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EAN : 9782490403110
130 pages
Editions Libre (16/07/2019)
3.33/5   3 notes
Résumé :
L'histoire des mouvements sociaux au vingtième siècle a été marqué par l'influence du centralisme démocratique et de ses excès, qu'il s'agisse de l'échec originel de la révolution russe à partir des années 1920, ou des dérives autoritaires dans les autres pays où un mouvement révolutionnaire parvint à porter le communisme au pouvoir - c'est le « dragon » centralisateur qui sert de métaphore à l'auteur, et qui se retourne le plus souvent contre le peuple qui l'a port... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un ouvrage d'histoire des luttes et de stratégie militante.

Maroon Shoatz commence par présenter le concept de Marrons - d'où il tire son surnom.
S'ensuivent des exemples concrets de marronages : Suriname, Jamaïque, sud USA et Haïti. Les deux premiers sont tout particulièrement instructifs pour un lectorat francophone, les sources étant moindres sur ces pays. Mais c'est aussi l'occasion - pour moi en tout cas - de découvrir l'histoire des Seminoles.
Quand (anciens) esclaves, marginaux blancs et natives s'allient, c'est toute une histoire officielle qui vacille.

Le fil rouge de son livre est sa catégorisation des mouvements révolutionnaires en deux "formats" : le dragon et l'hydre.
Si le dragon correspond à un mouvement centralisé, pyramidal, hautement hiérarchique, l'hydre matérialise l'effervescence de la base, organisée en communautés autonomes, horizontales, sans têtes à trancher... Ou plutôt avec des tas de tête à trancher !
Selon Maroon, le dragon est voué à trahir le peuple une fois le pouvoir acquis.

La dernière partie présente un dialogue avec l'activiste Steve Bloom sur le contenu de la partie centrale et majeure du livre. Tous deux débattent de la présentation conceptuelle de Maroon et s'accordent notamment sur l'importance d'un dragon, mais qui devra être tenu en cage, pour remporter la victoire.

Un livre tout à fait recommandable, stimulant et pertinent pour qui s'intéresse à l'histoire des luttes en général, à celles des USA en particulier, et au-delà à l'organisation des mouvements révolutionnaires - au sens le plus large imaginable.
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Je me suis toujours demandé comment il était possible que les Africains, réduits en esclavage ne semblait jamais réagir, se défendre, se battre. Après tout, ce sont des êtres humains qui ont des ressources, mais jamais jamais jamais on ne parle de la réalité de ces révoltes, de ces Marrons. Jamais. Je suis donc content il y a au moins un morceau de l'histoire qui me manquait et qui a existé le tissu du réel prend un peu plus de consistance. (Suriname, Jamaïque, USA, Haiti).
Les Marrons... Non seulement, bravo, mais en plus j'aime le mot. Bref, puissent de tels livres prospérer un peu plus.
Ils prônent en plus la décentralisation, la fin des abus d'autorités concentrées, que les femmes reprennent leur place et qu'on balaie ce patriarcat qui ne ressemble plus qu'à un désastre. Annoncé.
Il prône un matriarcat défini de façon différente de ce qu'on entend souvent, qui est une ouverture pleine.
La société comme une mosaïque, agglomérat de petits morceaux pas forcément semblables, et qui sans être trop collés l'un à l'autre, mais présents l'un avec l'autre, donne une figure d'ensemble. Appréciable.
Je n'ai mis que trois étoiles, parce que trop court, parce que sous une forme pareille il ne touchera pas assez de gens... et que ça ça m'énerve.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le matriarcat va au-delà de toutes les formes de féminisme parce qu'l n'accepte pas le genre (ni donc aucune des assignations sociales de valeur, de pouvoir ou de statut différentiel accordé au sexe). Il est l'ultime justice sociale redistributive et il exige la resocialisation des hommes pour qu'ils deviennent des mères matriarcales !
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Zumbi dos Palmares et sa communauté de Marrons des XVIe et XVIIIe siècles brésiliens méritent un éloge particulier. La république de Palmares fut fondée et préservée pendant près d'un siècle par des esclaves africains et leurs alliés parmi les Indiens et les Blancs anticoloniaux prêts à mourir pour leur liberté ! De 1595 à 1659, au cours des grandes vingt-sept guerres contre les colonialistes hollandais et portugais, les Marrons défendaient leur liberté. Malgré les difficultés, ils n'abandonnèrent jamais, préférant la mort au combat ou le suicide à une vie d'esclavage. Aujourd'hui encore, on célèbre Zumbi dos Palmares le 20 novembre au Brésil. (20)
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Aujourd'hui aux États-Unis, des qualificatifs aussi chargés émotionnellement que "hillbilly" ou "poor white trash" sont complètement coupés de leurs racines. Les premiers a avoir été traités de la sorte étaient les descendants des travailleurs européens liés par contrat qui se délivrèrent de ce statut contractuel. Ils s'allièrent à la fois avec les Amérindiens et les Africains qui s'étaient eux aussi échappés de l'esclavage ou de la servitude, se mélangeant au sein de communautés de Marrons, situées sur l'actuel territoire états-unien. (46)
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L'impérialisme capitaliste constitue la principale menace contre l'humanité, la flore, la faune et notre biosphère entière : il s'agit d'un système global d'accumulation et d'oppression totalement hors de contrôle. Ce système prédateur nous rapproche dangereusement des limites de notre planète, dévorant chaque jour enfants, femmes, personnes de couleur, pauvres, travailleurs de tous horizons, vie sauvage et environnement... Autant de victimes collatérales de la seule recherche du profit. (29-30)
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Des soldats hollandais racontèrent avoir découvert des champs de Marrons Boni si vastes qu'il leur fallait une heure dans un sens et une demi-heure dans l'autre pour les délimiter avant de les détruire, et qu'ils y trouvèrent tellement de poules qu'ils durent en exterminer une partie après avoir festoyé pendant des jours. (41)
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