Le roman précédent d'
Alexandre Seurat a été un de mes coups de coeur.
C'est donc avec impatience que je commence ce roman-ci.
Là encore, l'auteur part du réel (non pas de l'actualité mais de l'Histoire) pour fonder sa fiction.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les biens de Juifs spoliés par l'Etat français étaient administrés par des administrateurs provisoires en attendant la vente de ces biens au nom de "l'élimination des éléments juifs"[sic] dans l'économie française.
Le grand-père du narrateur, Raoul H., a fait partie de ces administrateurs et ce fait a irrigué tout le mal être familial dans toutes les générations qui ont suivi. le narrateur se lance donc dans des recherches pour en savoir plus alors que plane sur lui l'ombre de son frère suicidé.
Secrets, non-dits, culpabilité, relations familiales mal aisées, héritage psychologique, tout cela est abordé à travers un récit à la fois éclaté (souvenirs d'enfance, rêves, témoignages familiaux, narration des recherches, description d'un procès fictif) et chronologique (l'avancée des investigations).
Malheureusement, autant dans la "
La maladroite", l'auteur m'avait happée dans son récit car même si on devine la vérité, cette dernières se dévoile par touches impressionniste dans toute sa clarté, ici le même genre de procédé n'a pas marché.
L'enjeu des recherches du narrateur (procès fictif de l'ancêtre, deuil de son frère) ne m'a pas intéressé.
Malgré ses moins de 200 pages, j'ai trouvé certains passages inutiles, redondants (la définition de "juif" pour le gouvernement de Vichy répété plusieurs fois). J'ai eu une impression de lourdeur alors que ce que j'avais apprécié dans l'opus précédemment lu était la concision du style et le fait que le récit allait "droit au but", sans fioritures, ni circonvolutions.
Il est vrai que le roman éclaire une page sombre de l'Histoire de France pendant la Seconde Guerre mais je n'ai pas réussi à vraiment y entrer.
Bref, j'ai été déçue. Peut-être en attendais-je trop.