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François Gaudry (Traducteur)
EAN : 9782020315494
192 pages
Seuil (19/03/1998)
3.74/5   340 notes
Résumé :
Enfant, Luis Sepúlveda a fait une promesse à son grand-père : retourner un jour en Andalousie, à Martos, le village d'où celui-ci partit pour l'Amérique. Mais avant d'y parvenir, notre infatigable voyageur aura parcouru le continent latino-américain en pratiquant toutes sortes de métiers. Il aura rencontré nombre de gens aux destins singuliers. Il aura subi les systèmes totalitaires et vécu quelques histoires aux allures fantastiques.

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Cet auteur n'en finira donc jamais de m'enchanter, de me passionner?
Luis Sepulveda m'a emmené dans son exil à travers ces terres de sud-Amérique et particulièrement jusqu'en cette Patagonie aux forêts sacrifiées... La Patagonie où s'est épuisé le souffle putride des dictatures et dans laquelle se retrouvent quelques réprouvés.
Les rencontres y sont passionnantes, avec des personnages hauts en couleur et des amis que l'on retrouve... On n'oublie surtout pas d'y bien manger, bien boire et de se retrouver, même, dans un surprenant concours du plus beau mensonge (entre-autres).
Et puis, il y aura ce beau final espagnol avec le vieil oncle resté au pays: Celui qui n'a pas été attiré par l'océan et l'or d'Amérique. Intime et bouleversant moment dans lequel le chilien retrouve ses racines.
Et tout cela, amis babéliotes, en 167 pages!
Mais...mais comment fait-il? Comment parvient-il à rendre la lecture si dense et aérienne à la fois?
C'est cela, la magie Sépulveda!
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Fabuleux conteur que Luis Sepulveda.
Je continue la lecture de son oeuvre avec un plaisir sans cesse renouvelé.
Ce qui l'intéresse, c'est rencontrer les gens, partager du temps et des histoires toujours un peu extraordinaires. Chaque histoire de chaque livre est une pièce du puzzle de sa vie.

Ici, il est question d'une promesse faite, à 11 ans, à son grand-père, anarchiste espagnol, en exil au Chili, d'aller un jour à Martos trouver ses racines andalouses.

Etre communiste sous la dictature de Pinochet signifiait recevoir un "billet pour nulle part" Nulle part, ce fut la prison de Temuco où Sepulveda séjourna durant 942 jours. Il y retrouva "presque la totalité du corps enseignant des universités du sud" et, ensemble, ils créèrent le "Grand Amphithéâtre de l'Athénée de Temuco" où ils échangèrent leurs disciplines respectives entre deux séances de torture. Libéré en juin 1976 à l'initiative d'Amnesty International, Sepulveda dut s'exiler mais il le fit par le chemin des écoliers, en sillonnant le vaste continent sud-américain.

Tout est prétexte à histoires ; que ce soit celle d'une gare de Patagonie où l'horloge, arrêtée par une balle perdue, marque à jamais neuf heures vingt-huit en souvenir de la rébellion de 1920, que ce soit à Machala (Equateur) où le lieu-dit La Olla est le dépotoir puant de millions de bananes impropres à l'exportation, que ce soit le souvenir de sa rencontre avec l'écrivain britannique, Bruce Chatwin,, grand amoureux de la Patagonie, qui n'écrivait que dans des carnets de moleskine, comme Céline et Hemingway, ou encore une simple soirée de concours de mensonges ou le transport d'un mort congelé dans un coucou pourri trop petit pour le corps. Tout est bon pour appeler la liberté par son nom, pour boire jusqu'à plus soif, du moment que chacun donne le meilleur de lui-même..

Une autre histoire étonnante est celle de cet ancien professeur d'université de Buenos Aires que son passé nazi fit se perdre en Patagonie sous un nom espagnol et qui, le premier, en 1980, découvrit un trou dans la couche d'ozone. Ses travaux, vérifiés et attestés par les autorités scientifiques adéquates, reçurent le prix Nobel alternatif de physique en 1988. A défaut d'adresse valable, il ne fut pas honoré mais, de toutes façons, il hurlait à qui voulait l'entendre : "Dites à tous ces connards d'arrêter la pollution atmosphérique avant de décerner des prix. Les prix, c'est pour les reines de beauté".

Tous ces détours conduisirent finalement Luis Sepulveda à Martos, en Espagne, où grâce aux registres paroissiaux, il retrouva le plus jeune frère de son grand-père, vieillard cacochyme qui, quand il eut compris qui il était, s'écria : "Femme, apporte du vin, mon neveu d'Amérique vient d'arriver".

Avec Sepulveda tout commence et tout finit autour d'un verre. Celui de l'amitié et de la paix entre les hommes.
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« le neveu d'Amérique » s'apparente à un carnet de voyages fait de notes éparses sans vraiment de lien entre elles sinon qu'elles décrivent la vie de prisonnier puis d'aventurier de Luis Sépúlveda de 1975 à 1982.

L'auteur est né au Chili en 1949, mais une note introductive fait allusion à ses racines andalouses. L'année de ses onze ans Luis promet à son grand-père, un anarchiste anticlérical de Santiago, de se rendre un jour en Andalousie la terre de leurs ancêtres.

Amnesty International obtient en 1977 la libération de Sépúlveda de la sinistre prison de Temuco où il séjournait depuis plus de deux ans comme détenu politique. Contraint à l'exil, l'écrivain commence une vie d'errance à travers l'Amérique du Sud, essayant par des petits boulots d'économiser le prix du voyage pour l'Europe.

Les notes retracent ses pérégrinations de l'Equateur à la Patagonie en passant par la Bolivie, le Brésil et l'Argentine.
Avec un sens inné du contact, un goût pour les expériences pas toujours exemptes de risques, une attirance pour les petites gens et leurs histoires plus étonnantes les unes que les autres, l'écrivain chilien entraîne le lecteur dans une ronde américaine dynamique et dépaysante.
La tension est souvent palpable, la dictature est le dénominateur commun à ces pays sud-américains et l'auteur, épris de liberté, a bien du mérite à conserver un brin d'humour en toutes circonstances.

Deux éléments auraient rendu « le neveu d'Amérique » plus attrayant encore :
• Une carte détaillée de l'Amérique Latine : le nombre important de pays, régions et villes traversés oblige le lecteur à constamment se repérer en dehors du livre.
• Une chronologie précise des notes : le lien entre celles-ci n'est pas toujours évident à faire.

La dernière partie sur le sol andalou, jusqu'à la maison blanche du vieil oncle Don Angel, est bouleversante de bonheur contenu.
Luis a tenu sa promesse. Il pense à feu son grand-père, aux petits yeux malicieux, qui disait souvent : « Nul ne doit avoir honte d'être heureux ».
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Feu Luis Sepúlveda avait des racines andalouses. Né au Chili en 1949, il a onze ans quand son grand-père lui fait promettre de se rendre un jour à Martos, son village natal. Il faudra quelques décennies avant que le gamin d'alors accomplisse sa promesse, mais c'est peut-être là, dans les rues de Santiago du Chili, que commence son cheminement vers la liberté, qui ne cessera jamais. C'est d'abord la rébellion de son grand-père, anarchiste bouffeur de curés, qui le pousse à pisser sur les portes des églises, puis son soutien au vent nouveau apporté par Salvador Allende, qui lui coûtera presque trois ans dans les geôles de Pinochet. Et pourtant, même là, où se retrouve "presque la totalité du corps enseignant des universités du sud", la résistance s'organise, les prisonniers échangeant leurs savoirs et leurs réflexions entre deux séances de torture. Libéré en 1976 sous la pression d'Amnesty International, Luis Sepúlveda est contraint à l'exil. Il débute alors un périple à travers le continent sud-américain, au gré de petits boulots qui lui permettront de gagner le prix d'un billet d'avion pour l'Europe.
De mésaventures rocambolesques et risquées en rencontres improbables et marquantes, de la barbarie des tortionnaires à la fraternité des hommes, il nous emmène, à travers une Amérique latine gangrenée par les dictatures, sur la voie de sa liberté retrouvée, jusqu'au village espagnol de son grand-père.
Conteur hors-pair, Luis Sepúlveda transforme, à coups d'humour (noir quand il évoque la dictature) et de bon vin, ses notes de voyages en un récit attachant et émouvant.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Luis Sepulveda à regrouper ces récits en deux parties : l'origine des ces partis pris et, ces rencontres.
Ses témoignages directs sur les tortures et sur la dictature Chilienne ont beaucoup de forces. Ce ne sont pas avec des descriptions techniques, mais avec des échanges, des dialogues que Louis Sepulveda passent les messages sur la violence de la dictature Chilienne.
Ces rencontres sont avec des personnages ayant des caractères bien trempés. Luis Sepulveda arrive en quelques phrases à les définir, ce qui permet d'adhérer très facilement aux histoires de ces rencontres.
Luis Sépulvelda est un très bon conteur, il a su rendre vivante les rencontres relatées dans « le neveu d'Amérique »,( c'est très difficile d'e s'interrompre de lire au cours des nouvelles ) et c'est une très bonne idée de sa part d'avoir partagé ses notes de voyages en Amérique du Sud, même si les lieux sont difficilement identifiables , ou la chronologie n'est pas respectée.
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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Nous marchions dans Santiago un matin d'été. Mon grand-père m'avait déjà payé six limonades et autant de glaces qui me gonflaient l'estomac et je savais qu'il guettait le moment où j'aurais envie d'uriner. Peut-être se faisait il véritablement du souci pour mes reins lorsqu'il me demanda :
- Alors, petit ? Tu as pas envie de pisser, bordel ? Avec tout ce que tu as bu !...
Ma réponse logique, celle que j'avais l'habitude de souligner en serrant les jambes, aurait dû avoir l'accent d'une affirmation dramatique. Et lui, crachant le mégot de Farias qui pendait à ses lèvres, aurait soupiré avant de s'exclamer sur le ton le plus didactique :
- Attends, petit. Attends et retiens-toi jusqu'à ce qu'on trouve la bonne église.
Mais ce jour-là, j'avais décidé de mouiller mon pantalon, s'il le fallait, plutôt que de supporter encore une fois les engueulades d'un curé. Le gag consistant à me remplir de limonade pour ensuite me faire pisser à la porte des églises, nous l'avions maintes fois répété depuis que j'avais commencé à marcher et le vieux avait fait de moi son compagnon d'aventures, le petit complice de ces mauvais coup d'anarchiste à la retraite.
Que de portes d'églises j'avais arrosées ! Et combien de curés et de bigotes avaient pu m'insulter !
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Río Mayo est une petite ville de la Patagonie argentine, balayée jour et nuit par un vent violent qui arrive de l’Atlantique en soulevant dans la pampa des tonnes de poussière, des arbustes de calafate et des touffes de coirón. Les tourbillons de poussière sont tels que d’un trottoir à l’autre on ne se voit pas.

En 1977, durant la dictature militaire argentine, un colonel du régiment des Fusiliers du Chubut eut une idée géniale - génie militaire, il va de soi - pour empêcher d’éventuelles manifestations de conspirateurs. A chaque carrefour, il fit accrocher aux poteaux de l’éclairage des haut-parleurs qui bombardaient la ville de musique militaire - qu’on me pardonne de l’appeler musique - de sept heures du matin à sept heures du soir. Lorsque l’Argentine réintégra la communauté internationale, malgré une démocratie sous haute surveillance, les nouvelles autorités ne voulurent pas retirer les haut-parleurs pour éviter de contrarier les militaires, si bien que la population de Río Mayo continua d’endurer douze heures quotidiennes de bombardements de décibels. Depuis 1977, les oiseaux de Patagonie évitent de survoler la ville et la plupart des habitants souffrent de problèmes auditifs.
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Temuco est une ville triste, grise et pluvieuse. Nul ne l’imaginerait destinée au tourisme, et pourtant le régiment Tucapel devint une sorte de congrès international de sadiques. Outre les militaires chiliens, qui tant bien que mal étaient les amphitryons, assistaient aux interrogatoires des primates de l’intelligence militaire brésilienne - les pires -, des Américains du Département d’Etat, des paramilitaires argentins, des néo-fascistes italiens et même des hommes du Mossad.
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Page 84
Bruce s'arrêta à Cucao, sur la côte orientale de l'île de Chiloé. Il avait une faim de loup depuis plusieurs jours et désirait manger sans toutefois se remplir exagérément la panse.
- S'il vous plait, je voudrais manger quelque chose de léger, demanda-t-il au garçon du restaurant.
On lui servit un demi gigot d'agneau grillé et lorsqu'il répéta qu'il voulait manger quelque chose de léger, il reçut une de ces réponses qui laissent sans voix :
- C'était un agneau très maigre, Monsieur, vous n'en trouverez pas de plus léger dans toute l'île.
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Dès le premier instant j’eus l’impression que cette femme sortait d’une peinture baroque ; les maîtres du baroque avaient peint des naines aux formes généreuses. C’était comme si l’un d’eux, ayant bizarrement perdu le sens des proportions, avait représenté Aparicia sous les traits d’une grande femme opulente, puis l’avait extraite du tableau afin de ne pas trahir l’école.
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