Aspirine est une adolescente en pleine crise. Seulement, vampire, ça fait trois cents ans qu'elle est en crise. Elle n'a pas eu la chance de sa grande soeur Josacine, qui elle, s'est transformée a vingt-trois ans avec un superbe corps de femme.
Aspirine en a assez d'être une éternelle et rebelle adolescente. Elle est jalouse de sa soeur, avec son corps de femme parfaite et qui a un nouvelle amant tous les soirs. Alors,
Aspirine les tue. Un chaque soir. Ca désespère sa soeur qui lui dit qu'il ne faut pas tuer autant, c'est mettre les vampires en danger.
Aspirine est aussi étudiante. Ca fait trois cent ans qu'elle suit des cours de philosophie à La Sorbonne. Là aussi, elle se rebelle, elle en a mare. Son premier professeur, c'était
Jean-Jacques Rousseau. Mais dans l'amphithéâtre, outre les étudiantes bobos, il y a un jeune gars, un peu décalé, qui n'a pas l'air de venir d'un milieu favorisé. le gamin semble être un doux rêveur. Yidgor ne rêve que de magie, il se passionne pour les jeux de rôles. Il remarque que l'adolescente, avec ses cheveux rouges est différente des autres camarades de classe. Il la suit et la voit voler. Il comprend qu'
Aspirine est un vampire. Mais percer ce secret, c'est être en danger. Même la soeur de Josacine veut l'assassiner. Alors, pour le protéger, comme le veut la tradition,
Aspirine lui propose de devenir son serviteur, son esclave. le jeune homme est aux anges, lui qui rêve de partager sa vie avec quelqu'un du monde « magique » comme il dit. Mais il va aussi tenter d'apprendre à la jeune vampire de 300 ans de maîtriser ses ardeurs…
Joann Sfar et son trait atypique, on aime on on aime pas, peu de compromis entre les deux. Mais quand l'auteur allie à son dessin un scénario solide, alors, le lecteur que je suis décolle. Et là, avec
aspirine, je pense qu'il vient de nous sortir un roman graphique digne de se nom. C'est fantastique, ésotérique, ludique, philosophique, romantique, bref, il y a tellement de bonnes choses dans cette histoire que vraiment, j'ai été charmé par le scénario que je trouve très solide. Dans une dominante de rouge et d'ocre, l'auteur n'hésite pas à nous jeter au visage toute l'horreur et le cynisme avec lesquels
Aspirine est capable de meurtre. Sans remord, sans compassion. On s'étonne même qu'elle épargne Yidgor. Tous les travers de l'adolescence, le côté parfois morbide des jeunes désoeuvrés, la rébellion sont exacerbés au travers de la personnalité d'
Aspirine et le côté fantasque et gentil d'Yidgor, en confrontation, à porte l'équilibre au récit. Enfin bref, j'ai vraiment apprécié cette bande dessinée. Lu en numérique sur Kindle avec une excellente numérisation.