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sur 369 notes
°°° Rentrée littéraire 2022 # 20 °°°

Dès les premières pages racontées avec une très vivante première personne, on apprend que le narrateur Stéphane est en galère à Jérusalem. Décidé à faire inscrire ses grands-parents comme Justes parmi les Nations, il s'y rendait pour présenter au centre Yad Vashem le tableau qu'un peintre juif aurait donné en remerciement à son grand-père résistant qui l'avait caché pendant la deuxième guerre mondiale. Mais voilà que le comité d'expert de Yad Vashem déclare que le tableau a été volé, qu'il s'agit d'une spoliation de bien juif, et que le peintre a été dénoncé puis déporté à Auschwitz où il a été assassiné. Une fois de retour en France, il décide de mener son enquête pour laver le déshonneur de sa famille. Mais comment débusquer la vérité plus de 70 ans après ? Les Israéliens se sont-ils trompés ?

Après un démarrage un peu laborieux dans sa présentation des faits, le récit bascule dans une enquête passionnante et rythmée de la région parisienne ( où vit sa tante qui lui a donné le tableau ) à Jérusalem, en passant par l'EHPAD d'Alès où séjourne le dernier résistant du réseau de son grand-père. Les derniers témoins étant rares, il va écumer les archives : celles du Musée de la Résistance et de la déportation à Toulouse ou encore celles du Centro Sefarad à Madrid.

A travers cette enquête et quelques chapitres judicieusement placés révélant la réalité des événements de 1943 – en l'occurrence le parcours du peintre juif et son épouse à partir des Cévennes - c'est tout un pan de l'Histoire qui est raconté : celui de la fuite des juifs en Espagne et des réseaux de passeurs via les Pyrénées. On découvre ainsi que malgré les diatribes antisémites de Franco, marquées par un antijudaïsme catholique, l'Espagne a servi de pivot pour des milliers de réfugiés juifs, notamment à partir de 1943 lorsque la victoire des Alliés semblant inéluctable, Franco a jugé préférable de se montrer souple sur sa politique de visas, n'empêchant pas l'arrestation de réfugiés illégaux, juifs ou pas, dans des camps de concentration comme celui de Miranda, avec un trafic d'oeuvres d'art très actif. Très habilement la vérité se révèle, bien différente de ce que pensaient au départ Stéphane ou les experts de Yad Vashem.

Pour finir de harponner le lecteur à suivre ces aventures rocambolesques, Benoît Séverac a choisi comme guide un personnage fort attachant de loser recouvrant sa dignité. Stéphane voit dans le tableau du peintre juif légué par son grand-père une occasion de réparer une incompréhension, lui qui a cherché en vain l'affection de ce papy dur et taiseux au point de ne jamais évoquer son rôle de résistant actif. Lui qui est au chômage sans réelle perspective de réinsertion veut transmettre à ses filles la fierté d'appartenir à une famille de Justes. Je regrette juste que l'auteur ait surchargé le récit avec les déboires conjugaux ( un peu vaudevillesques ) de Stéphane, cela alourdit le propos sans l'enrichir alors que le lecteur lui est avant tout captivé par la résolution de l'affaire historique, vraiment captivante.

Les notes et remerciements de l'auteur en fin d'ouvrage sont très touchants. Benoît Séverac y dit qu'il a imaginé son récit, totalement fictif, à partir de l'histoire du peintre autrichien juif Willy Eisenschitz qui a été hébergé dans la demeure cévenole de ses propres grands-parents. On comprend pourquoi la sincérité de l'auteur se distille aussi efficacement dans son roman, empreinte d'un vrai souci humaniste. Il est parvenu à digérer une grosse masse de documentation historique pour créer un roman très réussi accessible au plus grand nombre pour découvrir tout un pan de l'Histoire.
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Après "Tuer le fils", je retrouve avec grand plaisir Benoît Séverac dans " le tableau du peintre juif". C'est un roman noir qui est très bien documenté à tel point que j'ai pensé longtemps que l'histoire était tirée d'une histoire vraie, mais non, l'auteur nous précise bien dans une note de fin que, seul le tableau du peintre juif est réel.
L'histoire de Stéphane m'a passionnée. C'est lors du déménagement de son oncle et tante que Stéphane reçoit en héritage le tableau du peintre juif Eli Trudel. Ce tableau était jusque-là inconnu de lui. Il lui est rapporté qu'il était à ses grands-parents, tableau offert par le couple juif Trudel qui l'avait donné à ses grand-parents pour les remercier de les avoir hébergé et aider à passer en Espagne pour fuir l'antisémitisme.
Stéphane découvre avec ce tableau, le passé résistant de son grand-père, il va alors tout mettre en oeuvre pour que ses grands-parents reçoivent, à titre posthume celui de "Juste parmi les nations".
le parcours ne sera pas simple mais il va nous permettre ,à nous lecteurs, d'avoir des informations sur cette période d'occupation sur le franquisme, le rôle de Franco et sa position extrêmement ambiguë sur cette pseudo neutralité mais aussi sur l'Israël. j'ai vraiment apprécié de suivre ce parcours pour le moins chaotique.
Ce deuxième roman me confirme que Benoît Séverac a une plume qui me plaît beaucoup. Encore un auteur à suivre...
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Stefan Milhas, le narrateur a la cinquantaine, deux grandes filles, un mariage qui bat de l'aile et plus de travail.
Invité chez ses oncle et tante en passe de partir en maison de repos, il hérite d'un tableau d'un peintre juif que son grand-père avait hébergé pendant la guerre fin 1943.
Stefan ignorait tout du passé de résistant de son grand-père qui n'avait pas recherché les honneurs ensuite.
Désireux de lui rendre hommage , il a soudain l'ambition de faire reconnaître son aïeul comme " Juste parmi les Nations".
Pas si simple.
Il suit toutes les étapes et atterrit à Jérusalem où cela tourne mal. Il sera prié de quitter le territoire.
De retour en France, il s'applique à rétablir la vérité .
On le suit dans son enquête jusqu'en Espagne où on finit par découvrir la raison des contradictions entre les dates récoltées par Jérusalem et les dates enregistrées en Espagne. La fin de l'aventure du tableau arrive. Elle aurait pu être plus explicite quant aux documents du dénouement.
le fil de l'enquête est très bien mené à travers le ressenti de Stefan plus vrai que vrai.
le point qui m'a vraiment intéressée vers la fin, c'est l'attitude de L'Espagne vis-à-vis des Juifs étrangers qui passent sur leur territoire pour émigrer ou se cacher. Début 1944, sous Franco, l'Espagne ménage la chèvre et le chou. Vis-à-vis des Juifs étrangers, ils ne veulent pas se mettre l'Allemagne à dos ni les Alliés au cas où ils gagneraient la guerre.
Un roman très agréable à lire grâce à la plume de qualité et au récit très clair de Benoît Séverac qui n'hésite pas avec beaucoup de naturel à glisser quelques notes d'humour tout au long du roman. Cette dernière caractéristique allège l'ambiance.

Belle découverte !


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Plusieurs critiques enthousiastes sur Babelio m'ont donné envie de découvrir l'auteur et ce livre. Lecture fort réjouissante!

A la fin, Benoît Séverac explique que le point de départ de l'histoire est réel: un tableau du peintre juif Willy Eisenschitz ( reproduit) lui a bien été confié par son oncle et sa tante. Mais tout le reste est inventé.

le narrateur est un quinquagénaire apathique, désabusé, après plusieurs revers professionnels. Chômeur, il se traîne et son couple se délite. Mais voilà que son oncle qui déménage lui propose de prendre ce qu'il appelle le tableau du peintre juif, qui aurait été donné à ses grands- parents, en remerciement de leur hébergement, par un couple juif en fuite, dont le mari était un artiste assez connu.

Une idée germe alors dans l'esprit du narrateur: faire reconnaître ses grands-parents comme des Justes. Enfin, il sort de son marasme. Sans se douter qu'il enclenche toute une série d'événements perturbants pour lui comme pour sa famille. Enquête et reconquête de sa confiance en lui-même sont au coeur du roman, et cette volonté de comprendre ce qu'il s'est passé ( découvrez-le par vous-mêmes...) va l'entraîner d'Israël en Espagne, en passant par les Cévennes et Toulouse.

J'ai accompagné avec grand plaisir, émotion et curiosité, son parcours mouvementé . L'écriture agréable et non dénuée d'humour et d'auto-dérision m'a beaucoup plu. Voilà un tableau source de mystère ...et de renaissance.
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Il y a des ouvrages que l'on choisit pour leur auteur ou encore pour la maison d'édition qui les publie... et il y en a d'autres pour leur titre et pour leur couverture comme ce fut mon cas avec "le peintre juif".

Passionnée d'art, je n'ai eu d'autres obligations que d'aller en librairie me procurer cette oeuvre que je suis très heureuse d'avoir pu lire. Et pour cause, nous nous retrouvons plongés dans une histoire à la double temporalité mêlant art, spoliation d'oeuvre, acte de bravoure et résistance durant la Seconde Guerre mondiale et bien sûr le tout dans le sud de la France.

J'ai beaucoup apprécié l'intrigue de ce roman débouchant sur une enquête que Stéphane, notre personnage principal, était loin de s'imaginer après avoir récupéré une toile d'un célèbre peintre juif dans l'appartement familial de son oncle et de sa tante. J'ai aimé découvrir une histoire qui finalement nous offre un véritable voyage au travers les époques et les pays et qui prend racine dans le propre passé familial de Benoît Séverac.

Premier roman que je découvre de l'auteur, je n'ai pas vu les pages défiler. Je regrette cependant que l'histoire n'ait pas été plus longue car j'aurais voulu suivre plus longtemps le travail de recherche mené par Stéphane. Concernant l'intrigue, j'ai été très surprise par le dénouement auquel je ne m'attendais pas, et ce, pour mon plus grand plaisir.

Si vous vous intéressez aux thèmes évoqués, je vous conseille vivement cette lecture car le travail de recherche fait par Benoît Séverac et la fluidité de sa plume offre un roman très appréciable à découvrir.
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Stéphane a tout raté. Sa vie professionnelle, ses tentatives de rebond et son mariage. La cinquantaine venue, il est usé avant l'âge. Mais quand son oncle et sa tante lui lèguent un tableau de famille du peintre juif Elie Trudel, l'occasion lui est offerte de se racheter et de renaître aux yeux des autres et de lui-même.

Car ce tableau a une histoire, légué à ses grands-parents par l'artiste alors qu'il fuyait les nazis en 1943 et tentait de gagner l'Espagne avec sa femme en passant par les Cévennes. Un don récompensant l'aide apportée par ses aïeuls pour faciliter cette exfiltration.

Pour les réhabiliter et leur offrir le rang de Justes qui leur est dû, Stéphane va remonter le fil de l'histoire, de Yad Vashem à Madrid, sur les traces d'un périple qui semble au fil des découvertes, avoir une face cachée insoupçonnée.

Le Tableau du peintre juif de Benoît Séverac n'aura malheureusement pas tenu les promesses entrevues avant lecture. Certes bien documenté, le livre souffre de trop nombreuses invraisemblances, d'un style et d'un rythme qui peinent à décoller et d'une trame qui donne une impression de « déjà lu ».

Quant à Stéphane, personnage de looser appelé à se réaliser à travers son grand oeuvre enfin entrepris, la mayonnaise ne prend pas et il n'aura pas, malgré ses efforts, réussi à susciter d'empathie de ma part.

Bref, rendez-vous manqué ce qui n'est pas bien grave car il a manifestement trouvé son public et plu à beaucoup d'autres.
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Stéphane, un quinquagénaire à la vie professionnelle en stand-by, au couple à la dérive, se voit remettre par sa tante le tableau d'un peintre juif.
Ce tableau avait été donné à son grand-père résistant pendant la guerre.
Malgré sa grande valeur, il ne veut pas le vendre, mais veut faire entrer son grand-père dans le Comité des Justes
Pour ce faire, il se rend à Tel-Aviv, mais il est loin d'imaginer ce qui l'attend.
Une enquête improbable va le mener en Espagne pour comprendre ce qui est arrivé à ce peintre Juif.
Un livre acheté par hasard et qui se révèle une très belle surprise.
C'est passionnant et très bien écrit.
L'histoire en elle-même est prenante.
Stéphane, avec ses convictions désintéressées, ses doutes, sa faiblesse, sa détermination contre vents et marées, est un personnages très attachant.
L'auteur a développé des talents d'imagination surprenants.
Je vais tenter d'autres livres de Benoït Séverec.
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En vidant l'appartement de ses grands-parents, Stéphane trouve un tableau qu'il fait expertiser. Il apprend que ce tableau est l'oeuvre d'un peintre juif qui a vécu en France sous l'Occupation. Il entreprend alors des démarches non pas pour le vendre mais pour faire reconnaître ses grands-parents comme Justes parmi les nations. Mais son plan est loin de se dérouler comme prévu...
En plus de sa crise existentielle avec une vie professionnelle peu reluisante et un couple qui bat de l'aile, avec cet espoir déçu, il remonte l'histoire de ce tableau et de l'artiste. Une quête qui l'emmène à des endroits autant physiques/géographiques et émotionnels inattendus et surprenant.

J'étais totalement passée à côté de ce roman qui a pourtant fait partie de la "rentrée littéraire 2022", bien qu'il a bénéficié de critiques très positives par le magazine Historia notamment.
Je n'avais jamais lu cet auteur, et la quatrième de couverture m'intriguait : comment ne pas céder à la curiosité lorsque je l'ai vu sur les étagères de la médiathèque ?!!

J'ai apprécié ce récit à double temporalité avec un dénouement pas commun et qui donne matière à réfléchir autant que l' Itinéraire d'un salaud ordinaire de Didier Daeninckx. Toutefois j'ai trouvé la narration un peu trop répétitive, et cela a impacté négativement le rythme du récit - à mon goût.

Globalement cette lecture m'a fait passer un bon moment et je retournerai volontiers vers d'autres récits de cet auteur.
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Quel plaisir de retrouver la plume incisive mise au service de cette passionnante histoire qui nous transporte entre deux temporalités, le présent et à partir de l'année 1943 dans cette France sous occupation allemande.
Stéphane pensait avoir fait une affaire en découvrant cette toile d'un peintre juif inconnu de lui mais dont la valeur permettrait à son couple de rebondir. Un artiste, Eli Trudel, qui en remerciement d'avoir été hébergé pendant sa fuite vers l'Espagne avec sa femme par les grands parents de Stéphane leur a offert l'une de ses toiles. Stéphane, après maint atermoiements, souhaite faire reconnaître ses grands-parents en tant que Justes parmi les Nations, distinction et reconnaissance décernée par le mémorial Yad Vashem situé à Jérusalem en remerciement d'actes de bravoure commis par des personnes pendant la guerre pour sauver des juifs. Des démarches qui vont l'emmener avec sa toile en Israël. Mais tout ne va pas se passer comme prévu et il va se retrouver emprisonné dans les geôles du pays. L'incompréhension de cette situation laisse vite place à la nécessité de s'échapper et de prouver son bon droit en perçant la vérité qui se cache derrière cette toile comme de rendre justice à l'honneur de ses aïeuls.

L'auteur m'a littéralement scotché dès les premières pages avec cette enquête au long cours qui déterre les remugles du passé. Un passé pas toujours glorieux où l'appât du gain primait devant la solidarité et l'entraide envers ce peuple juif fuyant le risque de se retrouver expédié dans les camps de concentration ou de se prendre une balle expéditive avant d'y arriver. Benoît Séverac a également mené l'enquête de son côté , aidé par de précieux informateurs, qui lui ont permis de rendre plausible comme réaliste son histoire. Une histoire qui suit les traces de ses juifs fuyant vers l'Espagne avec la collaboration de différents groupes résistants et de leurs sympathisants ,risquant tous les dangers pour sauver d'une mort certaine ses milliers de gens. Il ne cache rien des intérêts financiers que cela représentait pour certains, souhaitant profiter de cette manne plutôt que de simplement aider sans arrière-pensée leurs compatriotes. Il ne cache pas non plus le rôle trouble de l'Espagne et du régime franquiste vis-à-vis de ces réfugiés.
Le scénario ne laisse aucun temps mort à Stéphane comme aux lecteurs qui suivent avec passion son périple plein de rebondissements comme ces patientes investigations en France et en Espagne. En parallèle, on suit le périple périlleux de ce couple juif en fuite et des différents groupes résistants utilisant tous les signaux de reconnaissance possible pour amener le couple à bon port, en tout cas jusqu'au bout de leurs missions.
L'auteur maintient ainsi un rythme soutenu jusqu'au terme du récit et avec lui la vérité sur cette toile, symbole fort qui rend grâce au soutien de quelques uns ou spoliation pure et simple. Un récit historique dont on comprendra plus tard qu'elle rejoint le vécu de la famille de l'auteur.
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Avec une intrigue originale , un fond historique très bien documenté et un style fluide agréable à lire , ce " Tableau du peintre juif" m'a captivé du début à la fin .
Jusqu'à la fin , je me suis demandé si le narrateur , un type très ordinaire qui a plutôt raté sa vie et dont le mariage est en train de prendre l'eau , va réussir à prouver que ses grands-parents n'ont pas été des salauds ou des voleurs.
Il veut prouver qu'ils ont bien hébergé , fin 1943 , un couple de Juifs en fuite vers l'Espagne et qu'ils n'ont pas volé de tableau à ce peintre juif . Tableau dont il a hérité et qui va lui attirer des ennuis et le conduire dans une recherche historique et une plongée dans les archives .... jusqu'en Espagne .
Un bon roman .
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