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EAN : 9782749923529
317 pages
Michel Lafon (16/09/2014)
4.25/5   4 notes
Résumé :

Premier témoin et première messagère de la résurrection de jésus de Nazareth, Marie de Magdala, plus connue sous le nom de marie-madeleine est un personnage aussi essentiel que contesté dans l'histoire du christianisme.

Apôtre préférée de jésus pour les uns, pécheresse repentie pour les autres, elle a subi les foudres des disciples de jésus, jaloux de l'attention qu'il lui accordait, avant d'être délégitimée par les Pères de l'église, inquiet... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
COUP DE COeUR, un petit bémol cependant, l'auteur tient des phrases répétitives à quelques détails de structures mais où l'idée rapporté est la même.

Marie de Magdala dite Marie Madeleine (MM) une femme juive en rupture avec son temps, précurseur d'une pensée féministe, annonce les grands combats de l'humanité pour la liberté des asservis et l'égalité des femmes.

Les Pères de l'Église soulignent son rôle de premier témoin de la Résurrection ; elle est pour cela désignée comme « l'apôtre des apôtres ».

Qui dons est cette Galiléenne trop indépendante pour être honnête ?
Dans le monde de Marie de Magdala, chez les Juifs comme chez les païens, les femmes font l'objet de ségrégation. Accusées de faiblesse d'esprit, de sottise et de superstition absurde, elles n'ont pas accès à la connaissance et sont éloignées de toutes activités publiques. Paul les veut effacées « soumises à leur mari comme au Seigneur ; car le mari est chef de la femme, comme le Christ est chef de l'Eglise.

Marie de Magdala n'a pas, comme les apôtres, reçu d'appel pour rejoindre Jésus. Elle l'a décidé d'elle-même en suivant sa communauté, sans père, frère ou mari pour la guider. En effet, à cette époque toutes initiatives de femme étaient proscrites, mais il se fait que MM se voulait libre.

Simon-Pierre s'acharne sur MM, comme les romains s'acharnent sur les juifs. Mathieu s'en indigne. « Qui sommes-nous pour la rejeter ? »

MM a une relation proche, intime avec Jésus. Comment une femme impure pourrait-elle être l'Initiée, la porteuse du message le plus important du christianisme ? En effet c'est elle qui a annoncé à Pierre et Jean, apôtres que le Christ est ressuscité d'entre les morts, fait indissociable du christianisme naissant.

MM a dépassé les frontières de tous les tabous de l'époque en s'affranchissant du pouvoir masculin. de la sorte, elle fait basculer les interprétations. Il faut en terminer avec l'impureté des femmes ! Dieu n'a-t-il pas créé l'humanité à son image, féminin et masculin ? Exit Genèse 2, qui fait de l'homme une création de premier choix, et de la femme une création d'appoint. A la suite de MM, les femmes veulent être débarrassées de cette souillure imaginaire qui les maintient en servitude.

Le siècle de la rédaction des Evangiles canoniques et de ceux attribués à Marie de Magdala, Philippe, Thomas et Judas (testes apocryphes) est le théâtre d'une redéfinition de la place de la femme dans la société. Marie de Magdala apparaît comme une femme reconnue pour sa connaissance des textes saints.

La pensée qui anime les Evangiles de Marie, Thomas ou Philippe rompt ave le patriarcat naturel qui traverse le judaïsme et l‘ensemble des croyances en présence dans l'empire.

La scène du précieux parfum versé par MM relate un prophétisme féminin inédit. Reconnaissance de Jésus en tant que Messie d'Israël, annonce de sa mort prochaine et de sa résurrection, trois révélations qui passent par MM pour s'inscrire pleinement dans le message chrétien.

Les textes : L'onction à Béthanie chez Simon le lépreux (Mt26, 6-13. Mc 14, 3-9. Lc 7,36-39 ; 44-50) peuvent-être mis en parallèle du Cantique des cantiques. le nard placé entre les seins de la fiancée a vocation à aiguiser les sens et à préparer son corps à l'union avec son bien aimé. le secret de l'amour véritable est celui de l'unité. Féminin et masculin ne font plus qu'un.

Marie de Magdala ne veut pas être « l'humble servante de son seigneur » mais son égale.

Un questionnement neutre sur le célibat de Jésus
Sont à prendre en considération des éléments avérés des éléments avérés au regard du fonctionnement de la société à cette époque.
Première réalité : Ni célibat de Jésus, ni son mariage ne sont mentionnés dans les Ecritures canoniques.
Deuxième réalité : le mariage étant à cette époque la norme pour les hommes, n'aurait pas besoin d'être souligné. En revanche, le célibat d'un personnage éminent, étant une exception, aurait sans doute été précisé. Ajoutons aussi que dans la pensée chrétienne, le dieu biblique a choisi de vivre une existence terrestre, de manger, boire, dormir, souffrir et mourir comme tous les hommes, alors pourquoi s'arrêter à son union charnelle avec une femme ?
Troisième réalité : Les récits qualifiés d'apocryphes rapportant une intimité amoureuse entre Marie de Magdala et Jésus n'émanent pas d'opposants au christianisme, mais bien de fervents chrétiens.

La contre-attaque patriarcale oppose à Marie de Magdala l'idéalisation, sinon la sacralisation, de la virginité mariale. « Il est bon pour l'homme de s'abstenir de la femme. » Ce conseil de Paul influence la pensée chrétienne au fil des siècles, renouant avec l'idée d'une impureté féminine menaçant la sainteté masculine.

En conclusion :
1. Les musulmans suivent au plus près les conceptions d'une religion monothéiste naissante. le monde évolue et les mentalités changes. La raison s'affine. Rien n'est opposable à un esprit adaptatif.
2. Depuis bien longtemps, je nourri la pensée qu'il ne faut pas s'enfoncer dans un cadre sans en sortir. Elargir ses pensées, nourrit la curiosité de toujours vouloir en savoir plus. Que quelqu'un face partie de notre entourage idéologique ou non, il a toujours quelque chose à nous apprendre.
3. A la lecture de ce livre, je me suis rendu compte à quel point l'apôtre Paul était misogyne.
4. Lecture très instructive, qui laisse à penser que le célibat des prêtres devrait être abolis.
5. Marie de Magdala est une femme libre, qui ce veut libre. Elle revendique des droits. C'est une féministe.

Avant d'achever cette chronique, il me paraît intéressant de signaler qu'en fin de volume, il y a un glossaire définissant certains termes du texte ; par exemple les conciles depuis celui de Nicée au concile de Latran en 1215 ; les pères de l'Eglise ; les évêques ; les empereurs ; des villes bibliques et les caractéristiques d'écrits chrétiens trouvés. Il y a également une carte fort bien faite allant de Tyr au nord-Ouest à Massada au Sud-Est, lieux pleins de significations au premier siècle.

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Qui est Marie-Madeleine?
C'est une nouvelle pensee qui se nourrit a la fois du recit des evangiles canoniques et apocryphes.Incontournable,inevitable,evident;le mouvement feminin des premiers siecles anime l'edification meme du message chretien.Les femmes se trouvent au coeur de ce mouvement de renaissance du monde.
Le role des femmes et notamment de Marie-Madeleine dans la transmission du message chretien n'est pas le resultat d'initiatives isolees mais d'un mouvement profond de redefinition du statut feminin.Par la force de son message,Marie-Madeleine illustre la nouvelle responsabilite feminine dans l'expression d'une esperance messianique.Desormais la transmission de la judaite aux nouveaux-nes se fera par la mere.Elle incarne une rupture profonde et irreversible apres des millenaires de marginalisation du feminin;veritable declaration d'independance,sa nature feminine ne reclame pas la tolerance mais l'egalite avec la nature masculine.
En attachant ses pas a ceux de Jesus et en debattant de la Loi avec ses disciples masculins,la magdaleenne fait preuve d'une rare independance.Elle se trouve inevitablement la cible de vives critiques,qualifiee de pecheresse,d'adultere,voire de posseder.
Marie-Madeleine n'a pas le comportement louable des autres femmes venues des villages respectueux des traditions.L'impudeur de sa liberte de mouvements nourrit les fantasmes;le pouvoir de seduction des femmes ne represente-t-il pas la pire menace pour le salut des hommes?
A lire,pour avoir une autre vision...
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
De toutes les femmes qui ont traversé l’histoire des religions, Marie de Magdala dite Marie Madeleine se tient à part. Ni épouse, ni mère, aucun statut social biblique ne la définit. […]. Marie de Magdala […] apporte la vie et non la mort en ce qu’elle fut la première à témoigner de la résurrection du Christ. La magadaléenne vogue à contre-courant de la vision patriarcale du féminin, de ce monde où l’homme représente l’être humain officiel et la femme, réduite aux fonctions de son sexe, est cantonnée au foyer, infériorisée, souvent asservie, toujours marginalisée. Une femme juive en rupture avec son temps, Marie de Magdala, révélatrice du message chrétien et précurseur d’une pensée féministe annonce les grands combats de l’humanité pour la liberté des asservies et l’égalité des femmes.

Avec deux millénaires d’avance, elle trace, par son comportement et ses exigences, les grandes lignes du féminisme contemporain. Liberté de savoir, liberté de corps, liberté de mouvement. Marie de Magdala brise à elle seule tous les tabous qui enferment les femmes dans leurs foyer, contraintes à l’ignorance, leur sexe pour tribut, leur ventre comme début et fin de leur existence sociale.
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C’est à Béthanie, lors d’un repas de la Pâque dans la maison de Simon le lépreux, que Marie de Magdala abat le mur de la pudeur et traverse la frontière entre les sexes. Sans hésiter, elle brise un flacon d’albâtre et verse sur la tête de Jésus son contenu de nard pur. Trois cents deniers, une année de revenu pour un paysan, une fortune dépensée outrageusement selon les apôtres. […].

Insolente, la Magdaléenne s’agenouille devant Jésus et couvre ses pieds de larmes et de baisers. Effrontée, elle le caresse de ses longs cheveux noirs dispersant le précieux parfum à travers la pièce. Nul ne pourra échapper à sa déclaration de désir. Devant tant d’intimités, les autres disciples se sentent offensés. […].

C’est elle qui oint Jésus. […]. En accomplissant le rite biblique qui fait d’un homme le Machiah, « l’oint », Marie élève Jésus à la dignité d’un messianisme royal.
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Déstabilisé, le pharisien laisse parler sa peur. Autoritaire, il reproche à Marie de Magdala son comportement. Impertinent, il exprime ses doutes sur la légitimité prophétique de Jésus. « S’il était le prophète que l’on dit, il ne devrait pas accepter d’être touché par cette pêcheresse notoire ! » La réponse de Jésus et un reproche envers leur hôte et un éloge pour Marie de Magdala. « Tu n’as pas répandu d’huile sur ma tête alors qu’elle l’a fait, ainsi que du parfum sur mes pieds », reproche-t-il à Simon. Ce qu’il faut retenir de cette conversation, c’est que Jésus ne critique pas Marie de Magdala de se tenir dévoilée devant lui. « Parce que tu as tant aimé, tes péchés sont remis. Ta foi t’a sauvé », annonce-t-il.
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Accusés d’hérésie, nombre de chrétiens font le choix de Jean-Baptiste qui, cinq siècles auparavant, avait renoncé à une Judée romanisée pour chercher le salut hors du monde, prenant le chemin du désert avec l’énergie désespérée des Hébreux prenant celui de l’Exode. C’est dans ces territoires inaltérés que les premiers chrétiens laissent des traces de leur espérance.

Un monastère fondé par Pacôme se trouve à trois jours de marche du site où fut découverte la bibliothèque de Nag Hummadi. Dissimulés dans une jarre, les codices furent sans doute enfouis vers le Ve siècle. Seules des circonstances exceptionnelles et une certaine urgence peuvent conduire des moines, des scribes ou de simples fidèles à se séparer d’écrits considérés sacrés et à confier leur survie au hasard d’une montagne percée de grottes.
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L’huile parfumée versée par Marie de Magdala sur le corps de Jésus annoncerait celle dont elle enduira son corps après sa crucifixion. Selon Jérémie, prophète du VIIe siècle avant J.C., lamentations et chants funéraires sont enseignés aux femmes, et des parfums, aromates et onguents recouvrent le corps du défunt. En Mésopotamie, les corps sont parfumés et, comme en Egypte pharaonique, les femmes dénudées jusqu’à la taille accomplissent les rituels de deuil. Dans le monde gréco-romain, c’est aussi aux femmes que sont confiés les rituels d’accompagnement du mort.
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