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Un roman universel, une grande réflexion sur les implications morales de nos actions en situation de guerre.

Ici, pendant la guerre sino japonaise entre 1937 et 1945, la ville de Pékin est occupée. Nous suivons principalement la famille Qi, qui regroupe, selon la tradition, quatre générations sous un même toit.
On évolue à la frontière entre ce style de vie traditionnel et la modernité. Lao She nous décrit sa ville, son architecture et sa géographie, ses maisons sur cours. Mais aussi les changements plus ou moins flagrants qu'apportent les nouvelles générations, la Chine est maintenant une république nationaliste depuis 1912, les "seigneurs de la guerre" perdent de leur influence, les jeunes vont au cinéma et choisissent de vivre dans leurs propres logements.
Comme dans beaucoup de romans sur cette période, je suis impressionnées des changements survenus sur les mentalité et les styles de vie en une seule génération… Dans Terre Chinoise de Pearl Buck chaque tome se centrant sur une génération nous décrivent aussi un style de vie radicalement différent…

Mais la grande réflexion et ce qui fait, à mon sens la profondeur de ce roman est la question du devoirs et de la loyauté envers son pays face à l'occupation:

Résister? Au péril de sa vie et de la sécurité de sa famille? Au risque de tout perdre?

Collaborer? Maintenant que l'envahisseur est entré, faut-il s'adapter et faire en sorte que les choses se passent au mieux dans cette nouvelle configuration politique, en pliant face aux exigences de l'ennemi?

Résister à bas bruit, en restant avec sa famille et sans faire de vague? Mais cette forme de résistance passive en est-elle vraiment une? N'est-elle pas une des causes de la défaite?

Ces réflexions nous rappellent qu'il est bien difficile d'imaginer quelle aurait été notre attitude en temps de guerre? Universel.


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Ce premier tome (sur 3) nous dévoile le quotidien d'un quartier plutôt pauvre de Pékin au début de la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945), et c'est à travers les yeux de ses habitants, la famille Qi en particulier, que nous vivons la chute et l'humiliation de l'un des plus puissants empire de l'histoire (même si la Chine avaient déjà beaucoup perdu de sa superbe au début de cette guerre).

J'ai beaucoup aimé ce premier volume qui nous fait faire connaissance avec les habitants du quartier, habitants dont l'occupation japonaise de leur patrie va les entrainer à réagir de façons différentes. Certains vont se faire héros agissant pour la défense du pays, d'autres héros en paroles mais n'osant ou ne pouvant agir, d'autres n'hésitant pas à se vendre à l'occupant pour obtenir un peu de pouvoir ou encore d'autres ne se souciant pas vraiment de ce qui se passe en dehors de leur maison. Ça peut paraitre un peu long, mais la diversité des personnalités et donc des points de vu ainsi que l'enchainement des événements font passer relativement rapidement ces 700 pages ''d'introduction'' du quartier, de ses habitants et de l'occupation japonaise. Je fais une pause d'un livre et j'enchaine avec le deuxième tome.
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Voici un grand classique de la littérature chinoise en trois tomes.

Cette saga est très dense et permet de découvrir la Chine et plus particulièrement Pékin sous l'occupation japonaise des années 30. Les pages sont minées d'une foule de personnages, tous plus attachants les uns que les autres, car très personnifiés avec une vie palpitante et très riche de rebondissements. On comprend très bien la difficulté de leurs vies sous occupation étrangère : les privations, les arrestations arbitraires... Chaque personnage a une place importante et forme partie d'un tout : les quatre générations et leurs voisins de quartier, certains à la botte des japonais et épiant la moindre incartade de son prochain.

Une très belle écriture, je me suis laissée porter jusqu'à la dernière page malgré parfois quelques longueurs.
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Premier volume de l'oeuvre de Lao She.
J'ai envie de commencer cette chronique par la raison, les raisons qui m'ont amené à acheter pour les lire, les trois volumes de ce classique, grand classique (édition Poche Folio).
Première raison, c'est du hasard.
Deuxième raison, je cherche de l'exotisme, et me tourne vers les auteurs de l'Asie que je connais un peu, pas beaucoup, mais quand même.
Troisième raison, je cherche un roman long, avec une belle histoire, voire, de belles histoires, oui, quelque chose qui traine en longueur (ce qui ne veut pas dire l'ennui) et donc sur une période longue aussi.
Quatrième raison, je ne veux ni du suspense, ni du, comment disent les Occidentaux ces temps-ci … ah oui du « feel good », ni du « fast food », ca se ressemble un peu, non ?...Je veux du réalisme, de l'authentique, quelque chose d'ancré dans un contexte socio-historico-politique, bref un truc qui dérange, qui décoiffe, qui t'apprend sur une vraie histoire, qui te remet dans des contextes politiques, et qui te rappelle que des gens se sont battus pour des choses limites nommables aujourd'hui comme la liberté, la fraternité, l'égalité.
Quatre raisons pour lire quatre générations.
Un peu compliqué pour les premières pages, il m'a été plusieurs fois nécessaire de reprendre les deux pages où les personnages et leur filiation sont décrits précisément (merci à l'éditeur), les noms et prénoms, ce n'est pas simple au départ, mais on s'y fait, et alors là, j'ai eu l'impression d'avoir été embarquée au sens littéral, de naviguer gentiment.
Un premier tome empli d'humanité. Même s'il faut lire une centaine de pages, même deux centaines, les personnages deviennent de plus en plus profonds, alors soit dans l'ignominie, soit dans la main tendue, le coeur ouvert. Cette lecture est formidable car les comportements décrits dans un contexte très précis et que Lao She met en scène très pudiquement, soit, l'invasion japonaise de la Chine à partir de juillet 1937, et très pudiquement évoque les arrestations, les exécutions, les tortures, les souffrances, les délations, les trahisons, ces comportements sont universels, aussi bien dans le temps que dans l'espace. Mais, j'aime dans cette lecture, le rapport à la géographie de Peiping (Pékin), les vieilles ruelles, l'architecture des maisons traditionnelles, le rapport à la nature, les arbres, les fleurs, leurs parfums, tout ce qui a disparu avec la modernisation contemporaine de la ville.
Car si chaque personnage de ce livre peut trouver ici et maintenant son correspondant (le courageux, le lâche, le pur, le corrompu, le raté, etc…) ce livre est un hymne à une ville disparue, un mode de vie éteint, un amour de l'autre volatile.
L'écriture est directe, comme l'objectif de son auteur, mais riche dans sa volonté de précision, variée, entre les descriptions et les dialogues, elle donne à la lecture une fluidité très agréable.
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L'histoire me plait car elle embrasse la période de 1937 à ……. Je le saurais plus tard. C'est une découverte à nouveau . On se sent proche de ces gens car les pays occupés par les méchants japonais, Peiping (Pékin) a connu la même vie que les habitants de Paris pendant l'occupation allemande. Comment vivre dans ces temps troublés, comment être chinois et défendre son identité ???? Ce sont les enjeux de tout à chacun et leur histoire est proche de celles que nos parents ont connu.

Mercredi 5 mai 21 : Fin de la lecture de ce roman chinois. Beaucoup de redites dans la suite du récit. La peinture des personnages au niveau psychologique est bien présente mais diffère considérablement des nôtres. Les problèmes de conscience face aux occupants sont me semble-t-il assez stéréotypés. Ils sont liés aux personnages présentés mais à la lecture on ne se sent pas pris dans l'intrigue, notre coeur ne bat pas au même rythme que celui du héros. J'étais impatient de connaitre l'issue de cette aventure familiale, mais l'oeuvre s'arrête à l'année 1942. Il faut connaitre l'histoire de la Chine pour imaginer la suite de l'aventure familiale pendant la seconde guerre mondiale.
Ce que j'en retiens toutefois, c'est la similitude des comportements des humains quel que soit l'endroit où il habite sur cette terre durant les périodes de guerre et d'occupation du territoire par des troupes étrangères. Serviles, résistants, indifférents, les préoccupations alimentaires quotidiennes sont souvent mises en avant pour expliquer tel ou tel comportement, mais les esprits éclairés, les lettrés ont cette faculté de réflexion qui leur permettent de prendre des positions conformes à leurs idéaux.
Enfin, j'y ai appris que depuis le début du XXe siècle, la Chine s'était débarrassée de ses empereurs et avait promulguée une république. Les traditions multiséculaires sont restées ancrées dans l'esprit des habitants et le rôle de la femme n'y est pas valorisée au contraire.
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Vivre dans un hutong est une expérience particulière. Sorte d'oasis au milieu de la ville, ce type d'habitat n'existe pas vraiment dans notre occident.

Sur fond d'occupation japonaise, on évolue dans un décor de théâtre, avec des personnages dont certains sont caricaturaux, d'autres, plus complexes, sont partagés. Une étude psychologique des ressorts de l'âme humaine. Qu'est-ce que le nationalisme? En quoi les chinois sont-ils différents de nous? Leur histoire, leur culture, peuvent-elles expliquer les événements actuels? Car il faut bien se l'avouer, nous connaissons beaucoup moins bien la Chine que les États-Unis. Nous ne connaîtrions sans doute pas Hua Mulan, qui a fait l'objet de dizaines d'oeuvres en Chine, si Disney n'en avait fait un film!

On navigue entre rire et tragédie. Tristesse lorsque les enfants des écoles, tête basse, viennent défiler place Tian An Men sous le regard méprisant des japonais. Rire lorsque le médecin 'occidental' se fait payer très cher pour prescrire au final... une bonne vieille poudre chinoise traditionnelle, qui guérit tout.

Ces 700 pages se lisent facilement grâce à une construction bien pensée, dont le fil conducteur pourrait être l'opposition entre lâcheté, égoïsme, insouciance, et solidarité. Les descriptions physiques et psychologiques impitoyables des personnages contrastent avec celles, pleines de poésie, des différents logements et des quelques arbres qui font du hutong un lieu aussi magique que prosaïque. Les comparaisons sont très imagées, et les dialogues souvent savoureux, alternant avec les méditations des personnages.

Il me semble que nous n'avons guère de romans comparables dans la littérature française, et encore moins américaine. le seul qui me soit venu à l'esprit est l'immeuble Yacoubian... dont l'auteur, Alaa El-Aswany, est égyptien. Mais si je me trompe, je ne demande qu'à être contredite!
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Grand (et gros) classique de la littérature chinoise, un incontournable !

En 1937, le Japon envahit une partie de la Chine, dont la ville de Pékin où vit la famille Qi.
Du patriarche de 80 ans à son arrière petit-fils, tous habitent la même maison, située dans un hutong, une ruelle comprenant plusieurs habitations ayant des espaces communs. Lao She nous fait partager, pendant les 8 ans que dura l'occupation japonaise, le quotidien de cette petite collectivité, échantillon représentatif du tissu social de Pékin.

La guerre, comme toujours, est flanquée de son cortège de privations et de cruautés : la faim, le froid, l'injustice, la torture, la trahison, la barbarie, la peur...
Mais malgré les drames engendrés par le conflit, la vie s'écoule.

Entre résistance et collaboration, respect des traditions et modernité, les habitants du hutong se divisent. Certains se révèlent délateurs, opportunistes, avides de pouvoir ou d'honneurs dérisoires, dans un pays où les relations sociales sont primordiales.

L'importance des coutumes, qui se traduit par des codes sociaux et des rituels rigides, freine largement la résistance de la population à l'oppression japonaise.

Bien que les sentiments nationalistes se renforcent face à l'envahisseur, la résistance chinoise est le plus souvent passive, non exprimée, et tend essentiellement à assurer la survie.

Pourtant, les jeunes générations, plus individualistes, s'affranchissent du fatalisme de leurs aînés et s'engagent dans la lutte.
Ruixuan, le fils aîné du vieux Qi, fait le lien entre un passé figé et un avenir incertain.

Grâce à ses descriptions précises des modes de vie, des relations sociales, et des mentalités chinoises, Lao She nous introduit dans la vie de ses personnages. Son style est fluide, limpide et surtout très vivant, car empreint d'humour et de dérision.
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Cette ouvrage de Lao She est la première des trois parties de son roman fleuve quatre générations sous le même toit.
Cette histoire nous relate la vie quotidienne d'un petit quartier populaire traditionnel pékinois, sous l'occupation japonaise.
Ces bribes de vie quotidiennes nous font osciller entre les points de vue de chacun et nous attacher à ces personnages si simples et somme toute si humain, que chacun pourrait y reconnaître ses voisins et son entourage.
On y sent la vibrante admiration de l'auteur pour Pékin, appelée Peiping et sa profonde tristesse de l'avoir vu souffrir sous l'occupation japonaise.
L'écriture est fine pour porter des mots forts qui ne laissent pas indifférents.
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«Lorsqu'on devient le sujet d'un pays qui a perdu son indépendance, on ne sait plus comment se comporter, on ne sait plus que penser.»

Au début du roman, c'est avec satisfaction que le vieux Qi regarde sa vie: sa famille n'a fait que croître, préservée des deuils, et les voilà quatre générations sous un même toit. Il se sent un peu semblable à l'un des vieux arbres de la cour, dont toutes les branches ont déjà donné nombre de fleurs et de feuilles, et il aspire à jouir d'une existence paisible débarrassée des soucis matériels.
Mais nous sommes en 1937, Pékin tombe entre les mains des Japonais et l'occupation de la ville par une puissance étrangère va bouleverser la vie quotidienne du vieil homme et de ceux qui l'entourent.
L'occupation vient sinistrement perturber le jeu social; la risible comédie de moeurs que Lao She prend visiblement plaisir à représenter, avec notamment sa peinture du ridicule des arrivistes sans scrupules, peut virer à la tragédie quand ils se transforment en collabos, délateurs. Elle divise la société chinoise, la ruelle où vit le vieux monsieur Qi, sa famille, entre ceux qui partent se battre, ceux qui subissent, avec plus ou moins de petites résistances quand ils le peuvent, et ceux qui collaborent. Elle place son petit fils, Ruixan, devant des dilemmes douloureux: il voudrait quitter Pékin, aller se battre contre ceux qui envahissent son pays, mais il doit assurer la subsistance, voir le bien-être de quatre générations sous le même toit, et il ne veut pas se compromettre avec l'envahisseur... Elle nous rend cet univers pékinois beaucoup plus proche que ce à quoi on s'attend lorsqu'on ouvre un roman asiatique tant les préoccupations des Chinois sous occupation japonaise peuvent parfois nous faire penser à ce qu'on a pu lire sur les Français pendant l'occupation allemande.
Un roman qui m'a bien intéressé, très instructif sur une réalité historique que je connais mal, sur la vie à Pékin en 1937, dans une ruelle offrant une diversité sociale que Lao She évoque avec talent.
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Ce livre est un chef d'oeuvre ! C'est une vraie fresque historique de la Chine sous l'occupation japonaise, ainsi qu'une étude sur la société de l'époque. Nous sommes au coeur d'une famille chinoise vivant à Pékin pendant la deuxième guerre mondiale, famille assez représentative des différentes gens en ces années-là puisqu'il y a des collaborateurs et des résistants. Lao She décrit à merveille l'ambiance et l'atmosphère régnant pendant cette période : la peur de la dénonciation, la difficulté à trouver de quoi se nourrir, le fait de ne pouvoir faire confiance à personne, etc.
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