Polaris will never be gone, tome 1

Nous faisons la rencontre de deux personnages diamétralement opposés. Mizumi est obsédée par son idole maintenant décédée et est prête à tout, et c'est un euphémisme, pour garder le souvenir de Tajima Sora intact et vivant dans l'esprit du public. Quant à Kôriyama, c'est le contraire : il n'a strictement aucune passion dans la vie. Aucun but à suivre. Aucun objectif à atteindre. Un vide qui suscite autant d'ennui que d'irritation chez cet adolescent, à la personnalité exécrable, qui n'aime absolument personne.

Afin qu'on lui fiche la paix, il joue néanmoins le rôle de l'aimable lycéen, mais ses véritables pensées, jamais très gentilles, il les couche dans son carnet. Une habitude qui se retournera malheureusement contre lui… Plus ou moins forcé par Mizumi, il va ainsi se retrouver impliqué dans son projet particulièrement malsain et dérangeant, qui questionne autant la morale que l'idolâtrie poussée dans ses extrêmes et les limites de la technologie utilisée sans garde fou.

Mizumi est une lycéenne atypique et énigmatique pour laquelle on oscille entre compassion, pitié, compréhension et effroi. En effet, sa relation à son idole décédée est malsaine à souhait, Mizumi ne vivant que pour elle et à travers elle et son souvenir dont elle s'érige en gardienne. Gardienne d'une déesse du divertissement dépourvue dorénavant de fidèles. On peut sans aucun doute y voir une critique de certains fans dont la vie est entièrement tournée vers la ou les personnes qu'ils admirent, et qui sont prêts à toutes les dérives, aidés par les réseaux et autres plateformes populaires.

Mais il y a plus. Des indices laissent entrevoir une piste expliquant l'obsession de notre héroïne et ajoutent une touche de mystère et de suspense bienvenue. Et puis, on ressent de plein fouet sa solitude qui la pousse à combler le vide de son existence par le souvenir de Tajima Sora qui semble avoir compté énormément pour elle. Une jeune femme dont elle n'arrive pas à faire le deuil et dont la mort l'a coupée de la réalité, Mizumi ayant la tête dans les nuages ou probablement auprès de son idole.

Kôriyama semble également avoir une vie bien creuse, le jeune homme ne s'intéressant à rien ni à personne. Si son association contrainte avec Mizumi ne repose pas sur des bases très saines, il n'en reste pas moins qu'elle lui permet de se réveiller et de s'éveiller un peu à la vie. Alors qu'il est censé aider sa camarade, on en vient d'ailleurs à se demander si ce n'est pas elle qui finalement l'aide en lui apportant cette petite étincelle dont son existence était dépourvue. Avec Mizumi, envolé cet ennui qui l'éteignait peu à peu ! J'ai déjà croisé dans des mangas des personnages antipathiques, mais des misanthropes aussi jeunes, c'est une première. J'ai trouvé cela audacieux même si j'espère que son passé sera par la suite creusé pour qu'on comprenne comment un lycéen peut en venir à être aussi blasé par la vie et les gens.

Au-delà de la relation fan/idole et des dérives qu'elle peut entraîner, Eke Shimamizu aborde différents thèmes : le deuil, le mal-être adolescent, l'identité numérique des personnes décédées a fortiori quand elles sont connues, la popularité bien fragile des célébrités, et ce système qui a vite fait de remplacer une personne ou plutôt un « produit » par un autre. Ce système, Mizumi va en jouer, le détournant pour la gloire de son idole, à moins que certaines personnes ne décident de mettre un terme à ses actions…

À cet égard, je ne peux que saluer le travail du mangaka, car si je n'ai pu que condamner les actes de Mizumi, étrangement, j'ai croisé les doigts pour qu'elle ne se fasse prendre. La jeune fille se moque de son avenir, mais le lecteur, lui, veut le protéger. Ainsi, une certaine empathie et affection pour cette lycéenne à l'obsession dérangeante se développent progressivement. Il faut dire que derrière son obsession, c'est sa solitude qui m'a frappée et marquée… Une solitude partagée par Kôriyama qui ne peut jamais se montrer aux autres sous son vrai jour. Reste maintenant à déterminer si la combinaison de leur solitude va leur permettre de combler le vide de leur vie, ou les condamner à s'enfoncer dans des mensonges qui ne peuvent que mal se terminer.

Quant aux illustrations, j'ai apprécié leur rondeur, l'expressivité des visages, et le découpage clair mettant naturellement en avant l'important et occultant le superflu.

En conclusion, si j'ai lu Polaris Will Never be Gone par simple curiosité, je reconnais avoir apprécié les thèmes abordés et la manière dont Eke Shimamizu déploie l'histoire de ses personnages pour les conduire vers une association inattendue, suscitant autant d'espoir que d'inquiétude chez les lecteurs. Entre l'obsession malsaine d'une lycéenne incapable de faire son travail de deuil et la solitude d'un lycéen qui ne trouve aucun moteur pour avancer dans la vie, le mangaka a su créer une ambiance à la fois lancinante et exaltée, dont le contraste fonctionne très bien. À cela, s'ajoute une petite aura de mystère rendant la lecture prenante et l'envie de lire la suite bien présente.
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Il y a 2 ans Sora Tajime la leadeuse du groupe d'Idol Polaris est décédée. Si les fans ont été très tristes au début, ils ont rapidement repris leur vie et sont passés à autre chose. Mais ce n'est pas le cas de Mizu'umi une lycéenne extrêmement fan de la jeune femme. Depuis son départ elle digère mal le fait que peu à peu tout le monde oublie celle qu'elle appelle sa déesse.
Pour contrer cela, elle a décidé de la faire revenir à la vie en l'incarnant dans des vidéos qu'elle va poster sur le net. Bien évidement cela va faire le buzz et partager la population avec d'un côté ceux qui croit au retour de la jeune femme et espère qu'elle soit toujours en vie et de l'autre côté ceux qui méprise la personne à l'origine de cette mise en scène…
Pour l'épauler dans son projet, elle va pouvoir compter sur Kôriyama qui va se retrouver embarqué malgré lui dans cette affaire ! C'est un garçon qui cache sous des airs nonchalants une grande aversion pour ses semblables et un caractère très asocial !
Jusqu'où cette histoire va les mener ? Combien de temps la tromperie va durer ? Comment va-t-elle être découverte ? Et comment vont s'en sortir nos 2 héros qui semblent très fragiles ?
La série est terminée en 3 tomes et je compte sur l'auteur pour répondre à toutes mes questions.
C'est un très beau titre qui nous est proposé aussi bien avec des dessins extrêmement soignés (le chara design est fou), qu'avec l'histoire qui aborde la difficile question du deuil mais aussi celle de l'usurpation d'identité…
Les personnages sont atypiques et ont chacun à leur façon une part de folie en eux. J'aime beaucoup le fait qu'ils sortent un peu des cases des adolescents que l'on nous montre la plupart du temps et surtout qu'ils soient à la fois semblables et opposés.
Ils ont tous les 2 l'air d'être tout le temps ailleurs mais d'un côté Mizu semble se moquer du regard des autres sans pour autant détester leur présence, alors que Kôriyama lui se préoccupe énormément des apparences tout en jugeant ses camarades.
Le duo promet de beaucoup évoluer et d'être très intéressant à suivre !
Le titre est classé dans la catégorie drame donc j'imagine mal qu'on aille vers quelque chose de très gai…
En tout cas si vous aimez ce genre de titre qui portent en eux une part d'ombre jetez y un oeil !

Lien : https://www.youtube.com/watc..

Extrait :
Nouvelle série des éditions ChattoChatto qui s'est fait attendre, Polaris will never be gone est une série qui vous mettra mal à l'aise. Sa protagoniste Mizu'umi va prendre l'identité de son idole décédée deux ans plus tôt, car elle n'accepte pas qu'elle soit oubliée par le grand public, et bêtement remplacer par d'autres idoles, comme si elle n'était qu'un objet interchangeable. le monde des idoles, est assez particulier, que ce soit au Japon ou en Corée du Sud, les fans allant parfois très/trop loin…

Qu'est-ce qu'une idole Japonaise (je précise au cas où) ? Être une idole est un métier à part entière (différent de Chanteur/chanteuse), puisque l'idole sait chanter, fait du mannequinat, de l'acting, animateur d'émission et aussi danseur évidemment. C'est un métier mettant en avant le côté « Kawaii » de ses différentes vedettes, très difficile en termes de rythme, mais qui rapporte gros aux studios ou label qui gèrent les idoles. Lorsqu'on parle d'Idoles, on pense souvent aux groupes de K-pop, mais le fonctionnement des idoles japonaise est quelque peu différent. Là où chez la K-pop il n'y a plus vraiment de vie privée, les idoles japonaises semblent en garder un peu plus. le style de musique diverge aussi, le Japon restant dans des thèmes plus culturels et kawaii, là où la K-pop est très variée et s'inspire d'autres styles de musiques. Mais lorsqu'on parle d'idoles, il y a autre chose qui revient… et qui est bien marquant, c'est la mort de ses jeunes personnes (les idoles étant souvent très jeune, voire mineurs), par le suicide ou des causes naturelles.

L'intrigue nous place deux ans après un événement tragique, la mort d'une jeune idole : Sora Tajima. Pour le moment, la cause de son décès n'est pas indiquée, j'imagine que c'est pour accentuer le côté malaisant de la série. Après tout, la protagoniste, Mizu'umi va faire revivre son idole préférée, car elle ne supporte pas que le monde l'oubli. D'un côté elle n'a pas tort de penser que l'on passe vite à autre chose, notamment du côté du Showbiz. D'un autre, il faut quand même avouer que prendre l'identité d'une personne décédée, en plus d'être illégal, est assez glauque. J'ignore si au Japon c'est autant une usine à Idole qu'en Corée du Sud, mais il est clair que cette réaction n'est pas des plus appréciée non plus. Evidemment, les gens lambda se mettent à faire leurs propres théories, et les vidéos tournées deviennent alors virales. Malgré le côté malaisant de la série, qui pousse le fanatisme à l'extrême, il y a aussi une pointe de mystère.

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Lien : https://sunread26.wordpress...

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un titre acheté un peu par hasard dans le quartier manga de la Japan Expo 😜 c'est le Tome 01 de Polaris will never be gone aux éditions Chatto Chatto🥰

On va suivre une jeune fille qui a beaucoup de mal à accepter la disparition de son Idol préférée. Elle ne supporte pas que celle ci tombe dans l'oubli et n'hésite pas à transgresser la morale pour éviter cela.

Une lecture originale bien que surprenante qui m'a bien plu. 😌Franchement, je n'en attendais pas grand chose et j'ai été agréablement surprise. Déjà, je trouve que la couverture est magnifique 😍

Ensuite, l'histoire aborde des thèmes forts comme le deuil, l'idolâtrie. On y trouve une critique de la surconsommation de la société et de l'immédiat qui pousse les personnes à tout vouloir rapidement et à passer immédiatement à autre chose. L'auteur aborde également l'hypocrisie omniprésente dans notre société et les relations sociales (école, lycée, boulot…). J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le développement des personnages et leurs complexités.

Je trouve intéressant, cette vision adolescente de la vie et de ses drames, comme ici le deuil et leurs manières d'y réagir avec les moyens de notre époque.

Une super lecture enrichissante et bien que questionné par la morale et l'éthique au cours de notre lecture, on finit par être attendri par le plaidoyer d'une jeunesse meurtrie.

Attention, aucun terme qui ferait qu'on se retrouve dans du pathos.
Bref, à découvrir et rapidement ! J'ai hâte de me prendre la suite !

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Un chouette début de série pour une maison d'édition que je découvre. de plus la couverture est très jolie .
L'histoire est bien amorcée et pose les éléments de l'intrigue de suite. le monde des idols apparaît de plus en plus sans les mangas et celui-ci en propose un autre point de vue. A découvrir!