C'est une tante, proche de l'évêché Malines Bruxelles et très au courant des encycliques papaux et des refontes de la liturgie par
Vatican II qui m'a parlé de
Lustiger cardinal, fils d'immigré juif. C'est resté à tout jamais gravé dans ma mémoire et a motivé mon envie de lire sa biographie. le livre de
Robert Serrou est à se procurer en lecture de deuxième main, car épuisé.
L'homme :
Sa grande facilité d'être présent à ce qu'il fait. Ce n'est pas un piétiste, ni un dévot. Il s'entend avec quiconque a le sens de Dieu :
Elie Wiesel,
Paul Ricoeur, le philosophe Lévinas, …. Il n'aime pas ceux qui, par prosélytisme, imposent leurs idées ou leur foi. En cela, je suis de concert avec lui.
Son prénom de baptême est Aaron. Ce prénom n'est autre que celui du frère aîné de Moïse, qui comme tout homme avait ses faiblesses. C'est lui qui confectionna le veau d'or alors que Moïse s'était retiré sur la montagne pendant quarante jours et quarante nuits.
Les parents
Lustiger :
Les parents d'Aaron, Charles et Gisèle, faisait prendre conscience à leurs enfants de menaces qui pesaient sur eux. En parallèle, ils voulaient qu'il mène la vie des petits français de leur âge synonyme de liberté.
Son parcours :
Encore jeune, Aaron lit la bible, ancien et nouveau testament en entier. Il lit également l'histoire de la vie du Christ, de sa Passion et de sa Résurrection. Ces lectures l'amènent simultanément à découvrir les valeurs du judaïsme et du christianisme. Pour lui dans l'AT et le NT, il était question de connaissance de Dieu, de l'amour de Dieu, du salut des hommes. L'identification entre le Messie soufrant et Israël persécuté a été intuitive et immédiate. Beaucoup de gens lui demande comment l'on peut être à la fois juif et chrétiens. Il ne renie pas ses origines.
La mère d'Aaron, Gisèle sera une juive envoyée à Drancy sous dénonciation de son employée de maison fiancée à un membre de la Milice. L'employée voulait s'approprier l'appartement des
Lustiger. de Drancy Gisèle sera déportée vers Auschwitz ou elle mourra le 16 février 1943, mais son fils Aaron n'aura connaissance du décès qu'en 1946.
Sans le dire à personne, Aaron avait pris la décision d'entrer dans les ordres dès son baptême en 1940. Il avait alors quatorze ans. Sa décision sera pour lui irrévocable mais lui vaudra un conflit extrêmement violent avec son père. Il ne se reverrons plus pendant deux ans. Pourquoi un père peut-il être si directif encore plus tard à la majorité d'un fils. Des psychologues diraient : « Il faut couper le cordon ombilical ». Ce genre d'attitude ne peut qu'entraver le plein épanouissement de l'enfant. le refus du père à l'ordination du fils était déstabilisant pour Aaron. Il conclut de la façon suivante : La vision chrétienne du monde, simplement par son contenu humaniste, son contenu d'amour et de paix, est la plus belle qui soit. Elle mérite que l'on donne sa vie pour elle.
A l'ordination, il prendra le prénom de
Jean-Marie.
De 1954 à 1969, il est nommé aumônier du Centre Richelieu, rassemblant les étudiants en lettres et sciences de la Sorbonne.
En 1969 il est nommé curé de la paroisse Sainte-Jeanne-de-Chantal.
En 1979, il est nommé » évêque d'Orléans. Il le restera 13 mois avant d'être nommé évêque de Paris où il succèdera à Mgr. Marty. Il sera cardinal, créer par le pape
Jean-Paul II en février 1983.
Secondé par le
Cardinal Decourtray, J-M
Lustiger noue les contacts les plus délicats pour tenter de régler, en 1987, l'affaire des « carmélites polonaises » installées à Auschwitz où sa mère a été assassinée. Elles quitteront le camp en 1994. Il sera par son action un des principaux artisans du succès du voyage du pape à Jérusalem en l'an 2000.
Après la mort de
Lustiger, le congrès juif mondial à tenu à rendre hommage à sa « très grande figure morale » et son action positive en faveur des relations entre judaïsme et christianisme.
C'est un livre par lequel j'ai beaucoup appris sur l'histoire de l'Eglise depuis le début du nazisme jusqu'au début du nouveau millénaire.