L'étalon des mers

Ce livre figurait sur la liste des ouvrages étudiés en classes de 5ème. Vu le peu d'enthousiasme constaté chez ma progéniture à la fin de sa lecture, j'ai voulu juger à mon tour.

Commençons par le motif d'agacement.
J'en ai un peu assez de tous ces bouquins avec une thématique "cheval". On a l'impression qu'il s'agit d'exploiter le filon de la tendance hippophile en mettant de l'équidé à toutes les sauces (comme dirait Findus). A quand la sortie de "Crimes, galop et châtiment", "Moby Dick vs Bellino II" ou "Le Rouge et le Noir, toque jaune" ?
Ici, le cheval est un prétexte bien léger et au fond, pas du tout indispensable au déroulement de l'histoire.

Ceci dit, de quoi parle cet étalon des mers ?

Nous sommes au sein d'une tribu viking en Islande. Leif adolescent en quête de tendresse et de reconnaissance, attend impatiemment le retour d'Erik le Rouge, son père, navigateur respecté.
Celui-ci revient justement d'un long voyage de trois ans.
Mais à sa descente de drakkar, Erik ignore son fils. A cette frustration s'ajoute chez Leif, la jalousie ressentie à la vue d'un magnifique étalon noir appelé Sleipnir que tout le monde admire ou convoite et notamment le cousin d'Erik qui en revendique la propriété. Ce litige est à l'origine d'un drame : Erik tue son cousin pour protéger Sleipnir.

Erik et ses proches sont alors bannis pour 3 ans du village et embarquent, hommes femmes, enfants et cheval, pour dénicher une terre d'accueil provisoire.
Après avoir été chassés d'un territoire déjà occupé par d'autres bannis, essuyé une tempête, connu des dissensions...Les voilà qui mettent le pied en terre inconnue, une contrée si verte qu'ils l'appellent : Groenland (le pays vert).
Là, il rencontrent des "Skroelings" (Inuits) avec qui ils parviennent à vivre en bonne entente. Il y a bien deux ou trois scènes avec le cheval pour justifier appartenance à la collection, mais c'est anecdotique.
Au moment où le temps du bannissement s'achève, arrive un jeune navigateur viking qui était parti à leur recherche. Il annonce qu'il a découvert
un nouveau continent un peu plus à l'ouest. Attiré par l'aventure, Leif veut partir à son tour : hey, ho, Leif go.

Ce n'est pas un livre indigne, loin de là. L'écriture est soignée avec un vocabulaire suffisamment exigeant. L'histoire est adaptée à des enfants de 12/13 ans en dépit de quelques scènes avec des cranes éclatés à coup de rame qui détonnent un peu quand même. Dommage que l'ensemble traine en longueur (surtout si on n'est pas fan hardcore des chevaux) en dépit des informations intéressantes distillées ça et là, à propos de la découverte historique de ces terres par les Vikings ou des difficiles relations père-fils.,

Quelques pages assez intéressantes avec cartes, ont été ajoutées en fin de livre. Elles racontent les voyages des Vikings (et notamment Leif Erikson) en Amérique, bien avant Colomb et Tintin.