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4,1

sur 530 notes
J'aime d'habitude beaucoup les longues nouvelles d'Aki Shimazaki car j'apprécie l'atmosphère souvent mélancolique qu'elle sait créer ainsi que ses personnages très humains. J'avais hâte de lire ce tome car on y retrouve les personnages de Mitsuba et j'avais hâte de voir la version de l'histoire du point de vue de Yuko. J'ai été déçue par son point de vue qui manquait d'intensité par rapport à l'histoire racontée dans Mitsuba. Même si le temps passé entre les deux (13 ans) permet de se dire que l'intensité des émotions s'est émoussée, je n'ai pas accroché à ce personnage qui pourtant se pense comme quelqu'un faisant passer les émotions avant le paraître mais agit à l'opposé. On ne ressent pas de bouillonnement derrière le visage lisse offert à la société.

Chaque tome s'attaque à un aspect de la société japonaise et dans ce quatrième tome, j'ai d'abord pensé qu'Aki Shimazaki nous parlait de l'acceptation de l'homosexualité dans la société japonaise. Elle nous parle en fait beaucoup plus du poids des convenances et des sacrifices à faire pour les maintenir. Elle fait d'ailleurs référence tout au long de son texte au roman de Mishima “Soif d'amour” qui parle exactement du renoncement face aux convenances mais avec des personnages qui semblent plus entiers. Je me suis dit que je vais essayer de le lire pour me faire mon idée.

On retrouve beaucoup de subtilités dans ce texte vis-à-vis du regard de la société qu'elle aborde via l'homosexualité (qui est toujours mal vue au Japon) et j'ai trouvé que l'auteur était moins subtile que d'habitude dans son traitement de ce thème : on sent bien que quelque chose sous-tend la façade de perfection de la vie de Yuko et on comprend assez vite ce que c'est. J'ai été du coup déçue dans la description de la réaction de Yuko et de Takashi et j'ai trouvé que le texte manquait d'intensité. Je n'ai en fait pas ressenti l'amour de Yuko pour son mari et je n'ai du coup pas ressenti son sentiment de jalousie et de trahison, surtout qu'elle essaye de les cacher. Peut-être que vu les thèmes qu'elle voulait traiter, ce tome aurait mérité d'être plus long?

On retrouve cependant la langue douce d'Aki Shimazaki, qui s'attache aux petis gestes du quotidien et j'aime beaucoup ses évocations si vivaces de la société japonaise, avec ces personnages qui ne veulent jamais faire de vagues et qui se retrouvent souvent bien seule quand des maelstrom d'émotions s'abat sur eux. Je pense que ce qui m'a un peu manqué aussi, c'est la rébellion de Yuko face à son sort, contente de la vie que lui offre son mari et refusant quelque part de se poser des questions.

Je reste très attachée à la plume et aux histoires qu'Aki Shimazaki sait nous offrir même si ce tome n'est pas mon favori. Et je suis très heureuse qu'il m'en reste plein à découvrir!
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C'est peut-être le roman le plus sombre de ce cycle. L'auteure n'y parle pourtant pas de mort, mais de vie gâchée en quelque sorte, même si sa pudeur lui interdit tout jugement aussi définitif. On retrouve la jeune héroïne du premier roman, mariée au célèbre banquier et qui finit par réaliser qu'elle a laissé s'échapper un amour sincère de jeunesse au profit d'une imposture...
Ce roman évoque aussi le poids des conventions dans la société japonaise, les mariages arrangés, l'approche de la sexualité dans cette société si secrète où le registre de l'intime n'est que très rarement abordé.
En toile de fond, l'histoire de Mishima semble hanter la plume de l'auteure. son histoire et son souvenir sont très présents.
Encore un roman pudique de qualité.
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Nous abordons enfin LE personnage dont je voulais absolument connaître les sentiments. Ce petit livre m'a bouleversée, j'ai ressenti énormément de compassion pour cette jeune femme en quelque sorte dupée, qui retrouve sa vie du jour au lendemain sens dessus dessous. Une forte impression de trahison, d'injustice et de colère m'a envahie, j'en avais presque envie de crier. Et toujours ces questions incessantes :"Et si... ?"
Je ne peux malheureusement pas en dire beaucoup plus pour ne pas vous dévoiler le coeur de l'histoire, mais ce petit tome est essentiel à mes yeux dans la série "Au coeur du Yamato" !
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Je lis maintenant les livres d'Aki Shimazaki avec tant d'intervalle que je ne me souviens pas des liens entre les personnages de la deuxième pentalogie de la romancière. Ce n'est pas vraiment un problème parce que chaque livre peut se lire indépendamment, mais cela me frustre un peu. Je me rappelle vaguement la compagnie Goshima où travaillait Yûko et où elle était tombée amoureuse de Takashi Aoki (qui n'est plus désigné ici que par T. Aoki) avant de faire un mariage de prestige avec l'héritier de la banque Sumida. le couple s'entend très bien et donne un parfait exemple d'harmonie amoureuse. Mais les apparences sont trompeuses… C'est ce qu'une simple boîte d'allumettes, sur laquelle sont peints deux tsukushi (tiges à sporanges de la prêle), révélera. C'est toute la question de ce roman : faut-il préserver les apparences ou affronter les secrets et tempêtes potentielles dans le couple ? Au secret de la naissance de sa fille Mitsuba, s'ajoute le secret que Yûko découvre sur son mari. Osera-t-elle renoncer à sa vie dorée pour retrouver de l'authenticité, de la spontanéité dans ses relations ?

En miroir de toutes ces révélations, l'écrivain Mishima s'invite dans le roman.

Le dernier opus de cette pentalogie Au coeur du Yamato (Mitsuba, Zakuro, Tonbo, Tsukushi et Yamabuki) apportera-t-il une réponse ou le point de vue d'un autre personnage ? Je retrouverai avec plaisir la plume gracieuse, tout en retenue d'Aki Shimazaki.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Je n'ai pas de mots.
Si vous voulez vraiment apprécier ce roman, je vous conseille de faire comme moi et de ne pas lire la 4e de couverture.
Comme cela, je ne savais pas avec quel personnage j'allais avoir avec ce tome.
Mais là, voilà, j'était tellement contente de suivre ce personnage.
Je désirais tellement en savoir plus sur elle et voilà, c'est arrivé.
Pour moi, c'est le meilleur de cette pentalogie. On y aborde des thèmes assez actuels.
Bref, j'ai tout aimé dans ce roman, qui a réussi à me chambouler.
Hâte de lirele dernier tome.
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Tsukushi est le roman le plus tragique de la pentalogie. C'est le roman aussi qui nous fait ressentir le poids encore fort des traditions japonaises sur les japonais.

Je le lis en correspondance avec le visionnage de Senses le film de Ryusuke Hamaguchi.
Cela provoque un effet puissant d'amplificateur de sens, dans tous les sens du terme.

Oui ce roman a du sens, certes il nous évoque le japon, mais il nous convoque en tant que personne humaine au sein de l'humanité. Et alors, où en sommes nous ?
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Quatrième opus de cette série Au coeur du Yamato. Que dire de plus que mes critiques sur les trois premiers, sinon, qu'une fois de plus je suis séduite.
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"Tsukushi", 4ème tome d'un cycle romanesque entamé avec "Mitsuba, donne la parole à Yûko, l'amour secret de Takashi Aoki, héros et narrateur de ce premier roman.

Yûko est la mère de Mitsuba, fruit de sa liaison clandestine avec T. Aoki, une adolescente qui s'apprête à fêter ses treize ans en compagnie de sa famille et de ses amies. Pour la jeune fille, son père est Takashi Sumida, époux de sa mère et héritier d'une dynastie de banquiers.

A la recherche d'allumettes, Yûko découvre une boîte dans le tiroir de son mari. Une boîte ornée de deux tsukushi (tige à sporanges de prêle), un dessin évocateur mais sans plus. Ce n'est qu'après une conversation avec une amie sur la provenance de boîte d'allumettes (un bar gay) que Yûko va se poser des questions sur son mari.

De tous les romans écrits par Aki Shimazaki, "Tsukushi" est celui qui m'a le moins plu. Certes la barre était placée très haut avec les précédents ouvrages. Certes on retrouve cette symbolique liée à la flore. Certes, on retrouve ce poids du secret et des non-dits communs à l'oeuvre de la romancière. Certes, on retrouve ce style si sobre et épuré qui en dit beaucoup. Mais voilà, la trame de cette histoire est beaucoup moins subtile que les précédentes et quelque peu tirée par les cheveux. D'où ma légère déception.
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Sans doute le tome de cette saga qui m'a touché le plus !

J'attendais avec beaucoup d'impatience le petit roman consacré à Yûko ! C'était un personnage que j'avais beaucoup apprécié dans le volume 1 et qui m'intriguait au point de vouloir en savoir plus.

Son histoire m'a beaucoup touché, déjà parce que l'on sait de quoi sera fait son avenir avec le volume 1 mais aussi de par son histoire avec son mari. Ce volume pose encore la question de "se marie-t-on par amour ou par conventions ?" "Connaît-on aussi bien nos proches que l'on ne le pense ?", "Serait-on capable de vivre encore avec notre conjoint si il n'y avait plus d'amour au sein de notre couple ?" Toutes ses questions sont au coeur du roman.

Le roman commence tout doucement, et l'auteure nous glisse ça et là des petits indices qui nous indiqueraient la nature du secret du mari. Le temps s'écoule doucement et soudain, c'est la découverte, le secret est dévoilé en plein jour et c'est l'heure des remises en question.

Le destin trône toujours au coeur des histoires de Shimazaki avec cette idée de "si j'avais saisi cette chance alors que ce serait-il passé ?"
Lien : https://labullederealita.wor..
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Encore un petit roman fort réussi de cette auteure. L'intrigue est cousue de fil blanc et on devine assez vite ou le roman s'en va; mais l'intérêt est ailleurs: dans l'écriture dépourvue de fioritures inutiles qui reflète bien la routine quotidienne de la vie bien réglée de l'épouse parfaite qu'est Yuko, la protagoniste, le fait même que le lecteur — tout comme probablement sa nouvelle amie— ait deviné le mensonge qui sous-tend son mariage donne l'idée de la naïveté de Yuko. On s'attache tant à son personnage qu'on souhaiterait connaître la suite de sa vie et qu'on a le goût de relire Mitsuba...
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