent tandis que les âmes se forment et que les caractères s'aiguisent.

On comprend vite pourquoi ce roman est considéré comme un classique en Roumanie, dans la lignée des plus connus des romans d'apprentissage. L'écriture est somptueuse (merci à la traductrice !), sensuelle, et explore avec beaucoup de finesse et d'acuité les sentiments des protagonistes au fil des saisons qui ont leur importance dans le récit. C'est parfois cruel, douloureux, jamais mièvre. Certaines scènes sont teintées d'une mélancolie propre au temps qui passe et transforme les êtres. de l'ensemble irradie un charme étrange, gorgé de sève et rythmé par le son des violons et des accords de piano, de ces traces que laisse dans un esprit amoureux l'ombre de l'être aimé qui s'éloigne. Quelle belle idée de faire découvrir ce roman aux lecteurs français !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          90
Adriana a quinze ans. L'âge de tous les possibles, des espoirs et surtout l'âge où on s'éveille à l'amour. Un amour pas seulement fantasmé mais qui éveille aussi les sens aux plaisirs. Bien sûr, dans cette société bourgeoise roumaine des années 1920, il n'est pas question pour une jeune fille de passer à l'acte mais quelques jeux de séduction, voire un peu plus sont toutefois envisageables. Adriana exercera donc d'abord son pouvoir d'attraction sur un beau cousin en visite chez ses parents avant de tomber amoureuse de Gélou, un jeune étudiant.

Mihail Sebastian nous emmène au coeur de l'intimité d'une jeune fille qui devient femme au fil de ce récit dans lequel, pour être totalement franche, il ne se passe pas grand-chose. Adriana passe ainsi de sa ville de D... à Bucarest, de son salon au salon de son amie Cecilia, de son piano à des balades en bords d'eau. A peine si quelques drames viennent l'effleurer : la mort d'une des professeures de l'Institution où elle étudiait (probablement un suicide, probablement une histoire d'amour malheureux avec l'une de ses élèves), la relation conflictuelle puis la séparation du couple formé par le ci-dessus cousin et l'élève mise en cause dans l'affaire de la professeure. Mais si ces événements éveillent quelques questionnements chez Adriana, cela ne va jamais très loin.

On va ainsi de saison en saison, sans jamais vraiment savoir combien de temps s'écoule entre les chapitres. C'est doux et feutré. Les scandales sont étouffés, les passions pour dévorantes qu'elles puissent être s'étiolent lentement, les mariages arrangés s'enchaînent. On ne comprend pas vraiment ce qui fait qu'Adriana est ou non amoureuse de Gélou car on a l'impression qu'elle est capable de changer de sentiments en un battement de cils. Et d'ailleurs je ne m'explique toujours pas son revirement final.

En fait, j'ai eu du mal à m'attacher à cette jeune fille et à m'intéresser à ses agissements dont les motivations me sont restées totalement hermétiques. Il souffle malgré tout comme un petit air de liberté et de modernité à travers les caractères des jeunes gens qui sont ici mis en scène même si on sent encore le poids d'une société corsetée et bien-pensante et on peut saluer le travail d'observateur et d'analyste de Mihail Sebastian qui retranscrit si bien l'intimité d'une jeune fille.

Le plaisir de lecture vient surtout pour moi du style et de la langue auxquels la traduction rend magnifiquement justice et qui donne au texte toute sa puissance d'évocation. Et je comprends que ce livre puisse figurer au rang des classiques de la littérature qui nous content les amours adolescentes.
Commenter  J’apprécie          30
un auteur à lire absolument qui était la référence de l'époque pour cet auteur
Ion
Adriatik 23 décembre 2018
Ion de Liviu Rebreanu
★★★★★
★★★★★
Un énorme coup de coeur pour ce magnifique roman reçu dans le cadre de la masse critique du mois de septembre.

Envoutée de la première à la dernière page, j'ai tout aimé : les deux histoires racontées en parallèle, les personnages inspirés de la vie réelle, l'écriture poétique…

Ce roman réaliste est facile à lire, mais nécessite un temps d'adaptation à cause de ses nombreux personnages. Mais c'est juste une petite difficulté qu'on surmonte sans problème et la lecture avance presque toute seule. ( ce fut le cas pour moi.)

Liviu Rebreanu nous propose un long voyage et nous immerge dans la vie et la mentalité des paysans roumains des années vingt. Peu importe si les protagonistes sont sympathiques ou antipathiques, ils ne laissent personne indifférent et font réfléchir sur leur manière d'agir.

L'action se passe dans le petit village de Pripas.

Le personnage principal, Ion est jeune et travailleur, mais ne possède aucune richesse. Pour sortir de sa condition, il se marie sans amour avec Ana, la fille d'un riche paysan foncier. Laissant derrière lui l'amour pour la belle Florica, il gagne enfin la terre tant convoitée et le statut social qui lui fait défaut. Mais l'homme est un eternel insatisfait…

Si j'ai apprécié suivre toute l'histoire, c'est aussi grâce à l'écriture. J'ai pris beaucoup de notes durant la lecture et je me suis rendue compte que l'auteur donne des indices au lecteur sur la tragédie qui va se jouer : ‘Il se pencha, prit dans ses mains une motte de terre et l'écrasa entre les doigts avec un plaisir plein de terreur. Ses mains restèrent couvertes de terre qui lui fit comme des gants de deuil' (page 374) ou lorsque la tension monte entre Ion et son beau - père, cela donne une autre image : ‘La campagne était blanche comme un linceul bien lavé (….) La forêt Domaniale étouffée sous la couche de neige, pleuraient et se lamentait, comme si elle demandait pitié aux deux hommes qui avançaient en ahanant…

J'ai parlé que de la première histoire, mais il y a beaucoup à découvrir.

La postface présentée par le traducteur, offre une analyse complète de ce chef d'oeuvre de la littérature roumaine.

Un roman inoubliable que je ne manquerai pas de relire un jour.

Je remercie les éditions ‘Non lieu' et Babelio pour ce précieux cadeau.
Commenter  J’apprécie          32
Parmi la bourgeoisie roumaine des années 20, une jeune fille se découvre à travers de nouvelles impressions, celles de la volupté et des affres de l'amour. Quelque part entre Proust et Tourgueniev, Mihail Sebastian nous offre un roman où les intermittences du coeur et les jeux de salon ponctuent la vie mondaine de tout un chacun. Cet écrivain, capable de décortiquer l'inconséquence sentimentale comme une simple crevette, a le pouvoir de nous chatouiller l'intérieur grâce à une plume juste et délicate. Je fais une révérence aux éditions Mercure de France et à Florica Courriol pour la traduction de ce galet parfait qui ricochera dans le fleuve de la littérature mondiale, encore et encore!
Commenter  J’apprécie          20
Le livre est tout chaud... Ce dernier texte inconnu en France est splendide. Jamais peut-être le talent de Mihaïl Sebastian ne s'est coulé avec un sobriété si savoureuse dans un roman passionnant ! Même l'Accident lui est inférieur mais la traduction y est évidemment pour quelque chose. A lire, vite !
Commenter  J’apprécie          21
Merci à Lireaimer pour ce livre aimablement transmis et que j'ai dévoré en une soirée. On est envoûté par une écriture magique, une intrigue étonnante, un personnage de jeune fille devenue femme, étrangement libre à une époque encore frileuse - entre les deux guerres mondiales. Une mention toute spéciale à la traduction qui nous permet de découvrir un Sebastian que nous pensions connaître par les oeuvres déjà disponibles en français et dont nous avons lu la plupart. Mais ce texte est une révélation, celle d'un écrivain qui aime la langue, dont le texte est un personnage à lui seul. Ce qui ne nous avait pas frappé dans les autres livres traduits de lui en français nous est donné ici. le plaisir de l'histoire racontée est décuplé par l'enchantement de l'écriture. Félicitations à la traductrice qui n'en pas à sa première réussite....
Commenter  J’apprécie          21
Lireaimer 05 octobre 2020 belle présentation sur Lirevrai
Nous avons reçu le service de presse des éditions Mercure de France. Notre impatience à découvrir le dernier texte inédit en français de Mihaïl Sebastian a été récompensée par une traduction de toute beauté qui épouse parfaitement le style de l'original. Voilà une initiative digne de cette maison d'édition dont le renom n'est évidemment pas usurpé. Son attention vigilante aux textes étrangers de grande qualité s'est ici orientée avec intelligence vers un auteur encore insuffisamment connu et en tout état de cause insuffisamment servi par des traductions hâtives et peu inspirées. C'est malheureusement le lot commun des langues dites rares, le risque de l'amateurisme traductif ou du professionnalisme kilométrique. Avec cette "Ville aux acacias" la saveur de cet auteur est enfin sublimée par une version française sans faille. Félicitations aux éditrices et à la traductrice. A lire au plus vite pour un plaisir pur.
Commenter  J’apprécie          21
La Ville aux acacias, Mihail Sebastian, traduit du roumain par Florica Courriol (Mercure de France)
Par Pierre Ahnne dans Notes de lecture le 31 Octobre 2020 à 09:14
fr.wikipedia.orgCurieux personnage, ce Mihail Sebastian (1907-1945). D'abord, il ne s'appelait pas Mihail Sebastian, mais Iosif Hechter. Quoique juif, il était l'ami de Cioran, de Mircea Eliade et, plus problématique encore, du philosophe Nae Ionescu, leur mentor, sympathisant de la Garde de fer, antisémite, et qui préfaça néanmoins Depuis deux mille ans, livre paru en 1934 où notre auteur expose les difficultés d'être juif et roumain pendant l'entre-deux-guerres. Sebastian assistera ensuite, atterré, à la montée de l'antisémitisme et du fascisme dans son pays. Il échappera à la Shoah, mais pour mourir dans une rue de Bucarest écrasé par un camion (c'est-à-dire, suppose-t-on, éliminé par la police politique stalinienne).



Son oeuvre est à l'image de ces oscillations, du moins si on en juge à La Ville aux acacias, un roman de 1935, dont le Mercure publie la première traduction en français. La ville, c'est D., dans la province roumaine. Les acacias… sont la manière poétique trouvée par Adriana pour parler du « premier sang » qui donne son titre au premier chapitre :

« — Mais tu ne vois pas que les acacias ont fleuri ?

Puis, honteuse de ce qu'elle croyait être un aveu, elle s'enfuit ».



La ronde des saisons et du coeur



Ensuite, les années passent, on ne sait pas trop combien, jusqu'à ce que la jeune fille se résigne à épouser son cousin Paul. Qu'est-il advenu entre-temps ? Adriana a été un peu amoureuse de Paul une première fois, mais celui-ci a fait un premier mariage (malheureux) avec une camarade de classe de sa cousine. Quant à elle, elle a été amoureuse de Gélou, jeune homme de son âge, a failli l'être de Cello Violin, musicien un brin ridicule, comme son nom le suggère, a connu enfin quelques jours de vraie passion avec Gélou retrouvé, « flambée d'or et de braises » qui leur a fait comprendre à l'une comme à l'autre qu'ils ne vivraient jamais ensemble.



Somme toute, il ne s'est pas passé grand-chose, dans ce roman dont la construction est assez subtile pour se dérober et qui tient tout entier dans les intermittences du coeur et « les détours de la vie ». On se croise dans la rue par hasard, on se sépare sans bien savoir pourquoi, on se lie avec des gens qui ont connu les mêmes gens, mais on l'ignorait… Quant aux sentiments, aux élans, aux sympathies ou aux antipathies, ils ont l'air dictés par des lois aussi impalpables que celles qui président aux apparents caprices du temps qu'il fait. du reste, les saisons semblent parfois les véritables héroïnes. le printemps, comme il se doit, ramène « une ancienne mélancolie, de vagues désirs anciens, des plaisirs incertains » et « une mystérieuse torpeur ». Les nuits d'été sont « profondes » et « paisibles », au bord de la rivière on « enten[d] seulement le gargouillis de l'eau dans les tourbillons ». Mais la grande saison, c'est l'hiver : chaleur du poêle, neige à l'extérieur, silence alangui au-dedans — « L'hiver s'arrêt[e] sur le seuil de la chambre. Il y [fait] chaud, les objets [sont] accueillants, la lumière de la lampe dessine sur [la] table un cercle blanc avec, autour, un autre, plus grand, d'ombre légère ».



La grammaire du corps



On est toujours en ville, mais toujours aux limites de la ville, là où « de rares réverbères éclair[ent] ici et là un mur blanc, une cour vide », et où les rues ressemblent à « un décor de théâtre de l'époque de l'expressionnisme ». Sebastian a consacré un essai à Proust, ça se sent aux longues phrases contournées, aux va-et-vient du sentiment, à ces « petite[s] chose[s] oubliée[s] » dont la vue suffit « pour que toute une époque qui s'y rapporte vous revienne vivante (…) dans ses moindres détails ». Mais ça se voit surtout au rôle déterminant tenu par les sensations. le corps est sans arrêt au premier plan, et tout baigne dans un climat de sensualité qu'accentue l'usage, pudeur d'époque exige, de l'équivoque et du demi-mot. Ça commence par le malaise vague accompagnant le premier sang menstruel. Ça finit par la découverte éblouie du plaisir comme d'une nouvelle grammaire : « Des années durant, elle avait vécu sa vie en deux ou trois sourires, deux ou trois froncements de sourcils : ses rêves, ses attentes et ses passions elle n'avait pu les exprimer que sur la surface d'un visage (…). Quel sourire avait jamais su décroître comme le faisait la ligne ronde de ses seins glissant vers l'ombre de son ventre blanc ? »



Entre l'un et l'autre de ces deux moments-frontières, on aura suivi, avec un narrateur que l'on sent fasciné, les métamorphoses d'Adriana : Adriana « détendue et calme comme une fille de la campagne marchant pieds nus dans l'herbe » ; Adriana avançant soudain d'un pas inhabituel, « qui coll[e] au sol »… Et on se sera rendu compte que le charme un peu langoureux de cet étrange livre vient peut-être de ce que, tournant le dos au roman d'éducation, tant mondaine ou sociale que sentimentale, il restreint le récit du passage à l'âge adulte au seul champ, scruté avec une attention exacerbée, de la perception. Adriana, ou le roman d'un corps…



P. A.



Illustration : Félix Vallotton, Femme nue devant une salamandre, 1900
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (39) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5263 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}