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3,49

sur 158 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est toujours compliqué de critiquer une bande dessinée de Joann Sfar, on ne sait jamais trop définir ce que l'on en a pensé. Sans doute que son écriture et la structure de ses récits sont toujours assez évasifs. Il semble écrire ses scénarios en écriture automatique, se laissant guider par ses personnages, nous distillant des réflexions impromptues de ci de là. du coup, en ce qui me concerne, ça passe ou ça casse. En général, ça dépend beaucoup du personnage qu'il nous propose.
Aspirine est une vampire en pleine crise d'adolescence, une adolescence quasi éternelle qu'elle traîne comme une malédiction bien plus terrible que d'être une vampire : “Ça fait trois cent ans que je suis persuadée que tous les adultes sont débiles. Et du fait de mon grand âge, je mesure à quel point, moi aussi, je suis désespérante.”
Les répliques sont drôles, les réflexions totalement irrespectueuses, pas toujours très politiquement correctes, “Aspirine, tu es désespérante. Et raciste.” Elle se revendique avant tout “rebelle”, se moque de notre époque : “Oui, bon, c'est un cours avec quatre élèves. Si au lieu de “Philo” vous mettiez “Religion”, ce serait plein. Époque de merde !” Et elle ne respecte rien, surtout pas les autres, comme ce pauvre Yidgor qui la suit comme un admirateur éperdu, ou le beau professeur de philo.
Le graphisme est très brut, presque agressif, avec quelques envolées lyriques, beaucoup de mouvement, ça tourbillonne, comme dans la tête d'Aspirine, avec des couleurs vives et intenses, il y a une forme de violence dans le style, le graphisme aussi participe à la grosse crise d'ado.
L'histoire est totalement pétillante, un joyeux délire dans le monde de l'irrespect, c'est un récit sur les attirances, tourné autour de l'attrait de la marge. On dirait que Joann Sfar traîne lui-même son adolescence éternelle au fil des pages.
J'ai aimé ce personnage, parce que c'est bon, même passé 50 ans, de se faire une petite crise d'adolescence de temps en temps, je dis ça pour moi, mais je suis sûr que je ne suis pas le seul.
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Aspirine, c'est un peu Orangina rouge : mais pourquoi est-elle aussi méchante ?

Et le rouge ça lui va plutôt bien à Aspirine, vampire rousse depuis près de 300 ans, enfermée dans une vie sans fin qui se répète d'époque en époque, éternelle ado qui saigne chaque jour quelques victimes pour se refaire les niveaux en sang humain et qui se suicide à ses heures de désespoir pour immédiatement ressusciter.

Elle pourrait faire comme sa soeur, Josacine, et s'envoyer en l'air chaque jour avec des inconnus de passage ; mais son corps n'est pas aussi attirant que celui de son ainée. Alors elle suit sans intérêt des cours de philo en Sorbonne, hurlant sa révolte à la face du prof qui enseigne une histoire de l'humanité qu'elle-même a déjà en partie vécue. Quel sens donner à tout cela ?

C'est là qu'intervient Yidgor, attard-nerd-no life féru de jeux de rôles : pas ceux avec lesquels les ados des beaux quartiers jouent à s'inventer leur quart d'heure de rebelle, mais ceux des passionnés, capables de passer plusieurs jours et nuits de suite à combattre sur les traces de la légende de Cthulhu. Mais ces parties sont loin d'être la vraie aventure qu'Yidgor aspire à vivre enfin. Quel sens donner à tout cela ?

Sous sa patte graphique si particulière et singulière, Joann Sfar nous embarque dans l'épopée de deux solitudes en quête de sens, en mal de vie. Alors bien sûr, ça part un peu dans tous les sens, les digressions réfléchies côtoyant le portnawak maîtrisé. Et assumé, car comme Sfar le fait dire à Yidgor, « c'est mon histoire, et j'en fais ce que je veux ». Mais Aspirine est aussi un livre attachant, truffé de clins d'oeil de l'auteur à ses références cinématographiques (Carrie, Godard, Sutherland, Belmondo…), musicales (Zappa, Gainsbourg et Mélody Nelson bien sûr), philosophiques (Sartre, Beauvoir, Nietzsche…).

Selon que l'on sera disposé à suivre Joann Sfar dans ses délires ou que l'on préfèrera rester dans son univers cartésien, on prendra ou on ne prendra Aspirine. Moi je prends.

PS : un grand merci à Rue de Sèvres et à Babelio pour cette lecture en avant-première, comme pour la chouette rencontre d'hier soir avec Joann.
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Joann Sfar nous offre un album de 140 pages sobrement intitulé "Aspirine" du nom de son héroïne.
Je ne suis pas sûr que cette lecture ait le même effet sur les maux de tête que l'absorption du médicament du même nom.
Pour autant, cette lecture est agréable et l'histoire est originale. On s'attache rapidement aux personnages : Aspirine et sa soeur Josacine (le coeur de cible de la BD est-il le monde médical ?).
Aspirine a 17 ans elle est torturée par les affres de l'adolescence. Sa soeur Josacine à 23 ans et cette différence d'âge amène les deux sœurs à profiter de la vie de manière bien différente.
Enfin, tout cela ce sont les apparences car les deux soeurs sont en réalité des vampires coincées dans ces enveloppes corporelles depuis plus de 300 ans.
Et 300 années d'adolescence, c'est bien long ! En se cachant derrière son statut d'ado, Aspirine passe la plupart de son temps à tuer des gens, au grand dam de sa soeur qui le lui reproche :
- Aspirine il faut que tu fasses quelque chose contre ta rage. Ça fait 300 ans que ça dure et ça empire.
- Je suis une ado ça me passera. On est des vampires ou en est des bisounours.
Tout cela aurait pu durer encore bien longtemps mais c'était sans compter sur Yidgor un jeune homme du genre un peu gothique qui donnerait tout pour découvrir la vraie magie.
Voilà une BD sympa. Une mention spéciale pour la mise en couleur très réussie de Brigitte Findakly.
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Joann Sfar propose ici une héroïne qui colle au plus prêt aux paradoxes de l'adolescence. Mais bon en plus pour Aspirine, ce n'est pas facile tous les jours d'être une vampire, surtout quand on est bloquée au pire âge, en pleine adolescence et pour l'éternité. Aspirine est un personnage fascinant, plein de contradictions ; une ado comme toutes les autres ou presque ! Cette série évoque les tourments de tous les ados de manière tout aussi subtile que drôle et inventive. Elle fera autant rire les adultes que les ados.
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Un nouvel album de Joann Sfar vient de paraître chez Rue de Sèvres il y a deux semaines. Aspirine. Un beau roman graphique de 130 pages à la couverture semi-souple. A la fois récit de vampires et journal adolescent, l'histoire est construite autour de deux personnages centraux : Aspirine, vampire de dix-sept ans depuis trois cent ans, qui a la rage, et Yidgor, un jeune geek qui donnerait tout pour découvrir la vraie magie. Aspirine n'en peut plus d'être figée dans ce corps maigrichon, en perpétuelle crise d'adolescence, « J'ai envie de tous leur mettre des coups de Doc Martens dans la tronche. » (Haha, elle m'a tout de suite plu). Étudiante en philo à la Sorbonne, elle vit avec sa soeur Josacine dans un bel appartement du quartier latin. « On fait du thé en pressant le coeur de l'amant de Josacine. Puis nos chiens de Tindalos sortent d'un coin du mur et viennent lécher les restes. Lape ! Lape ! Bientôt il n'y a plus la moindre trace du joli coeur. »

J'accroche bien aux dessins de Joann Sfar – dont la mise en couleurs par Brigitte Findakly rehausse ici admirablement l'ensemble -, l'histoire est rythmée, agréablement surprenante, très en prise avec notre époque, parfois impudique, souvent drôle. « Je rêve d'un héros qui me ressemble. Wonder Woman ou Tomb Raider, c'est pas des héros-femmes. C'est des hommes avec des nichons. Et lorsqu'ils te mettent une vraie femme, ça donne une Jessica Jones qui est juste une crevarde déprimante victime d'un pervers narcissique. Tant que Daredevil fera plus bander que Jessica Jones, on sera pas sortis de la merde. » Je me suis vraiment régalée à lire cet album.

« Aspirine, c'est l'histoire d'une génération entre rage et désespoir, qui doit apprendre à s'aimer », nous dit l'auteur.

J'ai eu la chance de participer à une rencontre-dédicace le 6 juin dernier dans les très charmants locaux de Babelio (mais peut-être l'acoustique laisserait-elle pour l'heure à désirer), rue de Malte dans le 11ème à Paris. Joann Sfar est charismatique et amical, ce fut un moment d'échanges agréable. j'ai été particulièrement intéressée par ses explications sur le mouvement. Il a dessiné Paris de mémoire, par exemple le pont des arts, du coup les dessins semblent danser. La question du mouvement l'intéresse de plus en plus. Il « déglingue » ses dessins (ce sont ses termes) pour que le mouvement y soit, pour qu'on ait cette impression qu'une case saute dans l'autre.

Un très grand merci aux éditions Rue de Sèvres, à Babelio, et à l'auteur pour sa géniale dédicace d'Yidgor et Cthulhu !
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Aspirine est une adolescente en pleine crise. Seulement, vampire, ça fait trois cents ans qu'elle est en crise. Elle n'a pas eu la chance de sa grande soeur Josacine, qui elle, s'est transformée a vingt-trois ans avec un superbe corps de femme. Aspirine en a assez d'être une éternelle et rebelle adolescente. Elle est jalouse de sa soeur, avec son corps de femme parfaite et qui a un nouvelle amant tous les soirs. Alors, Aspirine les tue. Un chaque soir. Ca désespère sa soeur qui lui dit qu'il ne faut pas tuer autant, c'est mettre les vampires en danger. Aspirine est aussi étudiante. Ca fait trois cent ans qu'elle suit des cours de philosophie à La Sorbonne. Là aussi, elle se rebelle, elle en a mare. Son premier professeur, c'était Jean-Jacques Rousseau. Mais dans l'amphithéâtre, outre les étudiantes bobos, il y a un jeune gars, un peu décalé, qui n'a pas l'air de venir d'un milieu favorisé. le gamin semble être un doux rêveur. Yidgor ne rêve que de magie, il se passionne pour les jeux de rôles. Il remarque que l'adolescente, avec ses cheveux rouges est différente des autres camarades de classe. Il la suit et la voit voler. Il comprend qu'Aspirine est un vampire. Mais percer ce secret, c'est être en danger. Même la soeur de Josacine veut l'assassiner. Alors, pour le protéger, comme le veut la tradition, Aspirine lui propose de devenir son serviteur, son esclave. le jeune homme est aux anges, lui qui rêve de partager sa vie avec quelqu'un du monde « magique » comme il dit. Mais il va aussi tenter d'apprendre à la jeune vampire de 300 ans de maîtriser ses ardeurs…

Joann Sfar et son trait atypique, on aime on on aime pas, peu de compromis entre les deux. Mais quand l'auteur allie à son dessin un scénario solide, alors, le lecteur que je suis décolle. Et là, avec aspirine, je pense qu'il vient de nous sortir un roman graphique digne de se nom. C'est fantastique, ésotérique, ludique, philosophique, romantique, bref, il y a tellement de bonnes choses dans cette histoire que vraiment, j'ai été charmé par le scénario que je trouve très solide. Dans une dominante de rouge et d'ocre, l'auteur n'hésite pas à nous jeter au visage toute l'horreur et le cynisme avec lesquels Aspirine est capable de meurtre. Sans remord, sans compassion. On s'étonne même qu'elle épargne Yidgor. Tous les travers de l'adolescence, le côté parfois morbide des jeunes désoeuvrés, la rébellion sont exacerbés au travers de la personnalité d'Aspirine et le côté fantasque et gentil d'Yidgor, en confrontation, à porte l'équilibre au récit. Enfin bref, j'ai vraiment apprécié cette bande dessinée. Lu en numérique sur Kindle avec une excellente numérisation.
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Sfar nous embarque, non sans talent, dans la vie de deux personnages, dont l'adolescence paraît être une maladie : en résistance avec eux-mêmes, ils tentent d'affronter la difficulté d'exister dans ce monde qui leur semble trop étroit. le récit est dense, le scénario truffé de références, littéraires, philosophiques, musicales...l'auteur nous pousse à la réflexion, à sa manière si singulière.
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Aspirine, "jeune" vampire de 300 ans, est bloquée pour l'éternité dans les tourments de l'adolescence. Spleen dépressif débordant, rage animale, hormones en pagaille, elle lutte contre cette humanité en reste qui lui colle à la peau et prend une tournure tragico comique combinée à ses pouvoirs. Car Aspirine en tant que vampire vole, a une super force et envie de sang.
C'est le bordel en fac de philo, ça joue à Warhammer et ça tente de se suicider tous les quatre matins avec force de vulgarités. Un album très drôle qui peut se liée indépendamment.
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Pour ne rien vous cacher, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire au départ. Ce n'était donc pas gagné mais au final, j'ai vraiment bien aimé!

On fait donc la connaissance d'Aspirine, une adolescente vampire qui est en colère contre le monde – une vraie adolescente. Elle n'hésite pas à tuer ceux qui se trouvent sur son chemin. Je trouvais au départ qu'elle manquait un peu de charisme mais j'ai fini par l'apprécier. Puis il y a Ygdor que j'ai mis du temps à trouver utile. J'avoue qu'au départ, je le trouvais plutôt inintéressant et il ne m'inspirait pas vraiment de sympathie. La magie a finalement opéré lorsque les deux personnages se mettent à passer du temps ensemble, ils se complètent bien. Il y a assez peu de personnages annexes, on peut quand même retenir Josacine, la soeur d'Aspirine, qui a eu la chance de devenir vampire à 23 ans. On en sait finalement assez peu sur le passé des personnages et j'aurais bien aimé savoir comment elles sont devenues vampires.

Un point que j'ai vraiment apprécié est qu'il y a de quoi lire dans cette BD – c'est-à-dire qu'il y a pas mal de pages. Je trouve que d'habitude, les bandes-dessinées se lisent trop vite et sont trop courtes, mais ici, je n'ai pas été frustrée. Je ne sais pas s'il y aura un autre tome, mais il y a en tout cas une jolie fin pour cette histoire mais probablement de quoi faire une suite aussi.

Côté dessin, le coup de crayon de Joann Sfar est très particulier et reconnaissable. Les personnages sont anguleux et on a une palette de couleurs plutôt froides à part la chevelure d'Aspirine et sa soeur. J'ai beaucoup aimé.

En refermant cette bande-dessinée, j'avais le sourire aux lèvres. Je pense que cet ouvrage s'adresse aussi bien aux plus jeunes qu'aux moins jeunes, tout le monde peut y trouver son compte.
Lien : https://latetedansleslivres...
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Habituellement peu lectrice de BD, cette fois le titre m'a séduite : sans doute un souvenir de lecture de mes enfants !
Et puis Aspirine, qui n'en a pas un comprimé pour soulager quelques douleurs ?
Je n'ai pas été déçue. J'ai aimé le graphisme, le look des personnages, le ton des dialogues très modernes, les sujets et préoccupations des personnages et leur côté décalé ...un peu (ou beaucoup) déjantés, leurs excès aussi.
Joann Sfar manie l'humour et la dérision pour parler des ado, de leurs questionnements dans un univers plutôt peu rassurant. Cette jeune vampire tellement si vieille trouvera-t-elle un intérêt à sa vie éternelle ?
Cette BD au format un peu inhabituel, puisque l'auteur nous propose 140 p de lecture, se lit rapidement sans nous lasser ni donner la migraine….
Merci Babelio pour cette agréable découverte et une rencontre très intéressante.
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