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Citations sur En vieillissant les hommes pleurent (262)

Tout à l’heure je ne serai plus ce que je suis et que je n’aime pas être. Je n’aime pas qui je suis. Je n’aime pas ce qu’il faudrait que je sois, je n’aime pas me réjouir de cette vie –là, je ne suis pas de cette vie, je suis d’un autre temps que je n’ai pas su retenir.
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Gilles comprit alors que chaque roman qu'il lirait l'aiderait à comprendre la vie, lui-même, les siens, les autres, le monde, le passé et le présent, une expérience similaire à celle de la peau ; et chaque évènement de sa vie lui permettrait de la même manière d'éclairer chacune de ses lectures. En découvrant cette circulation continue entre la vie et les livres , il trouva la clé qui donnait sens à la littérature ; mais il eut, dans le même temps, le pressentiment, après la vivacité de la conversation, l'avalanche des reproches, les basculements de situations qu'il n'aurait jamais imaginés quelques minutes auparavant, que la vie comme les livres, était une source infinie de rebondissements, d'imprévus, de choses secrètes enterrées sous les mots , que rien n'était immuable et que tout se transformait sans cesse.
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Albert venait d'arriver près de la rivière. Il pouvait mourir. Il se demandait si, à force de l'avoir vu travailler son jardin, couper du bois, fouler les raisins de sa vigne, nourrir les bêtes et les tuer, Gilles comprendrait que son père n'avait pas seulement, toute sa vie, fait ce qu'il savait faire, qu'il ne s'était pas contenté de nourrir sa famille. Il espérait ardemment lui avoir appris à reconnaître les seuls gestes sur lesquels l'humanité s'était fondée, les seuls qu'il connaissait. (...) (p.100)
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L'image était-elle la personne ou seulement son apparence ? la question était de taille (...)
Monsieur Antoine lui expliqua que les images étaient sources de toutes sortes de récits, qu'en regardant une photographie on pouvait se souvenir d'une personne, se rappeler son corps, sa façon d'être, de se mouvoir, de parler, mais qu'on pouvait aussi extrapoler à partir des éléments visibles jusqu'aux choses invisibles... Les images ne disent rien, elles font dire. (p.141)
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Comment se fait-il que ce ne soit jamais vraiment les militaires qui prennent les commandes en cas de guerre ? Comment se fait-il que, même soixante-dix ans plus tard, les Américains n ‘écoutent pas le général Powell qui connaît la guerre et sait le désastre à venir ? Et pourquoi ont-ils écouté ce Rumsfeld qui n’y connaissait rien et qui leur mentait à longueur de temps ? Comment une aussi grande nation peut-elle être pendue aux lèvres d’un incompétent qui ose poser, en pleine offensive irakienne, devant l’objectif d’une appareil-photo, un sparadrap au doigt, sa seule blessure de guerre ?
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Le soir même de son mariage, elle avait quitté la maison d'Assys pour s'installer dans la Cité Michelin. Elle n'avait jamais eu de rêve plus grand pour elle-même ; et pour rien au monde elle n'aurait quitté sa Cité Michelin, sa coopérative Michelin, ses colonies de vacances Michelin, sa Sécurité sociale Michelin et ses voisins Michelin.
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Les yeux à peine ouverts, son regard buta sur le livre qu'il avait commencé la veille, un peu par hasard. Le titre était écrit en lettres d'or sur la tranche en cuir rouge, Eugénie Grandet. Rien qu'en lisant ce nom, Gilles eut envie de reprendre sa marche imaginaire dans les rues sombres de Saumur couvertes de petits pavés caillouteux et humides jusqu'à la maison du Père Grandet.
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Les dates, si on y réfléchit bien, ne sont qu'une manière de donner des noms au temps pour ne pas se perdre. Rien de plus.
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Au lieu de craindre des représailles, l'enfant ressentit une minuscule vibration de joie, à cause d'une chose insignifiante, un détail qui le rassura et rendit à son visage une expression plus sereine: son père venait de prononcer son prénom. C'était toujours "mon garçon" ou "mon grand", quelquefois "mon fils". Cette erreur peut-être le mit quand même dans un tel état de confiance qu'il aurait pu suivre son père n'importe où.
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...Ces livres sans étagères, c'était moins impressionnant, moins intimidant qu'une bibliothèque. Ce désordre créait une proximité qui donnait immédiatement envie de lire. Trois gravures sous verre accrochées au mur représentaient des personnages antiques, un homme robuste, un jeune homme ravissant et une femme étrange portant un casque sur la tête, une chouette posée sur l'épaule. Gilles ne savait pas qu'il s'agissait de personnages de la mythologie grecque, que le plus âgé s'appelait Ulysse ; le plus jeune, Télémaque, et la femme, Athéna.
-je sais aussi que tu aimes l'Histoire.
-Oui, plus que la géographie.
-En général, c'est ainsi. La géographie, il faut voyager pour l'aimer. L'histoire, elle vit avec nous, même si on reste sur place toute sa vie. Qu'on le veuille ou non, elle finit par s'asseoir à notre table...

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