AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 628 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce court roman est un roman d'aventures et engagé.
Luis Sepulveda dénonce la chasse à la baleine, holocauste des peuples de la Patagonie.
Luis Sepulveda est un bon conteur car il a été facile d'adhérer pour ces causes, car il arrive à donner à ses personnages , le ton du témoignage grâce au personnage central qui est journalste.
Ce court roman m'a rendu sensible à ces deux causes.
Luis Sepulveda m'a motivé pour découvrir et Moby Dick , et Franscisco Coloane.

Commenter  J’apprécie          724
L'histoire commence comme un conte pour enfants. Un jeune chilien de 17 ans découvre « Moby Dick » de Herman Melville et s'émerveille de cette aventure passionnante. Pendant ses longues vacances scolaires, il décide donc de partir seul tout au sud pour embarquer sur un baleinier et découvrir véritablement l'âme de son pays. le Sud, la mer, Terre de Feu et la Patagonie, les dauphins et baleines... Que d'histoires à raconter à ses camarades restés pour bronzer à la plage et tourner autour des filles...Cependant, parce que Luis Sepúlveda reste un des plus fervents défenseur de la Nature, le roman change radicalement de cap et prend une nouvelle tournure : celle d'un thriller écologique.

Troisième lecture de cet auteur, et je reste toujours aussi subjugué par ses décors. J'arrive à ressentir ces embruns et ce vent glacial qui me fouette sèchement le visage pendant que je prends mon quart sur la passerelle. Je garde les yeux bien grand ouvert en regardant défiler des images de Terre de Feu et en espérant apercevoir au loin un de ces souffleurs si majestueux et magiques. Mais avec Luis, le voyage n'est jamais gratuit. Il me fait prendre conscience des atrocités humaines : la déforestation et la pollution des terres me faisaient déjà frémir dans « le neveu d'Amérique » ou « le vieux qui lisait des romans d'amour », mais je découvre que les hommes peuvent se montrer encore plus irrespectueux et atrocement barbares envers mers et océans.

Ces atrocités, dont j'ignorais tout (ou du moins je ne voulais pas les connaître), me font terriblement peur. Pour moi il est déjà trop tard, mais pour mon fils... Quel monde vais-je lui laisser ? Quelle image aura-t-il de notre génération pour laquelle le mot d'ordre semble être « profit, profit, profit », sans concession aucune et sans pitié pour notre planète. Des peuples autochtones ont été rigoureusement anéantis, des forêts ont été entièrement décimées, des océans irrémédiablement pollués...Et dire que mers et forêts représentent la survie de l'espèce humaine, ce qui laisse présager du niveau d'intelligence de l'homo sapiens sapiens.

J'ai mauvaise conscience quand je lis Sepúlveda. Un malaise m'étreint et j'ai honte d'appartenir à l'espèce humaine et honte d'être français. Il arrive presque à me culpabiliser par certaines irresponsabilités de nos chers gouvernants élus « démocratiquement ». le Japon en prend pour son grade avec sa chasse à la baleine à outrance (le Chili aussi puisque c'est le gouvernement chilien qui délivre des droits sur la tuerie des animaux dans ses eaux territoriales, un concept bizarre, non ? de se sentir tellement supérieur au point de délivrer des permis de tuer sur des espèces en voie d'extinction) mais la France n'en est pas moins égratignée et ses agissements loin de ses frontières montrent bien sa politique dominante et supérieure qu'elle s'octroie (au nom de quoi ?).

De la mer et des fjords, des images du Chili et de la Patagonie, un roman d'aventures océanes et écologiques...Voilà tout ce qu'un roman de Luis Sepúlveda donne au lecteur. Mais cette fois, ce dernier ressort avec l'odeur nauséabonde d'une pourriture de chair et de sang gisant à la surface des mers. Il repart avec le sentiment d'un terrible gâchis humain anéantissant les ressources océanes. La mer peut-être belle, soyeuse et magique, du moment qu'elle reste vide de toute présence humaine...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
Commenter  J’apprécie          332
Ce livre commence en roman initiatique, se poursuit en polar écologique.et finit sur un mythe.

Comme pour le narrateur (son prénom n'est jamais mentionné), Moby Dick a été un grand souvenir de lecture de mon adolescence et a probablement contribué à mon amour de la mer. Je ne me suis pas engagée sur un baleinier, mais, des années plus tard, j'ai réalisé un rêve en effectuant une traversée de dix jours sur un navire commercial d'Afrique Noire en Europe … un de mes plus forts et plus beaux souvenirs (j'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines à me réhabituer à la vie à terre !!). J'ai retrouvé dans ce roman cet autre monde qu'est la vie en mer, cette communauté que forme un équipage, la complète dépendance à la nature et cette sensation de liberté que procure le grand large.

Je me sens très concernée par la dégradation de la planète et des mers et océans en particulier : quelques plongées m'ont permis de voir des fonds marins dévastés par les pollutions en tous genres et les pêches intensives ; j'ai donc également apprécié la seconde partie du roman et les individus qui essaient avec leurs faibles moyens et beaucoup de courage de lutter contre les pollueurs et les exploiteurs (lutte du pot de terre contre le pot de fer, malheureusement). L'enquête que mène le narrateur pour tracer un navire censé être en même temps à deux endroits éloignés du globe est très instructive…

J'ai trouvé appropriée la touche ‘'légende'' de la fin : excellent complément à la poésie du livre, elle convient bien à ce ‘'Monde du bout du monde'' qu'est la Terre de feu, dédale de canaux et de fjords, archipel d'îles, sous des pluies fréquentes et souvent balayé par des vents violents
Commenter  J’apprécie          262
Parce qu'il a vibré d'émotion à la lecture de Moby Dick, un adolescent de 16 ans parvient à être embauché sur un baleinier en partance pour le bout du monde, au-delà du détroit de Magellan. Mais la réalité est loin des images fantasmées des romans.
Plusieurs années plus tard, l'ancien adolescent est devenu adulte et reporter dans un journal lanceur d'alerte sur l'écologie quand lui parvient la rumeur qu'un baleinier japonais aurait disparu au large du détroit de Magellan, emportant avec lui dix-huit membres de son équipage.
Le reporter part alors sur place découvrir les causes de cette disparition.

Le protagoniste du récit pourrait tout aussi bien être l'auteur lui-même tant les ressemblances dans leur biographie respective sont légion.
Du petit garçon rêveur, la tête emplie des récits d'aventures qu'il a lus dans les romans, à la métamorphose en militant écologique, Luis Sepulveda nous raconte une histoire où la mer et ses habitants occupent la première place.
La vie des marins décrites en premier lieu, est l'occasion de brosser le portrait des baleiniers, ces hommes de l'ancien temps, naviguant sur les mers à la recherche de mammifères marins.
L'auteur oppose les souvenirs de l'adolescent, où les baleiniers respectaient leur proie et la nature, avec une réalité récente dans laquelle l'industrie saccage les fonds marins et les écosystèmes. Les différences entre le savoir-faire du vieux marin argentin, auprès de qui l'adolescent vivait son rêve d'aventure, et l'arrogance de l'énorme navire japonais, soulignent la différence sur l'usage de la mer et de ses richesses.
La rencontre de notre personnage avec le capitaine Nilsenn, sorte d'Achar moderne, engagé dans une lutte non contre Moby Dick, mais contre le navire japonais, est l'occasion pour l'auteur de donner voix à celles et ceux qui combattent ou subissent certaines pratiques.
Il évoque le mode de fonctionnement de Greenpeace, la lutte des indigènes et leur massacre, l'absurdité de la chasse aux baleines et les entorses récurrentes au droit international par de nombreux pays.
L'auteur nous raconte aussi et avant tout une très belle aventure où les navires et les animaux s'affrontent, à armes inégales, loin des regards.
J'ai beaucoup aimé ce récit, notamment la magnifique conclusion.
Luis Sepulveda est un rêveur dont les idées contaminent le lecteur grâce à une très belle plume.
« Les bateaux qui ont connu le goût de l'aventure deviennent amoureux des mers d'encre et ils aiment naviguer sur le papier »
Un bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          230
Le voyage est long de Hamburg en Allemagne, à Punta Arenas à l'extrême sud du Chili. Pourtant, rien n'arrête le garçon qui profite de ses vacances scolaires pour y aller, aidé par son Pépé trop heureux de voir qu'un membre de la famille veut découvrir son pays d'origine. Après la lecture de « Moby Dick », le garçon rêve de naviguer sur un baleinier. Déjà débrouillard, respectueux, il parviendra à se faire accepter par un vieux capitaine appelé le Basque, qui l'embarquera sur son petit bateau et lui fera découvrir les fjords, les récifs, la nature inhospitalière et… les baleines. Après cette expérience, l'adolescent se découvre le pied marin mais la mort d'un cachalot le rendra triste.
Aujourd'hui, c'est un homme. Journaliste pour Greenpeace, il retourne dans son pays natal retrouver un autre capitaine, Nilssen, afin de rendre compte des agissements du baleinier japonais Nisshin Maru, un navire-usine de plus de cent mètres de long. Là, il sera témoin de l'épouvantable destruction dont l'homme est capable pour s'enrichir.

Sépulveda aime mélanger fiction et faits réels et ce petit roman en est un bon exemple.

Après quelques recherches, j'ai appris qu'un nouveau navire-usine japonais est en construction et sera actif en 2024, notamment en Océan Antarctique… Ben oui, cet océan n'a pas encore été pillé... il doit regorger de richesses ! :-(
Afin de poursuivre la chasse à la baleine à des fins commerciales, le Japon s'est retiré de la Commission Baleinière Internationale (CBI). Ses activités ne sont donc plus considérées comme hors-la-loi vis-à-vis de cette Commission.

C'est étrange quand même… J'ai lu peu de livres de littérature japonaise (et un bon nombre est dans ma PAL), j'ai vu plusieurs documentaires magnifiques sur le Japon. de cela il en ressort un respect pour ce pays dont l'homme paraît si proche de la nature, en réelle communion avec elle, et une philosophie de vie empreinte de respect des éléments naturels, d'un échange entre elle et l'homme. Et à côté de tout ça…
Sont-ce les arbres qui cachent la forêt ?
Commenter  J’apprécie          212
Encore un magnifique roman de Sepuvelda que j'ai lu avec le même plaisir que j'avais découvert ce vieil homme féru de romans d'amour ! J'ai retrouvé cette même plume en apparence si simple et pourtant si intense et profonde. Ce court roman est un nouveau plaidoyer pour la nature, pour la sauvegarde des océans et des animaux marins. Avec son style si particulier, l'auteur nous met en garde contre les méfaits et les dérives de la pêche intensive aux cétacés, contre l'invasion d'une nature encore sauvage et préservée par l'être humain, la technologie, l'argent, ... Il nous emmène avec lui à la rencontre de ces lieux magnifiques, loin de tout, mais aussi à la rencontre de personnages authentiques, sincères et engagés.

Et c'est avec beaucoup de délicatesse, tout en finesse et en simplicité, presque l'air de rien, que l'auteur nous dévoile ces faits, sans jugement, sans discours moralisateur, mais avec des mots justes qui touchent et qui éclairent, qui interrogent et qui remuent. J'ai adoré ce court roman qui m'a entraîné dans les embruns marins, au large de la Patagonie, dans le sillage des baleines et des dauphins ! Un seul bémol : j'ai trouvé que ce voyage aurait mérité d'être un peu plus long ; réduit à l'essentiel, il aurait pu être complété de quelques détours, quelques escales supplémentaires...
Commenter  J’apprécie          201
Le temps du Vieil homme et de la mer n'est plus. Partie, la noblesse de ces combats égalitaires qui, pour nourrir les uns, régulaient tranquillement les lois des espèces.
Moby Dick pleure depuis le minuscule refuge d'un golfe de la Terre de Feu. Écoutez son cri.
Il dit les manoeuvres malhonnêtes de pays qu'on dit civilisés. Il hurle les aspirateurs à mer, qui recrachent de leurs entrailles celles des créatures qu'ils ont digérées. Il clame au monde la fin d'un kit de survie, celui de nos océans.
Dans ce tout petit livre, véritable thriller écologique, Sepúlveda, au cotés de Greenpeace, retourne après des années au Chili.
Un navire usine a pénétré une zone de mer refuge des baleines bleues, et ce à l'encontre de toutes les lois internationales qui ont décrété cette espèce en voie de disparition imminente.
Avec Jorge, le Basque et Pancho, il va tout à la fois se réconcilier avec ce pays qu'il avait quitté pour fuir Pinochet, et constater le crime.
La fin est totalement onirique. L'histoire ne nous dit pas si elle est vraie. Elle pourrait…
Mais c'est des larmes plein les yeux, les mains couvertes du sang de la honte que l'on referme le livre. Sepúlveda poursuit son combat. le lire, c'est entrer en poésie comme on entre en guerre.
Commenter  J’apprécie          194
Ayant adoré me plonger dans la jungle du "Vieux qui lisait des romans d'amour", c'est avec beaucoup de curiosité que j'ai entamé et finalement dévoré ce nouveau roman de Sepulveda, maître conteur de l'ailleurs qui vous transporte en une centaine de pages dans un autre monde.
Moby Dick en toile de fond (je n'ai pourtant jamais lu ce livre) et surtout cette passion pour l'aventure, pour ce bout du monde qu'est la mer dangereuse qui sévit aux alentours du détroit de Magellan, où naviguer relève de la prouesse technique, où les marins rechignent à mettre pied à terre, où la seule compagnie des baleines sert les aspirations de liberté.
De souvenir en pèlerinage, l'auteur nous transporte dans cette parcelle de terre et de mer morcelée et terrible où s'imprègne une lutte pour la Vie, un combat contre des forces invisibles.
D'une poésie incomparable, le style est efficace. le lecteur sera transporté d'emblée à bord et attaché au destin de ce jeune garçon, à son évolution et à sa volonté de comprendre mais aussi de se laisser porter par les mystères insolubles de la vie.
Un conte initiatique, un voyage philosophique et une réflexion environnementale. Tout ça et tant d'autres choses pour cette lecture qui marque.
Commenter  J’apprécie          153
Un très beau roman, même s'il est très (trop?) court, l'auteur nous entraîne avec lui aux confins du Chili, dans le détroit de Magellan, à la poursuite de baleiniers braconniers.

Le style est toujours autant envoûtant, il nous fait vivre les aventures de son personnage, nous fait crouler sous les noms des innombrables îles et détroits , nous fait rêver et vibrer sur le Finisterre, au côté d'un capitaine, vieux loup des mers.
Commenter  J’apprécie          150
Un joli voyage au bout du monde, c'est-à-dire au Chili, avec Luis Sepulveda.
Obligé de fuir son pays après le coup d'état, l'auteur y retourne après 24 ans d'exil … Devenu journaliste en Europe, militant pour la protection de l'environnement, c'est une probable (et illégale) chasse à la baleine qui l'envoie redécouvrir la Patagonie.
Dans une écriture toujours poétique, à mi-chemin entre le roman et l'autobiographie, l'auteur nous fait partager ses inquiétudes quant à l'avenir de notre planète et dénonce l'exploitation des ressources et des personnes.
Toujours un très bon moment de lecture !
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (1392) Voir plus



Quiz Voir plus

Le monde du bout du monde de Luis Sepúlveda

Quel âge a le garçon ?

16 ans
12 ans
15 ans

10 questions
18 lecteurs ont répondu
Thème : Le monde du bout du monde de Luis SepúlvedaCréer un quiz sur ce livre

{* *}