AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,27

sur 879 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Ô mort vieux capitaine, il est temps de lever l'ancre"
La poésie, Jorge Semprun,lauréat du concours de philosophie, poète connu des milieux littéraires, la connait sur le bout des doigts.
Ce sont les mots qui étayent sa survie dans les camps de Buchenwald où il va être déporté. Des mots qui courent sur le bout de sa langue. Etre le seul déporté espagnol à connaitre l'allemand, le comble de la chance, quelle dérision!
Et là il se souvient. le "meister" le maître à l'allure martiale, un mot qui fait froid dans le dos! Surtout lorsque l'on règne à coups de gueule et à coups de trique.
La violence.La répression.La corruption.L'horreur.L'agonie.La mort.Les cadavres.La mort qui parle yiddish.Les morts pour le führer.La mort qu'il tient dans ses bras.Et... la liberté lorsqu'il se récite des poèmes.
A son retour, le sans cheveux moribond, avec ses frusques usées jusqu'à la corde, avec l'horreur dans son regard et l'obession de l'odeur empuantie de la fumée, celle qui chassait les oiseaux et montait des fours veut écrire et cracher tout ça pour vivre enfin, mais écrire c'est revivre la mort et c'est dur!
Ce roman est le roman d'un survivant qui préfère vieillir car paradoxalement les années l'éloignent de la mort, ce roman est un exorcisme, dur et fort il a obtenu le prix de la paix des libraires allemands 1994.
Commenter  J’apprécie          90
[Lecture scolaire _ Filière Littéraire]
L'écriture ou la vie est un récit autobiographique de Jorge Semprun, écrivain espagnol.
Dans ce livre, l'auteur nous fait part de son vécu dans les camps de concentration à l'époque de la seconde guerre mondiale. Il raconte son quotidien, les horreurs auxquelles il doit faire face chaque jour...
Dur et bouleversant, ce livre retient toute notre attention sur l'écriture profonde d'un terrible vécu et les conditions de vie difficiles des prisonniers en tant de guerre.
Commenter  J’apprécie          60
Un autre regard sur la déportation, celui d'un écrivain qui a choisi de "prendre le temps" pour advenir en tant que tel, de vivre d'abord, ou plutôt de revivre après avoir connu l'horreur de la mort dans les camps de la Shoah
Remarquable récit d'un retour dans la réalité, sans pourtant jamais quitter Buchenwald, lucidité d'un combattant qui, avant d'autres, a su couper les liens avec le communisme à la sauce Soviet
Portrait d'un véritable européen, dans la lignée d'un Zweig, même si très différent dans ses choix politique, de vie et de destinée
A lire, sans hésitation aucune
Commenter  J’apprécie          30
Voilà un livre dont j'ai longtemps remis la lecture à plus tard. Par ignorance de qui était l'auteur, le titre me faisait craindre un coupage de cheveux en quatre de type germano-pratin - galligrasseuil que j'ai souvent lu dans les années 90 : dois-je consacrer ma vie à l'écriture ou ne vaut-il pas mieux vivre pleinement (mes cocktails et mes parties de jambes en l'air) ?

En réalité, rien à voir, et je l'ai compris ces dernières années en en étudiant un extrait, et il aura fallu que j'apprenne la mort de l'auteur ce mois-ci pour me décider à lire l'oeuvre en question.

Jorge Semprun, un jeune espagnol Khâgneux, scolarisé en France au Lycée Henri-IV et engagé dans la Résistance est déporté à Buchenwald, non loin de Weimar, la ville de Goethe. Cette proximité a un sens. Dans cette période où la vie était celle de la mort, où l'on vivait pleinement sa mort, où l'on mourait de manière si vive, les lettres, la pensée, la beauté de la langue étaient prégnantes. C'est sans doute ce qui surprend le plus quand on lit ce roman. Beaucoup de films sur les camps montraient les hommes et femmes installés dans la survie matérielle, ce témoignage montre que le quotidien était également fait du souvenir de la culture littéraire, philosophique, musicale, cinématographique ; il y avait une bibliothèque, dans ce camp ! Et c'est choquant.

(...)

Semprun évoque essentiellement les derniers instants du camp, l'agonie des derniers morts (Halbwachs auquel il récite du Baudelaire, O mort, vieux Capitaine ! sur son lit de mort), un Juif hongrois chantant le Kadish oublié dans un baraquement rempli de cadavres, et une quantité d'images qui, en fait, reviendront comme des couplets, des refrains, tout le long du récit, une sorte de retour obsessionnel au cours de l'après-guerre, à ces moments, ces morts, ces moments de grâce, ces musiques, au cours de tentatives avortées pour écrire ce qui s'est passé. le choix est celui-ci : oublier pour pouvoir vivre, écrire pour se souvenir ou se souvenir en écrivant. La question se pose dès la libération des camps :

(...)
Après de longues années à tenter d'oublier (la métaphore de la neige !), après la mort de Primo Levi, dont les récits lui furent une révélation sur ce qu'il ressentait lui-même, Semprun nous livre ce témoignage unique de ce qu'apporte un écrivain au souvenir.
Lire note de lecture intégrale sur mon blog.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
Commenter  J’apprécie          30
Un très beau livre sur le témoignage et la souffrance que cela peut engendrer.
Commenter  J’apprécie          20
Un texte évidemment splendide, où l'art de la formule soutient une pensée murie, non dénuée de poésie. La réflexivité de l'auteur, son recul sur sa vie et son expérience nous plongent dans les méandres d'une Histoire qu'on ne connaît pas, et nous proposent des pistes de réflexion inimaginées.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (2954) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1718 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}