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sur 120 notes
Un décès dans une famille est souvent l'occasion de révélations, ou du moins de petites phrases prononcées naïvement, de confidences… pont de départ de recherches approfondies sur les traces d'un passé caché, honteux que les générations suivantes portent souvent comme un fardeau.

L'administrateur provisoire, durant la seconde guerre mondiale, était chargé par le gouvernement de Vichy de de préempter les biens professionnels des juifs, d'en prendre le contrôle pour les revendre ensuite. Une activité, certes légale, mais fortement teintée de malhonnête, de haine, et fortement lucrative. Un des nombreux exemples de la collaboration.

L'objet de ce roman/documentaire est l'enquête que va faire le narrateur à propos de son arrière-grand-père. Alexandre Seurat mélange la narration aux extraits de documents officiels ainsi que des propos plus personnels. On y sent comme la nécessité d'expurger le passé, de le révéler pour se libérer d'une culpabilité insidieuse. L'humain doit –il porter le poids de la fautes, ou du moins des agissements de sa famille ?
A la lecture de cet ouvrage, j'ai ressenti une forme de frustration tant sur le court format de l'ouvrage, que sur sa forme un eu hybride, qui à mon sens ne laisse place ni aux émotions ni à une totale implication. J'ai donc eu du mal à me plonger véritablement dans ce livre, et ce malgré une écriture soignée, et un bel effort de documentation.

Je remercie les éditions du Rouergue pour l'envoi de ce livre .

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Ce roman illustre avec justesse le paradoxe qui peut exister entre la définition juridique constatée d'un administrateur provisoire qui se doit de gérer les biens en bon père de famille, et la réalité historique qui en découle où ces derniers étaient chargés de confisquer aux juifs leurs biens durant l'Occupation.

C'est l'histoire d'une famille qui semble cacher un terrible secret. le roman débute sur l'enterrement du jeune frère du protagoniste principal dont la mort parait résonner avec des non-dits. L'atmosphère de cette réunion familiale est pesante et grave. Les personnages ont une confession à faire, mais lecteurs et narrateur n'en savent rien et sont dans le même émoi. Puis la bombe éclate : Raoul H. l'arrière-grand-père du narrateur a fait partie du commissariat général aux questions juives. Il était collabo.

Les chapitres sont assez courts et mélangent histoire et fiction de telle sorte que se crée une confusion dans nos esprits de lecteurs, semblable à celle que doit ressentir le narrateur. Il doute, fait des recherches, questionne ses oncles. Mais tous ont leur caractère, leur secret à cacher et choisissent avec soin ce qu'ils veulent divulguer. Un parallèle se met en place entre la recherche du secret par le narrateur, et le jugement de Cour rendu, sur la culpabilité de Raoul H. Petit à petit, la tension et le suspense montent.

C'est un récit destiné à toutes ces générations bouleversées par les actes de leurs aïeux et qui cherchent des réponses. Ce livre nous pousse à nous questionner : doit-on se sentir coupable des actes commis par nos ancêtres ?

Et bien plus encore, avaient-ils le choix ? Il s'agit de délimiter la frontière entre la morale, et la peur, l'instinct de survie. Seurat divulgue l'histoire sans jugement, sans parti pris, de manière chirurgicale afin de laisser à ses lecteurs le soin d'en interpréter le message final. Dans une optique existentialiste, il nous pousse à nous demander qui étaient les coupables. Un témoignage poignant et nécessaire en réponse à cette période difficile de l'histoire et de ses aspects historiques souvent négligés.

Il s'agit d'un livre intelligent, bien documenté qui renoue avec une période noire en alternant l'histoire à la fiction pour entraîner chez le lecteur un sentiment de compassion et de compréhension.
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Le récit démarre lentement …L'écriture d'Alexandre Seurat est particulière, elle alterne différents registres et le lecteur devient un témoin des évènements.
Le narrateur met en parallèle plusieurs périodes à travers l'histoire d'une famille et ses non-dits sur quatre générations. Un drame bouleverse la vie du narrateur et le conduit à enquêter sur son arrière-grand-père Raoul H. Il questionne sa famille, toujours très vague dans ses réponses, il compulse les Archives de la seconde guerre mondiale. Raoul H. a été administrateur provisoire au Commissariat aux questions juives sous le régime de Vichy. le narrateur déroule avec force détails l'histoire de familles juives spoliées par son arrière-grand-père, un administrateur zélé et peu scrupuleux. le récit interroge
sur les dommages créés par les secrets de famille.
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Voilà un livre que j'ai pas pu finir malheureusement. J'ai beaucoup hésité avant de publier ma critique, car j'ai toujours l'impression que c'est un peu injuste lorsque l'on a pas pris la peine de terminer le livre en question. Mais au final je me suis dit que malgré tout mon avis pouvait servir à d'autres lecteurs ne serait-ce qu'à titre informatif.
Ce roman m'avait au départ beaucoup attiré car le résumé me plaisait et l'histoire avait pour sujet un thème que j'apprécie particulièrement : l'occupation et la seconde guerre mondiale. C'est l'histoire d'un narrateur qui découvre que son arrière grand-père a participé à la spoliation des juifs durant l'occupation, donc c'est une sorte d'enquête, d'un secret de famille bien gardé que le narrateur essaye de percer.
Mais voilà je me suis retrouvé face à un style de narration trop perturbant, infranchissable. Cela m'est déjà arrivé par le passé d'être confrontée une forme rebutante, mais chaque fois le fond sauvait la forme et permettait de passer outre. Mais dans ce roman, le fond a été noyée dans la forme. A tel point que je ne comprenais tout simplement plus l'histoire. Une narration qui mélange passé et présent, dialogue et description, faits et ressenti... Tout est fouillis, tout semble "brouillon". Un rythme saccadé, on ne sait plus de quoi on parle ni où l'on se trouve. On se perd également dans les personnages, dont on ne sait même pas qui ils sont ni combien et encore moins leurs liens (sauf si l'on relit 5 fois la même page, chose que j'ai du faire trop souvent). C'est vraiment très dommage au vu du potentiel certain que cette histoire avait sur un sujet aussi délicat et important.
Bref, ce fut trop pour moi malheureusement, une grosse déception.
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J'avais été marquée l'année dernière par ma lecture de la maladroite, premier roman d'Alexandre Seurat, où il traitait avec pudeur un sujet extrêmement difficile. J'étais donc impatiente de le retrouver avec un second roman. Malheureusement c'est une déception.

Après l'enterrement de son frère, le narrateur apprend au cours d'une discussion familiale que son arrière-grand-père, Raoul H., aurait joué un rôle peu glorieux pendant l'Occupation. Il décide d'en savoir plus et mène son enquête auprès des différents membres de sa famille puis aux Archives. Il découvre alors que celui-ci a occupé la fonction d'administrateur provisoire, chargé de gérer les entreprises, commerces ou biens mobiliers et immobiliers confisqués aux Juifs.

Le thème du secret de famille est très souvent exploité en littérature et Alexandre Seurat a encore une fois choisi un sujet difficile. Un sujet peu traité et prometteur. Malheureusement, je n'ai pas du tout adhéré à la construction du récit. Pour être franche, je me suis souvent sentie complètement perdue, entre les digressions sur son frère qui semble hanté par la Seconde Guerre Mondiale sans rien savoir pourtant de cet arrière-grand-père, la relation d'un étrange procès, les relations tendues du narrateur avec ses parents, l'alternance impromptue de passé et de présent, l'enquête, le récit du destin de familles spoliées par Raoul H., documents d'archives,… Bref impossible de m'y retrouver.

Dommage, car j'étais très intéressée tant par le sujet de la spoliation des biens des Juifs que par le poids de la culpabilité ressentie par les générations suivantes.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Ce roman est très sombre, il démontre comment les ombres du passé, le poids de l'histoire peut se répercuter sur les générations suivantes. le narrateur suite au décès de son frère essaye de comprendre l'histoire de son grand père Raoul H. Il découvre que celui-ci a été administrateur provisoire pendant le régime de Vichy, il a spolié et administré les biens de familles juives.
Le roman est très documenté, l'auteur alterne des citations des lois, de livres historiques sur cette fonction méconnue. A travers le destin de Raoul, on découvre l'antisémitisme ordinaire, la volonté d'appliquer la loi et de s'enrichir sans avoir d'état d'âme. La morgue, le mépris du grand père qui continue à être persuadé d'avoir bien agi sont impressionnants.
A l'inverse, la réaction d'un de ses fils Pierre et des deux petits fils démontrent leur incompréhension face à ce secret de famille.
le récit alterne des moments de vie de Raoul H, deux récits de vie de victimes Emmanuel Baumann et Ludwig Ansbacher de ses malversations mais aussi l'enquête au sein de la famille, aux archives, avec les spécialistes de son petit fils. Les réactions négatives des parents qui ne comprennent pas pourquoi leur fils veut comprendre le passé, comme la grand-mère sont flippantes.
De manière détaillée, l'écriture décrit le sentiment de culpabilité, l'horreur de découvrir les actions inhumaines de ce grand père, son impact sur sa vie et celle de son frère. L'auteur nous fait réfléchir à la notion de responsabilité et de culpabilité, peut-on être en faute d'un crime de nos ascendants?Comment se construire continuer à vivre en connaissant la vérité ?
Ce qui m'a gêné dans le roman et le mélange de ces points de vue, les sauts de la tête du petit fils, à celui du grand père, le va et vient entre passé et présent, entre les cauchemars du petits fils et la réalité.
Par moment, cette narration a brouillé l'empathie que j'éprouvais pour le personnage principal, dans la dernière partie par contre le récit est plus clair. le roman a le mérite de mettre en lumière ce passé qui ne passe pas et de montrer l'antisémitisme et la bêtise crasse. Dommage que la narration soit parfois difficile à suivre, mais la volonté sans doute de l'auteur d'être didactique, de s'appuyer sur des sources est peut être liée à cela. On ressent une pudeur, parfois un ton un peu froid pour mettre à distance ce sujet sauf dans les rêves du personnage qui cristallisent son obsession.
Un roman sur un page noire de l'histoire et sur les répercussions intimes d'un secret de famille historique.
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J'avais beaucoup aimé et été touchée par le premier livre d'Alexandre SEURAT "la maladroite". J'ai bizarrement attendu pour lire son second texte et pourtant ...
Ici, l'auteur/le narrateur (?) plonge dans ses racines familiales, lorsque son grand frère décède soudainement (maladie mentale et suicide ?), racines qui comprennent un homme, qui avait réussi financièrement certes,semblait très imbu de lui-même : son arrière grand-père, Raoul H.
Il s'agit d'une enquête, d'une opération à coeur ouvert dans une famille repliée sur ses secrets, ses hontes, ses silences : Raoul H était administrateur provisoire du Commissariat à la question juive dés le début de la collaboration. Individu sans état d'âme, uniquement dévoué à sa propre cause, trouvant l'occasion de ce travail de satisfaire son amour de l'argent, Raoul H. va effectuer son travail avec beaucoup de zèle, n'hésitant pas à inciter un bijoutier fantaisie juif à fuir contre argent comptant pour mieux le dénoncer ensuite lors du passage de la ligne de démarcation. le narrateur va aux archives, posent des questions aux anciens, trouvent les noms de deux victimes entre autres de cet arrière grand-père à l'odeur de souffre. Raoul H qui finira par être démis de ses fonctions car l'administration française va trouver qu'il se sert un peu généreusement dans les biens qu'il est censé s'occuper en "bon père de famille". Avec l'aide de différentes personnes, le narrateur va faire le procès de Raoul H et prononcer la sentence.
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Le sujet de ce petit livre est très intéressant, et il m'a au moins permis d'apprendre ce qu'était un administrateur provisoire sous le régime de Vichy. le mélange de roman et de documentaire est sans doute une bonne idée également, qui permet d'illustrer par des témoignages et autres documents un récit romancé.
Sauf que ça n'a pas pris avec moi. Déjà, les secrets de famille sont trop présents dans le récit à mon goût, et traités de façon trop caricaturale et excessive. Par ailleurs, je n'ai pas accroché à ce style de courtes phrases, sortes d'ébauches qui mériteraient d'être retravaillées. Certains parleront de retenue et de modestie d'écriture, moi je lui trouve surtout beaucoup de facilité. Et quand ces courtes phrases forment de courts chapitres dans un si court bouquin, on n'a vraiment pas le temps de rentrer dans ce livre.
Alors reste ces récits, à base de lettres et témoignages, d'évènements réels, qui m'ont beaucoup touché, en particulier de très beaux chapitres sur deux déportés. C'est sans doute un livre allant dans ce sens que j'espérais lire, d'où ma déception.
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Certes le style est un peu déconcertant, mais est-ce si facile de parler de cette affaire ? le style est sans doute le reflet des non-dits familiaux, de la difficile recherche de la vérité, de l'ineffable sentiment qui submerge à la découverte des actes de nos ancêtres...Ce n'est pas si souvent qu'un livre évoque cette thématique et rien que pour la thématique c'est un bon livre.
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Le roman précédent d'Alexandre Seurat a été un de mes coups de coeur.
C'est donc avec impatience que je commence ce roman-ci.

Là encore, l'auteur part du réel (non pas de l'actualité mais de l'Histoire) pour fonder sa fiction.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les biens de Juifs spoliés par l'Etat français étaient administrés par des administrateurs provisoires en attendant la vente de ces biens au nom de "l'élimination des éléments juifs"[sic] dans l'économie française.
Le grand-père du narrateur, Raoul H., a fait partie de ces administrateurs et ce fait a irrigué tout le mal être familial dans toutes les générations qui ont suivi. le narrateur se lance donc dans des recherches pour en savoir plus alors que plane sur lui l'ombre de son frère suicidé.

Secrets, non-dits, culpabilité, relations familiales mal aisées, héritage psychologique, tout cela est abordé à travers un récit à la fois éclaté (souvenirs d'enfance, rêves, témoignages familiaux, narration des recherches, description d'un procès fictif) et chronologique (l'avancée des investigations).
Malheureusement, autant dans la "La maladroite", l'auteur m'avait happée dans son récit car même si on devine la vérité, cette dernières se dévoile par touches impressionniste dans toute sa clarté, ici le même genre de procédé n'a pas marché.
L'enjeu des recherches du narrateur (procès fictif de l'ancêtre, deuil de son frère) ne m'a pas intéressé.

Malgré ses moins de 200 pages, j'ai trouvé certains passages inutiles, redondants (la définition de "juif" pour le gouvernement de Vichy répété plusieurs fois). J'ai eu une impression de lourdeur alors que ce que j'avais apprécié dans l'opus précédemment lu était la concision du style et le fait que le récit allait "droit au but", sans fioritures, ni circonvolutions.
Il est vrai que le roman éclaire une page sombre de l'Histoire de France pendant la Seconde Guerre mais je n'ai pas réussi à vraiment y entrer.

Bref, j'ai été déçue. Peut-être en attendais-je trop.
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