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Le tableau du peintre juif": remis à Stéphane par son oncle et sa tante au moment de quitter leur appartement pour une maison de retraite; tableau qui est l'héritage des grands-parents de Stéphane, et remis à ces derniers par un couple de juifs, qu'ils auraient sauvé -entre autres- en 1943.
Histoire familiale ignorée de Stéphane, et dont le couple bat de l'aile: problèmes financiers, problème affectif.
Si pour Irène, son épouse, un tableau estimé au bas mot 100 000 euros leur permettrait de les tirer de leurs embarras pécuniers, pour Stéphane, qui a fait quelques recherches, peut-être plus idéaliste, il permettrait à ses grands-parents une reconnaissance et peut-être d'être élevé au rang de Justes de la Nation par l'état d'Israël.
Un récit très vivant car mené à la première personne, c'est Stéphane qui raconte, narre, les faits comme les sentiments et impressions, de Saint-Etienne en Israël, en passant par les Cévennes et Madrid. Pas un Road movie à mon sens, car l'histoire de Stéphane pourrait être celle de n'importe laquelle d'ente nous, accessible, et en apparence, sans danger réel.
Récit initiatique? Quête de soi? Reconnaissance pour ses grands-parents ou plaisir personnel si la requête aboutit?
En tout cas, Stéphane mène son enquête, comme nous l'aurions menée vous et moi, avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses moments de doute et d'abandon, voire de renoncement.
L'auteur n'est pas tendre avec les israéliens (Cf anecdotes), pas plus qu'avec le gouvernement espagnol de la seconde Guerre Mondiale, qui opta pour une "certaine neutralité dans le conflit.
La quête est précise dans ses recherches, fouillée, et nous pousse à la fin de chaque chapitre à aller lire la suite: un roman étant régulièrement entrecoupé par l'histoire de la fuite du couple de juifs en 1943, les
Trudel, alors que le lecteur suit au jour le jour "l'enquête" de Stéphane.
Je l'ai lu en deux jours, me méfiant avant de l'ouvrir d'un bandeau de couverture dithyrambique, "
Le tableau du peintre juif" étant considéré comme la rencontre entre
Fred Vargas et
Franck Bouysse.
Fred Vargas offrant souvent des romans "inégaux" en qualité, et je n'aime pas tout de Bouysse.
Mais c'est un bon, voire très bon roman, et je vais tenter d'en lire un autre de Séverac.