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Citations sur Dernières nouvelles du sud (45)

Nous avancions lentement sur une route de graviers selon la devise des Patagons se hâter est le plus sûr moyen de ne pas arriver et seuls les fuyards sont pressés.
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Aujourd'hui, il reste très peu de Tehuelches et de Mapuches en Patagonie. Ce sont des survivants qui, passionnément attachés à leur dignité, ont décidé de ne plus être un sympathique détail ethnique pour distraire les touristes, ils vivent sur les deux versants de la cordillère des Andes et développent un formidable culture de résistance et de mémoire.
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Nous n'en avons plus parlé car mon socio sait que les livres sont des animaux bizarres, imprévisibles, et que certaines histoires préfèrent qu'on les raconte autour d'un verre, elles aiment s'installer de mille manières dans la bouche du narrateur jusqu'au moment où elles, et elles seules, décident de se transformer en mots sur du papier.
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Lire ou écrire, c'est une façon de prendre la fuite, la plus pure et la plus légitime des évasions.
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Ils ont arrêté Coquito, l'ont maltraité, et vous savez ce qu'il a dit au commandant ? Il lui a dit, c'est drôle la vie, il y a quelques jours vous me ciriez les pompes et aujourd'hui je dois vous lécher les bottes. Coquito a été passé à tabac et il lui est resté cette manie de se prendre pour un lutin.
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Lire ou écrire, c'est une façon de prendre la fuite, la plus pure et la plus légitime des évasions. On ressort plus forts, régénérés et peut-être meilleurs. Au fond, et malgré tant de théories littéraires, nous autres écrivains nous sommes comme ces personnages du du cinéma muet qui mettaient une lime dans un gâteau pour permettre au prisonnier de scier les barreaux de sa cellule. (page 36)
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Le guide Forbes est une sorte de publication pornographique où sont répertoriées les plus grandes fortunes du monde, et pour cette poignée de multimilliardaires qui se sont approprié toutes les richesses de la terre, le fait de posséder quelques milliers d'hectares en Patagonie est une sorte de signe distinctif, une marque prestigieuse sur l'arrière-train de leur âme. Ces gens-là sont incapables de dire où commence le Chili et où finit l'Argentine, ils se moquent complètement de ces deux pays, la seule chose qui compte pour eux c'est d'exhiber des titres de propriété en Patagonie.
Il y a une quinzaine d'années, Carlo et Luciano Benetton ont acheté neuf cent mille hectares en Patagonie. Pour se faire une idée d'une telle superficie, il faut imaginer, si tant est que ce soit possible, un million de stades de football.
Les Benetton prétendaient apporter le progrès dans la région. Ils ont apporté les clôtures en fil de fer barbelé, empêché la transhumance des gauchos et des rares espèces sauvages encore existantes, imposé des bornes absurdes dans une région où le ciel et la terre sont les seules limites. Ted Turner, le millionnaire créateur de CNN et président du groupe multimédia AOL-Time Warner, a suivi l'exemple des Benetton et, à cette liste, est venu s'ajouter un type petit, aux muscles gonflés aux sténoïdes et dont l'intelligence avait impressionné un intellectuel appelé Ronald Reagan : Sylvester Stallone.
Pour définir la capacité des armes on parle de pouvoir de destruction. Pour définir la capacité de destruction des hommes il faut parler de pouvoir d'achat. Celui de Rambo visait précisément les terres où Doña Delia vivait sa longévité féconde aux côtés de son chien, de ses moutons, de ses herbes miraculeuses, de ses fleurs aux parfums sauvages et de ses fruits aux saveurs séculaires et sacrées.
Malgré son terrible pouvoir d'achat, paradigme de la volonté - non pas, au sens où l'entendait Nietzsche mais du point de vue des jobards de Hollywood -, Stallone n'a cependant pas pu acheter. Et ce n'est pas faute d'en avoir eu envie. Il arrive parfois que l'excès de soumission face aux puissants déclenche les mécanismes de résistance qui donnent sa dignité à l'espèce humaine. Le prix fixé par les autorités argentines pour cette portion de la Patagonie était si ridiculement bas qu'un groupe d'éleveurs leur a suggéré de ne pas se montrer aussi complaisantes face aux acheteurs étrangers.
Naturellement, le gouvernement argentin ne leur a pas répondu mais, par hasard, un hebdomadaire français, Le Nouvel Observateur, a publié dans son édition du 5 mars 2003 une information qui a échauffé encore davantage les esprits : le gouvernement argentin étudiait la possibilité de donner la Patagonie aux Etats-Unis en échange de l'annulation de l'énorme dette contractée auprès du Fonds monétaire international.
La nouvelle a couru de pulpería en pulpería, de foyer en foyer, et agriculteurs, éleveurs et écologistes ont organisé un tel remue-ménage que l'affaire n'a pas pu se concrétiser.
C'est ainsi que Rambo, l'invincible guerrier capable d'étriper des milliers de Vietnamiens, d'abattre en Afghanistan des hélicoptères russes à coups de pierre en luttant aux côtés des talibans, a été vaincu par une petite vieille presque centenaire ayant pour seule arme l'amour de la terre.
C'est le genre de choses qui arrivent, là-bas, en Patagonie. Et ça, c'est vraiment une histoire qui finit bien.
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- Seule ? Non, je vis avec le chien, les moutons, les plantes et les fleurs, a-t-elle répondu d'une voix sereine, avec cet accent lent et traînant des gens du Sud, cette façon de parler que j'aime, que je n'ai trouvée dans aucun autre endroit de la terre et qui donne à ma langue des proportions gigantesques car les gens du sud du monde modulent les mots en ayant conscience de leur caractère fondateur. C'est ainsi qu'ils donnent vie à ce qu'ils nomment, qu'ils peuplent la dureté de la steppe.
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Rien de ce que nous avons vu n'existe plus aujourd'hui comme nous l'avons connu. D'une certaine manière, nous avons eu la chance d'assister à la fin d'une époque dans le sud du monde. De ce Sud qui est ma force et ma mémoire, ce Sud auquel je m'accroche avec tout mon amour et toute ma colère.
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C'était un jardin de l'abondance, un poème à la générosité de la terre.
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