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Corps à corps de deux destins qui s'embrassent.

Lors d'une lecture de ses poèmes, Forough Farrokhzad, la poète iranienne, est abordée par un jeune homme timide, Cyrus, qui va lui présenter des oeuvres, qu'il a lui même traduites en persan, de Pierre Louys un poète à l'érotisme debridé. Forough est fascinée, non seulement par les écrits de Ĺouys mais également par son amante Marie de Régnier.
L'artiste iranienne se sent étouffée par une société qui réprime ses envies de liberté. Elle se met à rêver de la Belle Époque et de cette femme sensuelle qui a fait le choix de la passion amoureuse. Des amants et amantes qui défilent entre deux poèmes et du bonheur d'aimer librement sans se soucier du regard conformiste de la morale...

Abnousse Shalmani croise les vies de deux femmes ecrivains pourtant séparées par un abîme culturel mais qui sont prêtes à tout sacrifier pour donner corps à leurs désirs dans une liberté absolue.
Une vie jalonnée de "je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie " puis de plus rien du tout, de déceptions, de trahisons. Face au bonheur quotidien, des idéaux incandescents souvent destructeurs, faits de lendemains qui ne se font jamais jours, à l'origine d'une création artistique parfois exceptionnelle.

"J'ai péché, péché dans le plaisir,
dans des bras chauds et enflammés,
J'ai péché, péché dans des bras de fer,
dans des bras brûlants et rancuniers,"

Dans l'intégralité de ce poème paru dans le recueil "Le mur" en 1955, Forough Farrokhzad met à nu ses infidélités et confirme à son ex mari qui n'a jamais su la comprendre qu'elle est une femme libre. Une femme en quête d'un Amour qui lui paraît insaisissable...



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Cyrus, dit la Tortue, a traduit en persan les poèmes de Pierre Louÿs ; il raconte sa vie et celle de son grand amour, Marie de Régnier, à la poète iranienne Forough Farrokhzad.
A travers celle de Marie, Forough entrevoit la vie dont elle aurait rêvé.

Abnousse Shalmani entrelace deux destins de femmes libres et créatives :
celui de Forough Farrokhzad, dans les années 1950, en Iran, dont la carrière littéraire a été fulgurante (elle meurt à 32 ans dans un accident de voiture) et celui de Marie de Régnier, à Paris, à la Belle Époque.
Elle entrechoque les époques, les pays, les cultures…

Le roman est inspiré de deux vies réelles ; l'auteur nous fait revisiter la très libre Belle Époque, nous contant la vie culturelle de Marie, gracieuse, intelligente, qui use de tant de libertés et sera un modèle, un idéal pour Forough, bridée par sa famille et qui ne se réalise pas dans la société iranienne.

Forough se fait conter la vie culturelle de Marie qu'elle admire et envie.
Elle se plaît à imaginer la vie de Marie et de son amant Pierre Louÿs à l'érotisme poétique.
Elle sera la première Iranienne à lire les vers de ce dernier, d'une élégante crudité, qui la révéleront : “Pierre Louÿs la déniaise, la déculpabilise, rajoute des aigus légers sur les graves tentations sexuelles.”

Abnousse Shalmani nous livre un roman subtil, une ode à la liberté sous toutes ses formes et à celles qui l'assument en Orient et en Occident.
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On la voit et on l'entend de plus en plus dans les médias, où elle défend avec charme et virtuosité des convictions libérales et libertaires bien senties. Avant l'installation de sa famille en France, Abnousse Shalmani avait passé une partie de son enfance en République Islamique d'Iran. Elle sait donc ce que sont l'obscurantisme, la dictature et l'oppression des femmes.

Chroniqueuse, réalisatrice, journaliste, elle est aussi écrivain. Après quelques ouvrages inspirés de son expérience personnelle, elle vient de publier un roman historique au contenu littéraire riche, à la forme originale et au titre inattendu : J'ai péché, péché dans le plaisir.

Le livre raconte les vies de deux femmes poètes aujourd'hui oubliées, deux femmes qui décidèrent de donner libre cours à leurs talents, à leurs désirs et à leurs amours.

Dans les beaux quartiers parisiens, à la toute fin du XIXe siècle, Marie, fille du poète José-Maria de Heredia, épouse le poète Henri de Régnier. Elle prend comme amant un autre poète, Pierre Louÿs, un dandy alors renommé pour ses nombreuses conquêtes féminines et pour sa plume élégamment érotique. Marie écrira elle-même des poèmes et des romans, dans lesquels elle ne s'interdira aucune transgression. Ils lui vaudront plusieurs prix de l'Académie française.

Soixante ans après Marie, à Téhéran, Forough Farrokhzad épouse à l'âge de seize ans l'homme qu'elle s'est choisi. Il la méprise parce qu'elle l'aime et parce qu'elle ressent du désir pour lui : impensable pour une femme ! Forough divorce rapidement et écrit ses premiers recueils de poèmes. Ses vers expriment ses fantasmes féminins et des aspirations féministes. Ils font scandale dans son entourage bourgeois, corseté par des inhibitions civiles et religieuses.

Pour relater les parcours de Marie et de Forough, Abnousse Shalmani s'est affranchie des stéréotypes de la narration historique. Elle a construit un roman autour d'un personnage fictif contemporain de Forough, un jeune Iranien francophone, poète et historien de la poésie. Prénommé Cyrus (un hommage en passant au fondateur de l'Empire perse), le jeune homme avait traduit en persan les oeuvres de Marie de Régnier et de Pierre Louÿs. Quand il rencontre Forough, il tombe raide dingue, lui dévoile ce qu'il sait de Marie et de Pierre. La poète iranienne est troublée et séduite. Pendant des années, entre deux étreintes — secrètes et non exclusives —, Forough écoutera Cyrus lui lire les vers et lui raconter la vie libertine de la poète française.

Un conte des mille et une nuits à l'envers. Un homme qui récite, une femme orientale qui découvre la tolérance de la société parisienne à la Belle Epoque. Quel décalage avec l'Iran du Shah, dévot, puritain, conformiste, misogyne, où l'impénitente pécheresse autoproclamée Forough ne trouve ni sa place ni la paix ! Il y eut pourtant une poésie persane classique, laquelle ne se privait pas, il y a des siècles, d'exalter sans fausse pudeur, sans crainte du péché, la beauté des corps et le lyrisme de l'amour. Celle qui en hérite naturellement, c'est la Française. Marie, le péché, connaît pas !

La lecture de J'ai péché, j'ai péché dans le plaisir m'a captivé. Agrémentée d'anecdotes solidement documentées, la biographie de chacune de ces deux femmes procure un éclairage historique et littéraire large et passionnant.

Les deux cents pages du livre sont denses, leur contenu est érudit, mais la lecture est fluide, par moment jubilatoire. La prose est simple, vive, primesautière. L'auteure conjugue habilement les temps et les modes, ce qui imprime du rythme à la narration. Elle n'hésite pas à placer ici ou là un terme cru qui ne choque pas, parce qu'il vient avec pertinence.

Le texte est émaillé de jolies strophes écrites par Forough, par Marie, par Pierre, un brelan de poètes disparus des mémoires, dont je n'avais jamais rien lu. Leurs vers chantent le luxe, le calme et la volupté. Baudelaire n'est jamais loin des grands écrivains.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Déjà 6 avis au moment où j'écris. Ce livre fait partie des 5 pré -sélectionnés pour le Prix RTL/Lire, sinon je ne l'aurais sans doute pas remarqué malgré son bandeau aguicheur ou provocateur. J'ai lu un peu De Sade sans enthousiasme, je n'ai pas aimé les livres que j'ai lu de Pierre Louÿs .
En fait, je n'aime pas trop les livres érotiques ou libertins.
Du coup, je n'ai pas éprouvé d'empathie pour les deux héroïnes: deux poétesses de renom dont l'une 50 ans plus tard enviera la vie libre de Marie.
Forough vit en Iran avec toutes les contraintes que subissent les femmes; elle est déjà poète quand celui qu'elle appelle la Tortue lui traduit les écrits de Louÿs; il lui raconte ensuite l'amour de Marie pour lui. Ils mènent une vie sexuelle libérée et cela fait rêver l'iranienne qui va vivre dans les traces de Marie jusqu'à Paris mais reviendra à Téhéran.
Ma grand-mère aurait dit de Marie qu'elle avait le feu au c.
Mon avis est assez mitigé.

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Abnousse Shalmani entrecroise deux portraits de femme poétesse et autrice, celui de Marie de Régnier (1875-1963) et celui de Forough Farrokhzad (1934-1967). Forough est iranienne et n'aura de cesse, tout au long de sa vie, de vouloir vivre telle une femme libre, émancipée, sans attache autre que celle de suivre ses sentiments, ses désirs. Mariée très jeune, à seize ans, et devenue mère d'un enfant, elle divorcera pour « mauvaise conduite », telles étaient les accusations portées par son mari et sa propre famille. Seul son frère, lui-même convaincu par la justesse des idées défendues par sa soeur, ne lui tournera pas le dos. Un frère qui sera assassiné au début des années 1990 par l'Iran des Mollahs alors qu'il est en exil. La république islamique n'est pas encore advenu lorsque Forough déploie ses ailes pour écrire de la poésie, mais déjà le poids des traditions visant à mettre sous cloche les désirs des femmes, à ne jamais parler de plaisir, de désir, de sexe, de jouissance, est bien présent. Forough va être célébré dans le milieu littéraire iranien comme une poétesse au talent immense. Une femme à contre courant de la société patriarcale et oppressive pour les femmes iraniennes. Elle se rêve vivant librement telle Marie de Heredia qui, à la belle époque en France, fréquente le gratin des auteur(e)s et vit selon l'unique précepte de jouir, un leitmotiv, une doctrine, une profession de foi, son seul et unique dieu, le seul qui l'anime et la guide. Marie et Forough, deux destins, deux envies, deux époques, deux mêmes célébrations de l'amour, de la jouissance, du sexe libéré de tout préjugé patriarcal. Deux femmes qui refuseront de se laisser enfermer dans le seul rôle de mère, elles voudront voler de leurs propres ailes, s'échapper de la prison, du modèle de femme que l'on souhaitera pour elles et qui ne leur convenaient pas. Alors oui, « J'ai péché, péché dans le plaisir » est un roman fascinant dans le tableau qu'il nous dresse de ces deux femmes exceptionnelles, poétesses, voulant jouir de leurs corps autant que de leurs mots. Des vies qui seront le terreau fertile d'une oeuvre poétique. On comprend parfaitement l'allégorie qui est faite pour le combat qui se poursuit, plus que jamais aujourd'hui, contre l'obscurantisme islamiste en Iran et ailleurs. le titre du roman le symbolise clairement, « péché » un terme religieux teinté de négativité mis en perspective avec l'idée de plaisir, de jouissance, qui effraie tant d'hommes souhaitant ne pas voir les femmes libre de leurs corps. Abnousse Shalmani signe un roman puissamment évocateur, un message fort pour les femmes et leurs droits, leurs libertés contestées dans le monde. Marie et Forough sont deux symboles forts de femmes ayant assumée leurs désirs. C'est un roman à découvrir.
Lien : https://thedude524.com/2024/..
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Abnousse Shalmani, d'origine Iranienne, s'est exilée en France avec ses parents en 1985. Elle a appris notre langue à 8 ans en lisant "Les misérables" à l'aide d'un dictionnaire. J'ai découvert l'autrice en 2018 avec son roman "Les exilés meurent aussi d'amour". J'ai été séduite par sa double culture, qui apporte à ses écrits richesse et originalité. Abnousse est également une chroniqueuse (presse et télévision) qui défend ses convictions avec passion.

L'autre raison qui m'a motivée à lire cet ouvrage est le nom de la poétesse iranienne Forough Farrokhzad qui figure sur la quatrième de couverture. En 2019, j'avais lu avec ravissement une biographie romancée qui lui était consacrée : "L'oiseau captif" de Jasmin Darznic. Je ne suis pas une grande amatrice de poésie mais l'histoire de cette femme m'avait passionnée et éclairée sur l'Iran de l'époque.

Une autre femme est mise en avant par l'autrice. Il s'agit de l'écrivaine Marie de Regnier, muse de Pierre Louÿs, poète et romancier français. Un personnage imaginaire, Cyrus, fait le lien entre les deux femmes qui ont pour point commun une grande liberté de création et de moeurs. Abnousse Shalamni va de l'une à l'autre, comparant les deux femmes et faisant ressortir leurs particularités. Je ne savais pas en lisant le roman que Cyrus était un personnage fictif. Je l'ai découvert en écoutant une interview de l'autrice. J'aurais préféré avoir cette information en amont de ma lecture. En effet, l'ami fictif de Forough occupe une place importante dans le roman.

J'ai toutefois apprécié cette lecture qui rend bien l'ambiance et les moeurs de l'élite culturelle de l'époque, dans chacun des pays. La Française est née en 1875 et morte en 1963. L'iranienne est née en 1935 et morte en 1967. Il faut être bien concentré durant la lecture car le récit n'est pas chronologique.

La romancière nous offre le portrait de deux femmes d'exception que j'ai aimé côtoyer dans un roman original et sensuel à l'image de la très belle plume d'Abnousse Shalmani.
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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J'avais aimé son premier livre »les exilés meurent aussi d'amour « . J'aime beaucoup la journaliste pour (ou à cause) son discours brouillon, pour ses interventions travaillées.
Je me suis précipité sur son nouveau roman.
L'idée est interessante d'essayer une comparaison à cinquante ans de distance et 5000 km entre deux faux couples. Livre très bien documenté sur Pierre Louis et les de Regnier mais je n'ai pas tenu la distance…
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J'ai péché, péché dans le plaisir, un livre qui danse au rythme d'une valse, un pas vers Forough Farrokhzad, un bras tendu vers Marie de Regnier ; on oscille entre la chair, la liberté sexuelle, les dénouements amoureux, les déceptions de ces deux femmes, qui courent à travers des vers et des rimes.

Dans les premières pages, j'ai trouvé les histoires trop intriquées, que l'on passait trop rapidement d'une femme à l'autre sans se poser et creuser leurs liens et différences, j'ai eu du mal à rentrer dans la forme. Néanmoins, au fil des pages, l'histoire m'a enthousiasmée, j'ai appris à connaître ces deux symboles, l'une iranienne évoluant dans un milieu conservateur et religieux des années 50 ; l'autre française se délectant d'aventures érotiques dans la liberté du Paris du début du XXe.
Deux poétesses que je ne connaissais et qui méritent d'être découvertes.
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Dans ce roman intense, Abnousse Shalmani croise les destins de deux femmes poétesses. Toutes deux sont bien décidées à vivre leurs passions, à exercer leur liberté malgré les carcans de leurs époques respectives.
Forough Farrokhzad ( 1934-1967) est une poétesse iranienne, avide de liberté et de sensualité dans un pays où la femme se voile et se soumet. Lors d'une intervention dans une librairie, elle croise Cyrus Amir Maziani, un historien de la poésie, traducteur de l'oeuvre de Pierre Louÿs ( 1870-1925), poète et romancier français. Forough, vingt-et-un ans est subjuguée par son recueil, Les chansons de Bilitis. Elle découvre ainsi Marie de Régnier ( 1875-1963), fille de José Maria de Heredia, poétesse française et grand amour de Pierre Louÿs.
Pendant douze ans, Forough et Cyrus, devenus amants, vivent dans l'ombre de Marie et Pierre. Chaque soir, telle Shéhérazade, il lui raconte les amours libertines de Marie en pleine Belle Époque. Aussi, dans un chassé-croisé rythmé et passionnant, Abnousse Shalmani croise les passions de ces deux poétesses méconnues.
Marie de Hérédia, contrainte d'épouser Henri de Régnier pour éponger les dettes de son père, fait un mariage blanc. Henri accepte de laisser Marie vivre pleinement les désirs de son corps, notamment avec celui qu'elle aime depuis toujours, Pierre Louÿs.
De son côté, Forough épouse à seize ans le cousin de sa mère, Parviz Chapour. Très rapidement, elle comprend que seule ma poésie la comblera. Elle abandonnera mari et enfant pour vivre ses désirs d'émancipation.
Abnousse Shalmani évoque la sexualité de ses deux héroïnes comme une force et non comme une honte. Forough et Marie ont cette volonté de vivre leur poésie et leurs passions amoureuses en toute liberté. Leur seule différence tient peut-être dans l'amour du père. Si José Maria de Heredia aime sa fille et lui doit d'ailleurs sa survie, Forough n'obtiendra jamais la reconnaissance de son père. Iranienne, elle ne peut se confier à personne, à part son frère et Cyrus.
Dans un grand tourbillon émotionnel, Abnousse Shalmani dévoile les vies de deux grandes poétesses peu connues. Elle nous décrit leurs vies, leurs passions, leurs amours avec beaucoup de fougue, de sensualité. C'est un roman passionnant, incandescent dans lequel se glisse la poésie de Marie, Pierre et Forough.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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De Téhéran, 1956 au Paris de la Belle Époque.

Forough Farrokhazad, jeune poétesse Iranienne, autrice de la Captive, écoute Cyrus lui murmurer les oeuvres de Pierre de Louys et sa relation incandescente avec Marie de Régnier.

Entre plaisir de la chair et préoccupations littéraires.

Avec une langue poétique, un brin coquine, l'autrice brosse le portrait de 2 femmes, 2 écrivaines à l'écoute de leur désir, de leur corps, de leur passion, avec en fil rouge des réflexions sur l'Iran, et sur la question brûlante d'actualité : qu'est ce que cela signifie d'être une femme en Iran?

Un roman passionnant et passionné.
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