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4,2

sur 254 notes
J'ai des amis babeliotes vraiment adorables. Lors de la dernière masse critique consacrée aux B.D, Fifrildi me disait qu'elle avait gagné "cinq branches de coton noir", je lui avais alors dit que j'étais curieuse de connaitre son avis parce que j'avais coché ce titre mais n'avait pas été sélectionnée. Elle m'avait alors dit qu'elle me l'enverrait après l'avoir lu. J'adresse donc un chaleureux merci à Fifrildi pour m'avoir fait parvenir cette B.D. Et en plus, ce fut une excellente surprise. "Cinq branches de coton noir" est une franche réussite.

Le démarrage est certes un peu lent mais cette mise en place est nécessaire pour poser les enjeux. Ensuite, c'est narrativement brillant. le récit est très bien mené. L'alternance des passages aux Etats-Unis et des passages en Europe est un choix narratif pertinent qui dynamise le récit, instaure un beau suspense et ajoute de l'émotion avec le personnage de Johanna.
Le propos est passionnant. Les auteurs évitent toute facilité et proposent un récit subtil, fin sans manichéisme ni victimisation, juste une histoire forte et intense portée par des personnages intéressants et émouvants dont le combat touche le coeur et remue les tripes.

Le dessin est propre et de belle facture. Même s'il ne déborde pas de personnalité, c'est très bien fait et agréable à l'oeil. Détail amusant : les personnages qui ont les traits d'acteurs de cinéma. La colorisation est intéressante et pertinente.
Que ce soit au niveau du scénario ou au niveau du cadrage et du découpage "cinq branches de coton noir" est très cinématographique et serait un candidat idéal à une adaptation sur grand écran.

Encore un grand merci à Fifrildi pour cette belle découverte. Cette B.D vaut vraiment le détour.
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Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Dupuis pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la dernière Masse critique graphique.

J'ai vraiment beaucoup aimé cette bande dessinée : l'histoire, le scénario, les dessins, les couleurs et le nombre de pages (plus de 170 pages).

Juin 1944.
Lincoln et Johanna Bolton sont frère et soeur. Lui se trouve au nord de Douvres dans une base militaire et elle vit à Raleigh en Caroline du Nord et suit des cours d'histoire au collège Saint Augustine. La guerre ne change rien à la situation des afro-américains : ils sont toujours victimes de la ségrégation raciale. Ils n'ont pas le droit d'aller se battre et sont traités comme des moins que rien.

Johanna hérite du journal intime d'Angela Brown (la domestique de Betsy Ross, la femme qui a cousu le premier drapeau américain). Et pendant quelques pages nous suivons son histoire. Cela se passe donc en 1777 et la situation des afro-américains y est bien pire.

Un mystère entoure le fameux drapeau qui après avoir disparu pendant 167 ans serait réapparu entre les mains d'un nazi. Grâce à ses relations, Johanna donne une chance à son frère de s'illustrer en devenant avec ses deux amis des « Monument Men » afin de retrouver ledit drapeau. La tâche semble improbable mais pourtant… La fin est bien triste mais logique.

Comme je le dis toujours : la guerre c'est moche. La ségrégation raciale c'est vraiment quelque chose qui me choque profondément.

J'ai beaucoup aimé le fait que les scènes se distinguent par des filtres de couleurs, je ne sais pas comment on appelle cela ?

Quoi qu'il en soit, un excellent moment de lecture.



Challenge multi-défis 2018 (20)
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1944. En pleine Seconde Guerre mondiale en Europe, et en pleine ségrégation raciale aux Etats-Unis, Johanna, une jeune étudiante noire fait une découverte inattendue et en fait part à son frère, Lincoln, parti s'engager dans l'armée pour libérer la France du joug nazi.
Cette découverte prend la forme d'un journal intime, d'une certaine Angela Brown qui vécut en 1776 et vit naître la guerre d'indépendance qui transforma les fameuses 13 colonies britanniques en les Etats-Unis d'Amérique. Déjà à cette époque, les noirs sont soumis à l'autorité des blancs, et pourtant, .. eux aussi ont résisté et sous une forme qui pourrait bouleversé l'époque de Johanna si la "vérité" était découverte.

Chacun sur un contient, avec des armes différentes, Johanna et Lincoln se battent pour faire éclater cette vérité.
Un scénario parfois un peu fouillis et long. Tout cela s'étiole et c'est dommage, car l'idée était sympathique et l'action ne manque pas. En plus certaines des planches de Steve Cuzor sont à couper le souffle d'intensité, de précision et d'émotion. Malheureusement, le scénario est trop lacunaire. Il manque un petit quelque chose difficile à définir.

Une BD pas mauvaise certes, mais que je ne conseillerai pas particulièrement.
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C'est une histoire sur la lutte des noir américains pour leur reconnaissance dans leur pays, c'est aussi une histoire qui se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale, avec une partie du récit qui revient sur la Guerre d'Indépendance des Etats-Unis. Les différentes parties du récit s'articulent autour du tout premier drapeau américain. La violence de la guerre, du racisme sont les moteurs de cette aventure, les personnages sont très touchants, ce sont de très beaux personnages, superbement créés par Yves Sente, et je me suis surpris à croire réellement à cette histoire tant il se dégage de ce récit une efficacité, une persuasion, un réalisme, c'est une belle histoire, comme on aurait aimé que l'Histoire soit faite, émouvante et puissante.
Le trait est assez classique, dans le style du graphisme réaliste des meilleurs artistes des années 60. Sans le faire exprès, j'ai lu la version non colorisée, et franchement, l'intensité des contrastes est bien plus forte et le récit gagne en dureté, en force, cela rend l'histoire encore plus dramatique et violente. J'avais vu auparavant la version en couleur et je ne l'ai pas trouvé aussi marquante, aussi belle. Si vous avez l'occasion de la lire en noir et blanc, n'hésitez pas.
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Merci à Filfridi et à Foxfire de m'avoir suggéré la lecture de cet excellent roman graphique, il y a de ça un moment , mais il m'a fallu un peu de patience pour l'avoir.

A trois cents mètres de chez moi, il y a une médiathèque qui est reliée à d'autres médiathèques et le temps de faire venir l'ouvrage d'un autre site...plus le calendrier ralenti de l'été...en tout cas, merci aussi aux médiathèques, si j'achetais tout ce que je lis, je serais ruinée.

Il faut maintenant que je vous dise ce qui m'a plu dans cette BD d'aventures historiques, qui raconte l'épopée de soldats noirs en mission pour les « Monuments Men » afin de récupérer en 1944 entre la Normandie et Bastogne, le premier drapeau des États Unis aux mains d'un nazi cruel et stupide, assassin et voleur d'oeuvres d'art, le prototype du personnage qu'on adore détester.

La fable est intéressante car elle nous parle des paradoxes des combattants de la liberté contre le nazisme qui cantonnaient les soldats noirs, engagés volontaires, à des tâches d'intendance, alors que les unités combattantes manquaient de bras. Curieux de se priver ainsi de forces vives d'un pays qui ont oeuvré pour lui depuis sa fondation ! C'est un message pour l'égalité et contre le racisme qui est délivré au moyen d'un journal intime et de la correspondance d'un soldat à sa soeur.

Le scénario est très original, dans son sujet et sa structure. il y a de l'action, des drames, des rebondissements, de l'héroïsme, des grands sentiments. J'aime beaucoup les portraits isolés sur les pages blanches, et je m'en fiche que cette histoire ne soit pas vraie. Elle véhicule des idées importantes, une saine révolte et le progrès des droits humains.



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Aux Etats-Unis la communauté noire n'a pas encore réussie à obtenir les mêmes droits que les blancs. Même envoyé en Europe pour combattre l'Allemagne nazie, ils sont cantonnés au basses taches.
Johanna va hérité d'une tante qu'elle a peu connue, mais dans ses affaires elle trouve un journal datant de la guerre d'indépendance américaine. C'est le récit d'Angela qui souffre des inégalités raciales. Elle était une proche de Betsy Ross, la femme qui a cousu le premier drapeau américain. Angela Brown, comme un hommage à toute la communauté noire, glisse sous une des étoiles blanches du drapeau, une étoile de coton noire. Et si la première bannière des USA devenait le symbole de la lutte pour l'égalité noire?

Ce long roman graphique de 175 pages revient donc sur deux éléments majeurs de l'histoire : la guerre d'indépendance américaine et la seconde guerre mondiale. le fil rouge : le premier drapeau américain. On alterne donc entre les deux époques, entre confection de cette bannière où se cache l'étoile noire et la recherche de cette relique dans les Ardennes, en plein guerre.
J'ai trouvé le début assez long. J'ai eu du mal à ma plonger dans l'histoire en partie parce que j'aimais pas trop les personnages. Cela s'arrange dans la seconde moitié où l'action devient prépondérante et prenante. La fin est très poignante. Je pense que les auteurs ont bien réussi à mettre en avant l'aberrance et la futilité de ces haines raciales et idéologiques.

Le dessin est sérieux et on peut voir le talent du dessinateur dans ses portraits qui ouvrent les chapitres. Même si je n'aime pas du tout le parti pris de la colorisation monochrome. Jaune, bleu, verdâtre ou rouge je trouve ça terne et manquant de relief.
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Cinq branches de coton noir, c'est un bout de tissu caché dans l'un des plus beaux emblèmes de la nation américaine.
C'est pour cette étoile que Lincoln et ses amis, qui se morfondent dans un camp militaire en Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale, vont risquer leur vie.
Ils rêvent de prendre les armes pour chasser l'Allemand.
Ils veulent contribuer à la libération.
Problème  ?
Ils sont noirs.
Et l'armée américaine, ne leur donne que des tâches subalternes.
Pas question de les imaginer briller au combat.
L'Amérique de la ségrégation a débarqué son racisme avec ses troupes.
Pourtant, avec l'aide de sa soeur restée au pays, Linc va se voir confier une mission périlleuse.
Voilà donc le sujet de ce magnifique et incontournable album signé Steve Cuzor (dessin), Yves Sente (scénario) et Meephe Versaevel ( couleurs) qui ont su formidablement mettre en images une histoire qu'on aurait aimée réelle.
Alors, oui, c'est de la fiction, presque une légende, même, mais l'important, c'est le message qui est envoyé, un nouveau pavé dans la mare du racisme.
Et évidemment, on s'attache aux personnages qui luttent pour exister dans un monde qui, au-delà de la guerre, les méprise.
L'émotion est au rendez-vous de ce roman graphique totalement réussi.
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"Cinq branches de coton noir" est un magnifique album historique. L'histoire est dense et très documentée, l'accent est mis sur le réalisme de la seconde guerre mondiale, le racisme au sein de l'armée américaine, la ségrégation raciale aux USA, sur l'évolution des mentalités, sur la bravoure des soldats pour servir leur drapeau (un des sujets principaux), sur la place de l'art en temps de guerre et la manière des "Monuments Men" de traiter leurs missions.

Une relation épistolaire s'instaure entre notre personnage principal et sa soeur tout au long du récit, et c'est simplement très touchant, j'ai beaucoup aimé cet aspect de l'album. Scénaristiquement parlant, le choix de mettre en parallèle plusieurs périodes afin de poser les bases est très bien, tout comme la manière de suivre notre groupe de soldats dans leur mission. Nous ne sommes pas dans une énième histoire pour faire gonfler l'ego américain que nous pourrions retrouver dans un film par exemple.

En ce qui concerne les dessins, le trait est vif et intéressant, assez original et cela plaira au plus grand nombre.
Les couleurs sont assez sombres mais cela colle bien à l'ensemble parlant de guerre et de racisme, c'est cohérent.

Je conseille cet album assez conséquent du haut de ses presque 200 pages à tout le monde, il est instructif et utile pour un pan de l'histoire peu abordé en BD.

Sur le blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Cinq branches de coton noir, étonnant roman graphique qui mêle personnages réels (George Washington et Betsy Ross, par exemple) et pure fiction, se déroule essentiellement en Europe à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi aux États-Unis à deux époques différentes. Il comporte un prologue, quatre chapitres et un épilogue. Réalisés au fusain (?) sur fond blanc, de superbes portraits du ou des personnages dont il sera surtout question ouvrent chacun des chapitres.

Le prologue nous emmène dans une curieuse base militaire américaine dont on comprend dès la première page qu'il s'agit d'un leurre destiné à faire croire à l'armée ennemie que le débarquement aura lieu dans le nord de la France. Très vite aussi, on constate que la plupart des hommes cantonnés là sont des Noirs, sauf les gradés, bien sûr, pour leur part ouvertement racistes et agressifs. Tom, Aaron et Lincoln, les trois soldats que nous suivrons, subissent brimades et insultes, comme leurs camarades. Ils désirent partir au combat, ce qui jusque-là n'était absolument dans les projets du haut commandement.

Le premier chapitre nous présente d'abord Johanna Bolton, la soeur de Lincoln avec lequel elle correspond aussi régulièrement que possible et qui attend impatiemment les lettres que son frère lui envoie. Elle est étudiante en histoire au Saint Augustine's College, université privée réservée aux Noirs. Elle trouve, dans les affaires d'une tante récemment décédée, le journal intime d'une certaine Angela Brown, datant de 1777. En lisant le journal de son ancêtre, Johanna nous transporte en janvier 1776, en pleine guerre de Sécession. Angela est alors domestique chez Betsy Ross, la couturière qui est censée avoir cousu la première bannière étoilée. Celle-ci se montre assez bonne et compréhensive envers sa servante. Très tôt un matin, Angela décidera d'apporter sa touche personnelle à ce drapeau… Par un concours de circonstances que je n'éclaircirai pas ici, les trois soldats vont avoir comme mission de retrouver ce drapeau qui, au début de leur quête, se trouve en France.

J'ai été déroutée par la mise en couleurs de cet ouvrage : chaque double-page, parfois chaque page, se compose d'un camaïeu de verts, de gris, de rouges, de bleus ou d'ocre. Les motifs du passage d'une teinte à une autre restent la plupart du temps mystérieux, pour moi, en tout cas… Si la mise en page est classique, les plans proposés varient beaucoup et empêche toute monotonie. le dessin, réaliste, est très maîtrisé, détaillé et particulièrement expressif. De la belle ouvrage, en somme… Et pourtant, je ne suis pas complètement conquise. La dernière partie du quatrième chapitre m'a semblé longue et peu crédible, ceci expliquant sans doute cela. Quelques personnages abandonnés en cours de route, quelques allusions que je n'ai pas comprises. Bref, je garde certaines réserves malgré l'évidente qualité de l'ensemble.
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Une BD de la sélection cezam, qui en plus semble avoir été très apprécié par les lecteurs babeliens... La barre était placé très haut, et peut-être est ce la raison de ma déception.
J'ai tout d'abord trouvé le début très long, trop long. Et a contrario, les chapitres d'actions, où 3 jeunes noirs sont incorporés aux Monuments Men me semblent trop courts, il y a des détails de la traque de ce fameux officier allemand qui m'ont échappés, j'ai du relire plusieurs fois certaines planches pour suivre.
Certes le propos, n'était pas les Monuments Men, mais l'implication des noirs américains dans l'histoire de leur pays, mais du fait du scénario "de surface" je trouve que le fond n'est pas très bien défendu.
Il y a aussi des sujets qui m'échappent, comme cette organisation NAACP , c'est évoqué, certains personnages sont même présentés dans la pénombre. On sent la clandestinité, le secret. Aussi J'en attendais donc des révélations, mais non. C'était juste le sujet rapide de deux planches et puis plus rien.
C'était une lecture intéressante, qui m'ouvre d'autres pistes de réflexion.
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