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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De cet auteur j'ai beaucoup aimé "L'exercice de la médecine" et j'ai entendu pas mal d'éloges sur ses autres romans ("Le cas Edouard Einstein" et "Les derniers jours de Stefan Zweig") qui me tentent aussi. Après avoir exploré dans ses précédents livres la relation père - fils, Laurent Seksik consacre son dernier roman à son propre père et les liens très forts entre eux.

Je ne suis pas adepte de l'autofiction et avant d'entamer ma lecture je me suis demandée si ce roman allait me plaire mais très vite je me suis rendue compte que Laurent Seksik a des choses à raconter et il le fait d'une façon passionnante et avec une énorme délicatesse.

Dans l'avion pour Israël afin de se recueillir sur la tombe de son père un an après son décès, l'auteur confie à sa voisine de siège son histoire mais aussi celle de son père et de son grand oncle. Il évoque ses deux métiers de médecin et d'écrivain, le devoir et la passion. Il se dégage de ce texte très personnel beaucoup de respect et de pudeur mais aussi une certaine distance quand il parle de ses origines, de sa vie de famille et des métiers qu'il exerce.

Ce roman sur l'amour filial est un très bel hommage à son père d'un fils sortant du deuil.

J'ai mis un certain temps à entamer cette lecture dans une période où j'avais perdu un peu l'envie de lire sans raison particulière. J'ai ainsi partagé le sentiment de l'auteur qui lui même avait perdu le goût de lire après le décès de son père. Petit à petit l'envie m'est revenue et j'ai repris mon activité favorite. "Un fils obéissant" y est peut-être pour quelque chose.
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Je suis bien embarrassée pour rédiger une critique de ce livre car je ne sais pas trop quoi en penser. Une part de moi est déçue parce que je ne suis pas autant emballée qu'après avoir refermé L'exercice de la médecine et le cas Edouard Einstein. Une part de moi a beaucoup apprécié tout ce qui touche au souvenir du père de Laurent, à sa vocation littéraire ainsi qu'à ses études de médecine.
En effet, dans ce nouveau livre, l'auteur est le narrateur. Il embarque pour Tel Aviv où il devra prononcer un discours en hommage à son père décédé il y a un an. Pioché dans la revue Page des libraires « de là, s'installe un va-et-vient entre passé et présent où il se remémore sa jeunesse. Au travers de ses souvenirs, c'est toute la complexité des liens familiaux qui est explorée. Émergent alors les thèmes de l'accomplissement, de l'affirmation de soi, de la construction d'une identité propre. » En ce qui concerne l'affirmation de soi, Laurent Seksik aura attendu d'avoir cinquante ans pour cesser d'être médecin et se consacrer exclusivement à l'écriture. Nul doute, il aura été un fils obéissant ; à sa mère qui le rêvait médecin et à son père qui le rêvait écrivain. Fils obéissant certes et surtout fils aimant. Ainsi, la mort de son père le plonge dans le plus profond désarroi. J'ai aimé la manière dont il décrit sa douleur. Je lirai vraisemblablement les prochains livres de Laurent Seksik enrichie de tout ce que j'ai découvert de lui dans ce livre.
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Dans la tradition juive, quand un père meurt, son fils doit le pleurer pendant un an complet, en récitant chaque jour le Kaddich. Au terme de cette année de deuil, le fils se rend sur la tombe de son père pour y dire quelques mots. C'est ce voyage que nous raconte ici Laurent Seksik, son voyage à lui vers Israël pour cette dernière visite rituelle à son défunt père. Ces quelques heures d'avion sont l'occasion de revenir sur les moments partagés ensemble, les joies et les tristesses, sur les légendes familiales racontées pendant l'enfance, mais c'est aussi l'occasion d'échanger avec une inconnue sur les liens familiaux, sur la vocation d'auteur, sur la perception de la vie.

Quel plaisir de retrouver la plume de Laurent Seksik ! Découvert grâce au Cas Eduard Einstein, c'est un auteur que j'apprécie énormément, pour l'intelligence de ses romans très bien documentés, pour son style imagé et recherché mais aussi pour la proximité qu'il arrive à créer avec son lecteur. Ici, plus qu'une proximité, il créée une intimité, il laisse le lecteur entrer dans sa vie personnelle, entrevoir ses relations avec ses parents, apprécier le parcours atypique de ce médecin devenu écrivain à plein temps. Pour la première fois, Laurent Seksik se livre, il se dévoile petit à petit, agrémentant sa propre histoire de celles qui l'ont traversée : l'histoire de son père, ce « Marcello Mastroianni séfarade » attachant et attaché, mais aussi l'histoire de son grand-oncle, Victor, aventurier s'il en est et ancien soldat de la Grande Guerre. Plusieurs vies s'entremêlent ici, des membres de la famille, des inconnus rencontrés au hasard, des fragments de l'Histoire du monde.

Quel bel hommage que celui-ci ! On sent que l'auteur ne veut pas laisser son père lui échapper tout à fait, il veut continuer à honorer sa mémoire tous les jours, il veut continuer à le garder auprès de lui. Quel meilleur moyen pour le faire que de lui dédier un livre, à lui qui a été si fier de la réussite littéraire de son fils? Cet amour filial incommensurable nous émeut, raconté si délicatement, avec tant de sincérité. Mes yeux se sont plusieurs fois embués, tant certains passages étaient chargés d'émotion. Mais j'ai ri aussi de l'humour de ce père, à la fois juste et fou, un père formidable. Ce livre n'a pas dû être facile à écrire pour Laurent Seksik, mais c'est définitivement un de ses plus réussis, par son unicité et par la force de cette autobiographie qui n'en est pas une.
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Un roman sur la filiation. C'est souvent au moment du deuil que l'on prend pleinement conscience de la filiation. de ce lien qui nous unit à une histoire, à un passé familial, à une personne. Ici, en l'occurence, au père.

Le livre est intéressant en ce qu'il mêle les formes, les enchâssent, les entrecroisent. Nous sommes à la fois dans le récit carthartique où l'auteur est le personnage principal et mêle sa vie réelle et les souvenirs magnifiés, mais également dans la saga familiale à travers la vie de trois générations d'hommes (car il beaucoup questions d'hommes ici).

Comment devient-on un homme ? Par des choix faits à des moments clés de la vie. Mais est-on libre de faire ces choix ? Ne sommes-nous pas contraints, par un jeu d'influences cachées, diffuses, distillées tout au long de l'enfance et de l'adolescence, à ne pas maîtriser nos propres choix, mais à agir essentiellement pour accomplir la partie non réalisée des rêves de nos pères (de nos aïeux) ?

Très bien écrit et très bien conçu, ce roman mérite le détour, et ne nous plonge pas dans la désolation d'un énième roman où l'auteur ne nous raconte rien d'autres que ses propres malheurs.

Ce livre vient de paraître en poche, et je l'ai lu dans le cadre de l'opération Masse Critique d'automne 2019. Merci Babélio.
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Dans Un fils obéissant, roman à saveur autobiographique, Laurent Seksik raconte sa vocation d'écrivain, longtemps enfouie sous son désir de plaire à ses parents et l'abandon, à cinquante ans, de sa profession de radiologiste en vue de se consacrer ultimement à l'écriture. C'est le père mort qui est ici magnifié par un fils en deuil, rongé de regrets, ceux qui restent ayant tout le loisir de s'auto-analyser sur leur relation au disparu. Seksik manie avec justesse les états d'âme inhérents à la perte, alternant les histoires d'enfance de son père Lucien et la légende autour de son grand-oncle Victor, rescapé de la Grande Guerre. C'est touchant sans être larmoyant mais ce que j'ai le plus apprécié dans cet ouvrage, c'est le parcours d'un auteur qui se reconnaît finalement pour ce qui le fait vibrer.
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Un livre intime, émouvant, bienveillant où l'auteur évoque son enfance, son histoire familiale et son chemin sur le deuil paternel. L'écriture est fluide et agréable. Très bel hommage
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bel hommage à son père d'un homme qui fait le bilan lors du voyage le menant aux adieux définitifs, texte agréable à lire et d'une grande sincérité
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Laurent Seksik rend hommage à son père disparu. En retraçant son enfance, sa relation avec père, il nous fait comprendre que quelque soit l'âge que nous ayons la perte d'un proche est difficile et déstabilisante.
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A l'issue de cette lecture, je me suis renouvelé la question que je me pose souvent : existe-t-il des mots pour dire l'amour qui a pu exister entre un enfant et son père ? Je n'ai pas trouvé la réponse dans ce bel écrit de Laurent Seksik, même s'il n'est question que de cela dans ce roman. Bien plus qu'un fils obéissant, comme le dit le titre, ce fils est aimant, attentionné, respectueux au delà de ses propres désirs. Que l'on partage ou pas cet amour qui frôle l'adoration, l'auteur sait nous communiquer, avec des mots judicieusement choisis et un style fluide, ce sentiment qui peut déterminer toute une vie.
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Tel que l'exige la religion juive, alors que son père est décédé depuis un an, Laurent Seksik se rend sur sa tombe à Jérusalem pour honorer sa mémoire. Un an à réciter le kaddish chaque jour, puis se rassembler pour honorer le défunt et dire quelques mots à son attention, entouré de tous ceux qui pensent à lui, pour enfin le laisser partir…

Alors qu'il est en chemin, il échange avec sa voisine d'avion, installée sur le siège à côté de lui. Banale et courtoise tout d'abord, cette conversation, pas forcément voulue au départ, va rapidement devenir l'occasion pour l'auteur de se remémorer les instants de joie, de bonheur, les étapes d'une vie au contact de ce père à la présence magnétique.

Si le rêve de ce père n'est pas tu seras un homme mon fils, mais bien tu seras écrivain, ce père qui l'a encouragé dès ses premières rédactions d'enfant, il lui faudra bien assouvir aussi le rêve d'une mère, tu seras médecin mon fils… Aujourd'hui, après avoir exercé comme médecin pendant des années, après avoir écrit en parallèle plus d'une dizaine d'ouvrages, l'auteur a réalisé ces deux rêves.

Après avoir découvert et apprécié Romain Gary s'en va-t-en guerre, j'avais très envie de lire le dernier roman de cet auteur de talent au parcours atypique. Bien m'en a pris… Ce roman est un long discours intérieur, même s'il s'agit d'un échange, d'un long cheminement vers l'enfance, la relation entre le père modèle et le fils parfait, vers l'histoire de ses ancêtres, en particulier d'un certain Victor, figure emblématique de la cellule familiale, c'est également une projection vers l'avenir, où la présence du père est à la fois protectrice et émulatrice, bienveillante et critique.

Cette longue conversation à huis-clos est aussi l'opportunité de se remémorer les étapes de la maladie, la souffrance que cela entraîne, le courage face à une fin inéluctable. D'évoquer le rôle difficile du médecin confronté à un père malade, le dernier patient que l'on doit avoir envie de consulter sans doute, à qui il est difficile de dire la vérité – car est-on justement capable de l'appréhender soi-même cette vérité ? – malgré la confiance aveugle qu'il vous fait… le moment d'affronter la mort d'un proche, la souffrance que cela engendre, qui vous fait grandir d'une certaine façon, même si pas un seul d'entre nous n'a envie de vivre cette situation. Sans parler de comprendre et d'accepter le chagrin, la tristesse de ceux qui restent…

chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/09/26/un-fils-obeissant-laurent-seksik/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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