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Albert Einstein, le savant fameux, le défenseur de la cause noire aux Etats-Unis, l'inventeur involontaire de la bombe atomique, le papy facétieux qui tire la langue. Mais aussi Albert Einstein, le séducteur, qui quitte sa femme et ses deux enfants, sans compter la petite Lieserl. Eduard, le cadet, enfant et adolescent brillant, mais atteint par la schizophrénie à l'âge de 20 ans. Eduard, qui passera plus de la moitié de sa vie en hôpital psychiatrique, d'une intelligence supérieure malgré les loups qui hurlent dans sa tête. Eduard qui haïra son père de toutes ses forces.

Un récit vraiment bouleversant, partagé entre trois personnages. Einstein père, qui se sent coupable envers ce fils différent et qui donc le mettra de côté, car il représente la seule erreur de sa magistrale carrière. Mileva, l'ex-épouse, la mère, qui devra lutter jusqu'au bout pour le bien-être de son fils préféré. Et enfin Eduard, personnage très attachant, car lucide sur son cas mais aussi sur celui des autres, brillant musicien, épris de beau et de poésie. Les thèmes des rapports célébrité/vie privée, des relations père/fils, homme/femme, mais aussi du sort des handicapés mentaux sous le IIIe Reich sont ici abordés avec délicatesse. Ainsi que celui de la folie, dont sont bien plus souvent victimes ceux qui sont libres, les enfermés étant bien plus égaux, puisqu'ils sont tous fous ! La lecture de ce livre m'a sans cesse rappelé à l'esprit la chanson de David Bowie All the madmen, certes pas gaie, mais tellement réaliste...
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Un pur et heureux hasard m'a fait mettre la main sur le Cas Eduard Einstein de Laurent SEKSIK.
Saviez-vous qu'Albert Einstein avait deux fils ? Sa première épouse, Mileva Maric, est une serbe orthodoxe, étudiante comme lui à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich. Leurs enfants, on le devine, sont brillants, mais Einstein ne s'en occupe guère laissant toute la charge de leur éducation à son épouse qu'il quitte en 1914. Elle résidera jusqu'à sa mort à Zurich pendant qu'Einstein enseigne à Berlin, puis menacé par les nazis, s'exile aux Etats-Unis où il est accueilli avec défiance, ceci dû à ses positions en faveur des minorités noires. Il y décédera en 1955.
Ses fils sont dotés d'une brillante intelligence héritée à la fois de leur père et de leur mère. L'aîné, Hans-Albert, également accueilli aux E.-U., y sera ingénieur, docteur en sciences techniques et professeur. Quant à Eduard, extrêmement cultivé, pianiste à ses heures, passionné par la psychologie et particulièrement par Freud, il se destine à être psychiatre. Pendant qu'il est étudiant en première année de médecine à la Faculté de Zurich, il sombre dans la schizophrénie avec des accès de paranoïa et des tentatives de suicide. Cette folie ne le quittera guère tout au long de sa vie malgré les tentatives de sa mère d'expérimenter de nouveaux traitements.
La très grande force de ce roman est de donner pleinement la parole à Eduard. Il raconte sa folie, monologue, discoure, s'interroge. Son questionnement est pertinent. Sa voix croise celle de sa mère, celle qui ne l'a jamais abandonné quoiqu'il lui en coûte. Parfois Albert Einstein intervient. Il s'excuse faiblement, reconnaît qu'il fut un père absent. le cas de son fils lui semblait un problème sans solution. C'est la part secrète mais très humaine de la famille Einstein qui est exprimée ici.
Laurent SEKSIK, l'auteur, médecin et dramaturge, a trouvé le ton juste et la bonne cadence pour rendre un réel hommage à cette famille bousculée et occultée par un trop grand génie. À conseiller.


Lien : https://www.babelio.com/monp..
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« Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution ». Ainsi se trouve démuni le plus grand scientifique du siècle dernier, Albert Einstein face à la maladie mentale qui touche son plus jeune fils, Eduard, à l'âge de 20 ans alors que ce dernier était promis à de belles études de médecine et avait par ailleurs développé des talents de musicien. Celui-ci sera ainsi interné dans un hôpital psychiatrique zurichois, jusqu'à sa mort 35 ans plus tard.
Cette biographie romancée alterne 3 voix, celle de Mileva Maric, première épouse de Einstein, qui sera très présente aux côtés de son fils, celle du savant, qui s'exile en 1933 en Amérique pour fuir la montée du nazisme à Berlin et celle du fils Eduard, fragilisé par cette absence du père et en proie à une souffrance intérieure qui grandit au fil du temps.
Les chapitres consacrés à Eduard sont écrits à la première personne du singulier et permettent de d'approcher les démons intérieurs qui le rendent prisonnier de sa maladie. Ainsi, on perçoit les loups qui hurlent dans son esprit, les visiteurs prennent l'apparence de monstres sans tête. On se met à la place de cet esprit torturé qui néanmoins parvient à conserver une certaine lucidité non dénuée d'humour.
Tout le mérite de l'auteur est de ne pas porter de juger sur l'attitude d'Albert Eistein qui, bien qu'engagé dans de nombreux combats politiques et civiques montre ses faiblesses et ses limites dans la sphère privée.
On ne peut que être effaré par les traitements des malades psychiatriques de cette époque (électrochocs, lobotomie, cure de coma hypoglycémique) surtout dans un contexte de tension politique extrême.
J'ai beaucoup apprécié ce roman qui présente les protagonistes avec leurs différentes facettes et leurs forces et faiblesses. le style est fluide et se lit facilement, je le recommande ne serait-ce que pour en savoir un peu plus sur un pan méconnu de l'histoire d'Einstein.
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HoOou c'est pas bien, j'ai beaucoup de retard sur ce post ! J'ai lu un Beigbeder après ce livre mais j'ai fait le post correspondant avant celui-ci, bref, tout part en sucette ! Heureusement, ce n'est pas vraiment grave (du tout) et surtout, ça n'enlève rien à la qualité de ce roman de Laurent Seksik. de lui, j'avais déjà lu Les derniers jours de Stefan Zweig, et je peux dire déjà que j'apprécie cet auteur. Je fais le parallèle entre les deux ouvrages car tous les deux se déroulent dans le même contexte, la seconde guerre mondiale, tous les deux évoquent les histoires de personnes réelles, et tous les deux traitent sans chichi de situations plutôt dramatiques (l'exil dans les deux cas, puis le suicide ou la folie). Derrière la plume on sent que Seksik est médecin car ces descriptions des souffrances (états d'âme ou malaise physique) sonnent justes et sont pleines d'humanité. Il a le bon goût de ne pas traiter ses sujets comme « des cas », quoiqu'en dise le titre de ce roman.
Pour parler plus précisément de ce livre donc, j'ai découvert avec étonnement qu'Albert Einstein avait un fils (même deux fils pour être précise). En même temps je ne suis pas une spécialiste de monsieur E = mc2 donc je n'ai pas été aussi étonnée que ça. C'est une façon de parler. Bref, Einstein avait un fils fou, et il s'agit là de son histoire. Eduard est psychotique, probablement schizophrène, et en ces temps-là les maladies mentales se traitaient à grand renfort d'électrochocs, camisole, enfermement et autres méthodes tout aussi brutales. le voyage dans la folie commence au début du livre lorsque sa mère le dépose au fond d'un asile de Zurich, il y restera le restant de ses jours. L'histoire se déroule alors sous trois angles différents : les hallucinations d'Eduard, la grande force de Mileva (la mère) qui entrevoit avec lucidité et désespoir ce que sera l'avenir de son fils et enfin le regard amer et résigné d'Einstein, le père lointain et impuissant.
Ce qui est remarquable dans ce livre, c'est que - malgré ses connaissances médicales - l'auteur n'a pas fait de ce livre un documentaire sur l'univers carcéral des années 30 et 40. Non, il lève simplement le voile sur ce drame familial et nous fait partager sa connaissance et son amour pour ses personnages. Oui, c'est bien l'amour que l'on croise au fil de ces pages : l'amour donné, absent, raté, maladroit ou encore destructeur, mais l'amour quand même. J'ai apprécié également l'impartialité du récit, il ne s'agit pas là de faire le procès du physicien qu'on pourrait juger coupable d'avoir divorcé d'une femme admirable qui lui avait sacrifié sa propre carrière, coupable d'avoir abandonné ses enfants et laissé son fils cadet végéter plusieurs décennies dans un établissement psychiatrique… Non, là n'est pas le propos, ce livre parle de la douleur intime qui touche même les grands de ce monde, de la pesanteur des filiations et de la complexité de l'âme humaine. Un très beau livre assurément.
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Comme avec Les derniers jours de Stefan Zweig, Laurent Seksik vient mêler réalité et fiction pour un roman à trois voix qui nous entraîne de Zurich aux Etats-Unis en passant par Berlin.

Chaque chapitre offre deux voix : le père ou la mère d'Eduard, raconté à la troisième personne, et Eduard lui-même, à la première personne. Il y a là un travail intéressant de l'auteur pour tenter de se mettre dans la peau d'un homme aux troubles psychiatriques importants, se prenant parfois pour un animal, entendant des voix, et d'une très grande sensibilité. Si le rôle de Mileva, première épouse d'Einstein, est intéressant, tous ne sont finalement que des faire-valoir du personnage réel et central : Albert Einstein. A travers Mileva et Eduard, on apprend beaucoup de choses sur le scientifique qui apparaît comme un homme extrêmement démuni, qui fuira devant l'une des seules énigmes que son génie ne pourra résoudre : la maladie psychiatrique.

Sans concession pour l'esprit brillant que fut Albert Einstein, le cas Eduard Einstein a pour intérêt majeur de replacer l'homme dans un contexte historique, social et surtout familial pour amener le lecteur à se détacher de l'homme ébouriffé tirant la langue que nous avons tous vu au moins une fois et lui faire découvrir un être très complexe.
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Beaucoup aimé ! très bien écrit, sensible et intelligent. A travers le triste destin du fils schizophrène d'un génie universel, on découvre la façe cachée du génie, ses faiblesses d'homme somme toute pas très courageux lorsqu'il affronte certaines réalités de la vie. C'est souvent Eduard qui parle, et j'ai eu le sentiment de plonger dans l'esprit d'un homme torturé, qui n'attend que la tendresse et le regard d'un père. Je n'y connais rien à la schizophrénie, mais cela sonne tellement « juste » que j'ai été émue.
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Un fils schizophrène qui sombre, une mère qui se bat mais se retrouve livrée à elle-même, un père, génie scientifique, engagé sur tous les fronts, mais père oublieux, égoïste. Un roman sur la solitude de 3 êtres et un portrait en clair-obscur d'Albert Einstein. Mais, était-il vraiment un mauvais père ou un homme désemparé ? "Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution". Tout est dit.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Très intéressant et passionnant que cet exercice de style, entre réalité et fiction, à trois voix : celle d'Einstein père ; sa première femme, Mileva, mère du 3ème protagoniste ; le fils cadet, Eduard.
Tout ceci sur fond historique et politique documenté, montée du nazisme, exil vers les Eats-Unis, début du macchartysme ...
A lire et conseiller sans modération.
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Livre intéressant à plus d'un titre, notamment parce qu'il ramène l'illustre Einstein à sa condition d'homme. Il a toujours caché au monde la courte exitence d'une première fille, morte de négligence, et il cache plus ou moins son fils Eduard, malade mental, qui entache quelque peu sa célébrité. le livre s'articule avec bonheur autour des réflexions de Mileva, la maman d'Eduard et première femme d'Albert, celles d'Albert Eienstein lui-même, et surtout celles d'Eduard qui sont véritablement magnifiques et parfois frappées d'une grande intelligence.
Le savants les plus illustres, les hommes les pus puissants, les célébrités de tous poils ont, les uns comme les autres, leurs insuffisances.
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Ce livre m'a bouleversée. Les personnages sont si "proche" qu'on aurai aimé les croiser, et discuter avec eux. Leurs tenir la main et leur dire viens tu ne sera plus seul, je suis là.
Tout m'a plu, alors je le recommande vivement.
Sélection du prix Télégramme 2014.
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